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UE5 – Système Cardiovasculaire
Dr BELCOUR
Plage Horaire : 10h45 – 12h45
Date : 28/09/2016
Promo : 2016 – 2017
Ronéistes : ECLAPIER Adeline
FOUCAULT Clémence
PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE
2ème Partie
IV.
Débit cardiaque et retour veineux
1.
Le débit Cardiaque
A.
B.
C.
2.
Le Retour Veineux
A.
B.
C.
D.
E.
V.
Définition Physique
Valeurs Normales
Mesures du débit cardiaque
Le rôle du retour veineux
Pression motrice du retour veineux
Variations Physiologiques du retour veineux
Couplage Veino-cardiaque : Analyse graphique de Guyton
Interactions Cœur et Poumons
Circulation systémique
1.
Les Artères
2.
Les Artérioles
A.
B.
C.
D.
Autorégulation de la perfusion régionale
Contrôle nerveux de la perfusion tissulaire
Particularités de la régulation de la perfusion de certains organes
Effets Hormonaux, hormones vasoconstrictitrices
3.
Les Capillaires
4.
Les Veines
A.
B.
C.
D.
Effets de la pression veineuse centrale
Effets de la pression hydrostatique
La pompe veineuse
Le réservoir veineux
1
VI. Physiopathologie
1.
Adaptation à l’effort
A.
Description
B.
Quantification
C.
Description de la Pression Artérielle
D.
Description des débits
E.
Mécanismes de régulation des débits
F.
Effets de l’entrainement
2.
La décompensation cardiaque
A.
B.
C.
Décompensation cardiaque de type I
Décompensation cardiaque de type II
Décompensation cardiaque de type III
VII. Conclusion
Note des Ronéoistes => Ceci est un nouveau cours, il n’y a donc pas d’annales !
IV.
Débit Cardiaque et le Retour Veineux
1.
Le Débit Cardiaque
2
L’objectif du travail cardiaque est d’apporter de l’Oxygène aux organes périphériques pour assurer
l’adéquation entre les besoins et les apports.
Le Système artério-veineux est clos, le débit de retour veineux est égal au débit d’éjection des deux
ventricules. On a un système en série, entre le cœur et les poumons, qui correspond à la circulation
pulmonaire et un système en parallèle, entre le cœur et le reste du corps (circulation régionales).
Le débit cardiaque est le volume de sang éjecté chaque minute dans l’aorte.
A.
Définition Physique
La loi d’Ohm, loi de la mécanique des fluides, nous dit que pour un fluide parfait à faible viscosité,
si l’écoulement est laminaire, alors le débit est égal au rapport entre le gradient de pressions entre
les extrémités d’un tube (d’eau par exemple) divisé par les résistances vasculaires. Il s’agit de la
définition purement biophysique du débit.
La définition hémodynamique
au volume d’éjection systolique
Il est important d’indexer ce
corporelle pour pouvoir
(IC) d’une personne à l’autre.
B.
Les
d’un débit, le débit cardiaque est égal
multiplié par la fréquence cardiaque :
débit cardiaque à la surface
comparer les index cardiaques
Valeurs Normales
Le débit cardiaque va varier entre
3.5 et 7.5 L/min au sein de la
population. Or le débit cardiaque
dépend du volume de sang. Ainsi,
on observera de grandes
différences en terme de débit
cardiaque entre une personne ayant
une volémie (la volémie est la
quantité de sang contenue dans l’organisme) autour de 5L et une autre autour de 2-3 L.
Indexation 2.5 . 4.5 l/mn/m2
De plus, le volume de sang contenu dans l’organisme dépendant du poids de la personne, le débit
cardiaque d’une personne de 40 kg ne va pas être le même que celui d’une personne de 80 - 90kg,
donc il est important d’indexer le débit cardiaque à la surface corporelle.
Le débit cardiaque des femmes est 15 à 20 % moindre que celui des hommes mais une fois qu’on
l’indèxe à la surface corporelle, le débit cardiaque entre hommes et femmes devient comparable.
Le débit cardiaque varie également avec l’âge : il va diminuer de 40 à 50% entre 20 et 80 ans.
3
La position fait, elle aussi, fluctuer le débit cardiaque : entre la position couchée et la position
debout IMMOBILE l’index va diminuer de 20%, car lorsqu’on est debout immobile, on a une
accumulation de sang dans les membres inférieurs et donc une diminution du VES et donc du DC.
Enfin, le débit cardiaque est capable de s’adapter linéairement à notre consommation en Oxygène,
si l’organisme a besoin d’augmenter sa consommation en O2, lors d’un effort par exemple, le débit
cardiaque va augmenter pour permettre une augmentation de l’apport d’oxygène aux différents
tissus. On peut, à des efforts maximaux, avoir un débit cardiaque qui peut atteindre 30L/min alors
qu’il est 5L/min normalement en moyenne.
C.
Mesure du Débit Cardiaque
La mesure du débit cardiaque et/ou de l’index cardiaque d’un patient est essentielle en clinique : par
exemple pour un patient qui va subir une intervention de chirurgie cardiaque, il est important,
compte tenu de l’opération et des modifications qui vont être faites, de connaître le débit cardiaque
initial du patient pour pouvoir suivre, dans les jours qui suivent l’intervention, la réanimation postopératoire, les variations de ce débit cardiaque et savoir si l’organisme du patient va s’adapter
correctement à l’intervention qui a été réalisée (par exemple : changement de valves, pontage
coronaire…). Il est donc important de pouvoir avoir une estimation du débit cardiaque.
a.
