Locus de contrôle Un article de Wikipédia, l`encyclopédie libre. Le

Locus de contrôle
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Le locus de contrôle (ou « lieu de contrôle ») est un concept de psychologie proposé par Julian
Rotter en 1954[1] qui décrit le fait que les individus diffèrent dans leurs appréciations et leurs
croyances sur ce qui détermine leur réussite dans une activité particulière, ce qui leur arrive dans un
contexte donné ou, plus généralement, ce qui influence le cours de leur vie. Les personnes croyant
que leur performance ou leur sort dépendent surtout d'eux-mêmes ont un locus de contrôle dit «
interne » ; celles persuadées du contraire (c'est-à-dire que l'issue est avant tout déterminée par des
facteurs extérieurs, hors de leur influence) ont un locus de contrôle dit « externe ». Par exemple, un
candidat échouant à un examen (comme le permis de conduire) attribuera son échec à une cause
externe (examen difficile, manque de chance ou examinateur sévère) s'il a un locus contrôle plutôt
externe, mais à ses propres erreurs, son manque de travail, de concentration, etc. s'il a un locus de
contrôle plutôt interne.
Il est aujourd'hui admis que le locus de contrôle est une dimension importante de la personnalité,
relativement stable dans le temps[2]. Cela en fait un élément important dans la psychologie de la
santé et du soin auprès des malades ou dans la psychologie de l'éducation. Néanmoins, le locus de
contrôle peut être affecté par différents facteurs dont la valence affective de la situation : d'une
manière générale, les échecs personnels sont perçus comme davantage dus aux circonstances
extérieures tandis qu'on a tendance à adopter un locus de contrôle plus interne vis-à-vis de ses
propres succès.
Locus externe
Un individu « externe » aura tendance à attribuer une causalité externe aux événements qu'il subira.
Par exemple, un sujet externe ayant eu une mauvaise note à un examen attribuera très facilement
une cause externe à son échec; ce sera par exemple « la malchance ». Nous parlerons alors d'un
sujet ayant un « locus de contrôle externe ».
On distingue divers types de locus de contrôle externe selon que le contrôle des événements est
attribué :
1. au hasard
2. à la chance
3. à la fatalité
4. à un autre tout-puissant
Les individus externes sont plus confiants lorsqu'ils sont confrontés à des problèmes graves comme
la maladie. En effet, ceux-ci peuvent y attribuer une raison (externe) et accepter l'événement qu'ils
subissent. Un individu interne cherchera probablement une cause (interne) qui sera inexistante, ce
qui pourrait entraîner un état de stress et d'anxiété.
Locus interne
Un individu interne aura tendance à attribuer une causalité interne aux événements qu'il subira.
Dans ce cas de figure-là, le sujet croit qu'il existe un lien de causalité entre son activité et sa
performance. Par exemple, un sujet interne ayant eu une bonne note à un examen attribuera très
facilement une cause interne à sa réussite. Ainsi, il justifiera sa réussite par ses multiples efforts.
Nous parlerons alors d'un sujet ayant un « locus de contrôle interne ». Le sujet croit alors
simplement à l’existence d’un lien entre son activité et sa performance.
Les sujets internes sont plus enclins à se remettre en cause en cas de crise interpersonnelle (ou
organisationnelle). De plus, ils éprouvent plus de satisfaction personnelle que les individus externes.
En effet, les sujets internes ont une image d'eux-mêmes plus positive.
Toutefois, Averill a montré en 1973 qu'un fort contrôle de la situation peut être néfaste pour le
sujet ; par exemple dans le cas de la maladie (voir locus externe).
Facteurs influençant le locus de contrôle
Les études de psychologie différentielle montrent que le locus de contrôle varie fortement d'un sujet
à l'autre, mais est relativement stable chez une même personne au cours du temps. Toutefois, il
existe différents facteurs qui peuvent modifier plus ou moins durablement le score d'internalité (ou
d'externalité) d'un individu.
Norme d'internalité
Beauvois (1984) fait remarquer qu'il existerait une « norme d'internalité » qui consisterait à mettre
en avant des explications internes au détriment des explications externes lors d'explications causales
(renforcements et comportements). En effet, de manière générale, la culture occidentale a tendance
à valoriser les individus internes, plutôt que les individus externes. C'est pourquoi, les individus
voulant se montrer sous un angle favorable à autrui auront plutôt tendance à mettre en avant des
explications internes (qu'il s'agisse de comportements ou renforcements, négatifs comme positifs).
Cette norme est transmise par les institutions socio-culturelles (écoles, formations professionnelles
etc.).
Biais de la Catégorie socio-professionnelle (CSP)
Beauvois et Le Poultier (1986) précisent que les membres des groupes sociaux favorisés sont plus
internes que les membres de groupes sociaux défavorisés. Ainsi, la catégorie socio-professionnelle
influence fortement les résultats des sujets.
Pansu (1994) a analysé le score moyen d'internalité des cadres hiérarchiques et des exécutants lors
de scénarios pré-construits décrivant le comportement d'un individu. Les résultats ont montré que
les cadres hiérarchiques avaient un score moyen d'internalité supérieur à celui des exécutants.
Gangloff (1998) a comparé le score moyen d'internalité des cadres et des ouvriers du secteur public
et du secteur privé. Il a alors remarqué que la différence du score moyen d'internalité entre les
cadres et les ouvriers était bien moins significative dans le secteur public que dans le secteur privé.
Biais de la représentation[modifier]
Bien que la norme d'internalité soit assez stable dans le temps, il ne faut pas oublier qu'elle reste
toutefois subjective. En effet, certaines prises de positions pourront nous paraitre externes/internes
alors qu'elles seront bien différentes.
La « chance » reste une donnée très relative. En effet, un sujet peut avoir de la chance de manière
exceptionnelle sans être externe. Ainsi, si un sujet achète les deux dernières places de son concert
préféré, il a eu de la chance (attribution externe) sans être pour autant un sujet externe.
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