LE M PI R E O T T O M A N
Introduction: QuEst-ce quun Turc?
Le pays prénommé aujourdhui Turquie correspond à lAnatolie et à une plus petite partie territoriale,
la Turquie dEurope. LAnatolie est le nom antique désignant lespace entouré par les Mers Noire,
Méditerranée et Egée. La Turquie est un pays récent. Il date du 20e siècle. Avant cette Turquie, il
nexistait pas de pays des turcs. La Turquie est un pays relativement homogène à majorité turque. On y
trouve aussi des kurdes. Auparavant, le pays comprenait également de nombreux grecs en Anatolie
ainsi que des arméniens. Le caractère homogène de la Turquie a donc vu le départ forcé dun certain
nombre de communautés, comme celles des grecs et des arméniens. Il existe aussi beaucoup de turcs ne
vivant pas forcément sur le territoire turc. En effet, on retrouve quelques millions de turcs en Europe
Occidentale ayant émigrés (Allemagne«). On retrouve aussi beaucoup de turcs qui nhabitent pas en
Turquie et qui ne sappellent pas des turcs (les populations des ex-républiques soviétiques, par
exemple, ne sont pas des turcs, mais ils parlent turcs). Les turcs ne sont donc pas seulement des
habitants de la Turquie. Ce sont surtout des gens faisant partie dun espace linguistique.
1- Le déter
m
inant: la langue
La définition des populations turques est une finition linguistique qui est de parler le turc ou une
langue de la famille turque. Dans lempire ottoman, seulement une minorité de la population était
turque. Les turcs étaient des sujets du Sultan parlant turc. Ce sont aussi des musulmans. Mais, il existe
aussi des turcs qui ne sont pas musulmans. En Azerbaïdjan, la population, appelait les Azéris, parle turc
et pratique la religion musulmane. On parle donc de peuple turc qui se définie par la langue. Toute une
série de groupes humains ont parlés le turc. Les peuples turcs ou turco-mongols sont multiples. Ils sont
appelés les Hiong-Nou (en Asie Centrale), les Huns (turco-mongols), les Ouïghours (turco-chinois) ou
encore les Seldjoukides (turcs diévaux), les mamelouks (Proche-Orient, Egypte), les Timourides
(troupes envahisseurs turco-mongols du XVe siècle), les grands mongols (dynasties indiennes qui sont
dorigine turque), ainsi que les ottomans.
Le turc fait partie de la famille turco-altaïque. Cest une langue dorigine orale et qui a vue des
tentatives de graphies au Moyen Âge. La graphie qui sest imposée est la graphie en arabe. Le turc
s¶pcrivait en caractères arabes. Le turc a dautre part été influencé par les classes dirigeantes ottomanes
des XVI-XVIIe siècles qui ont empruntées beaucoup à la langue arabe et persane (langue des élites).
Avec eux, émerge une forme d¶plaboration raffinée de la langue, grâce à linfluence culturelle persane
raffinée par rapport à une langue turc brute. Cette langue sera considérée comme une forme de
décadence lors de la crise ottomane. Ceci fait que la construction de la Turquie moderne réemprunta à
la langue du peuple et créa une langue turc authentique, populaire (le Turc dAnkara). Le turc moderne
se construira avec la révolution industrielle et les influences techniques. On y retrouve du vocabulaire
français et beaucoup de mots empruntés à lAllemagne et à lAngleterre. Quant aux pays turcophones
qui sont devenus des pays soviétiques, comme lAzerbaïdjan, ils ont beaucoup empruntés à langue
russe dont ils ont gardés une partie du vocabulaire.
Une langue turque dinfluence arabe se répand. Mais, la langue arabe est peu vocalisée. Elle ne
comportait pas de voyelles. La langue turque comportera huit voyelles. A l¶ppoque de l¶pmergence de
la Turquie moderne, on imposera un alphabet latin permettant de retranscrire tous les sons. Lidée était
de nationaliser la langue en lui donnant une convention orthographique. Le turc avait aussi été écrit en
cyrillique. La plupart des langues turcs ex-soviétiques, quant à elles, sont revenus en caractères latins.