Méthode de Fick à l’oxygène
Le principe : « si on ajoute une substance en quantité connue à un liquide en écoulement et si on
mesure les concentrations de cette substance dans le liquide en amont et en aval du point d’entrée
de la substance dans le liquide on peut calculer le débit »
On se base sur cette équation :
Q = VO2 / (CaO2 – CvO2)
Avec :
La VO2 qui correspond à la quantité d’O2 consommée par minute. Elle dépend de la
ventilation minute et des concentrations inspirées et expirées en O2 (250 ml/min)
La CaO2, la concentration artérielle en O2 est mesurée au niveau du sang artériel, donc du
sang qui est éjecté de l’aorte
CvO2 : la concentration veineuse en O2 est mesurée dans le sang veineux mêlé qui est le
sang qui est éjecté dans l’artère pulmonaire par le cœur droit.
Méthode de Fick est la première méthode de mesure, ce n’est pas une méthode qui est facile à
réaliser en pratique parce qu’il faut avoir une mesure des concentrations inspirées et expirées en
oxygène, de la ventilation minute, des concentrations artérielles en oxygène… Ce n’est donc pas
une méthode qui est utilisée en continu en clinique.
b.
Méthode de dilution des colorants
On injecte dans une grosse veine ou dans le cœur droit une petite quantité connue d’un colorant (par
exemple, du vert d’indocyanine). On suit l’évolution de sa concentration dans le sang artériel grâce
à l’équation suivante du débit :
Q = q /c. (t2-t1)
Avec :
q qui correspond à la quantité de colorant
c est la concentration moyenne du colorant
t2-t1 est un intervalle de temps défini
4
Cette méthode de dilution des colorants a été adaptée en pratique clinique par une méthode de
thermodilution, c’est-à-dire qu’on n’injecte plus un colorant mais un liquide froid (= indicateur
thermique) et on va mesurer la variation de température de ce liquide froid entre deux points donnés
après l’avoir injecté. Le débit cardiaque est alors calculé à partir d’une courbe de température plutôt
qu’à partir d’une intensité de couleur.
c.
Méthode de Thermodilution
Le cathéter artériel pulmonaire ou cathéter de Swan-Ganz:
C’est un cathéter que l’on introduit via une veine du système cave supérieur : soit la veine jugulaire
soit la veine sub-clavière. On descend le cathéter dans le système cave supérieur, on arrive dans
l’oreillette droite, on passe à travers la valve tricuspide pour arriver dans le ventricule droit, on
passe ensuite à travers les sigmoïdes pulmonaires et on arrive dans l’artère pulmonaire.
On injecte le liquide froid (indicateur thermique), contenu à l’extrémité proximale du cathéter, dans
l’oreillette droite où il est mêlé à la circulation intracardiaque (le cathéter est fenêtré en plusieurs
endroits : au niveau de l’oreillette droite et au niveau de son extrémité dans l’artère pulmonaire =
cathéter pulmonaire doté d’une thermistance à son extrémité (AP)). On mesure à l’extrémité distale
du cathéter, c’est-à-dire dans l’artère pulmonaire la température du liquide.
Mesure de la variation de température après injection de 10 ml de sérum phi froid dans l’OD.
L’appareil de mesure est capable de calculer le temps pris par le sang pour
passer de l’oreillette droite à l’artère pulmonaire et de mesurer la différence
de température entre ces deux mêmes points.
Le calcul de la différence de température entre les deux extrémités permet
d’avoir une mesure du débit cardiaque et de l’index cardiaque.
Débit cardiaque calculé à partir d’une courbe de température plutôt qu’une
intensité de couleur.
C’est la méthode utilisée en clinique pour mesurer le débit cardiaque.
2.
Le Retour Veineux
5
Le retour veineux correspond au volume de sang
revenant dans l’oreillette droite par minute. Il doit
être égal au débit cardiaque. Dans l’oreillette droite,
on retrouve la somme de tous les débits locaux de la
circulation périphérique.
A.
Le rôle du retour veineux
Le cœur est une pompe qui éjecte de façon
intermittente. Si on branche cette pompe sur une
tuyauterie complètement rigide, elle ne peut pas
fonctionner (on a la même quantité de sang partout et
on ne peut pas amorcer de fonctionnement).
Si on interpose un réservoir, et c’est là que le retour veineux va prendre toute son importance car on
va parler de réservoir veineux, il y a du liquide qui va pouvoir être mis en circulation dans la
tuyauterie. Une partie de ce liquide va arriver au niveau de la valve de la pompe et permettre de la
distendre et ainsi créer le mouvement de pompage. Cela permet d’imaginer quel est le rôle du retour
veineux et du réservoir veineux, à savoir pomper, amorcer le pompage au niveau cardiaque.
—
Le réservoir veineux a un rôle majeur dans le débit cardiaque.
Il existe une fréquence cardiaque maximale au-delà de laquelle le cœur ne peut pas augmenter son
débit calculée par la formule
suivante :
—
La fréquence cardiaque
maximale théorique = 220 – âge de
la personne
Donc plus l’âge augmente plus la
fréquence cardiaque maximale
théorique diminue.
Mais en réalité, dès qu’on atteint une
fréquence de 140 – 160 batt/min, le
débit cardiaque maximal est atteint,
pour deux raisons :
Le retour veineux est
limité. En effet, le volume du
réservoir veineux est fixé
L’accélération de la
fréquence cardiaque se fait au
dépend de la diastole, et donc au
dépend du remplissage.
Ainsi, plus on augmente la fréquence
cardiaque plus on diminue la durée
de la diastole, plus on réduit le
remplissage myocardique et donc on
ne pourra augmenter le débit cardiaque au-delà d’une certaine fréquence cardiaque.
B.
Pression motrice du retour veineux
6
Une pression motrice est une différence de pression (différence entre la pression d’entrée et la
pression de sortie) permettant de générer un débit (= c’est la pression qui permet au liquide de
s’écouler).
