FORUM DE RANGUEIL
Le Généraliste et les anti-TNF : le point de vue de l’interniste
Ph. ARLET
Cela va faire près de 10 ans maintenant que de nombreuses biothérapies sont arrivées sur
le marché du médicament, et parmi elles les anti-TNF ont permis d’améliorer grandement la
prise en charge de pas mal de maladies inflammatoires en particulier rhumatologiques.
Il s’agit toutefois du traitement de maladies relativement rares, en tout cas pour la
médecine générale. De ce fait, un généraliste va être confronté à un ou quelques cas de
patients relevant de ces traitements.
De plus ces traitements ont une prescription limitée à certains spécialistes, le médecin
généraliste n’a pas la possibilité de prescrire ou de renouveler la prescription de tels
médicaments. Les spécialistes autorisés à prescrire sont les rhumatologues, les gastro-
entérologues, les dermatologues et les internistes.
Le généraliste se formera donc au cas par cas et avec le ou les patients qui seront mis sous
ces thérapeutiques.
Les trois médicaments les mieux connus et dont nous avons une certaine expérience sont
les suivants :
- Le REMICADE qui nécessite des perfusions intraveineuses en hospitalisation de jour,
- L’HUMIRA qui se fait en injection sous cutanée tous les 15 jours,
- L’ENBREL 25 mg qui se font en injection cutanée deux fois par semaine et l’ENBREL 50
qui se fait en injection sous cutanée une fois par semaine.
Ces traitements sont indiqués dans les formes qui ne sont pas suffisamment soulagées par
les traitements antérieurs en ce qui concerne la polyarthrite rhumatoïde, le rhumatisme
psoriasique et certaines formes de psoriasis, la spondylarthrite ankylosante, les maladies
inflammatoires du colon et de l’intestin.
L’effet de ces médicaments sur ces maladies est relativement spectaculaire et peut être
comparé à celui de la corticothérapie à bonne dose.
Le coût de ces médicaments est important.
Autant dire que si le résultat n’est pas bon, il n’est pas utile de continuer le médicament
très longtemps, on peut se faire une idée en quelques jours, il ne faut pas attendre plus de
quelques mois pour savoir que le médicament est peu efficace ou insuffisamment efficace.