Seulement, une ou deux langues turques ont gardés le cyrillique.
2- Il n
existe pas de race turque
Sous lAntiquité et le début du Moyen Âge, les turcs étaient des groupes nomades dAsie Centrale. Ils
habitaient dans des espaces peu peuplés car les terres de leurs espaces étaient peu fertiles. Ils vivaient
beaucoup d¶plevage. Ils ne possédaient d¶pcrit. On ne sait pas grands choses sur ces premiers turcs.
Assez rapidement, les turcs vont devenir des tribus guerrières vivant de randonnées continentales assez
ambitieuses et lointaines formant ainsi des groupes dinvasions. Les turcs, sous lAntiquité et le but
du Moyen Âge, faisaient parties de lempire des steppes. Ce sont des tribus mouvantes. Elles se
regroupent parfois pour faire des expéditions et forment des fédérations. Lune de ces tribus prenait la
tête de la fédération. Le nom de la fédération prend souvent le nom de la tribu leader. Ceux qui ont
laissés des moignages de ces tribus guerrières sont les vaincus (chinois, latins, égyptiens«). Ces
derniers fuient les tribus turques. Rapidement, on ne retrouve plus de traces de ces tribus. Les
fédérations disparaissent.
Les tribus turques composent des mondes très différents. Mais, elles ont un héritage culturel commun.
Les tribus nobligeaient pas les peuples conquis à se turquiser. Les soldats des tribus étaient des
esclaves affranchis, ce qui surprenait beaucoup les occidentaux. La sauvagerie et la cruauté étaient
également un héritage commun à ces cavaliers des steppes. On ne retrouve pas de caractère ethnique
turc, ni de caractéristiques provenant dun rameau primitif qui serait arrivé jusqu¶j nous.
Les premières tribus sont originaires de lAltaï (région située entre Chine et Mongolie). On sait par des
tombes quexistaient ces turcs primitifs de type asiatique. Très tôt, on retrouve des kirghiz qui sont
décrits au début du Moyen Âge comme grands, blonds, aux yeux bleus. Très tôt, des tribus
indo-européennes seront turquisées. Les tribus turques sont souvent exogames (chaque membre de la
tribu devait choisir son épouse en dehors de la tribu). Dans le sérail, les épouses du sultan étaient
souvent des esclaves venues de tout lempire. Souvent, lhéritier était donc un des fils du sultan qui
était métisse. Le vol des femmes lors de guerres était très courant. Ces femmes faisaient parties du
butin de guerre.
3- Peut-on définir des critères culturels?
Le sens du mot turc est différent pour les occidentaux à travers lhistoire. Marco Polo, au XIIIe siècle,
nous parle de turcomanie (le pays des turcs nomades, qui correspond à lAnatolie). Il parle aussi de
Grande Turquie qui correspond à un grand espace dAsie centrale qui serait largement chinois. Un
chroniqueur arabe diéval, Ibn Battuta, parle du pays des rumi (désignation des romains, des rom ou
rum, qui veut dire romains). Dans loptique arabe, lempire byzantin vient de lempire romain. Très
souvent, au Moyen Âge, le pays est appelé le pays de Rum.
Pour les géographes arabes du XIVe siècle, la Turquie désigne aussi la Syrie et lEgypte. A partir du
XVIe siècle, et ce jusquau début du XIXe siècle, le mot Turquie correspond à lensemble de lempire
ottoman, cest-à-dire lempire des descendants dOtman ou Osman (appelés les osmanli).
a- Le fait guerrier
Chez les peuples turcs, on retrouve une importance de la guerre. Au départ, les peuples de la steppe
pratiquaient des activités pastorales sur des zones agricoles peu riches. Ils étaient mobiles, dépendants
dune terre relativement pauvre. Ils dépendaient aussi du climat et des poussées démographiques. La
guerre leurs était une possibilité courante dactivité. Ils combattaient pour la tribu, ou ils formaient des
fédérations guerrières, ou encore ils agissaient pour dautres peuples comme celui des mongols, ou bien
ils étaient soldats de profession (soldats libres ou soldats esclaves). Dans le fait guerrier, on trouve
aussi un fait religieux. Les guerres étaient souvent menées dans le cadre de la guerre dIslam. Les turcs
reprenaient le discours du Djihad, cest-à-dire lobligation de propager la foi.