Pour rappel, le débit cardiaque est une différence de pressions divisée par la résistance :
Qc = ΔP / R
Pour le réseau veineux, la variation de pressions ΔP = Pms – POD,
Avec :
Pms = Pression moyenne systémique, elle correspond à la pression d’entrée au niveau
veineux, c’est-à-dire la pression à la sortie des capillaires (= pression dans les petites veinules)
La Pms n’est pas mesurable, c’est impossible de relever une pression au niveau des capillaires. On a
donc estimé la Pms à la pression qu’il resterait quand le débit cardiaque allait s’arrêter. Elle a été
mesurée chez un animal anesthésié en provoquant un arrêt cardiaque par fibrillation, le temps qu’il
y ait une vasoconstriction réflexe du Système Nerveux Sympathique (environ 6-8 secondes) on peut
mesurer la pression moyenne systémique dans n’importe quel vaisseau de l’animal. La Pms est de
8mmHg.
-
POD = Pression dans l’Oreillette Droite (pression de sortie)
Le retour veineux est égal au débit cardiaque, or la différence de pressions ΔP dans le retour
veineux est peu élevée (8 mmHg) puisqu’on a Pms = 8 mmHg et POD = Pression atmosphérique =
0 mmHg alors que la ΔP du débit cardiaque est élevée. (R veineuses = R artérielles / 20)
Donc pour que le retour veineux soit égal au débit cardiaque, on a des résistances veineuses qui sont
faibles et des résistances artérielles élevées. On peut établir la courbe du retour veineux (il est
important d’avoir cette courbe en tête pour pouvoir l’associer à celle du débit cardiaque) :
7
Pour le réseau veineux, on peut réaliser la courbe ci-dessus avec le débit en ordonnée et les
pressions dans l’oreillette droite en abscisse (Pra = Pod en anglais). On a la Pod qui est de 0 mmHg
et la Pms. On peut calculer le débit par la relation :
Q = -(Pod-Pms) / Rv
On remarque en analysant cette
du retour veineux jusqu’à ce que
devienne égale à la pression
signifie que quand la Pod = Pms,
débit est nul.
Par contre le retour veineux peut
pression dans l’oreillette droite
négative (Pod < 0), le retour
augmenter parce qu’il y aura un
l’entrée du thorax (car la pression
Si Pod < 0 alors Q = - Pms / Rv
Enfin, la pente de la courbe est
à 2 L/min par mmHg.
courbe, une diminution linéaire
la pression dans l’oreillette droite
moyenne systémique. Ce qui
il n’y a plus de retour veineux : le
s’augmenter en diminuant la
mais quand celle-ci devient
veineux ne va plus pouvoir
collapsus des troncs veineux à
à cet endroit-là est négative).
relativement élevée, elle est de 1
—
La Compliance Veineuse (Cv)
La compliance est l’inverse de l’élastance (vue en 1ère partie), c’est le rapport des
ΔVolume/ΔPression
Pour comprendre la compliance veineuse, assimilons le système circulatoire à un ballon gonflable :
Ptm : Pression transmurale = P intérieure - P extérieure
Vi : volume initial, quand le ballon est flasque
Vo : volume critique au-delà duquel une augmentation de volume est associée à une
augmentation de pression
On gonfle le ballon jusqu’à un certain volume Vo, sans avoir d’augmentation de pression
transmurale, ce volume est appelé volume non contraint.
Ensuite, on gonfle le ballon pour qu’une augmentation du volume s’accompagne d’une
augmentation de pression, c’est ce qu’on appelle le volume contraint.
Le retour veineux va diminuer jusqu’à ce que la Pod = Pms (conditions dans lesquelles il n’y aura
plus de retour veineux). Par contre il va augmenter avec la diminution de la pression dans
l’oreillette droite (Pod).
En reprenant notre formule de la pression moyenne systémique, on a vu que la compliance est
ΔVolume / ΔPression : Cv = ΔV/ΔP d’où ΔP = ΔV / Cv
—
ΔP = Ptm = Pms – POD.
Or Pod = 0 mmHg, donc ΔP = Ptm = Pms.
—
La différence de volume va être le volume capable de générer une augmentation de pression.
ΔV = V – Vo
En remplaçant par ces valeurs dans : ΔP = ΔV / Cv, on obtient l’équation de la pression moyenne
systémique : Pms = (V – Vo) / Cv.
8
Pour augmenter Pms, on peut :
Augmenter le volume global (V) = Remplissage (ce qui correspond à gonfler le
ballon)
Diminuer le volume de repos (Vo) en réalisant une compression veineuse ou une
veinoconstriction (pour qu’il y ait moins de volume dans les veines au repos)
Diminuer la compliance en faisant une veinoconstriction
C.
Variations Physiologiques du Retour Veineux
a.
Par des variations de la Pressions moyenne systémique
Comme on vient de le voir, Pms = V – Vo / Cv, c’està-dire que la pression moyenne systémique est une
variation de volume (entre un volume de base qui est
le volume non contraint et l’augmentation de volume)
divisée par la compliance.
b.
Par une modification de la Résistance du Retour Veineux (Rvs)
La Résistance du retour veineux est calculée par l’équation suivante dérivée de la loi d’Ohm :
Rvs = PmsPod / Q
La résistance du retour
veineux diminue de
moitié lors de la
vasodilatation
musculaire pendant un
effort physique et
augmente jusqu’à deux
fois lors d’une
stimulation
sympathique.
9
Dans le retour veineux, des modifications peu importantes de la Pms et de la Rvs peuvent, en se
combinant, déterminer des modifications importantes du retour veineux. En effet, quelques mmHg
de variation de Pms peuvent entraîner une modification de débit de plusieurs litres.
d.
Couplage Veino-cardiaque : Analyse graphique de
Guyton
Le couplage veino-cardiaque est une analyse graphique, réalisée par Guyton un physiologiste
américain, qui consiste à superposer les courbes du débit cardiaque et du retour veineux.
En superposant les deux courbes ci-dessus, on obtient le graphique du couplage veino-cardiaque :
L’intersection des 2 courbes détermine la seule Pod possible pour un sujet à un état fonctionnel
donné de son coeur et de son système circulatoire.
c.
Modifications de Contractilité du cœur
10
b.
