Page 1 sur 19
UE10 - Appareil neurosensoriel
Dr Martine HOARAU
Date : 31/01/17 Horaire : 14h16h
Promo :DFGSM3
Ronéistes : CHITSON Karen
CHITSON Laura
Les fonctions cognitives
I. Définition de la cognition
II. Les différentes fonctions cognitives
1. La mémoire (cours spécifique dans le ronéo suivant )
2. Les fonctions instrumentales
a. Le langage
b. Les gnosies
c. Les praxies
3. Les fonctions exécutives
4. L’attention
Page 2 sur 19
I. Définition de la cognition
La cognition (du latin « cognitio » = action de connaître) est la faculté de connaître.
® Le terme connaissance est ici très large. Il concerne toute forme d’acquisition permettant d’interagir et
de s’adapter à l’environnement : parler, utiliser des instruments, calculer, faire du vélo, reconnaître des
objets/des voix, s’orienter dans le temps et l’espace, les acquisitions culturelles, faire deux choses à la fois...
Il faut donc voir le terme « connaissance » au sens très large, tout ce que le bébé va apprendre en
grandissant, c’est de la cognition.
Les fonctions cognitives sont étudiées dans le domaine des sciences cognitives. Celles-ci cherchent à
déterminer :
- comment un système naturel (humain ou animal) ou artificiel (robot) acquiert des informations sur le
monde dans lequel il se trouve,
- comment ces informations sont représentées dans le cerveau, en mémoire, et transformées en
connaissances,
- comment ces connaissances sont utilisées pour guider son attention et son comportement (sachant que ce !
guidage a toujours le même but final qui est l’adaptation).
Il y a encore beaucoup d'expériences qui sont faites sur les animaux en terme de connaissances, mais il y a
30/50 ans, on faisait peu de choses avec les humains (plutôt avec les animaux) car on partait du principe
que l'être humain était beaucoup trop complexe pour comprendre la cognition.
Plein de tests ont été effectués (labyrinthes…) chez les animaux, dans le but de les transposer chez les
humains.
Les sciences cognitives comprennent :
- La psychologie cognitive : intérêt pour la pensée humaine;
- Lintelligence artificielle : simulation de la pensée humaine,
® Interaction entre la psy cognitive et l’IA dans la modélisation de la cognition : système de
traitement de l’information. On s'imagine qu'il y a chez l'être humain (comme dans un ordinateur) un
processeur qui traite les informations.
- Les neurosciences comprenant la neurophysiologie, la neuroanatomie, la neuropsychologie.
® Intérêt pour la structure et les fonctions du système nerveux.
Point commun : intérêt pour les canismes de pensée humaine.
Buts : décrire; expliquer, simuler la pensée humaine. Modéliser avec des flèches et des outils est très
important.
La psychologie cognitive fait partie des sciences humaines (sciences « molles »). Comme toute science,
elle dispose :
D’un objet d’étude : étude des processus mentaux en jeu dans l’acquisition et l’utilisation des
connaissances.
Étude de la façon dont l’information est traitée, stockée et cupérée, quelle qu’en soit sa
nature (visuelle, auditive, sensorimotrice…).
- D’une thode : expérimentale. Cf : Travaux de Claude Bernard en PACES
(Elle vaut celle de la pharmaceutique pour la mise sur le marché d’un dicament.)
- D’un but : établir des lois générales permettant d’expliquer le fonctionnement cognitif de
l’Homme.
Page 3 sur 19
Les fonctions cognitives, appelées également fonctions supérieures (c’est ce qui nous différencierait des
autres espèces animales), recouvrent tous les processus/mécanismes mis en jeu pour connaître et
interagir avec l’environnement :
- le langage,
- la perception (travaux de la gestalt),
- la mémoire (cours précédent),
- l’apprentissage (qui va avec la mémoire),
- l’attention,
- la résolution de problèmes,
- la sphère émotionnelle. (On s’y intéresse d’une façon différente de celle de Freud. Ex : À quel
moment l’émotion intervient dans la prise de cision ? Une étude type : on s’intéresse au traitement
de l’information lors d’une mise en danger. Si on voit un ours, est-ce qu’on a peur, on court et on
identifie le danger ? Ou on a peur, on identifie et on court ? (cela se passe sous l’ordre de
millisecondes)
-
® Illustration des travaux sur la perception (au départ c'était la psychophysique qui faisait ça) :
o étude des seuils perceptifs : tout ce qui est subliminal, l’on n'a pas l'impression de voir
quelque chose mais notre cerveau va capter suffisamment d'informations pour traiter les
informations suivantes,
o illusions perceptives : implique que l’on maîtrise les mécanismes perceptifs.
1e image : on a l’impression que le rond de gauche est plus gros que le rond de droite, mais ils sont de
même taille. C’est le contexte dans lequel les choses sont présentées qui nous fait penser autrement. On a
beau savoir qu’ils sont de même taille, notre cerveau refuse de le voir.