Une des obsessions des groupes turcs était de posséder un chef unique. Ainsi, on avait souvent des
luttes fratricides. La tâche prioritaire était dabattre tous les autres chefs turcs. Lhéritage du titre se
faisait souvent dans le conflit. La structure tribale dorigine fait que la place de chef était une forme de
butin. Le pouvoir, à la mort du chef, devient un butin à partager. Les héritiers potentiels se déchiraient,
les règles de transmission nexistant pas. Ainsi, les éliminations physiques de prétendants, afin
darriver à une stabilisation de la succession, étaient courantes.
b- Le fait religieux
Chez les peuples turcs, on retrouve aussi une importance du fait religieux. Le chamanisme était la
religion des tribus des steppes. Cest un mode de croyance donné à un pouvoir des objets, à une âme
des animaux et à une divinisation des corps célestes. Le chamanisme est une religion de peuples au
contact d¶pments naturels. Cette religion gardera un poids dans les traditions turques.
Par la suite, on verra, chez les turcs, une conversion progressive à lIslam ou à des formes dIslam avec
diverses variantes. On retrouvera ainsi des sunnites, des chiites ou des formes de spiritualité
musulmane comme les alévis, mais aussi des adaptations locales de spiritualité musulmane comme les
derviches.
Dans lempire ottoman, il existe des régions la majorité des habitants ne sont pas musulmans.
Lempire ottoman est donc un état pluri-religieux présentant une obligation de composer avec,
notamment, des chrétiens orthodoxes (les grecs) et des infidèles qui sont tolérés et payent un impôt
particulier. Ces derniers sont parfois majoritaires en nombre selon les régions. Mais, les
non-musulmans restent inférieurs socialement.
Chez les turcs, on retrouve aussi une importance du syncrétisme (fait, pour une religion, de se
construire largement par emprunts à dautres croyances). Ainsi, dans certains chiismes anciens, on
retrouve des constructions syncrétiques provenant du chamanisme.
Les turcs ont, dans la tradition occidentale, une qualification donnée de fanatisme. Cette qualification
se retrouve dans le cadre de guerres religieuses avec les croisades. Lors des croisades, la plupart des
groupes quaffronteront les croisés occidentaux étaient des turcs.
Au XXe siècle, le régime turc fait caractère dexception dans les régimes musulmans vis-à-vis de la
religion. En effet, on y trouve une certaine laïcité. En Turquie, le religieux est strictement contrôlé et
organisé par lEtat.
I- Les Turcs au Moyen Âge (476-1243)
1- Les te
m
ps barbares
a- Les pre
m
iers turcs, des peuples issus de l
Altaï et du lac Balkach
Les premiers turcs sont issus de la montagne, de la steppe. Ils forment des tribus, des clans. Ce sont des
cavaliers nomades. Mais, ces groupes restent assez mal connus. On les connaît grâce à des sources
chinoises. Pour les chinois, ce sont les ennemis du nord (aux VIIe-VIIIe siècles). La grande muraille
permettait aux chinois de se défendre des turco-mongols et des turcs.
Trois groupes de tribus turques sont cités dans les chroniques chinoises: les Hiong Nou, les Oghuz et
les Ouighours. Les ouighours, vers 800, ont fondés des royaumes importants autour de la Mongolie
actuelle. Ils vont jusquen Sibérie et sont au contact de la Chine. Au sud, les ouighours étaient
confrontés aux tibétains.
b- Les Huns
On retrouve un deuxième groupe de peuples turcs avec les Huns. Entre lan 400 et lan 500, les Huns
participèrent aux grandes invasions qui voient la chute de lempire romain. La plupart des invasions
trouvent leur origine par larrivée de peuples poussés par dautres peuples ou de peuples qui fuient
dautres peuples. Parmi ces peuples, les Huns feraient partis des Hiong Nou qui auraient émigrés le
plus à louest. Les Huns finissent par sinstaller en Hongrie, dans un espace capable de nourrir leurs
chevaux. A partir de la Hongrie, ils vont réalisés des raids dans lempire romain, autour de lan 450.