Modifications du
Retour Veineux
c. Modifications
combinées du retour
veineux et de la
contractilité (= de la
fonction cardiaque)
d.
Variations extrêmes
du tonus nerveux autonome
11
e.
Interactions Cœur/ Poumons
Au niveau de la cage thoracique, il y a possibilité d’appliquer un certain régime de pression
intrathoracique (PIT). Il existe deux manœuvres permettant d’étudier les effets des modifications de
la pression intrathoracique (PIT) :
- La manœuvre de Valsalva est un effort expiratoire contre glotte fermée. C’est quand on
augmente la PIT
- La manœuvre de Muller est un effort inspiratoire contre glotte fermée, au contraire elle entraîne
une diminution de la PIT.
Une augmentation de la Pression Intrathoracique entraîne une augmentation de la pression autour
des vaisseaux intrathoraciques et autour des cavités du cœur sans avoir d’effet sur la pression
transmurale.
On augmente la PIT (on fait un Valsalva), cela augmente la pression sur les cavités et donc on
déplace la courbe du débit cardiaque vers la droite. L’augmentation de la PIT, elle n’affecte pas le
retour veineux, qui reste constant, c’est le débit cardiaque qui est modifié.
On diminue la PIT, on diminue la pression dans l’oreillette droite et donc on déplace la courbe du
débit cardiaque vers la gauche.
12
Une augmentation de la PIT se transmet aux structures du Thorax (Ventricule Gauche(VG)) sauf
l’aorte, elle va permettre au VG d’avoir plus de pression, « d’être plus fort ». Du coup le VG aura
moins de pression à développer pour ouvrir la valve aortique => On diminue la post-charge
Inversement, si on fait une dépression thoracique, on augmente la pression que le VG aura à
développer pour ouvrir la valve aortique => Dans ce cas-là, on augmente la post-charge.
Cette notion est très importante en anesthésie, en effet quand on met un patient sous respirateur, on
augmente sa pression intrathoracique puisqu’à l’inspiration, c’est de la pression qui va être poussée
dans ses poumons. En augmentant la PIT, le cœur gauche a moins de pression à développer
(puisque sa pression transmurale a augmenté) pour éjecter le sang au niveau de l’aorte. Du coup on
diminue les résistances que le cœur a à vaincre pour pouvoir éjecter le sang. Donc l’éjection dans
l’aorte se trouve facilitée quand on met un patient sous respirateur.
Par exemple, la mise sous respirateur peut être un geste thérapeutique pour un patient en
insuffisance cardiaque, dont le VG ne va pas pouvoir générer suffisamment de pression pour
pouvoir éjecter le sang ds l’aorte, donc il va se mettre progressivement en surcharge, se dilater (on a
une augmentation progressive du volume du VG) pour essayer d’augmenter la pression mais ça ne
va pas forcément fonctionner. Donc le fait de mettre sous respirateur ce patient, va aider le VG à
éjecter le sang dans l’aorte, on va en fait en diminuant la post-charge améliorer le fonctionnement
du cœur du patient, c’est pour cela que certains patients en insuffisance cardiaque se retrouvent
améliorés par la mise sous respirateur.
Inversement, une dépression thoracique augmente la pression à développer par le VG pour ouvrir la
valve aortique : augmentation de la post charge.
V.
La Circulation Systémique
On va se concentrer sur la circulation systémique puisqu’elle représente 84% du volume sanguin
total. Il y a 64% de ce volume qui va être contenu dans les veines, 13% dans les artères et 7% dans
le cœur. On voit que les vaisseaux pulmonaires n’auront que 9% du volume sanguin total.
On n’abordera pas la circulation pulmonaire dans ce cours, elle sera plutôt traitée en physiologie
respiratoire.
1.
Les Artères
13
Les artères permettent le transport du sang sous haute pression vers les différents tissus. La pression
moyenne à laquelle le sang est transporté est de 100 mmHg
Les artères ont des parois épaisses.
De plus on a vu que l’éjection ventriculaire est pulsatile, donc la pression artérielle dans l’aorte va
fluctuer : 120 mmHg à peu près en systole et 80 mmHg en diastole. Cette pression sanguine va
diminuer progressivement car dans les petites artères la résistance vasculaire est élevée.
On a une chute progressive de la pression sanguine (0mmHg au niveau de l’OD) proportionnelle à
la résistance vasculaire.
Sur le graphique ci-dessus représentant la courbe de pression en fonction des structures vasculaires,
on voit que dans l’aorte et dans les grosses artères la pression est pulsatile et élevée, dans les
artérioles elle va commencer à diminuer et dans les veines elle va être vraiment très basse. La
résistance au niveau des petites artères va augmenter ce qui entraîne la chute de pression (55 mmHg
au niveau artériolaire). La résistance est basse dans les grosses artères mais élevée dans les petites
artères.
Donc pour le système artériel, on va parler de système résistif à haute pression et faible volume. On
a vu que par rapport aux veines c’est une proportion bien moindre du volume sanguin qui est
contenu dans les artères.
L’aorte est une pompe accessoire
Un volume d’éjection systolique va passer dans l’aorte et distendre la partie proximale de l’aorte ce
qui va créer une sorte de réservoir au moment de la systole dans lequel la pression va monter autour
de 120 mmHg. Le VG en systole va développer énormément d’énergie qui est transmise au sang en
énergie cinétique pour permettre l’écoulement du sang. Cette énergie va également être transmise à
la paroi aortique en énergie potentielle et va s’accumuler dans la paroi aortique.
14
En diastole, on va avoir une pression qui va pouvoir être maintenue grâce à ce phénomène
d’accumulation d’énergie/ de pression dans la paroi aortique et qui va permettre la propulsion de
sang sous pression dans l’aorte. C’est pour ça que quand on a sur le diagramme de Wiggers,
diagramme vu précédemment, la pression aortique reste aux alentours de 80 mmHg en moyenne,
elle ne va pas chuter en dessous parce qu’il va toujours y avoir un certain niveau de pression qui va
rester accumulé dans la paroi aortique ce qui va nous permettre de transformer un flux d’éjection
pulsatile en flux continu puisque l’aorte, par ce biais de rôle de réservoir, va permettre de maintenir
la circulation/ l’écoulement du sang en systole et en diastole.
