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Aperçu
1. Dans les années 80, l’économie du Kenya a entrepris le
passage d’un régime de contrôle des prix avec intervention de l’État
à une économie de marché. Le Gouvernement a reconnu la nécessité
de légiférer en matière de concurrence et la loi sur les pratiques
commerciales restrictives, les monopoles et le contrôle des prix est
entrée en vigueur en 1989. Il s’agissait d’une mesure transitoire,
aujourd’hui dépassée.
2. La loi met en place un dispositif de contrôle des pratiques
commerciales restrictives, des soumissions concertées, des monopoles,
des points de concentration du pouvoir économique et des fusions et
acquisitions (sans compter le contrôle des prix, qui n’est plus en
vigueur). Mais elle ne dit rien de l’abus de position dominante. Elle
ménage aussi une exemption très générale qui écarte de son champ
d’application les secteurs réglementés de l’économie. Les infractions
sont du ressort de la Commission des monopoles et des prix, qui
relève du Ministère des finances. C’est le Ministre qui tranche dans
chaque affaire. Ses décisions sont susceptibles d’appel auprès du
Tribunal des pratiques commerciales restrictives, puis de la Haute
Cour.
3. La Commission des monopoles et des prix compte 33 fonction-
naires, dont 22 cadres. Ce personnel d’encadrement est bien qualifié,
plusieurs de ses membres ayant une maîtrise en droit ou en économie.
Le rôle d’affaires de la Commission est relativement peu encombré
depuis la création de celle-ci, qui n’a traité en 2004 que 15 dossiers
de pratiques restrictives et 22 dossiers de fusion. Depuis l’adoption
de la loi, il y a eu très peu de conventions d’expédient ou d’arrêtés.
La Commission doit renforcer ses capacités, notamment pour traiter
les dossiers et faire appliquer les textes.