Ces raids nous sont connus grâce aux sources latines. Le personnage dAttila nous est donc bien connu.
Dans les sources, il y est présenté comme le fléau de Dieu.
La tactique guerrière des cavaliers huns est quils ne peuvent pas se permettre de sarrêter. Leurs
expéditions étaient uniques. Il ny avait pas de place pour la diplomatie dans le cadre de ces guerres
rapides. La ville devait capitulée ou être anéantie. Ainsi, Sainte Geneviève, patronne de Paris, réussie à
détourner Attila du sac de Paris.
Pour les contemporains, les Huns sont des barbares asiatiques. Cest une des premières tribus
turco-mongols. Par leur façon même dagir, les huns sont dépendants des cycles de pâturage et des
cycles de capacité deffort de leurs chevaux. Ainsi, un raid turco-mongol sorganisent en quatre-cinq
ans, temps les chevaux ont des capacités. Un autre élément de lorganisation des raids est le poids
du butin. Le butin est ce qui perdra ces tribus mobiles.
c- D
autres peuples turcs
On retrouve dautres groupes nommés dans les sources chinoises comme les TouKiue. Ces derniers
vivaient dans la région de Sogdiane vers 800. Les TouKiue se trouvent aussi sous le nom de Türük. Ce
terme de Türük est lancêtre du mot Turc. Les princes, chez les Türük, sappelaient les kaghans.
d- Le bouleverse
m
ent arabe
La création de lespace arabe correspond également à la création de lespace musulman. Mahomet
meurt en 632 à Médine. Les turcs lappellent Méhémet. Mahomet vient de Méhémet (francisation du
turc). Les califes, chefs de lIslam, sont les successeurs religieux, les guides du Djihad et les chefs
politiques de lespace arabo-musulman. Lexpansion musulmane fut rapide en Asie centrale. Cette
expansion va sopposer à celle des chinois à louest. La bataille de Talsas en 751 sera décisive et
consacrera la défaite chinoise. A terme, lAsie centrale sera musulmane. Très vite, les arabes vont
achetés des esclaves turcs lors des conquêtes orientales arabes. Ces esclaves turcs seront réarmés et
deviendront des soldats arabes.
e- La civilisation des steppes
Cest une civilisation qui parcourt tout le Moyen Âge. On trouve encore des tribus qui vivent sur ce
mode-là à l¶ppoque moderne jusque dans les années 1920-1930. Souvent, on décrit ces tribus comme
mi-bergères, mi-guerrières vivant sur son cheval. Les chevaux sont petits. Souvent, les tribus passent
leur journée sur leurs chevaux pour surveiller le troupeau. Dans les récits sur la sauvagerie des Huns,
on affirme quils mangent de la viande crue. Ils assouplissent leur viande en les mettant sous leurs
fesses.
La base de la vie sociale est la tribu. La cellule de base dans ces tribus est la famille, restreinte de
filiations exogamiques en ligne patrilinéaire. Les femmes sont prises à lextérieur, dans des tribus
alliées (exogamique). Ce sont souvent des femmes de butin, des prises qui sont faites épouses dans le
cadre guerrier. Il ny a pas de pureté de sang dans ces tribus.
On retrouve le terme de khan pour les chefs de ces tribus. On va aussi trouver des chefs qui sappellent
les ataman (chef des tatares), ou encore le titre de bey dans ces tribus anciennes. Cest un nom de chef
local.
La civilisation des steppes est un monde violent. Elle pratique une activité créative violente (chasse,
alcool, guerre). Lors de la chasse, on attrape les animaux puis on les étouffe. On évite d¶pgorger à
cause de la répugnance à verser du sang. Dans les tribus, on a une ivresse assez courante. Gengis Khan
demanda ainsi que lon ne senivre quune fois par semaine. Lamour des femmes est le moteur des
conquêtes. Ces femmes constituent des rapts de guerres pour en faire une épouse ou pour la revendre.
Dans les récits, on remarque une accentuation sur les traits asiatiques des turcs. On parle de laideur, de
monstruosité. Dans le goût esthétique, les traits asiatiques, chez les turcs, font partie de lidéal de
beauté. On les représentent souvent, dans les miniatures, avec de longues tresses et de pommettes
saillantes.