L’onde de pouls aortique
Le sang est éjecté dans l’aorte et il va se créer ce que l’on appelle l’onde de pouls aortique. C’est ce
qu’on peut voir sur une courbe de pression artérielle.
Sur le graphique ci-dessus, on a la pression artérielle dans l’aorte en fonction du temps. On peut
relever la pression systolique (120 mmHg), la pression diastolique (80 mmHg) et la différence entre
les deux qu’on appelle la pression pulsée. Donc l’onde de pouls aortique peut être décrite en
différentes phases :
- Il y a une montée rapide en systole qui est l’éjection rapide
15
- Une montée plus lente au moment de l’égalisation des pressions se terminant par une incisure
brutale au moment de la fermeture de la valve aortique. En fait on a un flux sanguin rétrograde de
l’aorte vers le VG pour pouvoir fermer la valve aortique au moment de la relaxation ventriculaire,
c’est ce qu’on appelle l’onde dicrote.
- La dernière phase est une diminution lente au cours de la diastole jusqu’à atteindre 80 mmHg
La morphologie et l’amplitude de l’onde de pouls aortique sont déterminées par l’état fonctionnel
du réseau artériel, c’est-à-dire par la résistance artérielle, par la compliance et par les ondes
réfléchies :
- La résistance artérielle, On a vu que la résistance, selon la loi d’Ohm, se fait essentiellement au
niveau des artérioles qui ont une paroi musculaire qui va permettre d’augmenter la résistance.
- La compliance, si la compliance artérielle diminue, alors l’amplitude de l’onde de pouls aortique
augmente, ça augmente la pression artérielle systolique et ça diminue la pression artérielle
diastolique.
- La morphologie de l’onde de pouls va être aussi déterminée par les ondes réfléchies, en effet on
n’aura pas la même morphologie de l’onde de pouls aortique si on se situe à l’éjection au niveau de
l’aorte ou si on se situe au niveau des veines du dos du pied. Au niveau de l’aorte, on aura une
montée rapide de la pression, puis une montée plus lente suivie par l’onde dicrote (=fermeture de la
valve) et enfin une diminution de la pression. Quand on est au niveau des veines du pied, on va
avoir une courbe un petit peu décalée et de morphologie complètement différente. En effet l’onde
de pouls va parcourir toute la paroi artérielle jusqu’au niveau des artérioles et au niveau des
artérioles, elle est réfléchie. L’onde réfléchie s’additionne à la courbe d’onde de pouls, ce qui en
modifie sa morphologie : l’onde dicrote diminue, la pression artérielle diastolique diminue et la
pression artérielle systolique va augmenter. C’est pour ça que quand on mesure la pression artérielle
au brassard, on préfère mesurer une pression artérielle au brassard au niveau du bras plutôt qu’au
niveau de la jambe parce que si on mesure la pression artérielle au niveau de la jambe (comme par
exemple chez des patients insuffisants rénaux avec des fistules on ne peut pas mesurer la pression
artérielle au niveau du bras portant la fistule) on aura une valeur de pression artérielle qui va être
modifiée par rapport à ce qu’elle est à l’endroit de l’éjection parce qu’étant donné qu’il y a ce
phénomène d’onde réfléchie, on va avoir une pression artérielle diastolique diminuée et on n’aura
pas forcément le chiffre qui correspond vraiment au chiffre du patient à l’éjection au niveau
aortique (Modification de la morphologie, disparition onde dicrote, diminution PAD et
augmentation PAS).
2.
Les artérioles
Les artérioles jouent le rôle de valves au travers desquelles le sang va passer dans les capillaires.
Les parois sont riches en fibres musculaires lisses ce qui permet de modifier le débit sanguin dans
les capillaires.
16
A.
Autorégulation de la perfusion régionale
Les artérioles permettent
d'auto-réguler la
perfusion régionale.
Entre les artérioles et les
capillaires se trouvent les
Métartérioles (paroi riche
en fibres musculaires
lisses, non innervées).
Elles vont se constricter
ou se dilater en fonction
des besoins métaboliques
de leur territoire d’aval.
Leur consommation en
oxygène local va
permettre d'augmenter ou
de diminuer leur tonus.
PO2 = Q / VO2
Par exemple, s’il y a diminution de la PO2 locale suite à une augmentation de la VO2, les
métartérioles vont se dilater est s’ouvrir pour pouvoir apporter plus de sang : c'est ce que l'on
appelle la vasodilatation systémique hypoxique.
B.
Contrôle nerveux de la perfusion tissulaire
Tous les vaisseaux sauf les métartérioles et les capillaires sont innervés par le SN sympathique.
Les médiateurs sont :
–
Noradrénaline: récepteurs α adrénergiques permettant une vasoconstriction.
–
Adrénaline: récepteurs α adrénergiques (vasoconstriction) et β adrénergiques permettant une
vasodilatation
–
Acétylcholine: récepteurs muscariniques ou cholinergiques (vasodilatation)
L'activation du SN sympathique agit de façon prédominante par stimulation des récepteurs α
adrénergiques. La stimulation du SN sympathique entraine une augmentation de la résistance
artériolaire, donc une augmentation de la PAS.
Le système nerveux sympathique est toujours à un niveau tonique d’activation. On doit toujours
avoir un tonus musculaire au niveau des artérioles.
L'innervation sympathique des vaisseaux périphériques va dépendre du centre vasomoteur
Il existe deux centres vasomoteurs :
17
→ Au niveau de la partie supérieure du bulbe : actif de façon continue; il maintient les vaisseaux
sanguins dans un état de constriction partielle
→ Au niveau de la partie inférieure de la protubérance: le centre envoie des influx inhibiteurs vers
la partie supérieure quand elle est stimulée.
Les récepteurs adrénergiques vont être distribués de cette façon :
-Territoires cutanés et splanchniques riches en récepteurs α adrénergiques
-Territoires coronariens et cérébraux en sont dépourvus
-Territoires musculaires riches en récepteurs β adrénergiques
Quand le SN sympathique est activé et que l'on a besoin de plus de sang et d'oxygène, l'organisme
va privilégier certaines circulations : au niveau cutané et splanchnique, il y aura contraction des
vaisseaux pour avoir plus de sang au niveau coronarien et cérébral.
L'organisme s'auto-régule et va permettre, lorsqu'on aura besoin d'une augmentation du DC, par une
stimulation sympathique, de privilégier le cœur et le cerveau.
Le muscles ont des récepteurs β adrénergiques, les artères vont donc se vasodilater (effets des
récepteurs β adrénergiques).
C.
Particularités de la régulation de perfusion de certains organes
Certains organes ont une particularité de régulation de leur perfusion.
Par exemple au niveau des reins, il y a un rétrocontrôle tubulo-glomérulaire qui va permettre
d'adapter le débit de perfusion selon la quantité de sodium filtrée et perçue au niveau de la macula
densa du TCP.
Au niveau des coronaires, le débit est augmenté en diastole du fait de la pression myocardique en
systole (car les artères coronaires naissent au niveau des sinus de Valsalva et qu’en systole, la
contraction musculaire va entrainer une diminution de la pression de la perfusion coronaire).
Le cerveau régule sa pression de perfusion par vasodilatation à l’hypoxémie et par augmentation du
débit sanguin en réponse à l’augmentation de la capnie.
D.
Effets hormonaux, hormones vasoconstrictrices
Nous avons vu qu'il y avait des hormones vasoconstritives telles que :
L' adrénaline
L'angiotensine II : provenant de l’action de la rénine qui est libérée en réponse à une
diminution de pression de la perfusion rénale
La vasopressine : produite dans l’hypothalamus accumulée dans l’hypophyse.
L'endothéline : présente dans l'endothélium vasculaire
18
3.
Les Capillaires
Intéressons-nous un peu plus aux capillaires.
Ils ont une fonction d’échange d’O2, de CO2, de substances nutritives, d’hormones entre le sang et
les tissus. C'est le lieu des échanges.
Leurs parois sont minces, perméables et ont une faible vitesse de circulation et une grande surface
de section cumulée.
Les échanges liquidiens capillaires sont régis par l’équilibre des forces de Starling:
Jv = Kf((Pc-Pi)-σ (πc-πi))
Cet équilibre des
forces va faire
qu'il va y avoir
une sortie de
liquide tout au
long du
capillaire.
Ce liquide (eau)
va être évacué et
transféré vers le
système
lymphatique, ce
qui va permettre de le drainer.
Le coefficient de filtration est variable selon les lits capillaires.
Les différentes pressions agissant sont :
La pression capillaire (pression hydrostatique capillaire = pression due à la colonne d'eau)
varie selon les tissus, et est directement liée à la pression veineuse (elle augmente avec la pression
veineuse).
/!\ Pas d’influence de l’HTA ! Il n'y a que la pression veineuse qui agit !
La pression interstitielle est nulle ou légèrement négative ce qui permet le passage.
La pression oncotique du plasma est de 26-28 mmHg. Son influence sur les mouvements
liquidiens va dépendre du coefficient de réflexion aux protéines. Elle va permettre de garder une
certaine quantité de liquide dans les capillaires.
4.
Les veines
19
Les veines permettent le retour du sang au cœur.
Leurs parois sont minces, mais nous pouvons noter la présence de fibres musculaires permettant aux
veines d’agir comme un réservoir de capacité variable.
Le calibre des veines est croissant (de la périphérie vers le cœur).
Les veines ont peu de résistance à l’écoulement sanguin, mais elles vont être comprimées par les
tissus environnants car elles ne génèrent pas une pression suffisante pour s'opposer à certaines
compressions :
Au niveau du membre supérieur, la 1ère côte peut gêner le retour veineux au niveau des
veines subclavières (La compression de la veine subclavière par la 1ère cote peut générer des
caillots si cette compression est permanente).
Au niveau du cou : la pression veineuse peut être influencée par la pression atmosphérique
(car les veines se trouvent juste en-dessous de la peau).
Au niveau abdominal : s’il y a une augmentation de pression aux niveaux des organes
intraabdominaux, il peut y avoir une augmentation au niveau veineux également. Une élévation de
la PIA (= Pression Intra-Abdominale) à l’inspiration peut créer une légère résistance à l'écoulement
veineux.
Au niveau des veines périphériques la pression est de 4 à 9 mmHg > à la pression de l’OD (PVC =
Pression Veineuse Centrale) —> légère résistance à l’écoulement sanguin.
Le système veineux est donc un système capacitif à basse pression et haut volume (75%), à la
différence du système artériel qui est un système résistif à haute pression et bas volume.
A.
Effets de la pression veineuse centrale (= PVC)
La pression veineuse centrale est la pression au niveau de l'oreillette droite(POD) et est de 0 mmHg
car elle est égale à la pression atmosphérique.
Si la POD augmente, le sang stagne dans les grosses veines et les ouvre. La pression dans les veines
périphériques (la pression en amont) augmente quand les grosses veines sont ouvertes (POD > 5
mmHg).
B.
Effets de la pression hydrostatique
La pression hydrostatique est la pression supplémentaire due au poids de la colonne liquidienne.
En position debout : POD = 0 mmHg et la pression au niveau des veines du pied peut atteindre 90
mmHg. Cette pression n'est pas du tout la même en position allongée. Cette pression peut être
considérée comme proportionnelle à la distance qui la sépare du niveau du cœur.
A l'intérieur du crâne il n'y a pas de collapsus. Une pression négative peut exister dans les sinus de
la dure-mère.
C.
La pompe veineuse
Lorsqu'il y a mobilisation des Membres Inférieurs (MI), il y a une contraction musculaire qui
entraîne une compression des veines ce qui facilite le retour veineux vers l’OD et diminue la
pression dans les veines des MI.
C'est pourquoi lors de la marche : P veineuse < 25 mmHg au niveau des pieds.
En station debout prolongée, il y aura une augmentation de la pression au niveau des veines et des
capillaires : la pression hydrostatique capillaire augmente, il y aura donc une fuite capillaire vers les
espaces tissulaires ce qui va entrainer la formation d'œdèmes au niveau du MI et une diminution du
volume sanguin circulant.
20
S’il y a une élévation de la pression veineuse pendant une période longue (ex : grossesse), il va y
avoir une distension des veines, un mauvais fonctionnement des valvules (qui normalement
empêchent l’accumulation du sang), il y aura donc une accumulation de sang et ainsi formation
d'œdème et de varices (protrusion veineuse sous cutanée). C’est un cercle vicieux.
D.
Le réservoir veineux
Le système veineux est avant tout un réservoir sanguin
En cas d’hémorragie, nous allons utiliser ce réservoir sanguin. En effet, le système nerveux
sympathique va s'activer, il va y avoir une veinoconstriction et une mobilisation de la masse
sanguine veineuse pour augmenter le volume sanguin circulant.
Le système veineux est donc un réservoir dont la quantité de sang peut être mobilisée en cas
de besoin.
VI. Physiopathologie
1.
Adaptation Cardiovasculaire à l’effort
A.
Description
L'effort musculaire nécessite une augmentation de la consommation en O2 (VO2).
Au repos VO2 = 3,5ml/kg
A l’effort, la VO2 peut être multipliée 10 à 20 fois.
Il existe une relation linéaire entre le travail musculaire et la VO2.
Il existe également une relation linéaire entre travail musculaire et débit cardiaque
Une augmentation de VO2, produite par un
effort d’intensité progressivement croissante,
va être corrélée à une réponse linéaire à la
réponse physiologique en terme
d’augmentation du débit sanguin :
S’il y a augmentation de la
consommation en O2 → alors il y a
augmentation du débit sanguin de façon
linéaire.
21
B.
Quantification
Q = VES x Fc
À l’effort maximal : on peut atteindre 3 x Fc et 2 x VES
La quantification de l’effort musculaire pourrait se faire en
Charge, en VO2 (ml/min/kg), en débit cardiaque ou en
fréquence cardiaque.
La relation VO2 /charge dépend du type d’effort et du conditionnement du sujet. Elle ne sera pas
forcément mesurable en pratique courante.
La quantification d’un effort se fait donc en terme de VO2.
Exprimée en ml/min/kg pour s’affranchir des dimensions corporelles.
En entrainement on va remplacer la mesure de la VO2 par la mesure de la fréquence cardiaque
(c'est pour ça que la plupart des sportifs utilisent un cardiofréquencemètre).
C.
Description de la PA (= Pression Artérielle)
A l'effort, PAM (= Pression Artérielle Moyenne) augmente.
On distingue 2 types d'efforts :
efforts dynamiques (course, bicyclette, natation) :
→ Augmentation de la PA systolique (PAS) : 200 – 220 mmHg
→ PA diastolique (PAD) normale : 70 – 80 mmHg
-
efforts résistifs (muscles en tension : haltérophilie) :
→ Augmentation parallèle des PA syst & diast.
→ PAS jusqu’à 300 mmHg donc forte augmentation de postcharge (augmentation des
résistances vasculaires par compression musculaire directe des artérioles). Le muscle va
s'hypertrophier pour lutter contre cette augmentation forte de postcharge.
La revalidation physique des patients cardiaques fait donc appel à des exercices dynamiques (PAD
doit rester normale).
Aucun effort n’est purement résistif ou dynamique. Tout effort dynamique va avoir une petite
composante résistive dont l’importance augmente avec le niveau d’effort.
D.
Description des débits
A l'effort, le débit augmente avec une distribution préférentielle aux muscles (80 % du DC).
Nous avons vu qu'il y avait une activation sympathique et qu'il y avait une prédominance des
récepteurs ß adrénergiques dans les territoires musculaires, il y aura donc vasodilatation, ce qui
entraînera :
une diminution des flux sanguins cutanés, rénaux, splanchniques (activation sympathique et
prédominance des récepteurs alpha adrénergiques dans ces territoires)
22
une augmentation du flux sanguin coronaire (au max x 5) (régulation locale par
vasodilatation hypoxique)
Quant au flux cérébral, il reste inchangé.
E.
Mécanisme d'augmentation du débit
-
L’activation du SN sympathique entraine des effets cardiaques et systémiques.
-
Effet d’une augmentation de la PMS
—
dim. volume de repos crée par
—
réduction de la résistance au retour
veineux musculaires).
contraction musculaire
veineux (dilatation des troncs
Sur cette courbe RV et DC :
—> A = POD (intersection courbes DC et
retour veineux)
Lors d'un effort, il y aura passage du point A au
point B (augmentation de Q.
POD reste inchangée (car les deux courbes
évoluent de la même façon) mais PSM, RV et DC
augmentent. On appelle ça une intersection à haut
débit.
F.
Effets de l'entrainement
Après quelques semaines d'entrainement, il va y
avoir une réduction de la FC au repos (réserve accrue d’augmentation de la FC).
On observe également une dilatation (pour accueillir + de sang) et une hypertrophie ventriculaire
(pour mieux éjecter le sang = augmentation de VES a l’effort).
L’hypertrophie est proportionnelle à la composante résistive de l’entrainement (l'hypertrophie va
permettre de lutter contre la postcharge).
Au repos l'athlète va avoir une diminution de sa PA et son ECG peut être modifié (La prof n'entre
pas dans les détails).
A l’effort, plus on s'entraine, plus on va pouvoir avoir une augmentation du débit cardiaque et un
transport d’O2 plus élevé car les organes se seront habitués à travailler dans ces conditions.
2.
La Décompensation Cardiaque
La Description clinique de la décompensation cardiaque :
o
Fatigue,
o
Dyspnée,
o
Œdèmes au niveau des MI essentiellement.
23
Sur le plan physiopathologique, le débit cardiaque ne peut pas augmenter et ne peut pas s’adapter à
la demande métabolique même si le travail cardiaque, lui, essaye d'augmenter par augmentation de
la précharge.
On observe une défaillance du ventricule gauche, il n'éjecte pas bien donc le VES diminue. Le
volume et la pression télédiastolique vont augmenter car le VES est réduit, il y aura donc plus de
sang en télédiastolique.
La transmission de l’élévation des pressions va se faire, en amont, aux veines pulmonaires.
On va donc avoir un œdème pulmonaire (fuite capillaire par augmentation de P hydrostatique).
La défaillance va continuer à s'installer et les pressions vont continuer à se transmettre en amont, au
VD : il va se dilater, ainsi le volume augmente.
L'élévation des pressions en amont se poursuit, et il va donc y avoir formation d'oedèmes des MI,
d'ascite (accumulation de liquide au niveau de l'abdomen) et les organes deviennent congestifs :
hépatomégalie/splénomégalie.
La courbe
représente
défaillance
ventricule
volémie
le RV reste
mais il y a
DC et
ci-dessus
une
du
gauche à
constante :
constant,
diminution
augmentation de Pod (intersection des deux courbes un peu plus haute).
Si défaillance du VG → Diminution Dc → augmentation de Pod à volémie constante.
Le corps s'adapte, adaptation physiologique : le corps estime que la volémie n'est pas suffisante
pour ce DC. Il va donc y avoir une augmentation de la volémie par le biais d'une vasoconstriction
(sympathique) et une augmentation RV (par le biais du système angiotensine-aldostérone). PSM
augmente car RV a été augmenté, donc DC augmente également.
>> augmentation de Pms
>> augmentation du Qc
24
Il existe plusieurs types de
décompensations cardiaques, étudiées
selon les courbes pression/volume : 3 types de décompensation cardiaque :
Type I: surcharge en volume ou en pression
Type II: altération de la fonction systolique
Type III: altération de la fonction diastolique
A.
1)
Décompensation Cardiaque de Type I :
Surcharge en volume :
Augmentation
Télédiastolique)
→ Augmentation
→ augmentation VES (Starling)
-
de Volume VTD (= Volume
PRECHARGE
Les Pressions de Remplissage suivent la courbe d’élastance diastolique
Augmentation de la PTD du VG (PTD = Pression Télédiastolique)
Régime de PTD du VG très élevées >> œdème par fuite capillaire pulmonaire
(P hydrostatique élevée)
Contractilité non altérée (Elastance est inchangée)
C'est ce qu'on appelle des sujets insuffisants cardiaque par une surcharge en volume et un haut
débit.
Situations cliniques retrouvées dans :
Avitaminose B1 (Beri Beri)
Fistule arterio-veineuse systémique (car augmentation système capacitif donc surcharge en
volume)
Insuffisance Aortique
25
2)
Surchage en pression :
Sujet insuffisant cardiaque
par une surcharge en
pression :
Contractilité non
altérée (Elastance est
inchangée)
Augmentation de
postcharge (Pression
augmente à l'ouverture aortique)
Réduction initiale du VES (Starling 2)
Augmentation du VTS (= Volume TéléSystolique) qui produit → Augmentation de VTD et
PTDvg
Régime de PTDvg très élevées → œdème par fuite capillaire pulmonaire
Situation cliniques retrouvées dans :
Hypertension artérielle
Rétrécissement de la valve Aortique
B.
Décompensation Cardiaque de Type II :
Sujet insuffisant cardiaque : par altération systolique (perte contractilité)
D’après le graphique : pas d’altération de
l’Elastance diastolique (in vivo peu probable).
Contractilité altérée (Elastance est
diminuée)
→
Réduction du VES car augmentation
VTS
→
Augmentation VTD et PTDvg
26
=
Dilatation biventriculaire qui limite la chute de FE par Starling.
-
Régime de PTDvg très élevées → œdème par fuite capillaire pulmonaire
Retrouvée essentiellement chez les patients qui vont avoir une fraction d'éjection du VG qui va
diminuer (muscle cardiaque se contracte moins bien).
C.
Décompensation Cardiaque de Type III :
Sujet insuffisant cardiaque pas une altération diastolique.
Augmentation de PTDvg sans augmentation de
VTDvg = altération de l’elastance diastolique.
Altération diastolique = Effet LUSITROPE
NEGATIF = restriction au remplissage (car
altération de la diastole)
Augmentation de PTDvg pour un même
VTDvg → altération de l’Elastance diastolique
(Courbe de « remplissage de type restrictif »).
-
Régime de PTDvg très élevées → œdème par fuite capillaire pulmonaire
Réduction du VES car réduction d’étirement (Starling) mais contractilité non altérée
(Elastance inchangée). C'est la diastole qui se fait moins bien.
Postcharge inchangée (Pression à l’ouverture de l’Aorte)
Situations cliniques:
Causes intrinsèques : Cicatrice d’IDM
Ischémie myocardique
Hypertrophie
Amyloïdose (altère la fonction contractile du muscle cardiaque)
Causes extrinsèques : Compression ventriculaire (épanchement péricardique, pneumothorax
compressif))
VII.
Conclusion
Il est important de retenir que DC = VES x FC et que tout interagit.
27
Le but est la perfusion tissulaire, il y a donc plusieurs systèmes de régulation, d'adaptation, qui vont
permettre de maintenir à l'équilibre les apports et les besoins en oxygène.
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