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“mathL3” — 2009/6/17 — 11:37 — page 163 — #182 i
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Chapitre 3. Résolution numérique des équations différentielles et des équations aux dérivées partielles
Rappel Le théorème de Cauchy-Lipschitz
On suppose que la fonction fest continue sur [t0,t0+T]×Rpet vérifie
∀R>0, ∃LRtel que ∀t∈[t0,t0+T],∀y,z∈B(y0,R),f(t,y)−f(t,z)LRy−z,
où .désigne une norme sur Rpet B(y0,R)labouledecentrey0et de rayon R. Alors le
problème de Cauchy ((3.1),(3.2)) admet une unique solution maximale.
Nous nous placerons toujours dans le cadre de ce théorème lorsque nous définirons les méthodes
numériques.
I.2.Définition de la méthode d’Euler
Il n’est en général pas possible de calculer une solution exacte du problème de Cauchy. On doit
alors utiliser des méthodes numériques. Dans toute la suite, pour simplifier les notations, nous
nous restreindrons au cas des équations scalaires (p=1, Rp=R). La plupart des résultats se
généralisent de façon immédiate au cas p>1 en remplaçant les valeurs absolues par des normes.
Dans cette section, nous étudions la plus simple des méthodes numériques : la méthode d’Euler
explicite (ou Euler progressive). On considère donc le problème de Cauchy
y(t)=f(t,y(t))
y(t0)=γdonn´e. (3.4)
On se donne une subdivision σ:t0<t
1<···<t
n<t
n+1<···<t
N=t0+Tde l’intervalle
[t0,t0+T]. On note pour n=0, ..., N−1, hn=tn+1−tnle pas et h=h(σ):=maxnhn.La
solution du problème de Cauchy vérifie
y(tn+1)=y(tn)+tn+1
tn
f(t,y(t))dt .
Si y0est une approximation de y(t0), on calcule l’approximation ynde y(tn)par
yn+1=yn+hnf(tn,yn),0nN−1, (3.5)
ce qui revient à remplacer f(t,y(t)) par f(tn,yn)pour t∈]tn,tn+1[. Cette méthode est la mé-
thode d’Euler 1. Le problème essentiel est l’estimation de l’erreur de discrétisation
en:= y(tn)−yn(3.6)
en fonction de h. Nous ferons l’hypothèse que f∈C([t0,t0+T]×R)(en abrégé C([t0,t0+T]))
et vérifie
∃L>0, ∀t∈[t0,t0+T],∀y,z∈R,|f(t,y)−f(t,z)|L|y−z|, (3.7)
ce qui implique que le problème admet une solution globale sur [t0,t0+T]. Dans la sous-section
suivante, nous donnerons une majoration de l’erreur de discrétisation. Nous étudierons ensuite
le comportement asymptotique de cette erreur ; ceci nous permettra d’obtenir une meilleure
approximation de y(tn)en utilisant le procédé d’extrapolation à la limite de Richardson. Enfin,
nous décrirons une méthode de contrôle du pas qui permet d’assurer que l’erreur locale reste
voisine d’un seuil de tolérance fixé.
1. Elle fut introduite par le mathématicien suisse Leonhard Euler (1707-1783), sans doute dès 1768.