La sauvagerie et la cruauté font partie dune technique guerrière qui consiste à économiser des forces
en créant la panique. On pousser, pour cela, des cris affreux. Le cri qui veut dire « frappe » se transcrit
par « ur ha » et serait à lorigine de notre « hourra ». Cest le cri guerrier poussé au moment lon
donne un coup à lennemi.
Les tribus des steppes mangent cru, et manger cru sont pour les gens qui les décrivent une forme
danimalité. Ils ont également des habitudes alimentaires quils vont importés. Ainsi, le yaourt serait
venu des plaines dAsie centrale par les turcs. Ils sont aussi réputés sale. Un rapport à lhygiène et à la
propreté apparaîtra lors du contact avec lislam. La propreté corporelle trouve une sensibilité religieuse.
Ainsi, les tribus dAsie centrale ne se lavent pas à leau car il existe un interdit. Leau est rare et elle est
donc elle est précieuse. Il ne faut pas la souiller. Dans les rituels de politesse, lorsquun hôte accueille,
on va linviter à essuyer ses mains sur son vêtement. Sil on a un vêtement bien graisseux, cest que
lon est un hôte bien accueillant.
2- Les turcs deviennent
m
usul
m
ans
a- Le bras ar
m
é des
m
usul
m
ans
Les turcs vont dabor devenir musulmans en tant que bras armé des abbassides. Dans lempire arabe,
on distingue trois dynasties importantes: les omeyyades (autour de 700), les abbassides (autour de 800)
et les Fatimides (autour de 900). Après la mort de Mahomet en 632 se fonde le califat qui constitue une
autorité sur lIslam. Le calife possède une autorité religieuse en tant que successeur de Mahomet mais
aussi une autorité politique assurant le gouvernement et lexpansion. Ces deux pouvoirs n¶ptaient pas
conçus comme séparés au départ. Les premiers califes de lIslam furent Abou Bakr, Omar, Othman, et
Ali. Ils se succèdent rapidement de manière problématique. Le premier califat est celui des omeyyades
(661-750). On parle aussi du califat de Damas. Les omeyyades vont mener à bien lexpansion de
lIslam. Puis vient la dynastie des abbasides ou califat de Bagdad (750-945). Sous les abbasides,
lexpansion islamique atteindra son apogée. Puis, les frontières vont commencés à devenir mouvantes
et à ne plus être obéissantes. Sous les abbasides, intervient également un califat schismatique (califat
concurrentiel) avec la fondation de la dynastie des Fatimides (autour de 900). Ces derniers viennent
dAfrique du Nord et vont faire la conquête de lEgypte. Dès lors, lempire islamique comptera deux
califes: le calife historique de Bagdad, et le califat de la dynastie Fatimide au Caire. En 929
interviendra également lauto-proclamation du califat de Cordoue lEspagne musulmane devient
indépendante de Bagdad.
Les sultans turcs vont rapidement devoir protéger le calife. Le calife naura dès lors plus quun titre
religieux honorifique et ne sera plus que protéger par le sultan. Le califat de Bagdad s¶ptait réfugié au
Caire. A terme, comme les ottomans vont faire la conquête de lEgypte, le calife sera ramené a
Istanbul. Les sultans vont continués à protéger les califes. La fonction califale ne sera supprimée quen
1924 depuis Atatürk. Le 101e calife est mort à Paris en exil en 1944.
Lexpansion musulmane sera terminé vers 800. Au Nord, lempire est bordé par le pays de lobscurité
qui va voir une expansion islamique avec la conversion de groupes turco-mongols. A lest, il sera bor
par lIran et les espaces chiites.
