es compléments alimentaires
sont des mélanges polymé-
riques, constitués de nutriments
naturels peu ou pas dégradés. L’intérêt
de ces produits est de fournir, sous de
petits volumes, un apport calorique et
protéique important, ainsi qu’un apport
en vitamines et minéraux. Leur rôle est
de compléter un régime alimentaire
insuffisant afin d’améliorer l’état géné-
ral, de rétablir le poids de forme et de
stimuler l’envie de manger.
On retrouve trois nutriments énergé-
tiques : les protéines (lait, soja…), les
lipides (colza, tournesol, maïs…) et les
glucides (saccharose, malto-dextrines...)
qui sont plus ou moins présents dans
les compléments alimentaires. Ceux-ci
composent trois catégories principales :
les hyper-caloriques (au moins 1 calorie
par ml), les hyper-protidiques (le taux
de protéines doit être > à 15 % de l’ap-
port énergétique total) et les équilibrés.
Dans quel cas ?
La dénutrition peut être sournoise et
s’installer très rapidement. Elle est la
conséquence de carences quand le
patient n’a pas d’appétit, par exemple,
ou d’un état d’hypercatabolisme (quand
la pathologie entraîne une augmenta-
tion des besoins), ou encore des deux.
Les pathologies qui provoquent cet
hypercatabolisme sont essentiellement
les infections (VIH en particulier), les
cancers, les hyperthyroïdies et tous les
états inflammatoires en général. Mais les
patients ayant subi une chirurgie
maxillo-faciale ou ceux en perte d’auto-
nomie, comme les personnes âgées,
souffrant de solitude ou d’inappétence,
sont concernés également.
Comment prescrire
Souvent, la personne conçoit une
aversion pour la nourriture. L’astuce
est donc de prescrire le complément
alimentaire, non comme un aliment,
mais comme un médicament afin de
renforcer l’adhésion du malade.
Certains sont d’ailleurs partiellement
remboursés par la Sécurité sociale sur
prescription médicale et certaines
mutuelles acceptent de rembourser
l’autre partie. Cinq pathologies sont
prises en charge : la mucoviscidose, le
VIH, l’épidermolyse bulleuse, les mala-
dies neuromusculaires, les tumeurs.
En cas de dénutrition globale (énergé-
tique), on donne un produit hyper-calo-
rique (personne âgée, cancer, pro-
blèmes de déglutition et de mastication).
Face à un cas de dénutrition
protéique,
on donne un produit hyper-
protidique
(grands brûlés, escarres, chirurgies
lourdes, sida). S’il s’agit seulement d’un
problème d’inappétence momentané ou
d’un dégoût alimentaire, on complète
avec un produit équilibré avant que la
dénutrition ne s’installe.
Cependant, chaque personne doit
consommer des produits adaptés
selon que la dénutrition est associée à
une diarrhée, une constipation, des
troubles de la glycémie ou encore des
troubles de la déglutition qui nécessi-
tent des textures spéciales. Il faut éga-
lement prévenir la déshydratation et,
en principe, tous ces produits sont
sans gluten. Par ailleurs, le goût ne doit
pas être en reste. Ainsi, le malade a un
choix de saveurs - salées ou sucrées –
et un choix de textures – liquides,
semi-liquides, crèmes, yaourts ou
mixés prêts à l’emploi ou à reconsti-
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 53 • mars 2004
tuer, poudres à goût neutre pour enri-
chir les préparations classiques… Tous
les produits ont l’avantage d’être facile-
ment transportables, prêts à consom-
mer ou du moins faciles à préparer.
ALP
Soins Libéraux
36
Nutrition
Que penser des compléments alimentaires ?
Les compléments alimentaires sont classés en trois principales
catégories et sont prescrits dans des situations de dénutrition et
d’amaigrissement, dus à l’âge ou à certains états pathologiques. En
aucun cas, ils ne remplacent un repas.
L
Les recherches déjà réalisées jointes
aux observations cliniques et validées
par des travaux internationaux confir-
ment le rôle déterminant de la malnutri-
tion protéino-énergétique dans la poly-
morbidité des personnes âgées.
La prévention par la nutrition intervient,
selon les spécialistes, à deux niveaux :
la prévention primaire des maladies :
directe comme dans l’ostéoporose ; indi-
recte par le biais de la fonction immuni-
taire ;
la prévention secondaire : compli-
cations des maladies, une fois installées
(nourrir en même temps que l’on traite).
Chez ces personnes, il existe une rela-
tion certaine entre l’état bucco-dentaire
défectueux et la dénutrition. En effet, la
perte des dents modifie le choix des ali-
ments : elle réduit la consommation de
viande, de fruits frais et de légumes.
Une mauvaise mastication agit, en plus
de son action mécanique, avec d’autres
facteurs de risques.
Les infirmiers(es) doivent encourager
les personnes âgées à faire contrôler
leur état bucco-dentaire et à se soucier
de leur hygiène.
Quelques mesures simples :
détartrage ;
boire suffisamment pour favoriser la
salivation ;
utilisation d’une solution antisep-
tique en bains de bouche ;
réhabilitation prothétique chaque
fois que c’est possible (important, en
plus, pour l’image de soi).
En bref ...
Attention à l’hygiène
bucco-dentaire
chez les personnes âgées
Soins libéraux 26/03/04 16:14 Page 36
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