2e image : les lignes sont parallèles, mais le jeu sur le noir nous empêche de le voir.
3e image : on voit en premier lieu soit la jeune femme, soit la vieille, mais jamais les 2 en même temps. En
général, on voit en premier la jeune femme. On doit faire un effort cognitif pour passer de l’un à l’autre.
Les activités mentales ne sont pas directement observables. On va donc inférer (= déduire) les processus
cognitifs à partir des comportements observés. (Ex : L’IRM ne permet pas de matérialiser les pensées)
Page 4 sur 19
A une situation donnée, par exemple une tâche de mémoire, on va inférer l'activité mentale qui est
nécessaire par rapport au comportement observable.
La psychologie cognitive est une science probabiliste qui s’appuie sur des statistiques (partie scientifique).
Ce n’est pas la seule science probabiliste : les statistiques, la pharmaceutique avec les traitements et leurs
effets secondaires le sont également. Tous les traitements sont basés sur une science probabiliste. Les
médicaments ont tous beaucoup d’effets secondaires car c’est du probabilisme, pourtant, dans la plupart
des cas, ça marche et on n’a pas d’effet secondaire; donc on le met sur le marché.
La neuropsychologie cognitive fait partie des neurosciences.
Citation très connue dans le domaine : « Discipline qui traite des fonctions mentales supérieures dans leurs
rapports avec les structures cérébrales. Elle est fondée sur l’étude des troubles du comportement survenant
après atteinte de ces structures par la maladie, ou après leurs modifications expérimentales. » (Hécaen,
1972)
Les modifications expérimentales se retrouvent chez les animaux, pas chez les humains (éthique !).
® La démarche est anatomo-clinique : lien entre un comportement inadapté (par rapport à un
environnement particulier) et une atteinte cérébrale.
® Intérêt pour le substrat neurologique (aspect organique) sous-tendant les fonctions cognitives (donc aspect
psychologique).
® Elaboration de connaissances sur les fonctions cognitives et leur localisation. (Ex : Avec des patients
en post-AVC, elle fait un bilan global, et en fonction de la localisation de l’atteinte elle sait ce qu’il faut
qu’elle aille surtout regarder pour vérifier que cette zone fonctionne bien)
Objectifs de la neuropsychologie :
- Etudier les mécanismes psychologiques (cognitifs, psycho-affectifs, psycho-comportementaux)
altérés et préservés dans une pathologie donnée (pour des raisons de connaissances générales, mais
aussi pour la rééducation du patient etc; il faut aussi savoir ce qui est préservé pour pallier ce qui
est altéré).
Cognitif : tout ce qui concerne perception, langage, etc.
Psycho-affectif : Cf l’exemple de l’ours. on sait qu’au niveau des lobes frontaux, il y a tout ce
qui concerne la régulation des troubles du comportement. Il y a donc des personnes qui
peuvent devenir apathiques, au contraire avec une instabilité motrice au point qu’on ne
puisse plus les gérer.
Page 5 sur 19
Psycho-comportemental : troubles du comportement avec une inadaptation sociale. Avec un
Alzheimer avancé, la famille ne va plus au resto, car il n’y a plus l’inhibition sociale qui rend
le sujet adapté à la société. Ils sont dans une spontanéité totalement inadaptée, non gérable
par la famille. Certains patients ont des troubles comportementaux liés à la psychiatrie ou
sans lésion organique visible. D’autres ont une atteinte neuro et sont donc pseudo-
psychiatrique (sans ATCD psy), à cause d’un AVC ou d’une démence.
C’est important de voir ce qui est préservé, pour envoyer du positif au patient et s’appuyer dessus pour
essayer de conserver l’autonomie du patient. - Proposer un diagnostic (toujours fait par un decin après
bilan biologique, bilan d’imagerie puis bilan neuropsychologique), un pronostic et un mode de prise en
charge adapté.
Attention, le neuropsychologue ne fait que contribuer au diagnostic.
- Valider des hypothèses de recherche sur le fonctionnement cognitif normal et/ou pathologique et/ ou la
localisation cérébrale de ces fonctions psychologiques.
Deux types de recherche :
Appliquée : en vue d’une amélioration de la prise en charge des patients.
Fondamentale : compréhension du fonctionnement psychologique (cognitif) humain.
Visée recherche
Ce que j'observe sont les signes et symptômes cognitifs et/ou psycho-comportementaux.
Le substrat neurologique qui sous-tend ce trouble (si on le trouve au niveau de l'IRM ou du scanner) et
infère les fonctions cognitives qui sont en jeu, donc l'activité interne, celle qui n'est pas observable.
¨ Appui sur les modèles élaborés en psychologie cognitive,
¨ Confrontation des modèles cognitifs aux pathologies dans une visée de recherche.
1 / 19 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !