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UE3 - Biochimie clinique, nutrition et métabolisme
Dr. Le Moullec
Date : 22/09/15 Plage horaire : 10h45 12h45
Promo : DFGSM3 Enseignant : Dr. Le Moullec
Ronéistes :
Le Rouge et le Noir
Evaluation de l’état nutritionnel dun adulte,
dénutrition,
troubles nutritionnels de la personne âgée
I. La définition et lincidence de la dénutrition
1. Définition
2. Classification
3. Incidence
II. Relation dénutrition maladies
1. Pathologies cancéreuses et chroniques
2. Mécanismes de la dénutrition communs
3. Incidence et impact sur la survie
4. Dénutrition et maladies nosocomiales
III. Les conséquences de la dénutrition
1. Dénutrition et morbidité
2. Dénutrition et mortalité
IV. Méthodes de dépistages
1. Interrogatoire et Examen clinique
2. Méthodes anthropométriques
3. Marqueurs biologiques de l’état nutritionnel
4. Les scores de risque nutritionnel
V. La prise en charge de la dénutrition
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Objectifs (items de lECN) :
- Évaluer l’état nutritionnel dun adulte sain et dun adulte malade,
- Orienter la prise en charge dune dénutrition,
- Diagnostic dun trouble nutritionnel chez le sujet âgé.
http://www.lewebducen.fr (cours officiel du Collège des Enseignants de Nutrition)
Objectifs pédagogiques :
- Connaitre les définitions et lincidence de la nutrition en France, à lhôpital surtout,
- Connaître les conséquences de la dénutrition,
- Savoir évaluer l’état nutritionnel par lutilisation des marqueurs anthropométriques, biologiques et des
scores : différents critères cliniques,
- Connaitre les recommandations du PNNS et de la HAS.
I. La définition de la dénutrition et incidence
1. Définition
Terme latin signifiant « déassimilation ». En pratique, la dénutrition est un état dynamique de déficit en
énergie (dépenses > apports), en protéines (masse maigre) ou en nimporte quel autre macro- ou
micronutriment spécifique, produisant un changement mesurable des fonctions corporelles et/ou de la
composition corporelle, associé à une aggravation du pronostic des maladies.
La perte de masse maigre différentie la dénutrition de la maigreur (qui est une perte de masse grasse).
On a donc ces 3 éléments importants :
1. Déséquilibre apport/besoins
Augmentation des besoins :
- Croissance rapide (enfant surtout),
- Stress, agression,
- Hyper catabolisme.
Diminution des apports :
- Anorexie (apport oraux),
- Problèmes socio-économiques,
- Maltraitance,
- Régimes aberrants.
Malabsorption même si lon a des apports.
2. Avec altération
De la composition corporelle : diminution du poids, de la masse grasse, du muscle
Altération du métabolisme,
Altération des fonctions physiologiques : immunité, régénération tissulaire, musculaire.
3. Aggravation du pronostic de la maladie qui peut être à la base du déséquilibre apports/ besoins.
Le poids reste une mesure essentielle de l’état de santé dun individu mais il ne faut pas non plus oublier
de prendre en compte la masse maigre, graisseuse, et les autres mesures associées.
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2. Classification :
2 formes extrêmes de dénutritions :
Dénutrition marasmique pure = marasme (MF-PCM : marasmic form of protein-calorie malnutrition) =
forme sèche.
- Insuffisance dapport énergétique et protéique (famine, etc.),
- Dénutrition énergétique ET protéique et donc retentissement sur la morbi/mortalité,
- Perte de poids de plus de 20% du poids idéal touchant surtout la masse grasse,
- Conséquences limitées sur la morbidité ou la mortalité sauf dans les cas extrêmes comme lanorexie
mentale.
Forme hypoalbuminémique de malnutrition protéino-énergétique ou HAF-PCM (Hypoalbuminemic form)
- Il sagit du Kwashiorkor,
- Perte de poids plus limitée touchant la masse maigre,
- Dénutrition avec œdème permettant de maintenir un certain poids,
- État de stress métabolique en réponse à lagression,
- Influence fortement la morbidité et la mortalité.
On a dun côté une forme où lon a une diminution de l’énergie et des protéines, qui peut être très franche
mais relativement équilibrée qui va entrainer, même si la période est longue, assez peu deffets. Et dans un
contexte de stress métabolique lié à une agression (infection, etc.), cette forme va basculer dans une forme
hypo-albuminémique, avec la présence d’œdèmes qui peuvent être marqués.
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1. Incidence
La dénutrition est fréquente : en 2012, la dénutrition en France est fréquente, surtout à lhôpital (médecine,
chirurgie, gériatrie) e chez les personnes âgées. On a une prévalence qui peut aller jusqu’à 50-60%. Cest
quelque chose de courant que lon verra quotidiennement.
La dénutrition saggrave au cours de lhospitalisation; les causes retenues sont :
Soit la présence dune maladie sous-jacente,
Soit une prise en charge non optimales (restauration, jeune, traitement)
On a une aggravation de 100% en médecine en 1985. Il faut avoir à lesprit que de par notre pratique, chez
des gens qui sont éventuellement pas dénutris au départ, nous pouvons induire une dénutrition. Il faut donc
être vigilant tout au long de la prise en charge des patients.
Plus de 75 % des patients dont l’état nutritionnel était normal à ladmission seront dénutris à la sortie : elle
ne sera pas forcément sévère mais dégradée du fait de lhospitalisation ou pendant celle-ci. On aura une
perte de poids moyenne durant lhospitalisation de 6% environ (5,6%). 30 à 50 % des patients sont dénutris
à ladmission et plus de 60% le sont à leur sortie pour des séjours supérieurs à 2 semaines.
Cet élément doit donc être recherché de façon active et suivie.
La dénutrition est donc aussi une maladie qui sattrape à lhôpital : la dénutrition est une
« pathologie nosocomiale ».
II. Relation entre dénutrition et maladies
1. Pathologie cancéreuse et chronique
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Des études sont régulièrement faites sur la prévalence de la dénutrition dans les centres de lutte contre le
cancer. Cest une prévalence pour un jour donné, en fonction du type de cancer. On voit que les cancers
digestifs arrivent en tête. Cette prévalence dépend de la maladie de base, mais aussi des traitements mis en
place.
Il faut savoir que toutes les maladies chroniques (avec des patients qui ne sont pas forcément hospitalisés)
peuvent entraîner une dénutrition.
Mais dans le cas des maladies chroniques (insuffisance respiratoire/rénale, diabète, maladies
métaboliques/cardio-vasculaires), on va pouvoir avoir du fait dun certain nombre d’éléments qui
sassocient de :
- lanorexie liée à la maladie elle-même,
- un effet inflammatoire qui peut être plus ou moins marqué selon la maladie,
- linsulino-résistance, très liée dans un certain nombre de maladies à laction inflammatoire,
- un hypogonadisme quon peut rencontrer notamment dans linsuffisance respiratoire chronique,
- lanémie de façon plus importante.
Cela va nous conduire à :
une diminution de la masse maigre,
une diminution également de la masse grasse donc une perte de poids,
une fatigabilité due à cette moindre efficacité de cette masse maigre.
On est ici dans la maladie chronique donc pas dans la maladie cancéreuse, où là aussi la fréquence de la
dénutrition pour tous ces éléments plus ou moins associés des degrés divers selon la maladie chronique
incriminée et relativement stéréotypé.
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