Les turcs vont arrivés dans lempire arabe en tant que troupe guerrière car les arabes avaient une
répugnance à sengager durablement dans le métier militaire. Les turcs deviennent des auxiliaires
militaires. Cette présence des turcs se voit à travers lonomastique (science linguistique des noms en
histoire). Les turcs arrivent dabord en tant quesclave. Le principal marché autour de 850 est le marché
de Samarkand. Les esclaves turcs coûtent très cher. On leur donne, dans larmée, des postes
relativement élevés. Ils deviennent, la plupart du temps, affranchis par la fonction. Les turcs guerriers
sont des prisonniers de guerre dans le cadre de lexpansion de lIslam. Ils forment une société séparée
qui est celui des esclaves turcs puis des anciens esclaves turcs. Ils sont appelés mamelouks (nom
francisé du terme mamhuk) dans la société (signifie esclave blanc). Cest le turc dAsie centrale par
opposition à lesclave noir qui est lesclave africain. Le mamelouk est un soldat turc à lorigine esclave.
Les mamelouks nont pas le droit de se mélanger à la population arabe. Ils habitent dans des quartiers
séparés. Ils constituent également des aristocraties particulières qui dirigent souvent le palais.
Le monde musulman constitue une société qui ne possèdent pas de tradition ou de groupe militaire
dominant. Les arabes sont obligés de prendre dacheter des esclaves et den faire des soldats. Dans les
sociétés antiques, on armait pas les esclaves car ces derniers étaient considérés comme dangereux.
Chez les romains, la crucifixion est le châtiment des esclaves révoltés et armés.
Les turcs finissent par être si important quils assassineront le calife en 861. Ils se convertissent et sont
intégrés dans la communauté spirituelle musulmane. Ils contrôlent le processus du califat. Les
mamelouks désignent dès lors le successeur du croyant.
b- L
i
m
portance des turcs chez les Fati
m
ides
Le califat Fatimide était en guerre permanente contre les chrétiens romains à louest et contre les
chrétiens grecs byzantins ainsi que les califes abbasides à lest. Les turcs y sont dominants. Les turcs
islamisés vont rapidement fondés la dynastie des mamelouks dEgypte.
Les Fatimides sont plutôt chiites. Les chiites constituent une partie minoritaire de lislam. En effet, la
communauté musulmane va se séparer en deux interprétations qui commencent avec Ali, quatrième
calife, gendre de Mahomet. Une partie de lislam dit quil faut que le calife soit un des successeurs de
la famille dAli (transmission par la filiation, le règne dAli doit être fondateur). Cette opposition se
crée autour de Médine. Mais, la majorité pense quil faut prendre le plus puissant en tant que calife.
Ces opposants se prétendent de la sunna (lecture orthodoxe des enseignements de Mahomet). Ali est
assassiné en 661. Un conflit permanent se mettra en place jusquen 680 avec la bataille de Kerbala qui
voit la défaite des chiites. A cette bataille, le champion des chiites était Al Hussein, fils dAli.
Lhypothèque chiite est ainsi levée pour le califat. Le califat dominant devient le sunnisme. Les chiites
se retrouveront sur les marges orientales de lIslam (Iran et Afghan jusquaux Indes).
Dans le chiisme, on trouve un clergé puissant (puissance des imams). Ce sont des prêtres versés dans le
domaine de la spiritualité. On a aussi une autonomie du pouvoir politique. On trouve aussi un
messianisme (on attend le dernier imam). Le chiisme est majoritaire en Iran et au Pakistan. Une
communauté du sud-Liban est aussi chiite. Les chiites regroupent 15% de lIslam.
3- Les seldjoukides: Pre
m
ier e
m
pire turc i
m
portant (XI-XIIIe siècles)
a-
S
eldjuk
Vers 975, une tribu turc venant dAise centrale va sµinstaller dans lempire musulman. Cette tribu
fonctionnait par fédération de tribus. On pense que la tribu Seldjuk se convertit à lIslam relativement
tôt (vers 950). Cest une tribu relativement peu importante mais qui aida les abbasides en luttant en
Orient contre les chiites du califat de Bagdad et contre les non-musulmans. La tribu des Seldjoukides
fera une conquête progressive avec la conquête de lIran. Ispahan devient la capitale des Seldjoukides
en 1051. Le calife appellent au secours les seldjoukides lors dune phase danarchie à lintérieur du
califat. Le chef de la tribu seldjoukides, Tughrul, est accueillie à Bagdad et on lui donne le titre de
1 / 20 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !