Manuel du formateur

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ARV FRENCH Cover
4/12/06
15:33
Page 1
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L’ENGAGEMENT DES COMMUNAUTÉS DANS LES TRAITEMENTS ANTIRÉTROVIRAUX – MANUEL DE FORMATEUR
Pour commander ou télécharger des publications de
l’Alliance, s’adresser à :
www.aidsalliance.org/publications
Couverture et concept du design : Spencer du Bois, GB
www.spencerdubois.co.uk
Création artistique : Progression, GB
www.progressiondesign.co.uk
Impression : Dexter, GB
Publié en novembre 2006
ISBN: 1-905055-19-6
Pulpe de bois originaire de
forêts soutenables
Libre de chlore elémentaire
International HIV/AIDS Alliance
Queensberry House
104-106 Queens Road
Brighton BN1 3XF
Grande Bretagne
Tel: +44 1273 718 900
Fax: +44 1273 718 901
Charité enregistrée sous le numéro 1038860
ARVF 11/06
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1
Soutenant l’action des communautés contre le SIDA dans les pays en voie de développement
Manuel du formateur
L’ENGAGEMENT DES COMMUNAUTÉS DANS
LES TRAITEMENTS ANTIRÉTROVIRAUX
Outils et activités participatifs pour le monde associatif et communautaire
travaillant avec les personnes avec le VIH
Remerciements
Ce manuel s’inspire de l’expérience de International HIV/AIDS Alliance (l’Alliance) et de ses partenaires en matière de
développement d’approches pour l’engagement des communautés dans les traitements antirétroviraux.
Nous remercions chaleureusement le personnel et les consultants de nos bureaux pays et de nos partenaires au Sénégal, en
Côte d’Ivoire, en Zambie et aux Caraïbes, et toutes les organisations et individus qui ont activement participé aux ateliers de
formation et contribué de différentes façons au développement et au pilotage des outils et des idées contenues dans ce
manuel.
En particulier, nous remercions Christophe Cornu et Dr. Vinh-Kim Nguyen, consultants, pour l’idée originelle et le programme de
la formation, ainsi que tous les individus et équipes mentionnées ci-dessous pour leur contribution essentielle à la finalisation du
manuel :
• L’équipe « Care and Impact Mitigation » et l’équipe Afrique du Secrétariat de l’Alliance au Royaume Uni.
• L’équipe du projet ACER et du Projet Stigma de l’Alliance en Zambie, Zambie.
• L’équipe « Care » de l’Alliance aux Caraïbes, Trinidad.
Toute information et illustration contenue dans ce manuel peut être reproduite librement, publiée ou utilisée de toute autre façon
sans la permission préalable de l’Alliance à condition de citer la source de l’information.
Ce manuel a pour objectif de fournir une information correcte aux non-initiés et n’est pas destiné à l’usage par des cliniciens.
Tout traitement cité dans ce manuel ne doit être prescrit et utilisé qu’en accord avec les directives standards en vigueur dans le
pays où il est utilisé. Bien que l’information et les conseils fournis dans ce manuel soient jugés vrais et corrects à la date de
publication, l’Alliance ne se tiendra pas responsable, selon les stipulations de la loi en vigueur, de quelconque erreur qui aurait
pu être commise.
© International HIV/AIDS Alliance, 2006
Le développement et la production de cette publication ont été rendus possibles grâce au soutien généreux du public
américain à travers USAID, United States Agency for International Development (l’Agence des Etats-Unis pour le
Développement International) ; de AIDS Fonds, Pays-Bas ; de la Commission Européenne et de DfID, UK Department for
International Development (Département pour le Développement International du Royaume Uni). L’Alliance est responsable du
contenu qui ne reflète pas nécessairement l’opinion du Gouvernement des Etats-Unis et des bailleurs ci-dessus mentionnés.
European
Commission
Photo de couverture :
Des personnes vivant avec le VIH à Ouagadougou se réunissent pour recevoir
leur traitement ARV et des informations nécessaires à la prise correcte des
médicaments à travers le Projet Orange, un projet de l’Association African
Solidarité soutenu par l’Alliance. Ici un conseiller explique l’usage du pilulier, un
outil d’aide à l’observance généralement conseillé aux patients sous ARV.
Photo © Gideon Mendel pour International HIV/AIDS Alliance, 2004.
Table des matières
Remerciements
Avant propos
Abréviations
Introduction du manuel
Pourquoi ce manuel a-t-il été élaboré ?
Comment ce manuel a-t-il été élaboré ?
Comment ce manuel est-il composé ?
Comment utiliser ce manuel ?
Quelle méthodologie de formation ?
Quelle équipe de formateurs ?
Exemple de module d’introduction de la formation sur les ARV
i
2
3
4
4
5
5
6
7
8
9
Module 1: Informations de base sur les antirétroviraux
L’action du VIH sur le système immunitaire humain
L’action des médicaments antirétroviraux sur le VIH
Les noms des antirétroviraux
Module 2: Commencer un traitement ARV : les antirétroviraux pour qui et quand ?
10
10
12
16
22
Module 3: Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
Le calendrier ou planning thérapeutique : comment prendre son traitement
Les effets secondaires ou indésirables des ARV
Gérer les effets secondaires des ARV : nutrition et hygiène de vie
La prise d’autres médicaments avec les ARV – les interactions médicamenteuses
ARV et prévention
Module 4: L’observance des traitements antirétroviraux
La notion d’observance des traitements antirétroviraux
Les cas de non observance – les obstacles à l’observance des traitements ARV
Stigmatisation et traitement antirétroviral
Les facteurs qui favorisent l’observance des traitements ARV
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26
30
34
40
42
46
46
48
52
60
Module 5: Suivi des PVVIH sous ARV
Conduire des entretiens d’accompagnement thérapeutique
Le suivi des patients sous traitement et l’évaluation de la réussite du traitement
Gérer son suivi lorsqu’on prend des ARV
Itinéraires thérapeutiques et systèmes de référence communautaires
64
64
64
68
72
Module 6: Changer de traitement
Pourquoi changer de traitement ?
Comment changer de traitement du point de vue de l’observance ?
78
78
80
Module 7: Traitements antirétroviraux : différences entre hommes et femmes
82
Module 8: Vivre avec les ARV (projets de vie)
Nouveaux horizons : sexualité et désir d’enfants
Elaboration d’un projet de vie
86
86
88
Module 9: Les ARV et la Prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant (PTME)
92
Module 10: Traitements antirétroviraux pour les enfants
96
Module 11: Réflexion sur le rôle du monde associatif dans l’accès aux traitements, la prise et le suivi des ARV
Le rôle des associations par rapport aux traitements ARV
Annexes
98
Annexe 1 – Liste des noms des ARV disponibles en 2006 et les laboratoires pharmaceutiques
Annexe 2 – Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Annexe 3 – Exemple de combinaisons possibles d’ARV pour les ordonnances utilisées pendant les exercices
pratiques dela formation
Annexe 4 – Fiches pratiques sur les effets indésirables des ARV
Annexe 5 – Programme type d’un atelier de formation des acteurs associatifs aux traitements antirétroviraux
Annexe 6 – Affichettes pour les modules suivants : « L’action des ARV sur le VIH » et « Les noms des ARV »
102
106
Ressources Utiles
157
134
136
148
150
1
Avant propos
En juin 2006, l’Assemblée Générale des Nations Unies a
confirmé son engagement en faveur de l’accès universel à la
prévention, au traitement, et aux soins pour tous ceux qui en
ont besoin jusqu’á l’année 2010. Ils ont appelé les institutions
nationales et internationales, les secteurs publics et privés, la
société civile, les personnes vivant avec le VIH/SIDA et les
communautés affectées par le VIH/SIDA à œuvrer ensemble
pour atteindre cet objectif. Au moment de leur engagement,
environ 6 millions de personnes avaient besoin de traitement
ARV, mais seulement 2 millions en bénéficiaient.1
Bien que nous ayons urgemment besoin d’initiatives pour un
passage à échelle de l’accès au traitement, nous sommes de
plus en plus conscients du besoin pressant de développer de
nouvelles façons d’éduquer, de préparer, et de mobiliser les
communautés pour le traitement ARV. L’initiative de l’ONUSIDA
pour l’accès universel au traitement souligne « qu’une
participation élargie et un ciblage par pays est ce qui rend cet
effort spécial : cela commence et se termine au sein des pays
et des communautés qui fournissent eux-mêmes des services
VIH/SIDA complets ».
clés peuvent fournir un soutien vital pour l’approvisionnement et
l’utilisation correcte du traitement ARV. Ceci inclut :
• l’éducation au traitement
• la collaboration avec les services publics
• l’élaboration de systèmes de référence communautaires
pour le CDV, le traitement et le soutien psychosocial
• la participation de personnes vivant avec le VIH
• le renforcement des mécanismes de soutien et de
promotion de l’observance, de la prévention et de la
réduction de la stigmatisation2.
L’engagement des communautés dans les traitements
antirétroviraux aidera à renforcer le capital social des personnes
vivant avec le VIH et de leurs communautés dans les efforts
continus de lutte contre le VIH/SIDA3.
Le succès du traitement ARV dépend d’un niveau d’observance
élevé, de l’adoption d’un comportement responsable et
protecteur, et de la réduction de la stigmatisation au niveau
individuel et communautaire. Un manque d’observance du
traitement ARV peut compromettre la santé de la personne, en
permettant la croissance rapide du taux de VIH dans le sang,
donnant ainsi au virus la liberté de muter de façon à ce que le
traitement devienne moins efficace ou ne fonctionne plus.
L’observance d’un traitement à vie, la réduction de la
stigmatisation liée au VIH/SIDA, et l’adoption d’un
comportement responsable nécessitent bien plus que
l’approvisionnement fiable de médicaments ARV. Cela doit aller
de pair avec une formation individuelle et communautaire sur le
traitement ARV qui inclut : le suivi et l’adhésion au traitement, la
gestion des effets secondaires des médicaments, la prévention
de l’infection au VIH, et l’accès aux services de soins et soutien.
Les communautés ont également besoin d’être informées sur
les questions telles que l’équité de l’accès au traitement et aux
soins, et les critères d’inscription dans les programmes de
traitement ARV.
Une connaissance et une compréhension approfondies du VIH
et du traitement ARV au sein des communautés permettront à
un plus grand nombre de personnes d’être mis sous traitement,
de soutenir les individus sous traitement, et d’atténuer ou de
supprimer les barrières telles que la stigmatisation et la
discrimination. Des structures et des leaders communautaires
1 www.who.int/hiv/universalaccess2010/en/; www.who.int/hiv/fullreport_en_highres.pdf
data.unaids.org/pub/Report/2006/20060615_HLM_PoliticalDeclaration_ARES60262_en.pdf
2 International HIV/AIDS Alliance (Janvier 2005) ‘What is community engagement for ARV treatment?’ à: www.aidsalliance.org/sw7427.asp
(Disponible en anglais uniquement).
3 Il y a plusieurs définitions du terme « capital social » : l’interprétation de la Banque Mondiale est la plus fréquemment utilisée qui définit le capital social comme
étant un processus aboutissant à l’établissement de réseaux, de normes et de confiance sociale, et qui facilitent la coordination et la coopération pour un
bénéfice mutuel.
2
Abréviations
Cette liste comprend les abréviations (noms chimiques) des ARV disponibles en 2006. Un tableau complet listant pour
chaque ARV, la Dénomination Commune Internationale, son abréviation et les noms commerciaux correspondants est
présenté dans le manuel (p.102 ).
ABC
Abacavir
ANCS
Alliance Nationale contre le SIDA au Sénégal
APV
Amprénavir
ARV
Antirétroviral ou Antirétroviraux
ATV
Atazanavir
AZT
Zidovudine
©
Copyright
CDVA
Centre de Dépistage Volontaire et Anonyme
CP
Comprimé
CTA
Centre de Traitement Ambulatoire
DCI
Dénomination Commune Internationale
ddC
Zalcitabine
ddI
Didanosine
DLV
Delavirdine
d4T
Stavudine
EFV
Efavirenz
FTC
Emtricitabine
GEL
Gélule
IDV
Indinavir
IN
Inhibiteur Nucléosidique
INN
Inhibiteur Non Nucléosidique
INRT
Inhibiteur Nucléosidique de la Reverse Transcriptase
INTI
Inhibiteur Nucléosidique de la Transcriptase Inverse
INNRT
Inhibiteur Non Nucléosidique de la Reverse Transcriptase (ou Transcriptase Inverse)
INNTI
Inhibiteur Non Nucléosidique de la Transcriptase Inverse
IP
Inhibiteur de la Protéase
LPV
Lopinavir
NFV
Nelfinavir
NVP
Névirapine
OCB
Organisation Communautaire de Base
OMS
Organisation Mondiale de la Santé
ONG
Organisation Non Gouvernementale
PEPFAR
Presidential Emergency Plan for AIDS Relief
PTME
Prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant
PVVIH
Personne(s) Vivant avec le VIH/SIDA
Q&R
Questions – Réponses
RIP+
Réseau Ivoirien des Organisations de PVVIH
®
Registered
RT
Reverse Transcriptase en anglais, Transcriptase Inverse
RTV
Ritonavir
SIDA
Syndrome de l’immuno-déficience acquise
SQV
Saquinavir
TDF
Tenofovir
TM
Trade Mark (marque déposée)
VIH
Virus de l’Immunodéficience Humaine
3TC
Lamivudine
3
Introduction du manuel
International HIV/AIDS Alliance (l’Alliance) est une ONG
internationale basée en Grande-Bretagne et créée en 1993.
Elle a pour but de soutenir pleinement et de manière
efficace le rôle des communautés des pays en voie de
développement dans leur lutte contre le SIDA. Elle dispose
de programmes permanents dans plus de 20 pays et a
soutenu techniquement et financièrement plus de 2000
ONG et associations locales dans une quarantaine de pays.
L’Alliance soutient notamment la participation active des
associations et des communautés qu’elles représentent, dans
la prise en charge globale des PVVIH et de leurs familles, aux
côtés et en complément des professionnels de santé des
secteurs publics et privés. Plusieurs projets soutenus par
l’Alliance concernent en particulier les traitements
antirétroviraux :
Burkina Faso : L’ONG AAS, partenaire de l’Alliance, a mis au
point un modèle à base communautaire d’accès aux ARV – le
Projet Orange – dans lequel à terme 300 patients seront suivis.
Ce modèle a permis d’élaborer des stratégies d’aides
spécifiques à l’observance qui impliquent directement les
communautés.
Cambodge : Le partenaire de l’Alliance, KHANA, soutient les
projets pilotes d’accès aux ARV de Médecins Sans Frontières.
Elle fait bénéficier les projets de son expérience dans
l’implication des PVVIH et dans la prise en charge à base
communautaire.
Caraïbes : L’Alliance est un des partenaires dans l’Initiative
Régionale de Formation sur le VIH/SIDA aux Caraïbes –
CHART (« Caribbean HIV/AIDS Regional Training Initiative »). Le
rôle de l’Alliance dans ce partenariat est d’assurer que les voix
et les besoins des personnes vivant avec le VIH/SIDA sont
entendus et pris en compte par les services de santé à travers
un processus participatif et innovateur.
Côte d’Ivoire : L’Alliance a mise en œuvre un programme
VIH/SIDA compréhensif soutenu par des fonds PEPFAR, qui
comprend un volet sur la mobilisation communautaire pour les
traitements ARV – Projet Orange. Le programme promeut
l’engagement des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans la
provision des médicaments ARV et dans l’observance au
traitement.
Inde : L’Alliance mène une étude diagnostic sur les besoins
des personnes qui prennent des ARV en soutien psychosocial.
Les résultats de l’étude seront utilisés pour élaborer un modèle
de participation associative dans le cadre de la mise à l’échelle
de l’accès aux ARV au niveau national.
Nigeria : NELA (Network on Ethics, Human Rights, Law,
HIV/AIDS Prevention, Support and Care) est une ONG qui
soutient de nombreuses organisations locales qui fournissent
des soins, du soutien et des traitements aux personnes vivant
avec le VIH/SIDA. NELA forme le personnel de ces
organisations dans le but de promouvoir l’engagement des
communautés en faveur du traitement ARV.
Ukraine : L’Alliance est le bénéficiaire principal du Fonds
Mondial contre le SIDA, la Tuberculose et la Malaria dans le
cadre d’un programme national destiné à permettre l’accès
aux ARV à 4000 personnes dans l’ensemble du pays.
L’Alliance participe également à un projet de recherche
opérationnelle sur l’impact de l’accès aux traitements
antirétroviraux sur le système de santé.
4
Zambie : Le Projet ACER de l’Alliance participe à une
recherche opérationnelle sur les processus d’éducation
thérapeutique liés aux ARV au niveau communautaire. Une
équipe de PVVIH travaille avec le système de santé pour
éduquer et orienter les personnes sous traitement et la
communauté en général.
En conséquence, et suite à l’expérience acquise dans
l’application de ces projets, l’Alliance a été impliquée dans le
développement de nombreux outils et ressources relatifs aux
traitements ARV. Quelques-uns de ces outils sont répertoriés
dans la section « ressources utiles ».
Une liste complète des ressources de l’Alliance sur la prise en
charge et le traitement est disponible sur le site suivant :
www.aidsalliance.org/sw7418.asp
Pourquoi ce manuel a-t-il été élaboré ?
Dans un contexte où les traitements antirétroviraux deviennent
accessibles à un nombre croissant de PVVIH en Afrique,
notamment dans le cadre de l’initiative 3x5 lancée par l’OMS,
ou celle du gouvernement américain (PEPFAR), il est crucial
que tous les acteurs concernés s’engagent pour que cette
mise à l’échelle se déroule dans les meilleures conditions.
Nous savons qu’en Afrique, les associations de lutte contre le
SIDA ainsi que d’autres acteurs de la société civile, comme les
institutions religieuses, jouent depuis de nombreuses années
un rôle important dans la prise en charge globale des PVVIH,
non seulement au niveau psychologique et social, mais aussi
sur le plan médical, dans la mesure où une collaboration existe
déjà entre beaucoup de ces structures et les professionnels de
santé des secteurs publics et privés. Les salariés et les
bénévoles des associations sont des ressources humaines
précieuses aux côtés des médecins, infirmiers et infirmières,
travailleurs sociaux et psychologues, dont les effectifs sont bien
souvent trop limités, notamment dans le secteur public, pour
faire face à un nombre élevé de patients.
Les traitements antirétroviraux sont complexes pour les
soignants en termes de prescription et de suivi. Ils sont
complexes aussi pour les personnes qui les prennent parce
que ce sont des traitements à vie difficiles à prendre à long
terme. Or il est démontré que le niveau d’observance du
traitement est absolument fondamental dans le cas des ARV
pour que le traitement réussisse. Ceci implique que tous les
acteurs soient très bien formés et informés en fonction de leurs
besoins respectifs.
Etant donné son expérience reconnue dans l’appui technique
aux associations des pays en développement, et en particulier
dans le domaine de la prise en charge des PVVIH, l’Alliance a
décidé de concevoir une formation sur les ARV qui s’adresse
en priorité aux personnels et bénévoles de ces associations.
Cette formation permet d’expliquer de façon accessible à des
personnes, qui en majorité n’ont aucune formation médicale,
les aspects fondamentaux des traitements antirétroviraux. Elle a
pour objectif de sensibiliser et préparer les associations à une
implication plus importante à plusieurs niveaux :
• L’accompagnement des PVVIH sous traitement ARV et de
leurs familles, notamment pour faciliter l’observance des
traitements.
• La préparation des PVVIH qui ne sont pas encore sous
traitement ARV mais qui pourront l’être un jour.
• L’information sur les ARV auprès de la population générale
dans le cadre de la prévention et de la promotion du
dépistage du VIH.
• Le plaidoyer pour un accès toujours plus large aux ARV, en
particulier pour les plus défavorisés, et à une prise en
charge des PVVIH de bonne qualité.
• L’élaboration, le suivi et l’évaluation des différentes initiatives
d’accès aux ARV.
Bien qu’elle comporte un nombre relativement important
d’informations sur les ARV, la formation est seulement initiale.
Des associations, qui par exemple, voudraient mener des
activités d’appui à l’observance des traitements, devraient
assurer une formation complémentaire à leurs membres.
D’autant plus, la formation n’est pas conçue comme étant
médicale et ne s’adresse pas à des professionnels de santé.
Toutefois ces derniers pourront y trouver quelques outils pour
procéder á l’éducation thérapeutique des patients et de leurs
proches.
Ce manuel peut être utilisé par les associations elles-mêmes
dans le cadre de leurs activités de formation. Il est également
destiné aux institutions nationales et internationales qui
apportent un appui technique aux associations dans les pays
francophones.
D’autre part, les ateliers de formation étaient animés par des
équipes pluridisciplinaires de consultants et personnel de
l’Alliance – médecins, responsables d’associations de lutte
contre le SIDA ou de réseaux de PVVIH, travailleurs sociaux,
pharmaciens – qui ont également contribué à l’amélioration du
manuel.
Le manuel comprend également trois modules élaborés dans
le cadre de la recherche opérationnelle sur les processus
d’éducation thérapeutique liée aux ARV au niveau
communautaire menée en Zambie (ARV et prévention ;
Stigmatisation et traitement antirétroviral ; et Itinéraires
thérapeutiques et systèmes de référence communautaire).
Comment ce manuel est-il composé ?
Le manuel est divisé en plusieurs modules thématiques :
1. Informations de base sur les antirétroviraux.
2. Commencer un traitement ARV : les antirétroviraux pour qui
et quand ?
3. Les informations à donner pour la prise du traitement et
comment les donner ?
4. L’observance des traitements ARV.
5. Le suivi des PVVIH sous ARV.
6. Changer de traitement.
7. Traitements anti-VIH : différences entre hommes et femmes.
8. Vivre avec les ARV (projets de vie).
Comment ce manuel a-t-il été élaboré ?
La première version du manuel a été élaborée par un
consultant de l’Alliance, notamment à partir de matériel
d’information déjà disponible en français, souvent élaboré en
France et au Canada.
Les exercices ont ensuite été testés en 2004 au Sénégal et en
Côte d’Ivoire au cours d’ateliers de formation pilotes, auxquels
ont assisté des représentants d’associations de lutte contre le
SIDA locales. Chaque atelier a regroupé une trentaine de
participants parvenant de différents types d’organisations :
• Des associations engagées dans la prise en charge des
PVVIH, dont certaines mettaient déjà en œuvre des activités
directement liées aux ARV sur le terrain.
9. Les ARV et la Prévention de la Transmission de la Mère à
l’Enfant (PTME).
10. Les traitements antirétroviraux pour les enfants.
11. Le rôle des associations par rapport aux traitements
antirétroviraux.
Les modules sont présentés dans une logique qui respecte une
certaine progression d’apprentissage. Pour des participants qui
ont peu de connaissances sur les ARV, il est par exemple
indispensable de commencer la formation avec les premiers
modules du manuel. Il est de toute façon conseillé de « réviser »
les données de base sur les ARV, quel que soit le niveau de
connaissances des participants.
• Des associations sans expérience sur la prise en charge et
les traitements ARV.
Le manuel comprend également des annexes qui sont
destinées à être photocopiées et distribuées aux participants à
différents moments de la formation :
• Des réseaux nationaux de PVVIH.
Annexe 1 :
Au niveau individuel, on comptait aussi parmi les participants
aux ateliers, des PVVIH dont beaucoup d’entre elles sont sous
traitement ARV, ainsi que des professionnels de santé, des
travailleurs sociaux, des éducateurs, etc. Les connaissances
des participants sur les antirétroviraux étaient plus ou moins
importantes. En revanche, tous les participants avaient une très
bonne expérience du travail au niveau communautaire.
Cette liste est divisée selon les catégories (types) d’ARV. Elle
contient l’appellation générique, l’abréviation usuelle, la marque
commerciale et le nom des laboratoires pharmaceutiques qui
les produisent (les laboratoires qui produisent les médicaments
génériques ainsi que ceux qui produisent la marque d’origine).
Tableau des médicaments ARV disponibles
en 2006
En fonction des réactions et commentaires des participants
pendant les deux ateliers pilotes, le contenu et la méthodologie
des activités de formation ont été modifiés ou validés.
5
Introduction du manuel
Annexe 2 :
Fiches pratiques sur les ARV disponibles
en 2006
La fiche descriptive des sessions de formation
Chaque fiche contient les informations suivantes :
• La catégorie d’antirétroviral à laquelle appartient le
médicament.
Pour chaque session de formation, la fiche comprend
généralement les rubriques suivantes :
• La présentation.
• La dose quotidienne.
• Les contraintes alimentaires le cas échéant.
• Les principaux effets indésirables.
• Les principales interactions.
• Les interactions avec d’autres ARV.
• Le mode de conservation.
Annexe 3 :
Liste de combinaisons possibles d’ARV
Au cours de la formation, de nombreux exercices pratiques
sont basés sur des ordonnances fictives, à partir desquelles les
participants doivent réaliser des études de cas ou des jeux de
rôles. La liste que nous avons préparée, présente un certain
nombre de multithérapies courantes, en indiquant le nom de
chacun des médicaments, les modalités de prise pour chaque
médicament et le poids du patient, comme le ferait une
ordonnance. Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive.
Annexe 4 :
Fiches pratiques sur les effets indésirables
des ARV :
Chaque fiche contient les informations suivantes sur un effet
indésirable précis :
• Les ARV qui causent cet effet indésirable.
• Les médicaments pour soulager cet effet indésirable.
• Les conseils pour éviter ou soulager cet effet indésirable.
Annexe 5 : Programme type pour un atelier de formation des
acteurs associatifs aux traitements antirétroviraux
L’ensemble des modules constitue un atelier de formation
d’environ 5 jours. Un programme type d’atelier basé sur ce
manuel de formation est présenté dans cette annexe.
Toutefois, il est également possible de regrouper les modules
au cours de plusieurs mini-ateliers d’un ou deux jours. Enfin,
certains modules peuvent être utilisés de façon indépendante
au cours d’une journée de formation.
Annexe 6 : Affichettes pour les modules 1 et 2
Elles peuvent être photocopiées sur une fiche cartonnée ou sur
une feuille et utilisées pour les activités des modules 1 et 2.
Comment utiliser ce manuel ?
Chaque module thématique est constitué d’une ou plusieurs
sessions de formation. La session elle-même se divise
généralement en différents exercices faisant appel à des
méthodologies variées. Pour chacune des sessions, le manuel
présente une fiche descriptive qui contient différents éléments
d’information permettant de réaliser la session de formation.
Pour la plupart des sessions, la fiche descriptive de la session
est suivie d’informations supplémentaires pour aider les
formateurs à bien mener leur formation :
• Le contenu des posters présentés pendant la session,
notamment sur « L’essentiel à retenir » de la session : s’ils
choisissent d’utiliser ces posters, les formateurs doivent les
préparer à l’avance et les montrer en fin de session, pour
6
Les objectifs de la session : c’est ce que les participants
seront capables de faire à la fin de la session et ce que les
formateurs pourront évaluer, notamment en posant des
questions.
Un résumé de la méthodologie de la session : on
indique par exemple s’il s’agit d’un « questions-réponses »
suivi d’une présentation, ou bien d’un jeu de rôles, etc.
La durée de la session : il s’agit d’une durée estimée,
basée sur les tests qui ont été effectués en Côte d’Ivoire et
au Sénégal. Toutefois la durée peut varier en fonction du
nombre de participants. Il appartient aux formateurs de
décider de raccourcir ou de prolonger certaines sessions en
adaptant la méthodologie proposée.
La liste du matériel pédagogique utilisé dont notamment
la liste des documents distribués aux participants au cours
de la session, comme par exemple des fiches pratiques sur
les ARV disponibles. Les documents figurent à la suite de la
fiche descriptive de la session correspondante ou en annexe,
prêts à être photocopiés.
Le déroulement de la session étape par étape : ce sont
les différents exercices qui sont menés au cours de la
session.
Les informations essentielles à donner pendant la
session : il s’agit des données de base que les participants
doivent maîtriser. Les formateurs doivent donc s’assurer que
toutes ces données sont abordées au cours de la session. A
la fin de l’exercice, ou au moins à la fin de la formation, il
appartient aux formateurs de vérifier ce que les participants
ont retenu et compris.
Les informations complémentaires : ce sont en général
des données qui ne sont pas fondamentales mais qui
peuvent répondre aux questions des participants. Elles sont
d’ailleurs basées sur celles déjà posées par les participants
au cours des exercices testés au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Si les participants ne posent pas ces questions, les
formateurs ne doivent pas se sentir obligés d’aborder ces
informations. Toutefois en fonction du temps disponible et du
niveau des participants, il peut être intéressant d’introduire
ces informations en posant des questions aux participants.
Les observations pour les formateurs attirent l’attention
sur certains aspects particulièrement importants en termes
de contenus et/ou de méthodologie.
La rubrique préparation indique aux formateurs le
matériel qu’ils doivent préparer avant la session, comme par
exemple les posters qu’ils doivent écrire ou les photocopies à
faire. Ce type de formation nécessite une très bonne
préparation antérieure à l’atelier et à chaque session.
faire le récapitulatif des informations essentielles qui doivent
être retenues par les participants. Les formateurs peuvent aussi
présenter les posters et poser des questions aux participants
pour s’assurer de la compréhension des informations qui ont
été données.
• Dans certains cas, des exemples de la production des
participants pendant les ateliers pilotes au Sénégal et en
Côte d’Ivoire sont inclus dans le manuel.
Par ailleurs, tous les exercices utilisés privilégient
délibérément l’utilisation de matériels, que les associations
peuvent réutiliser à peu de frais dans leur travail quotidien au
niveau communautaire. Nous avons donc volontairement évité
l’utilisation de présentations faisant appel à des
rétroprojecteurs ou des ordinateurs, dans la mesure où il est
fort probable que de nombreuses associations ne disposeront
pas de ces équipements.
Pour une bonne utilisation du manuel et une formation réussie,
il est recommandé aux formateurs de lire attentivement et de
comprendre ce manuel dans sa totalité avant de s’en servir.
Cette lecture permettra de maîtriser les contenus qui ne sont
pas encore assimilés, d’adapter la méthodologie le cas
échéant, et de décider de la répartition des sessions de
formation entre les différents formateurs.
L’utilisation d’un code de couleurs comme outil de
formation
Pendant la formation, les participants auront à intégrer
beaucoup d’informations nouvelles. La méthode utilisée a
pour but de rendre la tâche plus facile : L’utilisation d’un
code de couleurs, qui associe une couleur à un type
d’information spécifique, fait partie de cette méthode. Si le
code de couleurs est utilisé de façon cohérente tout au long
de l’atelier, il sera plus facile pour les participants d’identifier
l’information par type et ainsi de les retenir après la
formation.
Quelle méthodologie de formation ?
La méthodologie de formation proposée dans ce manuel est
participative, puisqu’il s’agit de transmettre des contenus
techniques à un public d’adultes, dont la grande majorité n’a
pas de formation médicale ou même de formation universitaire
tout court. Nous avons donc évité les exposés suivis (ou non)
de questions-réponses qui sont trop scolaires pour un public
adulte et ne facilitent pas l’apprentissage.
Le code de couleurs est employé pendant les activités qui
traitent de l’action du VIH et des ARV sur la cellule humaine
et pendant les activités qui figurent les noms et les
catégories d’ARV.
Au contraire, nous avons privilégié une démarche interactive qui
part des connaissances existantes des participants, de façon à
les impliquer vraiment dans l’apprentissage. Dans la mesure du
possible, la formation doit être ludique et attractive, sans jamais
sacrifier au sérieux les informations données.
Six couleurs contrastes doivent être choisies, mais pas
obligatoirement celles adoptées dans ce manuel.
L’important est de les utiliser de façon cohérente. Par
exemple, si le jaune est choisi pour les inhibiteurs de
protéase, ils doivent être associés avec le jaune tout au long
de la formation. Il est mieux d’utiliser des fiches cartonnées
mais on peut également opter pour du papier en couleur.
En cas de besoin, on peut aussi utiliser des feuilles de
papier blanc et écrire avec des marqueurs de couleur.
L’attitude des formateurs est capitale dans ce type de
formation, car certains participants arrivent en pensant
d’emblée que le thème est très compliqué, et qu’ils ne sont
pas capables de comprendre parce qu’ils ne sont pas des
professionnels de santé, ou tout simplement parce qu’ils ne
sont pas « éduqués ». Une attitude arrogante des formateurs
bloquera l’apprentissage, tandis qu’une attitude d’ouverture,
basée sur le respect des participants et de leur expérience,
quelle qu’elle soit, les encouragera à apprendre.
En sachant que le code de couleurs facilite le travail, il n’est
pas nécessaire de l’utiliser au cours de la formation.
Quelques conseils pratiques pour les formateurs
•
•
•
•
Faites asseoir les participants en cercle ou demi-cercle,
jamais en rangs comme à l’école ou à l’université.
Enlevez les tables s’il y en a, cela facilitera la circulation
des participants, des formateurs et … du savoir !
N’expliquez jamais quelque chose sans avoir d’abord
demandé qui parmi les participants peut expliquer.
Faites jouer les dynamiques de groupe en demandant
aux participants de se corriger et de compléter les uns
les autres. Vous serez surpris de constater la quantité de
connaissances que possèdent déjà les participants.
Vous n’êtes pas là pour faire remarquer aux participants
qu’ils ne savent rien, mais au contraire qu’ils savent déjà
beaucoup.
•
•
•
•
Faites appel à l’expérience que certains participants
peuvent avoir sur le terrain, qu’ils soient des
professionnels de santé, des personnes sous traitement
ou des accompagnants. Des exemples concrets donnés
par les participants auront souvent beaucoup plus
d’impact que de longues explications théoriques.
Vous êtes un formateur, pas un professeur. Vous n’êtes
pas là pour impressionner les participants avec vos
connaissances mais pour leur faciliter l’accès au savoir.
Le matériel que vous utilisez est une aide pour mieux
expliquer. Si cela parait difficile á communiquer aux
participants, utilisez votre imagination et créez d’autres
supports.
Utilisez votre sens de l’humour.
7
Introduction du manuel
Quelle équipe de formateurs ?
La formation doit être assurée par une équipe pluridisciplinaire
expérimentée dans le domaine des traitements antirétroviraux.
Le nombre minimum de formateurs est de deux, et le nombre
souhaitable est de trois. Tous les formateurs devraient être
présents pendant l’ensemble de la formation, car les modules
sont tous plus ou moins liés les uns aux autres.
pas des professionnels de santé, une fois formés, peuvent tout
à fait maîtriser un certain nombre de connaissances et de
savoir-faire liés aux ARV.
Une expérience des techniques de formation participative est
également un pré-requis pour tous les formateurs qui utilisent
les outils et méthodes proposés dans le manuel.
Il est indispensable de compter parmi les formateurs, un
médecin ayant une expérience clinique dans la prescription des
traitements ARV et du suivi de personnes sous traitement. Il est
aussi recommandé qu’au moins l’un des formateurs soit une
PVVIH, notamment une PVVIH elle-même sous traitement. On
peut également compter parmi les formateurs, des personnes
qui ont déjà fait de l’appui à l’observance : personnel des
structures de santé (infirmiers, psychologues, travailleurs
sociaux, etc.), personnel et bénévoles des associations.
Il serait très contreproductif que tous les formateurs soient
uniquement des médecins et il est nécessaire de veiller à ce
que les modules soient répartis harmonieusement entre les
formateurs, de manière à ce que tous les contenus médicaux
ne soient pas uniquement traités par un médecin. Ceci irait en
effet à l’encontre de l’un des principes de la formation, qui est
de démontrer que des membres d’associations qui ne sont
Posters utilisés pendant le module d’introduction
Objectifs de la formation
La formation n’est pas :
1. Renforcer les capacités des associations
impliquées dans l’accompagnement-soutien des
PVVIH sur les questions liées aux antirétroviraux.
•
Une formation médicale.
•
Une formation complète sur les ARV :
- Il ne s’agit pas de former des spécialistes
des ARV.
- Une formation complémentaire est nécessaire
pour accompagner efficacement des
personnes sous traitement.
- L’information sur les ARV évolue
continuellement et il faut se tenir au courant
sans arrêt.
2. Réfléchir à des stratégies pour que les associations
intègrent mieux les questions liées aux ARV dans leurs
activités.
Mener une réflexion sur le rôle que peuvent jouer
•
les associations en collaboration avec les
partenaires nationaux dans les domaines suivants :
- Accompagnement des PVVIH sous traitement et
de leurs familles (accompagnement pour
l’observance du traitement).
- Information et sensibilisation des PVVIH qui ne
sont pas sous traitement mais sont susceptibles
de l’être un jour (procédures, droits, etc.).
- Information sur les ARV auprès de la population
générale dans le cadre de la prévention et de la
promotion du dépistage (intégration dans les
campagnes d’IEC et la prévention de proximité).
- Le plaidoyer pour un accès toujours plus élargi
aux antirétroviraux et à une prise en charge de
qualité (choix et qualité des médicaments, qualité
du suivi, etc.)
8
L’atelier est une familiarisation aux principales
questions liées aux ARV qui permet aux participants
de mieux comprendre les problèmes et les enjeux, de
mieux définir le rôle possible des associations par
rapport à ces questions et de devenir des personnes
ressources dans ce domaine.
Exemple de module d’introduction de la formation sur les ARV
Objectifs:
• Faire en sorte que les formateurs et
les participants se connaissent les
uns les autres.
• Expliquer aux participants en quoi va
consister la formation.
• Expliquer les objectifs de la
formation.
• Fixer les règles de travail en groupe
pendant la formation.
• Permettre aux participants
d’exprimer leurs attentes par rapport
à la formation.
• Préciser les attentes qui
potentiellement seront remplies et
celles qui ne seront pas satisfaites
par cette formation.
• Mettre les participants en confiance
pour favoriser l’apprentissage.
Durée :
• 1 heure 40 minutes.
Matériel :
• Post-it larges.
• Flip-charts avec consignes de
présentation + règles de travail.
• Photocopies des programmes pour
les participants (Annexe 1).
• Posters : « Objectifs de la formation »,
« Approche », « La formation n'est
pas ».
• Demi-feuilles A4.
Méthodologie :
• Exposés.
• Questions – réponses animées par
les facilitateurs.
Quel que soit le format que vous choisirez pour mener à bien cette
formation sur les ARV, un atelier de plusieurs jours ou plusieurs miniateliers d’un ou deux jours, il sera nécessaire de présenter la formation
aux participants.
L’exemple suivant correspond à l’introduction complète pour un atelier
de formation de plusieurs jours. Les étapes de cette introduction sont les
étapes standards de n’importe quelle séance introductive en formation.
La méthodologie et les contenus peuvent être adaptés en fonction du
temps total de la formation.
Déroulement
Présentation des participants
1. Donner à chaque participant un post-it. Leur demander d’écrire sur le postit (en majuscules) le premier mot qui leur vient à l’esprit quand on leur dit
antirétroviral. Leur demander de coller le post-it sur leur poitrine.
2. Faire un tour de table des participants en leur demandant de donner nom,
prénom, organisation, fonction, lieu de travail, en quoi le thème des
antirétroviraux les concerne et enfin d’expliquer pourquoi ils ont pensé au
mot collé sur leur poitrine en particulier.
Présentation des objectifs de la formation
3. Présenter les objectifs en s’appuyant sur les flip-charts préparés à l’avance.
4. Répondre aux questions des participants.
Présentation du programme et la méthodologie de travail
5. Commenter le programme distribué aux participants (voir exemple de
programme en annexe du manuel).
Règles de travail du groupe pendant la formation
6. En plénière, demander aux participants quelles sont les règles à respecter
pendant la formation.
7. Les écrire sur un flip-chart accroché sur l’un des murs de la salle. Insister
sur le fait que les participants ont défini ces règles eux-mêmes et que par
conséquent elles ne leur sont pas imposées. Ils sont tenus de faire preuve
d’auto-discipline dans le groupe.
Attentes des participants
8. Donner aux participants une demi-feuille A4 et leur demander d’écrire une
ou deux questions sur les ARV auxquelles ils voudraient absolument avoir
une réponse avant la fin de la formation.
9. Demander à tous les participants de venir coller leurs feuilles sur des flipcharts prévus à cet effet.
10. Lire les questions une à une et dire si on y répondra ou pas pendant la
formation.
9
MODULE 1
Informations de base sur les antirétroviraux
L’action du VIH sur le système immunitaire humain
Objectifs de la session
A la fin de la session, les participants
seront capables d’expliquer l’action du
VIH sur le système immunitaire
(notamment les cellules T4 ou CD4).
Méthodologie
• Questions – réponses animées par
les formateurs.
• Présentation « animée » de l’action
du VIH sur le système immunitaire
humain à l’aide de schémas sur
flip-charts.
Durée
• Maximum 35 minutes.
Matériel nécessaire
• Flip-charts avec le schéma simplifié
des cellules T4.
• Papier cartonné découpé de
différentes couleurs représentant les
éléments suivants : VIH ;
Transcriptase inverse ; Protéase.
• Blu-tack ou scotch pour afficher les
éléments découpés sur les
flip-charts.
(Voir photographie présentée à la page
14 avec la fiche « Action des
médicaments antirétroviraux sur le VIH »).
Observations pour les formateurs
• Même si vous pensez que tous les
participants connaissent les
informations présentées pendant cet
exercice, il est important de vous en
assurer et d’utiliser cet exercice
comme une introduction à l’exercice
suivant sur l’action des
antirétroviraux sur le VIH. En effet, il
est impossible de bien comprendre
comment les ARV agissent sur le
VIH, si on n’a pas compris
auparavant la manière dont le VIH
agit lui-même sur le système
immunitaire.
• Il faut limiter au maximum la
terminologie scientifique inutile qui
peut intimider les participants et
rendre les explications plus confuses:
- Il n’est pas nécessaire d’expliquer
par exemple ce qu’est un
rétrovirus. Seul le nom lui-même
est important pour ensuite
expliquer « antirétroviral ».
10
10
Déroulement
1. Demander aux participants d’expliquer les termes VIH et SIDA.
2. Demander d’expliquer comment le VIH attaque le système immunitaire :
« Qui peut expliquer comment le VIH attaque le système immunitaire ? ».
Attendre la réponse des participants puis expliquer : « Voici un schéma qui
représente de manière simplifiée des cellules T4 ou CD4. Qui peut montrer
comment le VIH entre dans les cellules, ce qu’il y fait et comment il en sort ? ».
3. En se basant sur les explications déjà données par les participants, montrer
sur les flip-charts comment le VIH pénètre dans les cellules T4, s’y installe et
se multiplie en utilisant les éléments pré-découpés dans du papier de couleur
et en procédant par étapes : par exemple commencer par la façon dont le VIH
« s’accroche » à la membrane de la cellule, puis expliquer comment le VIH
utilise le noyau, etc. (voir la rubrique « Informations essentielles » ci-dessous). Il
est recommandé de faire appel aux connaissances des participants, en
demandant à des volontaires de donner les explications, tout en s’appuyant de
manière visuelle sur les éléments pré-découpés. C’est au formateur de
compléter et corriger les informations données.
Informations essentielles
Qu’est-ce que le VIH ?
Virus de l’Immunodéficience Humaine, c'est le virus qui est la cause du SIDA.
Le virus est strictement humain, il se transmet de l'homme à l'homme, mais
pas de l'homme à l'animal ou de l'animal à l'homme.
On appelle le VIH un rétrovirus, d’où le nom des médicaments utilisés pour
lutter contre le VIH : les antirétroviraux.
Qu’est-ce que le SIDA ?
Syndrome
= signes, manifestations.
Immuno
= système de défense.
Déficience = manquement, baisse.
Acquise
= quelque chose qui survient au cours de la vie, non
héréditaire, non transmis par les gènes.
Quelle est l’action du VIH sur le système immunitaire humain ?
Le virus entre dans l'organisme et attaque les cellules qui permettent à une
personne de se défendre : les CD4 ou T4. Voilà pourquoi on dit qu’il attaque le
système immunitaire de la personne. Il entre dans ces cellules par la
membrane avec laquelle il se met en contact.
Le virus doit infecter le noyau de la cellule pour pouvoir se reproduire. Une fois
dans la cellule, il a besoin de changer son contenu car il doit « s'adapter » pour
survivre. Pour cela, il a besoin d'aide : Il la trouve dans un élément de la cellule
qui s‘appelle la transcriptase inverse (parfois on appelle cet élément par son
nom en anglais, reverse transcriptase).
Ensuite le virus se multiplie ; mais pour grandir, les petits virus ont besoin d’une
nouvelle aide, celle de la protéase qui est un autre élément de la cellule. Grâce
à la protéase, les virus arrivent à maturation avant de sortir d’une cellule et
d’aller infecter d’autres cellules.
Explication imagée : le VIH rentre dans l'organisme et attaque les soldats qui
défendent cet organisme (les T4 ou CD4). Plus le VIH se multiplie, et plus il tue
de soldats. Plus le nombre de soldats baisse et plus l’organisme est sans
défenses.
L’action du VIH sur le système immunitaire humain
-
Il n’est pas nécessaire de dire
que la transcriptase et la protéase
sont des enzymes, il suffit de dire
que ce sont des éléments de la
cellule.
Si certains participants en savent plus
que d’autres et emploient eux-mêmes
des mots scientifiques pour montrer
qu’ils savent, obligez-les à expliquer les
termes qu’ils utilisent. Faites remarquer
qu’il ne s’agit pas d’une formation
médicale et qu’il est préférable de limiter
au strict minimum le vocabulaire
scientifique.
• Si on emploie des mots
« compliqués » ou qui ne sont pas
d’usage commun, il faut toujours les
écrire sur un flip-chart en même
temps qu’on les explique.
• Il est recommandé d’utiliser des
éléments pré-découpés plutôt qu’un
simple dessin, pour l’explication de
l’action du VIH sur le système
immunitaire pour les raisons
suivantes :
- Cette méthodologie favorise
l’explication des interactions entre
les différents éléments car on
peut les faire bouger sur les
flip-charts.
- Elle permet aux participants de
mieux visualiser ce que vous
expliquez. Les dessins sur un flipchart ne sont pas toujours très
visibles, surtout pour les
participants qui ne sont pas assis
près du tableau.
- Vous pourrez laisser les flip-charts
sur les murs de la salle pendant
toute la formation et réutiliser
certains des éléments pendant
d’autres exercices pour faciliter
l’apprentissage.
• Il est très important que tout le
matériel soit prêt à l’avance pour ne
pas perdre de temps pendant la
présentation.
Informations complémentaires
Pourquoi dit-on que le VIH est acquis alors qu’il peut être transmis par la
mère à son bébé ?
On peut dire que le virus est acquis par l'enfant car il ne s’agit pas d’un
phénomène héréditaire. Le VIH n’existe pas dans les gènes de la mère. Il se
transmet lorsque le bébé est en contact avec le sang de la maman pendant
l’accouchement.
Si le VIH est seulement humain, pourquoi fait-on des tests sur les
animaux ?
Les micro-organismes comme le VIH peuvent vivre chez certains animaux,
mais n'évoluent pas de la même façon chez eux comme chez les humains.
C’est seulement chez l’homme que ces micro-organismes peuvent se
développer.
Quelle est la différence entre une personne séropositive et une personne
qui a le SIDA ?
La personne séropositive a le VIH dans le sang mais elle n'a pas encore
développé de symptômes ou de maladies = personne asymptomatique. La
personne qui est malade du SIDA a des symptômes. Elle est symptomatique.
Combien de temps faut-il pour que le VIH s’installe dans la cellule ?
C'est immédiat dès que le virus est en contact avec la membrane de la cellule.
Combien de temps faut-il pour que le VIH commence à se multiplier ?
Dès qu’une personne est infectée par le VIH, la multiplication ou réplication du
virus commence. Même si une personne est asymptomatique, la réplication a
lieu.
Pourquoi les tests de dépistage ne repèrent-ils pas le VIH tout de suite
après l’infection ?
Les tests courants de dépistage du VIH détectent les anticorps produits par
l’organisme quand il est attaqué par le VIH. La période entre le moment de
l’infection et le moment où l’organisme commence à produire des anticorps au
VIH s’appelle la période de séroconversion. L’organisme peut prendre jusqu’à
3 mois pour produire ces anticorps. C’est pourquoi il est recommandé
d’attendre 3 mois après le moment où on a pris un risque d’infection pour être
testé. Toutefois, pendant cette période le VIH se multiplie et la personne
contaminée est contagieuse, même si son test est négatif.
Peut-on avoir VIH-1 et VIH-2 à la fois?
Il y a 2 VIH : le VIH-1 et le VIH-2. Une personne peut porter à la fois le VIH-1 et
le VIH-2. Toutefois le VIH-2 est très rare.
Préparation
• Préparer 2 flip-charts avec le schéma simplifié de cellules T4 en indiquant
les éléments suivants : le noyau, la membrane de la cellule (voir
photographie à la page 14 avec la fiche « Action des médicaments antiVIH/antirétroviraux sur le VIH »).
• Découper à l’avance dans du papier de couleur des formes pour illustrer les
éléments suivants : VIH ; Transcriptase inverse ; Protéase. Ecrire le nom de
chaque élément en majuscules avec un marqueur. En général il faut essayer
d’avoir des codes de couleurs cohérents pendant l’ensemble de la
formation pour éviter les confusions parmi les participants.
11
11
MODULE 1
Informations de base sur les antirétroviraux
L’action des médicaments antirétroviraux sur le VIH
Objectifs de la session
A la fin de la session, les participants
seront capables de :
• Présenter les catégories d’ARV
existants et ceux disponibles dans
leur pays.
• Expliquer leur rôle respectif sur le
VIH.
• Expliquer pourquoi on doit prendre
plusieurs médicaments ARV en
même temps. Expliquer ce qu’est
une multithérapie ou polythérapie,
notamment la trithérapie.
• Expliquer les bénéfices des ARV :
système immunitaire plus fort ; moins
de maladies liées au VIH/SIDA ; prise
de poids pour ceux qui en ont perdu;
possibilité d’avoir des activités
sociales comme tout le monde, de
travailler ; vie plus longue.
• Expliquer pourquoi on doit prendre
ce traitement toute sa vie une fois
qu’on a commencé.
• Expliquer ce que les ARV ne font
pas : ils ne font pas disparaître le
VIH de l’organisme.
• Une personne qui prend des
médicaments anti-VIH peut toujours
transmettre le VIH.
Méthodologie
• Questions – réponses animées par
les formateurs.
• Présentation « animée » de l’action
des différentes catégories
d’antirétroviraux sur le VIH grâce à
des éléments pré-découpés dans du
papier de couleur.
Durée
• Maximum 45 minutes.
Matériel nécessaire
• Flip-chart avec le schéma simplifié
des cellules utilisé pendant la session
précédente.
• Papier cartonné ou carton découpé
de différentes couleurs représentant
les éléments suivants : VIH ;
Nucléoside (IN) ; Non Nucléoside
(INN) ; Antiprotéase (IP) ; Inhibiteur
d’entrée ; Transcriptase inverse ;
Protéase. Il est préférable d’utiliser
une couleur différente pour chaque
catégorie d’ARV et de maintenir le
même code de couleurs pendant
tout l’atelier (Voir photographie à la
page 14).
12
12
Déroulement
1. Présentation « animée » de l’action des différentes catégories de
médicaments antirétroviraux sur le VIH. Demander aux participants :
« Savez-vous comment les ARV agissent sur le VIH ? ». Si certains
participants ont déjà une notion des différents types d’action des ARV à
plusieurs niveaux dans la cellule, leur demander de donner les explications
tout en s’appuyant de manière visuelle sur les éléments pré-découpés.
C’est au formateur de compléter et corriger les informations données (voir
ci-dessous « Informations essentielles »).
2. A partir du schéma, présenter les autres notions importantes sur les ARV
avec des Q&R. (Voir ci-dessous « Informations essentielles » pour les
réponses):
Q : En fonction des schémas qui ont été présentés, pourquoi doit-on
prendre plusieurs catégories de médicaments antirétroviraux en même
temps ?
Q : Combien doit-on en prendre ?
Q : Quelles sont les combinaisons disponibles ici ?
Q : Qu’appelle-t-on un protocole de première intention ?
Q : Pourquoi doit-on prendre ce traitement toute sa vie une fois
qu’on a commencé ?
Q : Quels sont les bénéfices des ARV pour ceux qui les prennent ?
Q : Qu’est-ce que les antirétroviraux ne font pas ?
Q : Que se passe-t-il si on commence à traiter avec une monothérapie ?
3. Récapituler les points essentiels à l’aide du poster « L’essentiel à retenir »,
notamment en posant des questions.
Informations essentielles
Comment les médicaments agissent-ils contre le virus?
En termes très simples : les ARV empêchent le virus d’entrer dans les cellules, de
se développer, et de sortir de ces cellules quand ils y sont déjà.
Les ARV empêchent le VIH d’infecter les cellules T4 → le niveau des T4 augmente
→ le système immunitaire est renforcé → la santé s’améliore.
Un peu plus en détail :
Il existe 3 niveaux d'intervention avec les ARV existants :
• Ils empêchent (ou inhibent) la fusion du VIH avec la transcriptase inverse, et
donc l'adaptation du virus dans la cellule, en utilisant deux familles: les
inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (on les appelle aussi
les « nuc ») et les inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse
(on les appelle aussi les « non-nuc »).
• Ils inhibent la protéase pour empêcher le VIH de grandir. On parle des
inhibiteurs de la protéase ou d'anti-protéases.
• Depuis un certain temps, il existe une autre catégorie qui permet
d’empêcher le VIH d’entrer dans les cellules T4 : c’est un inhibiteur
d’entrée. Toutefois en 2005 un seul médicament de cette catégorie était
disponible, et de façon très limitée. Il existe seulement en forme injectable.
Ces explications peuvent être illustrées clairement avec le flip-chart et les éléments
pré-découpés.
Pourquoi doit-on prendre plusieurs catégories de médicaments
antirétroviraux en même temps ?
Parce que ces différentes catégories ont une efficacité complémentaire dans
leur action contre le VIH : Les différentes catégories ou familles de médicaments
inhibent le cycle de réplication virale à deux niveaux différents dans la cellule. Il faut
au moins trois médicaments provenant idéalement d’au moins deux familles.
L’action des médicaments antirétroviraux sur le VIH
• Blu-tack ou scotch pour afficher les
éléments découpés sur les flipcharts.
• Poster avec les protocoles
thérapeutiques utilisés dans le pays.
• Poster « L’essentiel à retenir ».
Observations pour les
formateurs
• Il est important de bien expliquer les
différents niveaux auxquels agissent
les ARV, pour que les participants
comprennent la nécessité de
combiner ces médicaments pour une
action plus efficace contre le VIH.
• Pour illustrer les combinaisons d’ARV
possibles, les formateurs peuvent
utiliser des feuilles A4 sur lesquelles
figure le nom de chaque famille (voir
Annexe 1), et les coller sur les murs
de la salle en fonction des
combinaisons possibles (voir
photographie à la page 14). L’impact
visuel est plus fort si chaque famille
est écrite sur une feuille de couleur
différente. Toutefois si vous n’avez
pas de papier de couleur, vous
pouvez utiliser du papier blanc A4.
• Il faut être très attentif au vocabulaire
utilisé par les participants. Leur
rappeler qu’ils ne peuvent pas utiliser
les termes « guérir » ou « guérison »
en parlant des ARV car ils peuvent
semer la confusion. On va plutôt
parler de « stabiliser », « maîtriser »,
ou « contrôler ».
• Il est très important que tout le
matériel soit prêt à l’avance pour ne
pas perdre de temps pendant la
présentation.
Préparation
• Découper à l’avance dans du papier
de couleur les éléments suivants :
Nucléosides (IN) ; Non Nucléosides
(INN) ; Antiprotéases (IP) ; Inhibiteur
d’entrée. Il faut de préférence choisir
des couleurs différentes pour les
principales familles d’ARV et pour le
VIH. En général, il faut essayer
d’avoir des codes de couleurs qui ne
changent pas pendant l’ensemble de
la formation pour éviter les
confusions. Par exemple le vert est la
couleur des Nucléosides, l‘orange la
couleur des Antiprotéases, etc.
• Préparer plusieurs feuilles A4 avec le
nom de chaque famille d’ARV
(Annexe 1).
NB : Pendant la présentation, il faut illustrer les explications sur le schéma, en
retirant l’une ou l’autre des catégories d’ARV pour montrer ce qui se passe à
chaque niveau.
Combien de médicaments doit-on prendre ?
Il faut utiliser idéalement au moins trois médicaments de deux familles, pour agir sur
les deux niveaux en même temps et être vraiment efficace contre le VIH. On parle
donc de trithérapie.
Attention : il ne faut pas confondre le nombre de familles d’ARV qui doivent être
associées pour le traitement et le nombre de comprimés ou gélules de chaque
médicament.
Quelles sont les combinaisons de médicaments possibles ?
Il faut toujours utiliser idéalement 3 médicaments de deux familles d’antirétroviraux :
• 2 inhibiteurs nucléosidiques (IN ou INRT) + 1 inhibiteur non-nucléosidique
(INN ou INNRT).
• 2 inhibiteurs nucléosidiques (IN ou INRT) + 1 anti-protéase (IP).
NB : l’inhibiteur d’entrée est utilisé uniquement pour les patients qui ont développé
des résistances aux autres ARV.
Les combinaisons « standards » ou « types » d’ARV sur lesquelles les autorités
scientifiques se mettent d’accord aux niveaux international et national, sont
appelées des protocoles ou schémas thérapeutiques.
Quelles sont les combinaisons disponibles (protocoles) dans le pays ?
Utiliser le poster récapitulatif : Les protocoles thérapeutiques standards
(voir page 15).
Qu’appelle-t-on un protocole de première intention ?
Un protocole de première intention est la combinaison « standard » ou « type »
d’ARV, qu’on prescrit à une PVVIH qui n’a encore jamais été traitée par ARV. Cette
personne est aussi appelée un patient « naïf ».
Pourquoi doit-on prendre ce traitement toute sa vie une fois qu’on a
commencé ?
Parce que si on arrête le traitement, le VIH recommence à s’installer dans les
cellules et à se multiplier.
NB : Ceci peut être facilement illustré sur le flip-chart en retirant successivement les
cartons IN, INN et IP et en demandant aux participants ce qui se passe dans ces
cas-là. Si on n’utilise plus de Nucléosides ou de Non-nucléosides, le virus
recommence à s'installer et à s’adapter dans la cellule. Si on n’utilise plus d’IP, le
virus recommence à se multiplier.
Quels sont les bénéfices des ARV pour ceux qui les prennent ?
• Moins de maladies, retour à une vie plus normale (on peut travailler à
nouveau).
• Une femme séropositive peut avoir un enfant à moindre risque.
Qu’est-ce que les antirétroviraux ne font pas ?
• Les ARV ne guérissent pas : le traitement n'est pas curatif. Les
médicaments inhibent le cycle de réplication virale seulement, mais le VIH
reste dans l’organisme.
• Une personne sous traitement peut toujours en contaminer une autre,
même si la charge virale n'est plus détectable.
Que se passe-t-il si on commence à traiter avec une monothérapie ?
Le traitement est inefficace, des résistances se créent et ensuite il devient plus
difficile de traiter.
13
13
MODULE 1
Informations de base sur les antirétroviraux
L’action des médicaments antirétroviraux sur le VIH
Informations complémentaires
• Que fait-on pour les personnes qui sont à la fois infectées par le VIH-1
et le VIH-2 ?
On utilise le même protocole que pour les personnes porteuses du VIH-1 :
2 IN + 1 IP parce que les INN ne sont pas efficaces contre le VIH-2.
• La transcriptase inverse s’appelle « Reverse Transcriptase » en anglais, RT
en abrégé ; c’est pourquoi on parle de INRT et INNRT en abrégé pour les
inhibiteurs nucléosidiques et non-nucléosidiques de la transcriptase inverse.
14
14
L’action des médicaments antirétroviraux sur le VIH
Figure 1: Outils utilisés pour
expliquer l’action du VIH sur le
système immunitaire et l’action des
ARV sur le VIH
• Quand vous utilisez les outils en
papier de couleur, placez-les (ou
faites les placer) sur les flip-charts
au fur et à mesure de vos
explications.
• Utilisez au maximum la possibilité
de déplacer les différents éléments
que vous offre cette méthodologie,
pour montrer par exemple
l’évolution du VIH dans la cellule, sa
multiplication et l’infection d’autres
cellules.
Les traitements antirétroviraux
Les protocoles thérapeutiques standards (première intention)
Adultes VIH-1
Protocole de 1ère intention - 3
antirétroviraux (trithérapie) :
2 Inhibiteurs Nucléosidiques de la
transcriptase inverse (IN) + 1
Inhibiteur Non Nucléosidique de la
transcriptase inverse (INN) = 2 IN +
1 INN = 2INRT + 1 INNRT.
ou 2 Inhibiteurs Nucléosidiques de
la transcriptase inverse (IN) + 1
Inhibiteur de Protéase (IP) = 2 IN +
1 IP = 2INRT + 1IP.
Inhibiteur de Protéase (IP) = 2 IN +
1 IP = 2INRT + 1IP.
Les INN sont exclus pour cause de
résistance naturelle du VIH-2 à ces
médicaments. Les INN ne
marchent pas contre le VIH-2.
Enfants
Même schéma selon la disponibilité
des formes pédiatriques des
médicaments.
Adultes VIH-2
Protocole de 1ère intention - 3
antirétroviraux (trithérapie) :
2 Inhibiteurs Nucléosidiques de la
transcriptase inverse (IN) + 1
Figure 2: Outils utilisés pour
expliquer les différentes
combinaisons possibles de
catégories ou familles d’ARV
• Bien que le procédé paraisse très
simple ou même simpliste, il
permet en fait aux participants de
mieux mémoriser les combinaisons
de catégories
d’ARV, surtout pour ceux qui font
beaucoup appel à leur mémoire
visuelle.
• Les formateurs peuvent aussi
décoller les feuilles pendant
l’exercice et
demander à des volontaires de
recomposer les combinaisons.
C’est une façon de vérifier ce que
les participants ont compris et
retenus des explications.
• Sur la photographie ci-dessus prise
au Sénégal ne figure pas l’inhibiteur
d’entrée car il n’était pas disponible
dans le pays au moment de la
formation.
L’essentiel à retenir sur l’action des antirétroviraux sur le VIH
• Le VIH attaque les cellules qui permettent à la personne de se
défendre.
• Le VIH est un rétrovirus, on appelle donc les médicaments anti-VIH
des antirétroviraux (ARV).
• Il y a plusieurs catégories ou familles d’antirétroviraux disponibles ;
elles ont des actions différentes sur le VIH.
• On doit prendre plusieurs médicaments antirétroviraux en même
temps, au moins 3 de deux familles différentes, car ils sont
complémentaires. Pour cette raison on parle de trithérapie.
• Les trithérapies utilisées de façon standard sont 2IN + 1INN ou 2IN
+ 1IP. Les combinaisons précises de médicaments sont prescrites
par le médecin en fonction des protocoles ou schémas
thérapeutiques nationaux.
• Il y a 2 VIH, le VIH-1 et le VIH-2. Certains ARV – les INN – ne
fonctionnent pas contre le VIH-2.
• Les ARV permettent d’améliorer la qualité de vie : moins de
maladies, espérance de vie plus longue, possibilité de procréation
à moindre risque, espoir de vivre normalement.
• Ces médicaments ne peuvent pas tuer le VIH, l’éliminer du corps et
guérir les personnes vivant avec le virus. Pour cette raison, il faut
prendre des ARV toute sa vie quand on commence un traitement.
• Même si on prend ces médicaments, on peut toujours contaminer
d’autres personnes.
15
15
MODULE 1
Informations de base sur les antirétroviraux
Les noms des antirétroviraux
Objectifs de la session
A la fin de la session, les participants
seront capables de :
• Expliquer la différence entre noms
génériques (DCI), noms chimiques et
noms commerciaux des
médicaments.
La session a aussi pour but la
manipulation des médicaments et de
leur emballage par les participants, afin
qu’ils se familiarisent avec l’apparence
des médicaments (couleur, forme,
grosseur, etc.) et de leur emballage.
En effet une certaine forme
« d’appropriation » des médicaments
par manipulation directe fait partie des
stratégies d’appui à l’observance.
Méthodologie
• Exercice en paires avec manipulation
d’emballages de médicaments.
• Questions – réponses animées par
les formateurs.
Durée
• 40 minutes
Matériel nécessaire
• Boîtes de médicaments (ARV
disponibles dans le pays où a lieu la
formation).
• Feuilles A4 de papier coloré avec les
noms des différents ARV : leur nom
générique (DCI) d’une part, le nom
chimique d’autre part et enfin les
noms commerciaux. Il est aussi
possible de fixer sur chaque feuille le
comprimé ou la gélule
correspondants.
• Une feuille sur laquelle est écrit
« Nom générique ou DCI » ; une
feuille sur laquelle est écrit « Nom
chimique ou abréviation » ; une feuille
sur laquelle est écrit « Noms
commerciaux » (voir Annexe 1).
• Scotch ou blu-tack.
• Photocopies du tableau récapitulatif
des antirétroviraux disponibles dans
le pays : « Les ARV disponibles en
2006 » (voir ci-contre).
• Photocopies de l’extrait du Guide sur
l’accès aux traitements liés au
VIH/SIDA – Recueil d’informations,
d’outils et de références à l’intention
des ONG, des organisations
communautaires et des groupes de
PVS (International HIV/AIDS Alliance,
ONUSIDA, OMS).
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16
Déroulement
1. Répartir les participants en paires (pour éviter de perdre du temps,
regrouper les personnes qui sont assises l’une à côté de l’autre). Faire
circuler parmi les paires des boites/emballages de médicaments ARV
disponibles dans le pays.
2. Demander aux participants (par paires) de noter les noms des
médicaments qui apparaissent sur les emballages. Demander : « Voyezvous plusieurs noms sur une même boîte ? Si oui merci de les noter ».
3. Après une dizaine de minutes en plénière, demander aux paires de donner
le nom du ou des médicaments qu’ils ont entre les mains. Les différentes
paires devraient expliquer qu’elles ont trouvé plusieurs noms pour chaque
médicament. Demander alors et expliquer pourquoi tout médicament a
plusieurs noms (voir « Informations essentielles » ci-dessous).
4. Lorsqu’on a clarifié le fait qu’il existe 3 types de noms pour chaque
médicament, on explique qu’on va noter ces différents noms dans 3
colonnes sur des feuilles affichées au mur. Coller une feuille sur laquelle est
écrit « Nom générique ou DCI », puis à côté une feuille sur laquelle est écrit
« Nom chimique ou abréviation » et enfin une feuille sur laquelle est écrit
« Noms commerciaux ».
5. Interroger chaque paire sur les différents noms du médicament qu’ils ont
entre les mains et placer les feuilles avec les noms correspondants dans les
différentes colonnes. Si une paire de participants n’a trouvé qu’un ou deux
noms, demander aux autres participants de compléter. Exemple : si des
participants ont une boite de Videx entre les mains, ils donnent le nom
« Videx ». Le formateur demande de quel type de nom il s’agit. On explique
que c’est un nom commercial et on colle donc la feuille « Videx » dans la
colonne « Noms commerciaux ». Puis les participants donnent le nom
« didanosine », on demande où il faut le mettre, et les participants devraient
répondre qu’il faut placer ce nom sous la feuille « Nom générique ou DCI ».
Enfin les participants devraient donner le nom ddI, le formateur demande à
nouveau où il faut le placer. Les participants devraient indiquer qu’il faut
l’ajouter dans la colonne « Nom chimique ou abréviation », et ainsi de suite
pour les autres médicaments. Le ou les comprimés correspondants
peuvent être collés sur la fiche DCI. (Voir photographie contre : « Outils
visuels utilisés pour illustrer les noms des ARV par familles »). Les noms des
médicaments devront rester collés aux murs pendant toute la durée de
l’atelier.
6. A la fin de l’exercice, distribuer à chaque participant un exemplaire du
tableau récapitulatif des antirétroviraux disponibles (par exemple, voir
Annexe 1, Les ARV disponibles en 2006) + extrait du Guide sur l’accès aux
traitements liés au VIH/SIDA – Recueil d’informations, d’outils et de
références à l’intention des ONG, des organisations communautaires et des
groupes de PVS (voir page 20).
Informations essentielles
• Lorsqu’un nouveau médicament est produit et mis sur le marché, il a
obligatoirement 3 noms :
- Nom générique ou DCI, c’est-à-dire Dénomination Commune
Internationale.
- Nom chimique ou son abréviation (car les noms chimiques sont longs
et compliqués, on préfère donc souvent utiliser l’abréviation
correspondante).
- Nom commercial ou de marque.
• L’inventeur d’un médicament peut déposer un brevet qui lui donne
l’exclusivité sur ce produit. Le produit porte un nom « DCI » et également
un nom de marque (dit de spécialité) sous lequel il est commercialisé. Par
exemple : Zidovudine est commercialisé sous le nom Rétrovir®. Après un
certain nombre d’années régies par les lois du commerce international et
Les noms des antirétroviraux
de la protection de la propriété intellectuelle, ce brevet expire et d’autres
fabricants ont le droit de fabriquer le même produit, c’est-à-dire d’en faire
des copies appelées médicaments génériques. La copie a strictement le
même effet que l’original ou spécialité.
• Il est important de se référer systématiquement à la DCI ou nom générique.
Pourquoi ? Parce que l’approvisionnement national en ARV se fait
généralement selon un mécanisme d’appel d’offres pour assurer le meilleur
prix possible. Comme les différents fabricants (laboratoires) se
concurrencent, on peut s’attendre à ce que dans chaque pays les noms de
marque changent avec le temps en fonction des fournisseurs et des prix
qu’ils pratiquent, même si les médicaments achetés sont les mêmes. Si on
utilise les noms de marque avec les personnes sous traitement, elles
peuvent par exemple penser qu’on a changé leur traitement si le médecin
prescrit une marque différente, alors que le médicament est le même et que
seule la marque change.
Figure 3 Outils visuels utilisés pour illustrer les noms des ARV par familles
17
17
MODULE 1
Informations de base sur les antirétroviraux
Les noms des antirétroviraux
Préparation
• Rassembler les emballages de tous
les ARV disponibles dans le pays.
Il est préférable d’avoir différentes
présentations du même médicament
lorsqu’elles existent.
• Préparer un espace suffisamment
grand sur un mur de la salle pour
coller les différents noms des
médicaments par familles d’ARV.
• Regrouper par paquets pour chaque
médicament les 3 feuilles : DCI +
nom chimique/abréviation + noms
commerciaux, afin d’être prêt à les
coller sur le mur sans perdre de
temps lorsque les participants
donnent les noms qu’ils ont trouvés
sur les boîtes.
• Photocopier le tableau récapitulatif
des ARV disponibles dans le pays
(voir Annexe 1).
• Photocopier l’extrait ci-dessous du
Guide sur l’accès aux traitements liés
au VIH/SIDA – Recueil d’informations,
d’outils et de références à l’intention
des ONG, des organisations
communautaires et des groupes de
PVS (International HIV/AIDS Alliance,
ONUSIDA, OMS).
Informations complémentaires
• Quelle est la différence entre nom générique des médicaments et
médicaments génériques ?
- Le nom générique est la DCI.
- Les médicaments génériques sont des copies d’un médicament qui a
été breveté et a sa propre DCI. Toutefois les copies ne peuvent pas
utiliser le même nom commercial ou de marque que l’original: donc
un médicament générique portera le même nom « DCI » mais sera
commercialisé (vendu) sous des noms de marques différents. Par
exemple : zidovudine est commercialisé sous les noms Zidovir ®
ou Zido-H ®.
• AZT, ddI, d4T etc. sont des abréviations des noms chimiques. En fait, avant
de « baptiser » un médicament, on doit d’abord prouver qu’il est efficace.
Lors de cette phase d’essai, il n’a qu’un nom chimique (car il ne s’est pas
encore « prouvé » comme médicament). Parce qu’il s’agit des premiers
ARV qui ont été produits, on a gardé parfois l’habitude d’appeler les INRT
par les abréviations de leurs noms chimiques.
• Pourquoi voit-on les abréviations TM ou R après certains noms de
médicaments ?
TM est l’abréviation de « Trade Mark » en anglais et R est l’abréviation de
« Registered ». Ceci signifie que les noms commerciaux ou de marque de
ces médicaments ont été déposés et enregistrés auprès des autorités
compétentes par les compagnies pharmaceutiques qui les produisent.
Ceci implique qu’aucune autre compagnie ne peut utiliser le même nom
commercial.
Observations pour les formateurs
• Cet exercice nécessite la manipulation de beaucoup de matériel. Il faut
donc qu’il soit animé par au moins 2 formateurs. Un formateur qui est très
familier avec les noms des médicaments va animer la discussion, alors
qu’un ou deux autres formateurs se chargent de faire circuler les boîtes de
médicaments, puis ensuite de coller sur le mur les feuilles avec les noms
des médicaments.
• Vous pouvez utiliser des feuilles de couleurs différentes pour chaque
catégorie d’ARV, en gardant le même code de couleurs que celui utilisé
dans l’activité précédente sur « L’action des ARV sur le VIH » (voir
photographie à la page 17).
• Lorsque vous revenez en plénière, après avoir donné les boîtes de
médicaments aux paires, il n’est pas nécessaire de passer en revue toutes
les boites de médicaments s’il y en a beaucoup, car l’exercice peut devenir
long et ennuyeux. L’essentiel est de voir en plénière toutes les DCI, et pour
certaines DCI plusieurs noms de marques, afin que les participants
comprennent bien qu’il existe souvent plusieurs noms commerciaux pour
une seule DCI.
• Les formateurs poseront aussi des questions « pièges » sur quelques
boites de médicaments, pour s’assurer que les participants ont bien
compris certains principes. Plutôt que de donner les réponses eux-mêmes,
les formateurs s’appuieront toujours sur les connaissances du groupe et
procéderont par Q&R :
- Par exemple : « Pourquoi a-t-on différentes boites de Videx puisque
c’est la même marque ? ». Réponse : Il existe différentes
présentations du médicament (comprimés, gélules, poudre pour
18
Les noms des antirétroviraux
solution buvable) et dosages (gélules à 400, 250, 200 et 125 mg),
pour que les médecins puissent prescrire en fonction
notamment de l’âge et du poids du patient.
- Par exemple : « Pourquoi a-t-on deux DCI, zidovudine et lamivudine,
sur la boite de Combivir® ? Peut-on avoir une seule DCI pour
plusieurs noms commerciaux ? ». Réponse : certains ARV, comme le
Combivir®, combinent deux molécules, ce qui permet à la personne
sous traitement de réduire le nombre de comprimés et gélules à
prendre, même si elle est toujours sous trithérapie. Prendre moins de
comprimés ou gélules par jour peut permettre d’améliorer la prise des
médicaments. On peut aussi ajouter la question suivante « Trouve-ton des ARV qui combinent plus de deux molécules ? » Réponse : oui,
par exemple le Trizivir®, le Triviro®, le Triomune®.
• Il faut rassurer les participants, en leur disant qu’ils n’ont pas à mémoriser
tous les noms de médicaments qu’ils ont vus à ce stade. Il faut leur
conseiller d’avoir toujours leur tableau récapitulatif des ARV à portée de la
main. Expliquer que ceux qui feront de l’accompagnement de PVVIH sous
traitement se familiariseront rapidement avec les noms.
• Il est important d’expliquer aux participants que la manipulation des
médicaments par les patients, un peu comme celle à laquelle les
participants se sont livrés pendant la session, est un élément important de
l’appui à l’observance dont on parlera plus tard pendant la formation.
• Il n’est pas conseillé de montrer des médicaments qui ne sont pas
disponibles dans le pays, sauf si on sait qu’ils le seront à très brève
échéance.
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MODULE 1
Informations de base sur les antirétroviraux
Les noms des antirétroviraux
Les noms des médicaments
Il est important de connaître les noms des médicaments et de s’en souvenir, même s’ils sont longs et difficiles
à prononcer. Dire ‘les comprimés blancs’ ou ‘le sirop rose’ peut entraîner de graves erreurs. Des médicaments
qui se ressemblent peuvent contenir des ingrédients très différents et certains d’entre eux qui ont l’air différents
peuvent être composés des mêmes substances chimiques.
Le nom d’un médicament doit figurer clairement sur
l’étiquette. Vous ne devez jamais accepter un médicament
sans nom. Une personne qui ne peut pas lire devrait
savoir au moins que chaque médicament a un nom et
que des médicaments différents ne doivent pas être
mélangés ni conservés sans étiquette. Tous les
médicaments auront au moins un ou deux noms, par
exemple :
• Un nom chimique – c’est le nom scientifique de la
substance chimique composant le médicament. Il est
surtout utilisé par les chercheurs, mais il est parfois
abrégé et utilisé par les agents de santé à la place du
nom générique ou du nom de marque.
• Un nom générique – c’est le nom qui est adapté d’un
nom chimique et qui est plus court et plus facile à
prononcer. Il est généralement choisi par
l’Organisation mondiale de la Santé ; c’est ce que l’on
appelle aussi une dénomination commune
internationale (DCI).
• Un nom de marque ou spécialité pharmaceutique –
c’est le nom choisi par le producteur du médicament.
Ce nom est court et facile à mémoriser, afin
d’encourager les gens à demander ce produit par son
nom. Le même producteur peut disposer de plusieurs
noms de marque pour un même médicament.
Utiliser uniquement les noms génériques est un moyen de
réduire la confusion qui entoure les noms des
médicaments. Par exemple, le paracétamol est un nom
générique, mais il a aussi de nombreux noms de marque.
En outre, il est souvent associé à d’autres médicaments
dans plusieurs centaines d’autres préparations contre les
douleurs articulaires, la fièvre ou la toux. Une personne
pourrait utiliser deux ou trois de ces marques pour
diverses raisons et ne pas se rendre compte qu’elle
absorbe une surdose de paracétamol, ce qui peut
entraîner de graves lésions du foie.
Les médicaments génériques sont les produits qui portent
leur nom générique sur l’étiquette. Ils sont généralement
disponibles s’il n’existe pas de brevet valable (ou de
propriété juridique) pour le médicament. La plupart du
temps, il y a peu de différences pratiques entre l’utilisation
des versions génériques ou déposées du même
médicament.
Les marques déposées ou spécialités pharmaceutiques
sont des produits qui ont un nom de marque. La publicité
utilise généralement ce nom, afin d’encourager les gens à
s’attacher aux produits d’une compagnie. Il arrive alors
que la marque soit prescrite ou demandée même lorsque
des produits génériques moins coûteux sont disponibles.
Les médicaments génériques coûtent généralement moins
cher que les médicaments de marque. Lorsqu’un
médicament générique arrive sur le marché, la
concurrence s’installe généralement entre les compagnies.
Ceci entraîne une baisse des prix et parfois, le
médicament original devient aussi beaucoup moins cher.
Le nom des médicaments
Les médicaments génériques et de marque déposée
contiennent le même médicament actif, mais ils ont des
noms différents. Par exemple :
Nom chimique du médicament : (12Z,14E,24E)(2S,16S,17S,18R,19R,20R,21S, 22R,23S) -1, 2-dihydro5,6,9,17,19-pentahydroxy-23-methoxy 2, 4, 1216, 18,
20, 22-heptamethyl-8-(4-methylpiperazin-yliminomethyl)-1,
11, 13-trienimino) naptho (2,1-b)-furan-21-yl acetate
Nom générique du médicament :
rifampicine
Nom de marque du médicament :
Rifadine, Rifampine, Rimactane
Certains médicaments génériques sont associés dans un
seul produit. Ces associations reçoivent souvent un nom
générique composé, par exemple :
triméthoprime + sulfaméthoxazole = cotrimoxazole
(nom générique)
(nom générique)
(nom générique
composé)
Les dénominations génériques internationales varient
légèrement d’une langue à l’autre.
Par exemple :
Nom générique en anglais : amoxicillin
Nom générique en français : amoxicilline
Nom générique en espagnol : amoxicillina
Nom générique en latin : amoxicillinum
Certains pays utilisent des noms génériques non
internationaux. Par exemple :
Nom générique international utilisé par la plupart des pays :
paracétamol
Nom générique non international utilisé par les Etats-Unis
d’Amérique : cetaminophen
Extrait du Guide sur l’accès aux traitements liés au VIH/SIDA – Recueil d’informations, d’outils et de références
à l’intention des ONG, des organisations communautaires et des groupes de PVS
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222
20
Les noms des antirétroviraux
Fiche pratique : les ARV disponsibles en 2006
Voir Annexes 1 et 2 pour les tableaux mentionnés ci-dessous.
Il y a 3 grandes catégories ou familles d’ARV commercialisées en 2005.
1. Les inhibiteurs de la transcriptase inverse (Tableaux 1 et 2).
2. Les antiprotéases (Tableau 3).
3. Les inhibiteurs d’entrée (Tableau 4).
Certains médicaments combinent plusieurs inhibiteurs de la transcriptase inverse (Tableau 1).
D’autres médicaments combinent plusieurs ARV de catégories différentes (Tableau 5).
1. Les inhibiteurs de la transcriptase inverse
Ils se divisent en deux sous-catégories principales :
• Les inhibiteurs nucléosidiques, appelés aussi nucléosides ou nucléosidiques = IN ou INRT ou INTI.
• Les inhibiteurs non nucléosidiques, appelés aussi non nucléosides ou non nucléosidiques = INN ou INNRT ou INNTI.
C’est la catégorie d’ARV la plus ancienne et qui compte le plus de médicaments.
Action contre le VIH : Ils bloquent le VIH dès son entrée dans les cellules T4 en agissant sur la transcriptase
inverse qui, dans le cas contraire aiderait le virus à s’adapter dans les cellules.
2. Les antiprotéases
Cette catégorie d’ARV a révolutionné les traitements contre le VIH dans les années 1990 en les associant avec les
inhibiteurs de la transcriptase inverse pour lutter contre le VIH à plusieurs niveaux dans les cellules.
Action contre le VIH : En agissant sur la protéase qui est nécessaire au VIH pour se développer, ils empêchent
le développement normal des nouveaux virus VIH dans des cellules T4. Les nouveaux VIH ne peuvent alors
plus infecter de nouvelles cellules T4.
3. Les inhibiteurs d’entrée
En 2005 cette catégorie comptait seulement un médicament : l’ENFUVIRTIDE (T20) commercialisé sous le nom de
Fuzéon®.
Action contre le VIH : Ils empêchent le VIH d’entrer dans les cellules T4.
En 2005, il y avait aussi une nouvelle catégorie d’ARV à l’étude, les anti-CCR5, qui empêcherait le VIH de s’attacher à la
membrane de la cellule. La recherche scientifique permettra sans doute de découvrir de nouvelles catégories d’ARV, et il
est donc nécessaire de s’informer continuellement sur les nouveaux ARV qui sont utilisés.
21
21
MODULE 2
Commencer un traitement ARV : les antirétroviraux pour qui et quand ?
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer en fonction de quels
critères cliniques et biologiques une
PVVIH doit commencer à prendre un
traitement anti-VIH.
• Expliquer les différents stades de
l’infection au VIH pris en compte
pour la mise sous traitement.
Méthodologie
• Questions – réponses animées par
les facilitateurs (en plénière).
• Exposés d’explication et
récapitulation.
Durée
• 45 minutes
Matériel nécessaire
• Posters déjà préparés reprenant les
indicateurs cliniques et biologiques
utilisés pour la mise sous trithérapie
d’une PVVIH dans le pays où se
déroule la formation (et à défaut les
recommandations de l’OMS s’ils
n’existent pas au niveau national).
Observations pour les formateurs
• Il est important que les participants
comprennent bien qu’il existe deux
niveaux de critères pour la mise sous
traitement : cliniques et biologiques.
On retrouve ensuite ces niveaux pour
le module sur le suivi des personnes
sous traitement.
• Toutefois dans des contextes où les
examens biologiques ne sont pas
toujours aisément disponibles, il faut
que les participants comprennent
que les critères cliniques sont
prioritaires.
• Pour les exemples concrets de fin de
séance, il est possible de séparer les
participants en petits groupes et de
donner à chaque groupe un exemple
à discuter puis à présenter en grand
groupe. Ceci dépend du temps
disponible, car le travail en petits
groupes prend toujours plus de
temps.
22
22
Déroulement
1. En grand groupe, demander aux participants : « Selon vous, qui doit
prendre des ARV ? En fonction de quels critères ? ». Ecrire les différentes
réponses des participants, en faisant corriger ou en corrigeant soi-même
les éléments inexacts et en donnant les explications nécessaires (voir cidessous « Informations essentielles »). Quand le formateur écrit, il peut déjà
séparer les critères qui sont cliniques et ceux qui sont biologiques, pour
ensuite demander aux participants s‘ils réalisent la différence entre les deux
listes de critères.
2. Quand on a discuté par l’intermédiaire des questions-réponses tous les
thèmes essentiels, on peut afficher le poster « Critères pour la mise sous
traitement anti-VIH » pour récapituler.
3. A la fin, le formateur peut poser une série de questions sur des cas
concrets et pratiques pour vérifier que les participants ont compris.
Exemples :
« Tu es médecin. Je viens te voir, j'ai du prurit (la peau me
gratte), je suis à quel stade? » (symptomatique).
« J'ai donc quelques signes, qu'as-tu besoin de savoir pour
décider si j’ai besoin d’un traitement antirétroviral ? » (comptage
des CD4).
« Quel est le taux de CD4 en dessous duquel tu me prescris un
traitement ? » (<350/mm3).
« Si vous êtes asymptomatiques et avez 500 CD4, est-ce que
vous pourriez être mis sous traitement ? ». Non, car il n’y a pas
de signes et taux de CD4 > 200.
« Tu as quelques symptômes et 600 CD4. Est-ce qu’on te met
sous traitement antirétroviral ? ». Non, avec des signes, il faudrait
avoir moins de 350 CD4.
« Tu es malade, tu as une infection opportuniste mais tu as 400
CD4. Est-ce qu’on te met sous traitement antirétroviral ? ». Oui
car au stade SIDA, on ne compte pas les CD4.
Informations essentielles
Toutes les PVVIH n’ont pas besoin de prendre des antirétroviraux. Elles
doivent répondre à un certain nombre de critères pour avoir besoin d’un
traitement antirétroviral. La liste des critères cliniques inclut aussi des
problèmes de santé qui peuvent atteindre des personnes qui ne sont pas
séropositives. Le docteur sera capable de déterminer le stade de l’infection au
VIH d’une personne, à partir d’un dépistage positif et en évaluant le nombre, le
type et la gravité des problèmes de santé.
On prend en compte des critères cliniques et/ou des critères biologiques.
• Les critères cliniques pour les adultes (et adolescents)
On distingue plusieurs stades de l’infection au VIH :
- Stade A = PVVIH asymptomatiques = elles n’ont pas de signes cliniques
ou symptômes d’infection au VIH.
- Stade B = PVVIH symptomatiques = elles ont quelques signes d’infection
au VIH (par exemple candidose ou prurit) qui sont « mineurs » et qui ne
sont pas spécifiques au SIDA.
- Stades C = PVVIH au stade SIDA = elles ont des maladies opportunistes.
Attention : être au stade SIDA ne signifie pas forcément que la personne
malade est grabataire et va mourir. Les personnes grabataires sont
toutefois comprises dans le stade C.
La classification en stades est internationale et définie par le CDC. Il existe
aussi une classification de l’OMS qui distingue 4 stades cliniques.
Commencer un traitement ARV : les antirétroviraux pour qui et quand ?
Préparation
• Il faut écrire avant la session le
poster avec les différents critères de
mise sous traitement (voir page 24).
Informations complémentaires
Taux normal de CD4 chez une
personne bien portante
Le taux normal de CD4 chez une
personne est d’environ 500-1000/mm3
mais les CD4 peuvent baisser en cas
d’infection, quelle qu’elle soit (par
exemple, grippe, « palu »). Le taux
remonte quand la personne se
débarrasse des germes, soit seule soit
avec l’aide de médicaments.
Pourquoi attendre que les CD4
descendent avant de donner des
antirétroviraux ?
N’est-il pas plus avantageux de donner
des antirétroviraux à toute
personne séropositive, pour empêcher la
réplication virale le plus
rapidement possible ?
• Les traitements antirétroviraux sont
lourds à prendre ; parfois ils
entraînent des effets secondaires et
en principe on doit les prendre toute
sa vie une fois qu’on les démarre.
• De plus les personnes développent
des résistances par rapport à certains
antirétroviraux, c’est-à-dire que ces
médicaments n’ont plus d’effet sur le
VIH chez elles au bout d’un certain
temps (en général quelques années).
On préfère donc attendre que la
personne ait vraiment besoin des
médicaments pour les prescrire.
Le cas des personnes malades et
grabataires
Les ARV sont-ils toujours utiles quand
une PVVIH a déjà atteint un certain
stade de maladie ?
Si le médecin voit une personne
séropositive alors qu’elle est déjà très
malade (stade C) et grabataire, il est
important qu’elle puisse d’abord
s’alimenter correctement et se rétablir un
peu, avant de prescrire un traitement
anti-rétroviral. Le traitement peut être très
efficace même pour des personnes dont
on pensait qu’elles étaient au « stade
terminal », c’est-à-dire sur le point de
mourir.
• Les critères biologiques pour les adultes (et adolescents)
On doit évaluer les défenses immunitaires de la personne, pour voir si elles
sont encore fortes ou au contraire si elles sont déjà faibles. On le fait en
mesurant le nombre de CD4 (ou taux de CD4 dans le sang). On a déterminé
des niveaux ou seuils sur lesquels on se base pour décider de prescrire ou non
des antirétroviraux.
Un autre indicateur biologique est la charge virale, c’est-à-dire la quantité de
VIH dans le sang de la personne infectée. Toutefois l’examen de la charge
virale est coûteux. L’OMS ne recommande pas l’utilisation de la charge virale
pour décider de la mise sous traitement d’une PVVIH.
• La décision de prescrire des antirétroviraux à une PVVIH se base donc à la
fois sur l’analyse de son état clinique et de son état biologique :
- La personne a-t-elle des symptômes, lesquels ? La personne
est-elle malade ? A-t-elle des maladies opportunistes ?
Lesquelles ?
- La personne a-t-elle un système immunitaire fort ou faible ?
Si la personne ne présente aucun signe (personne asymptomatique), on
décide de la mettre sous traitement antirétroviral uniquement si son
système immunitaire est faible, c’est-à-dire si le taux de CD4 est faible
(CD4 < 200/mm3).
Si la personne a des symptômes (personne symptomatique), on décide de
la mettre sous traitement antirétroviral si son système immunitaire est faible,
c’est-à-dire si le taux de CD4 est faible (CD4 < 350/mm3).
Si la personne est malade (infections opportunistes), on la met sous
traitement antirétroviral sans prendre en compte le taux de CD4, car on
considère que la présence d’une ou plusieurs infections opportunistes
prouve que le système immunitaire est déjà très affaibli. Cependant les
directives nationales recommandent un bilan pré-thérapeutique pour avoir
des données biologiques de base pour assurer le suivi thérapeutique.
Attention : même si le taux de CD4 remonte, il faut rester sous traitement ; une
fois qu'on commence le traitement, c'est pour la vie.
Le cas particulier de la tuberculose
Dans le cas où les CD4 d’une personne séropositive sont inférieurs à
200/mm3 et si cette personne a une tuberculose on traite tout de suite.
Toutefois si une personne séropositive a une tuberculose et ses CD4 sont
supérieurs à 200/mm3, on traite d’abord la tuberculose.
Le traitement classique de la tuberculose dure 9 mois ; cependant, selon le
pays, il existe également des algorithmes (ou des « recettes ») de traitements
« courts » qui ne durent que 6 mois. Dans les deux cas, on doit démarrer avec
un « traitement d’attaque » qui comprend en général 3 ou 4 médicaments pour
2 ou 3 mois, suivi d’un « traitement d’entretien » où l’on peut diminuer à 2 ou 3
médicaments pour 4 à 6 mois. Ces algorithmes sont élaborés par pays selon
l’existence de souches de tuberculose résistantes aux antibiotiques dans le
pays en question.
23
23
MODULE 2
Commencer un traitement ARV : les antirétroviraux pour qui et quand ?
L’exposition accidentelle au VIH par voie sanguine (par exemple, par
injection avec une seringue) ou par voie sexuelle (par exemple par le
sperme lors de la rupture d’un préservatif ou lors d’un viol).
Dans ces cas, il est possible d’utiliser des antirétroviraux pour prévenir la
séroconversion.
Procédures :
• Commencer la prophylaxie médicamenteuse dans les 2 à 4 heures qui
suivent l’exposition, pour avoir plus de chance d’efficacité, ou dans tous
les cas le plus rapidement possible. Ne pas attendre de se faire dépister.
• Suivant l’incident, la personne doit se faire dépister rapidement pour
s’assurer que celle-ci n’était pas déjà séropositive avant son exposition
accidentelle au VIH.
• Si la personne est déjà séropositive, il n’est pas nécessaire de lui prescrire
des ARV à but prophylactique (un médecin peut alors effectuer des tests
pour déterminer si la personne a besoin d’un traitement selon les critères
expliqués ci-dessus).
• Si la sérologie de la personne n’est pas connue ou si la personne est
séronégative, elle doit commencer un traitement de trithérapie spécifique.
Les directives nationales sont habituellement disponibles, détaillant les
médicaments à utiliser ainsi que la durée du traitement.
• Le traitement doit être suivi pendant un mois.
• La personne doit être suivie pendant six mois pour assurer l’efficacité du
traitement. Il est donc important qu’elle ne s’expose pas au risque
d’infection au VIH pendant cette période.
• Finalement, la personne doit se faire dépister à nouveau après six mois.
Si le résultat est négatif (et si la personne n’a pas pris de risques pendant
cette période) ceci signifie qu’elle n’a pas été infectée après l’exposition
accidentelle au sang ou par voie sexuelle, ou que la trithérapie a prévenu la
séroconversion.
Note : La trithérapie prophylactique ne prévient pas toujours la séroconversion.
Critères pour la mise sous traitement anti-VIH
On se base à la fois sur des critères cliniques (à partir de l’examen du patient) et des critères biologiques (à partir
d’analyses de sang réalisées en laboratoire), sauf si les examens de CD4 sont impossibles. Dans ce cas, on
prend en compte les critères cliniques uniquement.
ADULTES
PVVIH asymptomatiques :
• Stade A (pas de symptômes), si CD4 200/mm3 `
(le taux normal de CD4 est entre 500 et 1000/mm3).
PVVIH symptomatiques :
• Stade B (quelques symptômes), si CD4 350/mm3.
• Stade C (maladies opportunistes), quel que soit le taux
de CD4.
• En cas de tuberculose :
- Si CD4 ≥ 350/mm3, on traite tout de suite la tuberculose.
- Si CD4 350/mm3, on met le patient sous traitement
anti-VIH après la première phase de traitement
antituberculeux.
Tous les traitements ARV doivent s’accompagner d’une
prophylaxie des infections opportunistes par le Bactrim.
Stades VIH/SIDA selon la classification CDC 1993
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24
Commencer un traitement ARV : les antirétroviraux pour qui et quand ?
Notes
25
25
3
MODULE 1
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
Le calendrier ou planning thérapeutique : comment prendre son traitement
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Décrire quelques éléments
importants à expliquer aux
personnes mises sous traitement
antirétroviral : nombre de
médicaments, nombre de prises,
moments des prises, intervalles entre
les prises, conditions de prise des
médicaments.
• Expliquer quelques caractéristiques
essentielles d’un bon calendrier ou
planning thérapeutique.
Par ailleurs, la session doit permettre
aux participants de se familiariser un peu
plus avec les noms des médicaments
ARV en manipulant des ordonnances.
Méthodologie
• Travaux en sous-groupes.
• Jeux de rôles.
Durée
• 1 heure 40 minutes.
Matériel nécessaire
• Photocopies du document
« Quelques éléments à prendre en
compte quand on explique comment
prendre son traitement ARV
(calendrier ou planning
thérapeutique) ».
• « Ordonnances » avec prescription
de trithérapies à partir de la liste des
combinaisons possibles (voir Annexe
3 : Liste de combinaisons possibles
d’ARV pour les ordonnances).
• Flip-charts.
• Marqueurs de couleurs différentes.
• Plusieurs paires de ciseaux.
• Feuilles A4 de papier coloré et blanc.
• Gommettes auto-collantes de
différentes couleurs (facultatif).
• Gélules et comprimés des ARV
disponibles au niveau national.
• Exemple de planning thérapeutique.
Déroulement
1. Diviser les participants en 4 sous-groupes. Donner à chaque sous-groupe
une « ordonnance » pour un traitement anti-VIH sur le modèle de celles qui
sont prescrites par les médecins dans le pays où a lieu la formation.
2. Consignes de travail en sous-groupe : les participants doivent imaginer qu’ils
vont expliquer à une personne qui va être mise sous traitement comment elle
doit prendre son traitement. Cette personne ne sait pas lire. Il faut donc créer
un support visuel et utiliser des symboles qui soient compréhensibles par la
personne. Chaque sous-groupe dispose d’un flip-chart sur lequel il faut créer
cet outil. Les explications doivent porter sur la prise des médicaments pour
une semaine entière (pendant 7 jours) et non pas pour une seule journée.
Chaque groupe doit s’aider de l’ordonnance sur laquelle figurent les doses
quotidiennes des médicaments et le nombre de prises, ainsi que des
informations sur la présentation des médicaments et les conseils alimentaires
pour la prise, comme par exemple « pendant les repas ». Dire aux participants
qu’ils peuvent utiliser leur propre expérience s’ils ont déjà utilisé ce type d’outil
avec des personnes sous traitement (VIH ou non). Prendre un exemple à partir
d’une ordonnance (différente de celles données aux groupes). Donner environ
40 minutes pour l’exercice.
3. Quand chaque sous-groupe a créé son outil d’aide à la prise des
médicaments anti-VIH, expliquer aux participants que certains des outils vont
être testés sur des participants des autres sous-groupes dans des jeux de
rôles (le nombre de jeux de rôles dépendra du temps disponible).
4. Pour les jeux de rôles, un participant joue le rôle de conseiller, un participant
d’un autre groupe joue le rôle de la personne qui va être mise sous traitement.
A la fin du jeu de rôle, demander d’abord au participant qui jouait le rôle de la
personne qui va être mise sous traitement si le support visuel et les
explications ont paru claires et pour quelles raisons. Analyser ensuite en
plénière les avantages et les inconvénients de l’outil qui vient d’être présenté.
5. Demander ensuite aux groupes qui n’ont pas pu présenter le support visuel
qu’ils ont élaboré dans un jeu de rôles de le faire en plénière, puis analyser en
plénière les avantages et les inconvénients du support visuel présenté.
6. Lorsque toutes les présentations sont terminées, expliquer que ce type
d’outil est généralement appelé un calendrier ou planning thérapeutique.
7. En plénière, faire une synthèse des éléments à prendre en compte dans un
planning thérapeutique (voir ci-dessous). Distribuer le document « Quelques
éléments à prendre en compte quand on explique comment prendre son
traitement ARV (calendrier ou planning thérapeutique) » comme support des
explications à la fin de la session.
Informations essentielles
Eléments à prendre en compte dans un planning thérapeutique
• Il faut que les éléments suivants soient très clairs pour le patient,
notamment lorsque des symboles sont utilisés (dessins, gommettes
autocollantes, etc.) :
- La forme des médicaments (comprimés ou gélules).
- La couleur des médicaments (comprimés ou gélules).
- Le nombre de médicaments à prendre et la quantité de
comprimés, gélules de chaque médicament.
- Les moments de la journée (ou nuit) auxquels les médicaments
doivent être pris.
- La durée des intervalles entre les prises.
- Les conditions dans lesquelles les médicaments doivent être
pris, par exemple avec de la nourriture ou de la boisson.
28
26
Le calendrier ou planning thérapeutique : comment prendre son traitement
Observations pour les formateurs
• Insister sur le fait que l’explication de
la prise des médicaments doit être
faite sur une semaine et non
seulement une journée.
• L’objectif du travail en petits groupes
sur l’élaboration du calendrier
thérapeutique n’est pas d’obtenir
des plannings thérapeutiques
complets et parfaits, mais de faire
réfléchir les participants sur les
éléments qui doivent intervenir quand
on explique à une personne
comment prendre son traitement.
Préparation
• Faire des photocopies du document
ci-dessous « Quelques éléments à
prendre en compte quand on
explique comment prendre son
traitement ARV (calendrier ou
planning thérapeutique) ».
• Préparer des « ordonnances » avec
prescription de trithérapies à partir de
la liste des combinaisons possibles
(voir Annexe 3 : Liste de
combinaisons possibles d’ARV pour
les ordonnances).
• Préparer autant de paquets du
matériel nécessaire pour l’élaboration
du calendrier thérapeutique qu’on
prévoit de petits groupes.
• Apporter des exemples de planning
thérapeutique s‘ils sont disponibles,
notamment au niveau national.
• Si des symboles ou dessins sont utilisés, il est préférable qu’ils reproduisent
les médicaments tels qu’ils sont dans la réalité pour éviter les confusions. Il
faut veiller surtout à ce que la personne ne confonde pas les différents
médicaments qu’elle doit prendre.
• De façon générale, les symboles doivent être très clairs. Si on dessine par
exemple un comprimé au dessus d’une tasse, la personne peut
comprendre qu’il faut mettre le comprimé ou la gélule dans du liquide, alors
qu’on voulait simplement lui expliquer qu’il fallait prendre le médicament
pendant le petit-déjeuner.
• Avec les personnes analphabètes, il faut éviter ce qui est écrit et privilégier
les symboles avec de bonnes explications à l’oral.
• Dans la mesure du possible, il faut favoriser le contact direct avec les
médicaments pendant les explications.
• Le planning thérapeutique doit être construit avec la personne à partir de
son emploi du temps et style de vie. Il faut repérer les horaires du lever,
repas, coucher et toutes les activités que la personne fait de façon
quotidienne à des horaires réguliers, par exemple le travail, les tâches
ménagères, la prière, etc.
• Lorsque ces événements de la vie du patient sont repérés, il faut essayer
de caler la prise de médicaments sur ces événements dans le planning,
c’est-à-dire établir une « routinisation » des prises de médicaments.
• Il est préférable d’élaborer le planning thérapeutique sur plusieurs jours, et
non seulement pour une journée, dans la mesure où l’emploi du temps de
la personne peut varier sur une semaine. Il est par exemple important de
réfléchir aux meilleures stratégies de prise des médicaments à la fois en
semaine et pendant les jours de repos (par exemple le week-end), car elles
peuvent changer. Ainsi une personne va par exemple prendre ses
médicaments tous les jours de la semaine à un moment où elle est seule,
mais il se peut que le week-end au même moment, qu’elle soit en famille,
ce qui peut alors rendre difficile la prise et nécessite un aménagement du
planning des prises.
• Il n’y a pas de support visuel idéal ; un planning thérapeutique doit avant
tout être adapté à chaque personne, en fonction de ses capacités de
compréhension et de mémorisation. L’élaboration du planning
thérapeutique se fait par un dialogue qui nécessite une écoute active de la
part de la personne qui fait office de conseiller.
• Pendant un entretien de mise sous traitement, il faut toujours vérifier la
compréhension de la personne en lui demandant de reformuler et de
récapituler ce qui a été discuté.
29
27
MODULE 3
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
Le calendrier ou planning thérapeutique : comment prendre son traitement
Quelques éléments à prendre en compte quand on explique comment
prendre son traitement ARV (calendrier ou planning thérapeutique)
• Dans la mesure du possible, il faut favoriser le
contact direct avec les médicaments pendant les
explications.
• Le planning thérapeutique doit être construit avec la
personne à partir de son emploi du temps et style
de vie. Il faut repérer les horaires du lever, repas,
coucher et toutes les activités que la personne fait de
façon quotidienne à des horaires réguliers, par
exemple le travail, les tâches ménagères, la prière, etc.
• Lorsque ces événements de la vie du patient sont
repérés, il faut essayer de caler la prise de
médicaments sur les événements de la vie
quotidienne dans le planning, c’est-à-dire établir une
« routinisation » des prises de médicaments.
• Il est préférable d’élaborer le planning
thérapeutique sur plusieurs jours, et non seulement
une journée, dans la mesure où l’emploi du temps de
la personne peut varier sur une semaine. Il est par
exemple important de réfléchir aux meilleures
stratégies de prise des médicaments à la fois en
semaine et pendant les jours de repos (par exemple le
week-end), car elles peuvent changer. Ainsi une
personne va par exemple prendre ses médicaments
tous les jours de la semaine à un moment où elle est
seule, mais il se peut que le week-end au même
moment, qu’elle soit en famille, ce qui peut alors
rendre difficile la prise et nécessite un aménagement
du planning des prises.
• Il faut toujours vérifier la compréhension de la
personne en lui demandant de reformuler et de
récapituler ce qui a été discuté.
• Si des symboles ou dessins sont utilisés, il est
préférable qu’ils reproduisent les médicaments tels
qu’ils sont dans la réalité pour éviter les
confusions. Il faut veiller surtout à ce que la personne
ne confonde pas les différents médicaments qu’elle
doit prendre.
Exemples de planning thérapeutique produits par des
participants au Sénégal
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Quand on utilise un support visuel
Il faut que les éléments suivants soient très clairs pour
le patient, notamment lorsque des symboles sont
utilisés (dessins, gommettes autocollantes, etc.) :
• La forme des médicaments (comprimés, gélules).
• La couleur des médicaments (comprimés,
gélules).
• Le nombre de médicaments à prendre et la
quantité de comprimés, gélules de chaque
médicament.
• Les moments de la journée (ou nuit) auxquels les
médicaments doivent être pris.
• La durée des intervalles entre les prises.
• Les conditions dans lesquelles les médicaments
doivent être pris, par exemple avec de la
nourriture ou de la boisson.
• De façon générale, les symboles doivent être très
clairs. Si on dessine par exemple un comprimé au
dessus d’une tasse, la personne peut comprendre
qu’il faut mettre le comprimé ou la gélule dans du
liquide, alors qu’on voulait simplement lui expliquer
qu’il fallait prendre le médicament pendant le petitdéjeuner.
• Avec les personnes analphabètes, il faut éviter ce qui
est écrit et privilégier les symboles avec de bonnes
explications à l’oral.
• Il n’y a pas de support visuel idéal, un planning
thérapeutique doit avant tout être adapté à chaque
personne, en fonction de ses capacités de
compréhension et de mémorisation. L’élaboration
du planning thérapeutique se fait par un dialogue qui
nécessite une écoute active de la part de la personne
qui fait office de conseiller.
Le calendrier ou planning thérapeutique : comment prendre son traitement
Notes
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MODULE 3
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
Les effets secondaires ou indésirables des ARV
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables :
• D’expliquer les raisons pour
lesquelles il est important de parler
des effets secondaires possibles des
ARV avec une personne sous
traitement ou qui va être mise sous
traitement.
• D’expliquer certains des effets
secondaires les plus courants.
• D’expliquer certains termes
scientifiques en langage simple :
neuropathie périphérique,
lipodystrophie, etc.
Methodologie
• Questions – réponses.
• Synthèse en plénière animée par les
facilitateurs.
Durée
• Maximum 1 heure 50 minutes.
Matériel nécessaire
• Photocopies des fiches pratiques
ARV (voir Annexe 2 : Fiches
pratiques sur les ARV disponibles).
• Flip-charts.
• Marqueurs de couleurs différentes.
• Flip-chart « Effets secondaires des
traitements antirétroviraux » à
préparer sans indiquer les effets
secondaires.
Observations pour les formateurs
Il faut souligner qu’au niveau
communautaire, il n’est pas question
de remplacer le médecin en
diagnostiquant. Il faut toujours
orienter vers le médecin qui suit la
personne sous ARV. Quand on ne
sait pas, ou on n’est pas sûr, il vaut
mieux se taire et orienter vers
quelqu’un qui sait.
Préparation
• Le formateur doit préparer à l’avance
le tableau pour classer les effets
secondaires sur un flip-chart ; il ne
reste plus qu’à compléter le tableau
avec les participants.
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30
Déroulement
1. Q&R d’introduction : Demander aux participants :
a. Que veut dire un effet secondaire ?
b. A quel moment se produit-il quand on prend des ARV ?
c. Quelles personnes sous traitement ARV sont-elles concernées ?
2. Q&R : Expliquer qu’on va voir ensemble les différents effets secondaires
produits par les ARV, en essayant de les classer suivant qu’ils sont
fréquents ou moins fréquents, ainsi que leur effet sur la santé. Montrer le
flip-chart préparé à l’avance (voir page 32) et demander aux participants
de donner les effets secondaires des ARV qu’ils connaissent. Pour chaque
effet secondaire, demander au groupe dans quelle partie du flip-chart il faut
le classer. C’est au formateur de trancher en ce qui concerne le classement
de chaque effet secondaire, si les participants ne sont pas sûrs et
d’expliquer les raisons du classement. Le formateur doit également signaler
les effets secondaires liés à un médicament en particulier et le noter entre
parenthèses sur le flip-chart. Demander aux participants d’expliquer quand
les termes employés sont compliqués. Quand les participants sont à cours
de suggestions, le formateur complète lui-même la liste des effets
secondaires.
3. Q&R : Que faut-il dire encore sur les effets secondaires ? Voir ci-dessous
les informations essentielles qui doivent être abordées.
4. Q&R : Demander pourquoi il est très important de parler des effets
secondaires aux personnes sous traitement et à leur entourage.
5. Conclure en expliquant que les sessions suivantes vont permettre
d’approfondir les explications sur les effets secondaires des ARV et sur ce
qu’il faut faire pour les prévenir ou les diminuer quand on souffre déjà de
ces effets secondaires, notamment sur le plan alimentaire et de manière
générale sur l’hygiène de vie.
Informations essentielles
Définitions : Effets secondaires et toxicité
• Pour chaque traitement, il existe des risques d’effets non souhaités suite à
la prise de médicaments (effets secondaires ou indésirables).
• Il faut distinguer d’une part :
– Les effets secondaires qui sont des symptômes expérimentés par le
patient. Ils sont bénins (peu graves) et réversibles, c’est-à-dire qu’ils
peuvent disparaître avec l’arrêt de la prise du médicament qui cause ces
effets secondaires.
– Les toxicités qui sont des maladies qui endommagent l’organisme,
peuvent être dangereuses et sont irréversibles.
Les effets secondaires, ça arrive quand ?
• Il est important de noter que les effets secondaires ou indésirables
apparaissent davantage au début du traitement, le temps que l’organisme
s’habitue au traitement, mais diminuent progressivement. Certains autres
effets secondaires peuvent durer plus longtemps.
• Les toxicités sont plus progressives et en général le risque d’en avoir
augmente avec la durée du traitement.
Les effets secondaires, ça arrive à qui ?
On ne peut pas savoir à l’avance, car certaines personnes ont certains effets
secondaires et pas d’autres. Certaines ont beaucoup d’effets secondaires et
d’autres très peu.
Les effets secondaires ou indésirables des ARV
Informations complémentaires
Quelques clarifications sur la
terminologie employée :
Acidose lactique = Accumulation de
produits toxiques au niveau du sang
(voir également la fiche pratique sur
l’acidose lactique) ; c’est une toxicité
très rare.
Cholestérol = un type de graisse trouvé
dans le sang.
Flatulence = problème de digestion,
gaz ; ventre gonflé, ballonné.
Neuropathie périphérique =
Inflammation des nerfs qui donne une
sensation de fourmillement, décharge
électrique, sensation de marcher sur du
coton, de perdre ses chaussures sans
s'en rendre compte.
Lipodystrophie = changement dans la
distribution des graisses dans le corps
qui peut conduire à des changements
d’apparence, par exemple, joues
creusées, gros ventre, etc.
Quels sont les effets secondaires possibles des ARV et comment les
classer en rares, fréquents, dangereux ou pas pour la santé?
Voir le tableau page 32.
Que faut-il dire de plus sur les effets secondaires ?
• Ils peuvent évoluer pendant le traitement. Les effets secondaires du début
de traitement peuvent disparaître après quelque temps.
• On peut prendre certaines mesures pour atténuer les effets secondaires
des ARV (voir les sessions suivantes).
• Il est important de savoir reconnaître les effets secondaires car parfois il
s’agit d’autres signes. Certains symptômes qui apparaissent pendant un
traitement ne sont pas dus au traitement lui-même mais parfois au VIH, ou
bien à une autre maladie. Parfois ce sont des troubles psychosomatiques,
c’est-à-dire que les symptômes ressentis ne sont pas dus à un
médicament mais à des facteurs émotionnels et affectifs.
• Il est important de toute façon d’en parler avec son médecin.
• Il est plus dangereux de ne pas prendre les ARV que de les prendre, même
s’il y a des effets secondaires.
Pourquoi il est très important de parler des effets secondaires aux
personnes sous traitement et à leur entourage, notamment dans le
cadre du conseil thérapeutique communautaire ?
• Certaines personnes peuvent être découragées par les effets secondaires
et décident de ne pas prendre les médicaments comme ils ont été
prescrits, ou même arrêter leur traitement. Il est donc très important d’avoir
une bonne prise de médicaments (voir le module sur l’observance).
• Dans certains cas, le traitement peut même être dangereux et il faut que la
personne sous traitement soit capable de reconnaître les effets secondaires
sérieux et d’en parler avec un médecin pour que celui-ci change ou arrête
éventuellement le traitement.
• Des mesures concrètes et parfois simples existent pour prévenir ou
atténuer certains effets secondaires.
Parler des effets secondaires possibles n’a pas pour but d’effrayer la personne
sous traitement mais de lui permettre :
• De ne pas être surprise s’ils surviennent. L’information permet à la
personne d'avoir plus de contrôle sur son traitement
• D’en parler avec le médecin.
• Dans certains cas, de prendre certaines mesures pour atténuer ces effets
secondaires. En effet un certain nombre de moyens simples peuvent
permettre de faire face à ces effets secondaires et de mieux vivre avec un
traitement antirétroviral (voir session suivante).
• D’améliorer l'observance. Au lieu d’arrêter le traitement lorsque des effets
indésirables se manifestent, la personne sera plus à l’aise de parler avec le
médecin.
• La connaissance des effets secondaires par les personnes sous traitement
fait partie de leur droit à l'information.
Au niveau des associations, la connaissance des effets secondaires permet
d’informer les personnes sous traitement ou qui vont être mises sous
traitement. Cela permet aussi de les orienter vers leur médecin pour un
diagnostic quand cela paraît nécessaire, et le cas échéant la prescription de
médicaments pour soulager certains effets secondaires, ou même dans
certaines conditions l’arrêt de la prise des ARV qui causent les effets
secondaires les plus graves.
31
MODULE 3
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
Les effets secondaires ou indésirables des ARV
Classification des effets secondaires par fréquence et gravité
Poster à compléter avec les participants
Les effets secondaires des ARV
Fréquents
Moins fréquents
32
222
32
Effets sur la santé
Les effets secondaires ou indésirables des ARV
Fiche de référence pour les facilitateurs
Les effets secondaires des ARV
Fréquents
Effets sur la santé
(toujours consulter un médecin à propos des effets secondaires)
Moins sérieux :
• Nausées, ballonnements, vomissements.
• Fatigue.
• Maux de tête.
• Diarrhée.
• Vertiges, insomnie, mauvais rêves (efavirenz).
• Décoloration des ongles.
Parfois sérieux :
• Allergies cutanées (très communes au cours des premiers stades de
traitement, souvent non sérieuses, mais si l’allergie s’aggrave et affecte les
yeux ou la bouche, ou se propage sur d’autres parties du corps, ceci peut
entrainer une réaction grave et mortelle).
• Lipodystrophie (à long terme avec certains ARV seulement).
• Baisse de la libido.
Sérieux :
• Anémie.
• Neuropathies (ddI, d4T).
• Hépatites (INNRT).
Moins fréquents
Sérieux – consulter un médecin immédiatement
• Calculs rénaux (indinavir).
• Vomissements sévères.
• Diarrhée sévère.
• Acidose lactique.
33
33
MODULE 3
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
Gérer les effets secondaires des ARV : nutrition et hygiène de vie
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer quelques unes des
contraintes alimentaires liées aux
effets secondaires : que faut-il
manger et boire ou pas selon les
effets secondaires qui peuvent se
produire ? (ex : diarrhées,
ballonnements, nausées, etc.)
• Expliquer quelques unes des
contraintes alimentaires liées à la
prise de certains antirétroviraux : que
faut-il manger et boire ou pas et à
quel moment de la journée ?
• Expliquer les effets de la prise de
substances telles que alcool, tabac,
drogues sur le traitement.
• Expliquer quelques unes des règles
d’hygiène de vie recommandées
lorsqu’on prend un traitement
antirétroviral.
• Expliquer que les membres des
associations ne doivent pas
conseiller la prise d’autres
médicaments pour atténuer les effets
secondaires des ARV mais plutôt
orienter les personnes vers leur
médecin.
Par ailleurs, les exercices proposés
doivent permettre aux participants à la
fois :
• De réaliser qu’ils ont déjà des
connaissances sur les conseils
nutritionnels à donner aux personnes
sous traitement.
• De lutter contre les « croyances »
infondées sur les bienfaits de
certains aliments ou certaines
pratiques.
Méthodologie
• Travaux en sous-groupes : études de
cas.
• Restitution en plénière et discussion.
Durée
Déroulement
1. Diviser les participants en plusieurs sous-groupes. Donner à chaque sousgroupe un cas décrivant une PVVIH sous traitement, avec les médicaments
qu’elle prend et un certain nombre d’effets indésirables. Chaque cas doit
être écrit soit sur une feuille de format A4 ou sur un flip-chart. Demander à
chaque groupe de faire une liste des conseils qu’ils donneraient à cette
personne pour prévenir et diminuer les effets indésirables des ARV qu’elle
prend. Les conseils doivent concerner : ce qu’il faut manger et boire ou
pas, l’hygiène de vie en général, les médicaments à prendre. Les consignes
peuvent également être écrites sur un flip-chart (voir contre).
2. Chaque groupe doit ensuite élaborer un jeu de rôles qui met en scène les
personnages suivants :
– Un conseiller communautaire expliquant les effets indésirables et donnant
des conseils pour prévenir et diminuer les effets indésirables
– Une personne sous traitement et/ou
– Un/des membre(s) de sa famille.
3. Après chaque jeu de rôles, on demande aux participants des autres
groupes d’évaluer les conseils qui ont été donnés, et d’ajouter les
recommandations qu’ils donneraient eux-mêmes. S’il n’y a pas assez de
temps pour organiser plusieurs jeux de rôles, on peut combiner un ou deux
jeux de rôles et des présentations en plénière par les autres groupes.
4. Donner à chaque participant un jeu des fiches pratiques sur les ARV et un
jeu sur les effets indésirables des médicaments anti-VIH. Leur demander de
les lire individuellement et de vérifier si les conseils qu’ils ont donnés sont
les bons. Les formateurs doivent aider à faire le tri entre les conseils qui ont
été donnés par les groupes, suivant qu’ils sont valides ou pas (en
s’appuyant sur les fiches pratiques sur les effets indésirables des ARV). Si
le temps manque, on peut aussi distribuer les fiches pratiques tout à fait en
fin de séance et demander aux participants de les lire le soir après l’atelier
et de poser des questions le lendemain.
Informations essentielles
• Il existe des stratégies pour atténuer ou même faire disparaître la plupart
des effets indésirables des ARV.
• Certains signes ne sont pas forcément les effets secondaires des
médicaments. Ils peuvent être liés à l’infection au VIH lui-même.
• Il est toujours important de signaler au médecin des manifestations
particulières qui peuvent être liées à la prise des ARV. Le médecin peut
aider à déterminer si les ARV en sont vraiment la cause et à prendre
certaines mesures.
• Au niveau communautaire, il n’est pas question de conseiller quels
médicaments doivent être pris ou pas pour atténuer les effets secondaires.
• IL NE FAUT JAMAIS SE SUBSTITUER AU MEDECIN EN MATIERE DE
PRESCRIPTION. Par ailleurs la prise de certains médicaments en même
temps que les ARV peut être très dangereuse (voir session suivante).
• IL FAUT TOUJOURS VÉRIFIER QUE LE PATIENT PREND LES
MÉDICAMENTS CORRECTEMENT, car souvent les effets secondaires
apparaissent quand on prend une dose trop élevée.
• 1 heure 15 minutes.
Observations pour les formateurs
Matériel nécessaire
• Fiches pratiques sur les ARV
(Annexe 2).
• Fiches pratiques « effets indésirables »
(Annexe 4).
• Fiches avec des situations déjà
préparés pour études de cas (voir
ci-contre).
34
34
• Attention : La consigne sur « Quels conseils donner en matière de
médicaments à prendre ou pas pour gérer les effets secondaires ? » est un
piège, car il n’appartient pas à des personnes qui ne sont pas médecins de
diagnostiquer des effets secondaires et surtout de prescrire des
médicaments.
• Il est très important que les formateurs corrigent les mauvais conseils basés
sur de fausses croyances pendant la discussion en plénière sur les études
de cas.
Gérer les effets secondaires des ARV : nutrition et hygiène de vie
Préparation
• Faire des photocopies des fiches
pratiques ARV (Annexe 2) si les
participants ne les ont pas déjà.
• Faire des photocopies des fiches
pratiques « Effets indésirables »
(Annexe 4) si les participants ne les
ont pas déjà.
• Ecrire sur des fiches de format A4 ou
sur des flip-charts les situations déjà
préparées pour les études de cas (un
cas par fiche ou flip-chart).
Etudes de cas pour les travaux
en sous-groupes
Cas N°1
Marie-Laure prend le traitement suivant :
abacavir + d4T + indinavir
Marie-Laure prend son traitement depuis deux ans. Elle se plaint
d’avoir la peau comme un serpent. En plus, elle a des douleurs au
bas du dos, mais elle pense que c’est parce qu’elle est assise
toute la journée au bureau. Finalement ce qui l’embête le plus, ce
sont les gaz qu’elle ne peut pas contrôler.
Cas N°2
Rigobert prend le traitement suivant :
ddI + d4T + Kaletra® (ou Aluvia®)
Rigobert prend son traitement correctement depuis 6 mois. Un de
ses problèmes c’est qu’il a des plaies dans la bouche. Il a aussi
des diarrhées plusieurs fois par jour et ça le gêne beaucoup,
surtout quand il est au service. Une autre chose qui l’embête
constamment, c’est qu’il a des sensations bizarres dans les pieds,
comme des fourmillements.
Cas N°3
Gertrude prend le traitement suivant : Combivir + nevirapine
Gertrude prend du combivir et de la nevirapine depuis plus d’un
an. Elle se démange partout. Elle se plaint de manque d’appétit
et elle a des nausées, surtout le matin.
NB : Il faut que les cas soient adaptés à la réalité locale : prénoms,
combinaisons de médicaments, etc.
Posters utilisés pendant la session
Consignes pour les études de cas
Les conseils à donner pour atténuer les effets
indésirables des ARV
• Ce qu'il faut manger.
• Ce qu'il faut boire.
• Ce qu'il ne faut pas manger.
• Ce qu'il ne faut pas boire.
• Quelle hygiène de vie il faut avoir.
• Les médicaments à prendre ou pas.
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35
MODULE 3
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
Gérer les effets secondaires des ARV : nutrition et hygiène de vie
Production des participants en Côte d’Ivoire
Cas N°1
Effets indésirables :
• Ballonnements, gaz.
• Douleurs au bas du dos, peuvent être liées à des calculs rénaux qui
résultent parfois de la prise de l’indinavir.
• Sécheresse de la peau.
Conseils :
Problèmes
Ce qu’il faut faire
A ne pas faire
Problème de peau
Continuer le traitement.
Revoir le médecin.
Arrêter le traitement.
Boire beaucoup d’eau dans la
journée.
Arrêter le traitement.
Revoir le médecin.
S’asseoir longtemps.
Douleurs de dos
Prendre des médicaments sans l’avis
du médecin.
Ne pas revoir le médecin.
Bien manger.
Se dégourdir.
Faire des massages.
Mauvais contrôle de gaz
Manger beaucoup de fruits.
Arrêter son traitement ARV.
Manger équilibré et sain.
Automédication.
Se reposer.
Consommation d’alcool et tabac et
autres excitants.
Attention : pour les douleurs de dos, elles sont probablement liées aux
calculs rénaux qui résultent parfois de la prise de l’indinavir. Les massages
ne sont donc pas utiles puisque le problème est rénal et non lombaire. En
revanche il faut conseiller de boire beaucoup d'eau (2 à 3 litres par jour)
pour éviter les calculs rénaux.
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222
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Gérer les effets secondaires des ARV : nutrition et hygiène de vie
Cas N°2
Effets indésirables :
• Diarrhées.
• Aphtes ou plaies dans la bouche.
• Fourmillements dans les pieds et engourdissements autour de la bouche
(neuropathies périphériques).
Conseils :
Sensations et
symptômes
Plaies de
bouche
Plus manger
Plus boire
Bouillie.
Beaucoup
d’eau plate.
Purée.
Moins
manger
Moins boire
Hygiène
Médicaments
Les épices.
Alcool.
Ne pas fumer.
Jus de
gingembre.
Se brosser les
dents.
Voir son
médecin
traitant.
Toho et
placali.
Diarrhée
Attiéké.
Pain et
biscuits.
Banane
douce.
Faire des
bains de
bouche.
Beaucoup
d’eau plate.
Epices.
Alcool.
Produits
laitiers.
Jus de
gingembre.
Gâteaux.
Boire de l’eau
potable.
Utiliser des
ustensiles
propres.
SRO.
Voir le
médecin
traitant.
Avoir une
bonne hygiène
corporelle.
Fourmillements
dans les pieds
Chaussures en
cuir
spacieuses.
Voir le
médecin
traitant.
Adopter des
positions
correctes.
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37
MODULE 3
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
Gérer les effets secondaires des ARV : nutrition et hygiène de vie
Cas N°3
Effets indésirables :
• Nausées.
• Démangeaisons.
• Perte d'appétit.
Conseils :
Problèmes
Ce qu’il faut faire
A ne pas faire
Nausées
Il faut avoir une alimentation équilibrée :
– Protéines (viande, poisson).
– Lipides (beurre, huile).
– Glucides (Igname, riz).
Il ne faut pas manger les aliments
auxquels on est allergique ; ne
pas manger les aliments mal
conservés, ou non frais.
Il faut boire beaucoup d’eau et des jus
de fruits contenant de la vitamine C.
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222
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Démangeaisons
Bonne hygiène corporelle,
écologiste et alimentaire.
Il ne faut pas boire d’alcool et de
boissons gazeuses.
Perte d’appétit
Référer au médecin qui pourrait
éventuellement prescrire des
médicaments contre la nausée et les
allergies, ainsi que
des vitamines.
Ne pas faire d’automédication.
Gérer les effets secondaires des ARV : nutrition et hygiène de vie
Notes
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39
MODULE 3
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
La prise d'autres médicaments avec les ARV – les interactions médicamenteuses
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer que les interactions sont
dangereuses et insister sur les
dangers de l’auto-médication.
• Expliquer que les concentrations de
certains médicaments deviennent
plus ou moins fortes dans le sang et
pourquoi c’est un problème.
Méthodologie
• Questions – réponses animées par le
formateur.
• Exposé.
Durée
Déroulement
1. Demander aux participants ce qu’est une interaction entre différents
médicaments. Corriger et compléter les explications données (voir cidessous).
2. Clarifier les notions suivantes par l’intermédiaire de Q&R : la concentration
d’un médicament dans le sang ; le lien entre la concentration des
médicaments et les intervalles entre les prises de médicaments.
3. Demander si les interactions sont toujours des phénomènes négatifs et
introduire la notion de médicaments « boosters ».
4. Après les explications données au cours du Q&R, afficher le poster
« L’essentiel à retenir sur les interactions » et récapituler les points
essentiels en posant des questions de compréhension.
Informations essentielles
Qu’est-ce qu’une interaction ?
C’est quand on prend plusieurs médicaments en même temps et l’un des
médicaments change l’efficacité d’un autre médicament.
• 35 minutes
Matériel nécessaire
• Poster déjà préparé sur « L’essentiel
à retenir sur les interactions ».
Interactions avec d'autres médicaments :
Certains médicaments peuvent :
• Augmenter la concentration d'ARV dans le sang, les rendant toxiques pour
l'organisme.
• Diminuer la concentration des ARV dans le sang, les rendant inefficaces.
Preparation
• Ecrire le poster « L’essentiel à retenir
sur les interactions ».
Informations complémentaires
Le cas des médicaments traditionnels
Il ne faut pas ignorer la prise de
médicaments traditionnels car ils ont de
réels effets sur l'organisme. Il peut
également y avoir des interactions entre
certains médicaments traditionnels et les
ARV.
Pour ces raisons :
IL NE FAUT JAMAIS PRENDRE DE MEDICAMENTS SANS EN PARLER
D’ABORD AVEC LE MEDECIN = PAS D’AUTO-MEDICATION QUAND ON
PREND DES ANTIRETROVIRAUX
Qu’est-ce que la concentration d’un médicament dans le sang et
pourquoi est-il important d’avoir une bonne concentration des
médicaments ?
• C’est la concentration nécessaire de médicament dans le sang qui assure
la bonne action du médicament = Bon dosage d'ARV.
– Si la quantité de médicament dans le sang est trop faible, il n’est pas
efficace.
– Si le médicament est présent en quantité trop importante, il peut être
toxique et l’organisme n’arrive pas à l’éliminer correctement.
• La quantité de médicament dans le sang diminue peu à peu après la prise,
parce que nous l’éliminons naturellement, à travers la sueur, les urines, etc.
Dès que la quantité de médicament n’est plus suffisante pour être efficace,
il faut reprendre le médicament.
Pour cela, il y a des intervalles stricts entre les prises de médicaments. Il faut
s’assurer que la concentration dans le sang est toujours optimale pour que le
médicament soit efficace. Les intervalles de prise varient entre différents
médicaments parce qu’ils n’ont pas la même vitesse d'élimination. Certains
ont une vitesse d'élimination qui est lente, de 12 heures par exemple, c'est
pourquoi on prend le médicament seulement 2 fois par jour, d'autres ont une
vitesse d'élimination plus rapide d'où une prise 3 fois par jour.
Les interactions entre ARV ne sont pas toujours négatives. En effet
certains ARV sont utilisés pour augmenter la concentration d’autres ARV et
améliorer leur efficacité (on dit aussi « booster ») :
Exemple : RTV permet d’améliorer l’efficacité (booster) SQV, IDV et LPV.
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La prise d'autres médicaments avec les ARV – les interactions médicamenteuses
L’essentiel à retenir sur les interactions entre les ARV et d’autres médicaments
• Prendre certains médicaments quand on prend des antirétroviraux peut être très dangereux :
– Ces médicaments peuvent faire augmenter la concentration des antirétroviraux dans le sang et les
rendre toxiques.
– La concentration de ces médicaments dans le sang peut aussi augmenter quand ils sont mélangés avec les
ARV et ils deviennent toxiques.
• Certains médicaments peuvent diminuer la concentration des antirétroviraux dans le sang et donc les rendre
inefficaces.
IL NE FAUT JAMAIS PRENDRE DE MEDICAMENTS SANS EN PARLER D’ABORD AVEC LE MEDECIN =
PAS D’AUTO-MEDICATION QUAND ON PREND DES ANTIRETROVIRAUX
41
41
MODULE 3
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
ARV et prévention
Objectifs de la session
À la fin de cette session, les participants
seront capables d’expliquer :
• Pourquoi la prévention est toujours
nécessaire pour les gens qui
prennent un traitement ARV.
• Pourquoi les messages de
prévention et de soutien doivent faire
partie intégrante des informations
données pour la prise de traitements
ARV.
Méthodologie
• Présentation et brainstorming.
• Jeu de rôles.
Durée
• 1 hour 30 minutes
Matériel nécessaire
• Photocopie du scénario du jeu de
rôles.
Ou
• Poster avec le texte du scénario.
Observations pour les formateur
Vérifier que les participants connaissent
bien les modes de transmission du VIH.
Se reporter aux autres modules (Les
ARV et la prévention de la transmission
mère-enfant, Vivre avec les ARV,
Stigmatisation).
Dans le jeu de rôles, les deux
participants qui jouent le rôle du
professionnel du soutien à l’observance
du traitement doivent bien connaître
tous les aspects liés à la prévention et à
la sexualité.
S’assurer que les problèmes suivants
sont traités pendant le jeu de rôles :
• Besoin d'une prévention
permanente.
• Risques de réinfection.
• Points de vue sur la révélation de la
séropositivité et de la prise d’un
traitement ARV et lien avec la
prévention.
• Qu’est-ce que les gens ne
savent pas ?
• Quels types d'activités peuvent
réduire ce manque de
connaissances ?
• Que peut-on faire pour aider les gens
sous ARV dans le domaine de la
prévention ?
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42
Déroulement
1. Présenter la session et demander aux participants de réfléchir à ce qu'ils
pensent de la prévention pour les gens qui prennent un traitement ARV.
Leur demander d'expliquer leur point de vue, et de dire ce qui devrait être
prévenu et pourquoi. Noter les réponses sur un tableau papier.
2. Répartir les participants en deux groupes (un groupe d'hommes et un
groupe de femmes) et leur expliquer que chaque groupe va devoir
représenter un jeu de rôles dont le scénario va leur être donné. Toutefois les
femmes doivent jouer leurs rôles en tant qu’hommes et les hommes
doivent jouer leurs rôles en tant que femmes.
3. Donner à chaque groupe le scénario du jeu de rôles et 15 minutes de
préparation. (Voir les observations pour les formateurs concernant les
conseils à donner aux participants sur les points à inclure par les groupes
dans leur discussion).
4. Demander à chaque groupe de présenter son jeu de rôles, avec 10–15
minutes de discussion après chaque présentation.
5. Résumer les points principaux du brainstorming et des jeux de rôle ;
corriger les idées fausses et mettre en valeur les différences entre les
genres, tout en renforçant les objectifs de la session.
Informations essentielles
Prévention de l'infection par le VIH
• Prévention de la réinfection par le VIH en cours de traitement ARV : Il
existe différentes variantes (souches) du VIH. Une variante peut être traitée
par une combinaison de traitements ARV, mais la personne peut se faire
infecter par une autre variante du virus qui résiste aux ARV qu’elle prend
déjà. Pour éviter cette réinfection, il convient de toujours porter un
préservatif et d'adopter des pratiques sexuelles sans risques.
• Prévention de la résistance aux médicaments : La résistance aux
médicaments se développe lorsque des doses inadaptées d'ARV sont
prises, à cause d’une faible observance par exemple, y compris une
interruption du traitement. Une personne sous traitement ARV peut réduire
le risque de résistance aux médicaments en étant observante au traitement
et en évitant de se faire infecter par d'autres variantes du VIH.
• Prévention de la transmission mère-enfant : Le VIH peut se transmettre
de la mère à l'enfant dans l'utérus, à la naissance et par l'allaitement au
sein. La mère peut prendre des ARV pendant la grossesse pour réduire les
risques de transmission. Si la mère a besoin d'un traitement ARV et le
reçoit, cela réduit d'autant plus le risque de transmission. Les personnes
sous traitement ARV devraient recevoir des conseils très clairs sur leurs
options en matière de procréation et sur les méthodes de réduction des
risques de transmission du VIH à l'enfant. (Voir la section sur les ARV et la
prévention de la transmission mère-enfant).
• Prévention de la transmission du VIH entre partenaires sexuels. Les gens
sous traitement ARV peuvent toujours transmettre le VIH à leurs partenaires
sexuels, même si leur charge virale est très faible, voire indétectable. Les
couples dans lesquels une personne est séronégative et l'autre est
séropositive (les personnes sont alors dits « sérodiscordants ») doivent
toujours utiliser des préservatifs. Le couple doit absolument comprendre
que le traitement ARV n'élimine pas le risque de transmission du VIH. La
négociation de rapports protégés peut être très difficile, et des séances de
counseling peuvent être nécessaires pour savoir comment s’y prendre.
• Prévention de la transmission par voie non sexuelle : Le partage de
seringues, de lames de rasoir et d'instruments de tatouage peut également
entraîner une infection par le VIH. Les instruments devraient être stérilisés
s'ils doivent être partagés. Les usagers de drogue par voie intraveineuse
doivent être informés des stratégies pour réduire les risques de
transmission du VIH, et le cas échéant des programmes d'échange de
seringues existants.
ARV et prévention
Préparation
• Préparer les photocopies ou le
poster du scénario du jeu de rôle.
Pratiques sexuelles sans risque
Prévention d'autres infections
• Éviter les infections croisées : Lorsque les partenaires sexuels sont tous
les deux séropositifs, ils risquent de se transmettre des infections liées au
VIH (la tuberculose, par exemple), ou des infections sexuellement
transmissibles. La détection et le traitement précoces des infections et des
rapports protégés peuvent contribuer à éviter ce phénomène.
• Prévention des infections sexuellement transmissibles : Les IST telles que
l'herpès portent un coup sérieux au système immunitaire. Les symptômes
peuvent être plus graves chez les gens vivant avec le VIH, et plus difficiles à
traiter également. Les IST peuvent également augmenter le risque de
transmission du VIH.
• Prévention de la tuberculose : Les gens vivant avec le VIH courent un
risque plus grand face à la tuberculose. Dans les environnements où on
recense beaucoup de cas, un traitement d'isoniazide (INH) peut être
prescrit pour prévenir l'infection par la tuberculose.
• Prévention de la pneumocystose (infection pulmonaire provoquée par le
parasite pneumocystis carinii) : À faibles doses, le co-trimoxazole est une
méthode utile de prévention de cette infection respiratoire qui est plus
répandue chez les gens vivant avec le VIH. Il existe toutefois des problèmes
de résistance au co-trimoxazole dans certains pays.
Pratiques sexuelles à moindre
risque
Pratiques sexuelles à risque
Voici les pratiques sexuelles sans
risque de transmission du VIH :
• Toutes les activités entre deux
personnes non infectées par le
VIH.
• Toutes les activités n’impliquant
pas d’échange de sécrétions
sexuelles (sperme, sécrétions
séminales, sécrétions du col de
l’utérus et vaginales) ou de sang
d'une personne à une autre.
Voici les pratiques sexuelles à faible
risque de transmission des IST et du
VIH :
• Activités faisant intervenir une
personne infectée par le VIH mais
sans passage de sécrétions
sexuelles (sperme, sécrétions
séminales, sécrétions du col de
l’utérus et vaginales) ou de sang
d'une personne à l'autre.
• Activités n'ayant pas été
démontrées comme facilitant les
infections.
Voici les pratiques sexuelles à haut
risque d'infection :
• Toute pratique sexuelle avec une
personne qui pourrait être infectée
par le VIH, et avec passage de
sécrétions sexuelles (sperme,
sécrétions séminales, sécrétions
du col de l’utérus et vaginales) ou
de sang par la bouche, le vagin, le
pénis ou l'anus ou par la peau par
le biais d’une plaie.
Elles comprennent :
• Massage.
• Étreinte.
• Masturbation seul(e).
• Frottements de corps à corps
sans contact des parties génitales.
• Excitation par la parole.
• Danse sexuelle.
• Partage de phantasmes sexuels.
• Baisers sur le corps.
• Partage de douches.
• Utilisation de gadgets sexuels
sans partage.
Elles comprennent :
• Masturbation mutuelle si la peau
des mains n'est ni écorchée ni
coupée, et si les partenaires ne
touchent pas leurs propres
parties génitales après la
masturbation.
• Baisers bouche ouverte, si les
partenaires n'ont ni plaies dans la
bouche ni saignements des
gencives.
• Pénétration vaginale avec un
préservatif.
• Pénétration anale non
traumatique avec un préservatif
et beaucoup de lubrifiant anal à
base d'eau.
• VIH et fellation (voir page 44).
Elles comprennent :
• Pénétration vaginale et anale sans
préservatif.
• Tout type de contact avec du sang, y
compris le sang des règles, et par
des sécrétions sexuelles (sperme,
sécrétions séminales, sécrétions du
col de l’utérus et vaginales) pénétrant
dans le sang par des blessures
cutanées.
• Partage de gadgets sexuels sans
nettoyage préalable.
• Tout type de rapport sexuel qui
endommage les muqueuses du
vagin, du gland ou du rectum. Par
exemple, pénétration à sec, violence
sexuelle, utilisation de substances
abrasives dans le vagin, rapport entre
partenaires dont l'un ou les deux a
des plaies sur les zones de contact.
43
43
MODULE 3
Les informations à donner pour la prise du traitement et comment les donner
ARV et prévention
• Prévention d'autres problèmes de santé : Une bonne nutrition, une bonne
hygiène et de l'exercice physique, le soutien psychologique et social
peuvent aider une personne sous traitement ARV à vivre en bonne santé et
à prévenir d'autres infections.
Pratiques sexuelles à moindre risque
Le tableau à la page 43 est un exemple de lignes directrices, pour les conseillers
sur les risques de la transmission des IST et du VIH dans différentes activités
sexuelles (source : Programme Guidance on Counselling for STI/HIV Prevention in
Reproductive Health Settings, (Programme de lignes directrices sur le conseil à la
prévention des MST et du VIH dans le cadre d’une reproduction saine),
International Planned Parenthood Federation, 2002).
Les hommes et les femmes, les hommes et les hommes ainsi que les femmes et
les femmes, peuvent adopter différentes pratiques qui leur permettent d'exprimer
leur sexualité. Le rapport sexuel avec pénétration ne constitue qu'une seule de
ces pratiques. Il en existe beaucoup d'autres. Lorsque vous aidez vos clients à
évaluer les risques, et établir un plan de réduction de ces risques, vous devez les
aider à parler des pratiques qu'ils adoptent. De cette manière, vos clients sont
conscients du niveau de risque de toutes les activités potentielles, et peuvent
considérer de nombreuses pratiques qui leur apporteront une source de plaisir.
Informations complémentaires
VIH et fellation (contact entre les parties génitales et la bouche) :
Les recherches montrent que la transmission du VIH par le rapport bucco-génital
est rare. Il semble qu’il soit moins risqué de recevoir une fellation que de la donner.
Le risque de transmission du VIH par la fellation est plus grand, si l’un des deux
partenaires souffre d'une IST telle que la gonorrhée ou la syphilis. Les IST se
transmettent facilement par rapport bucco-génital.
• Cunnilingus (rapport entre la bouche et les parties génitales de la femme)
Ce type de pratique est risqué pendant les règles, ou lorsque la personne qui
fait le cunnilingus souffre de saignements des gencives, d'ulcères buccaux ou
de plaies dans la bouche ou dans la gorge. Le cunnilingus pratiqué avec une
femme vivant avec le VIH est moins risqué que la fellation faite à un homme
vivant avec le VIH. Une sorte de préservatif, appelé « digue dentaire »
(morceau carré de film plastique ou de latex) peut être utilisé pendant le
rapport bucco-génital avec une femme.
• Fellation (rapport entre la bouche et les parties génitales de l’homme)
Le rapport est moins risqué, si l'homme qui reçoit la fellation porte un
préservatif. Le rapport est risqué sans préservatif, si la personne qui fait la
fellation souffre de saignements des gencives, d’ulcères buccaux ou de plaies
dans la bouche ou autour de la bouche.
Pourquoi une personne sous traitement ARV doit-elle prévenir et traiter
toute infection opportuniste ?
Le traitement ARV réduit la quantité du VIH dans le corps humain et permet au
système immunitaire de se reconstruire, et par conséquent à la santé de
s’améliorer. Ce type de traitement a réduit de manière spectaculaire l'incidence
d'infections opportunistes chez les PVVIH qui en ont bénéficié. Toutefois, la
prévention et le traitement des infections opportunistes restent essentiels.
De nombreuses personnes ne se font toujours pas tester pour le VIH tant qu'elles
ne sont pas gravement malades. Il est donc parfois nécessaire pour les
personnes atteintes d'infections opportunistes de commencer un traitement ARV
immédiatement, surtout si l'infection est difficile à traiter.
Dans d'autres cas, il peut être préférable de retarder le traitement ARV et de ne
traiter que l'infection opportuniste, surtout si une inquiétude existe au niveau de
l'interaction entre médicaments ou des toxicités croisées des médicaments. Par
exemple, la plupart des personnes souffrant de tuberculose aiguë reçoivent un
44
44
ARV et prévention
Scénario du jeu de
rôle
Un professionnel du soutien à
l'observance du traitement ARV
travaille dans un réseau local de
personnes vivant avec le VIH. Il
arrive dans un groupe de soutien
nouvellement formé. Le groupe
comprend des gens qui se
préparent à commencer leur
traitement, et des gens qui sont
déjà sous traitement. Au moins
une personne est en traitement
depuis deux ans ou plus. Les
membres du groupe de soutien
posent des questions au
professionnel sur la prévention
(pourquoi, quoi, comment) et sur
le sexe, et le professionnel leur
donne des informations.
traitement curatif avant de commencer leur traitement ARV. Seules les personnes
courant un risque grave de décès reçoivent à la fois un traitement antituberculeux
et un traitement antirétroviral. Le choix des médicaments est restreint pour éviter
les interactions ou la toxicité.
Les personnes ayant déjà entamé un traitement ARV peuvent avoir besoin
d'autres médicaments, surtout si des infections opportunistes apparaissent après
le début du traitement ARV. Cela peut se produire lorsque le système immunitaire
reprend de la force, parce que les défenses du corps recommencent à
fonctionner et des symptômes qui étaient dissimulés apparaissent. Il faut donc
administrer un traitement spécifique tout en poursuivant le traitement ARV. Les
mesures de prévention et de traitement des infections opportunistes deviennent
essentielles, si les ARV cessent de fonctionner du fait d'une mauvaise observance
du traitement, d'une résistance aux médicaments ou d'autres facteurs.
Non seulement, la prévention et le traitement des infections opportunistes
permettent aux PVVIH de vivre plus longtemps, mais la vie de ces personnes est
plus saine. Ceci empêche également la tuberculose et d'autres infections
opportunistes transmissibles de se répandre dans la population.
Comment pouvons-nous prévenir les infections transmissibles
opportunistes liées au VIH ?
Les personnes vivant avec le VIH peuvent réduire leur risque de contracter des
maladies transmises par des germes dangereux pour la santé. Elles doivent faire
particulièrement attention aux viandes crues, aux contacts avec les animaux
domestiques, aux excréments humains et à l'eau des fleuves, des rivières et des
lacs. Toutefois, il est difficile d'éviter le risque d'infection par exemple par le
candida, la bactérie pneumocoque et d'autres maladies qui se retrouvent
communément dans l'environnement.
Plusieurs infections liées au VIH (y compris la tuberculose, la pneumonie
bactérienne, la malaria, la septicémie et la PCP) peuvent être prévenues par la prise
de médicaments. C'est ce que l'on appelle la « prophylaxie médicamenteuse ». Un
médicament en particulier, le co-trimoxazole (ou Septra, Bactrim et SMX-TMP) est
très efficace dans la prévention d'un certain nombre d'infections opportunistes.
Ce médicament est bon marché et on le trouve partout. L'OMS recommande de
proposer le co-trimoxazole aux groupes suivants en Afrique :
• Adultes séropositifs avec maladies symptomatiques du VIH ou numération
CD4 inférieure à 500.
• Femmes enceintes séropositives après le premier trimestre.
• Nouveau-nés de femmes séropositives.
• Tout enfant identifié comme étant séropositif et présentant des signes cliniques
ou des symptômes suggérant le VIH.
Il a été suggéré que l'OMS aille plus loin et recommande le co-trimoxazole à tous
les Africains vivant avec le VIH, quelle que soit leur numération CD4. D'autres,
toutefois, pensent que l'utilisation répandue de co-trimoxazole pourrait encourager
le développement de souches de bactéries et de parasites de la malaria
résistants, avec des conséquences plus négatives que positives.
La prophylaxie médicamenteuse est parfois recommandée, même pour les
personnes sous traitement ARV, si leur système immunitaire est très faible ou si
elles sont considérées comme étant particulièrement vulnérables. On peut leur
conseiller d'arrêter de prendre les médicaments si leur système immunitaire
reprend des forces.
Pour les personnes qui ont été traitées avec succès pour des infections
opportunistes, une prophylaxie courante ou secondaire peut être nécessaire, pour
prévenir une nouvelle survenue de l'infection. Cela s'applique aux maladies telles
que la tuberculose, la salmonellose, les infections par cryptocoque et la PCP.
45
45
MODULE 4
L'observance des traitements antirétroviraux
La notion d'observance des traitements antirétroviraux
Objectifs de la session
A la fin de la session, les participants
seront capables de :
• Donner une définition opérationnelle
de l’observance, en listant les
principales actions qui permettent
d’établir qu’une personne prend bien
son traitement.
• Expliquer les conséquences de la
mauvaise observance du traitement.
Méthodologie
• Questions – réponses animées par
les formateurs.
• Exposé de synthèse.
Durée
• 45 minutes
Matériel nécessaire
• Posters récapitulatifs « Bien prendre
son traitement c’est … » et
éventuellement « A ne pas faire
quand on prend des médicaments
anti-VIH ».
Observations pour les formateurs
• Les subtilités de terminologie entre le
mot « observance » et les
synonymes existants (adhérence,
adhésion, conformité) ne sont
absolument pas importantes pour ce
type de formation. Il est préférable de
dire que tous ces termes veulent dire
la même chose.
• Cette session est une session
d’introduction sur l’observance. Il
n’est pas nécessaire de trop
s’attarder sur les obstacles à
l’observance et les facteurs qui
favorisent l’observance car il y a des
sessions spécifiques sur ces thèmes.
Preparation
• Ecrire les posters récapitulatifs « Bien
prendre son traitement c’est … » et
éventuellement « A ne pas faire
quand on prend des ARV ».
Déroulement
1. En plénière, discussion : qu’est-ce que l’observance ? Que veut dire « bien
prendre ou prendre correctement son traitement » ? Quelles sont les règles
à respecter ?
2. Noter les explications données par les participants sur un flip-chart et
compléter (voir « Informations essentielles » ci-dessous).
3. Présenter à la fin le poster « Bien prendre son traitement c’est … » pour
récapituler.
4. Demander ce qui se passe si on ne respecte pas toutes ces règles. (Q&R)
5. En conclusion, et en fonction du temps disponible, on peut aussi vérifier la
compréhension des participants, en leur demandant que veut dire ne pas
être observant, après avoir vu auparavant les caractéristiques de la
personne observante.
Informations essentielles
Que veut dire bien prendre ou prendre correctement son traitement ?
Voir poster ci-contre.
L’observance signifie la fidélité avec laquelle on prend son traitement ; une
mauvaise observance implique qu’on ne prend pas le médicament tel qu’il a
été prescrit, soit en oubliant des doses de médicaments soit en prenant trop.
On sait que le traitement ARV diminue en efficacité à partir du moment où l’on
manque plus d’une dose par mois.
Quels sont les autres mots utilisés pour parler d’observance ?
• Adhérence.
• Adhésion.
• Conformité.
L’observance : pierre angulaire de la réussite du traitement (Que se
passe-t-il si on n’est pas observant ?)
• La moindre non-observance peut engendrer une résistance au traitement
(le traitement n’est plus efficace).
• Si la non-observance se poursuit, on peut devenir résistant à d’autres
médicaments (résistance croisée).
• Une résistance ne se voit pas tout de suite – un patient va aller mieux
même s’il est non-observant. Le virus continue à se reproduire, mais en
quantité moindre : donc, il se sent mieux. Mais finalement le virus prendra
le dessus.
• Le traitement n’est pas efficace, si on saute des prises : par exemple la
concentration des médicaments dans le sang n’est pas suffisante pour que
les médicaments puissent agir contre le VIH. Il y a des maladies
opportunistes qui surgissent.
• Les problèmes d’observance doivent être détectés de façon précoce en :
– Identifiant des problèmes d’observance antérieurs chez le patient.
– Identifiant les obstacles à l’observance dans la vie du patient (pour
quelles raisons le patient a des problèmes d’observance ?)
Informations complémentaires
La non-observance : un choix ou une contrainte ?
• La non-observance peut être une décision de la personne sous traitement,
qui par exemple interrompt son traitement parce qu’elle n’a plus envie de le
prendre.
• La non-observance peut être subie par la personne sous traitement,
lorsque par exemple elle n’a pas les moyens financiers suffisants pour
acheter les médicaments.
Il faut toujours bien analyser les raisons pour lesquelles une personne n’est pas
observante.
46
46
La notion d'observance des traitements antirétroviraux
La non-observance : un phénomène ponctuel ou régulier
• La non-observance peut être un phénomène très ponctuel : par exemple
une personne oublie de prendre son médicament à temps un jour, parce
qu’elle a de la visite à ce moment-là, ou parce qu’elle doit voyager.
• La non-observance peut être un phénomène régulier : par exemple une
personne change le plan quotidien de la prise de ses médicaments, parce
que l’horaire donné par le médecin ne lui convienne pas ; ou une personne
décide de ne jamais prendre ses médicaments le vendredi parce qu’elle va
à la mosquée ; ou une personne arrête son traitement pendant plusieurs
jours, semaines, voire même des mois.
Il faut toujours bien analyser si la non-observance est juste un phénomène
ponctuel ou bien si c’est un phénomène régulier, pour comprendre les raisons
de cette non-observance et estimer les conséquences.
• L’observance n’est pas statique. Elle peut fluctuer, c’est-à-dire évoluer
dans le temps pour chaque personne sous traitement en fonction d’un
certain nombre de facteurs ou déterminants.
Bien prendre son traitement c’est
• Respecter les doses prescrites par le médecin. Ne pas prendre plus de médicaments ou moins de médicaments
que ceux prescrits.
• Respecter la façon de prendre des médicaments : par exemple en comprimés ou en sirop.
• Respecter le nombre de prises de médicaments par jour. Ne pas diminuer ou augmenter le nombre de prises.
• Respecter les horaires de prise et les intervalles entre les prises de médicaments conseillés.
• Respecter les conseils d’alimentation, de jeûne, et de prise de boissons qui ont été donnés car ces éléments peuvent
influencer l’efficacité du traitement.
• Ne pas prendre d’autres médicaments qui n’ont pas été prescrits par le médecin sans lui en parler.
• Ne pas prendre de substances qui peuvent influencer l’efficacité du traitement.
Les choses à ne pas faire quand on prend des ARV
• Prendre plus de médicaments ou moins de médicaments que ceux qui ont été prescrits par le médecin.
• Prendre vos médicaments en sirop si ce sont des comprimés qui ont été prescrits. Ne pas ouvrir les gélules et
mélanger le contenu avec de la nourriture ou de la boisson.
• Diminuer ou augmenter le nombre de prises.
• Changer les horaires de prise et les intervalles entre les prises de médicaments qui vous ont été conseillés.
• Manger juste avant ou après la prise des médicaments si le médicament doit être pris à jeun (c’est-à-dire
l’estomac vide).
• Prendre d’autres médicaments qui n’ont pas été prescrits par le médecin sans lui en parler.
• Prendre des substances qui peuvent influencer l’efficacité du traitement (alcool, drogues).
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47
MODULE 4
L’observance des traitements antirétroviraux
Les cas de non observance – les obstacles à l’observance des traitements ARV
Déroulement
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer les différentes catégories
d’obstacles à l’observance :
– Les obstacles personnels.
– Les obstacles liés au contexte ou
sociaux (famille, travail, etc.)
– Le obstacles liés au traitement.
– Les obstacles liés aux
professionnels et structures de
santé.
• Donner quelques exemples pour
chaque catégorie.
Le but de l’exercice est aussi de faire
comprendre aux participants, que nous
avons tous des problèmes pour être
observants en les mettant dans la
situation d’une PVVIH sous traitement.
Méthodologie
•
•
•
•
Exercice « étude de cas » en paires.
Tour de table en plénière.
Lecture individuelle de document.
Discussion sur le document lu
individuellement.
Durée
• 45 minutes
Matériel nécessaire
• Fiche « Les obstacles à l’observance ».
• Fausses ordonnances de traitement
ARV.
Observations pour les formateurs
Pour l’exercice en paires, il faut vraiment
faire en sorte que les participants se
mettent dans la peau d’une PVVIH. S’il y
a des PVVIH sous traitement parmi les
participants, le formateur leur dit qu’elles
peuvent échanger sur les problèmes
qu’elles ont rencontrés en réalité si elles
le désirent. Toutefois les PVVIH qui
participent à la formation ne devraient
pas être forcées à témoigner, ce doit
être un choix de leur part.
Préparation
• Faire des photocopies de la fiche
« Les obstacles à l’observance ».
• Préparer autant de fausses
ordonnances de traitement ARV qu’il
y a de paires dans le groupe.
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1. Diviser les participants en paires ; donner à chaque paire une « fausse
ordonnance » en leur expliquant qu’ils doivent imaginer qu’ils sont des
PVVIH, qu’ils vont devoir suivre le traitement ARV prescrit par l’ordonnance.
Les participants doivent imaginer honnêtement et sincèrement comment ce
traitement va pouvoir être intégré dans leur style de vie (horaires des prises,
régime alimentaire, etc.) en prenant bien en compte leur situation
professionnelle et familiale actuelle.
2. Au sein de chaque paire, les participants doivent notamment discuter des
cas où ils pensent qu’ils auraient du mal à être observants et pourquoi,
ainsi que les difficultés qui pourraient se présenter.
3. Faire un tour de table des paires, et demander quelles sont les difficultés
qu’ils ont repérées dans la nécessité d’être observant au quotidien. Pour
quelles raisons ces difficultés apparaissent dans la prise du traitement ?
Pour quelles raisons on peut sauter une prise, ou diminuer les doses, c’està-dire ne pas être observant ? Noter ces obstacles sur un flip-chart.
4. Présenter la fiche « Ce qui peut empêcher de bien prendre son traitement »
en montrant les catégories d’obstacles (individuels, sociaux, liés aux
traitements, liés aux professionnels et structures de santé). La fiche peut
être lue individuellement, ou on peut en faire une lecture à haute voix en
plénière en faisant lire des participants à tour de rôle.
5. Discuter des obstacles qui n’ont pas été mentionnés par les participants
auparavant après l’exercice en paires.
Informations essentielles
• Il existe différentes catégories d’obstacles à l’observance :
– Les obstacles personnels.
– Les obstacles liés au contexte ou sociaux (famille, travail, etc.)
– Le obstacles liés au traitement.
– Les obstacles liés aux professionnels et structures de santé.
• Les obstacles peuvent être ponctuels ou réguliers (voir session précédente).
• Les obstacles peuvent être plus ou moins nombreux suivant les individus.
Voir ci-contre la fiche récapitulative : « Ce qui empêche de bien prendre son
traitement ».
Production des participants pendant l’exercice
en paires en Côte d’Ivoire
Quelles difficultés auriez-vous pour être observants
si vous étiez sous ARV ?
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Fatigue du traitement.
Honte et stigmatisation du VIH.
Troubles de mémoire.
Voyages.
Déni : refus de l’infection = ne
pas accepter son statut.
Problème de croyance dans
l’efficacité du traitement.
Certains messages religieux ou
des tradipraticiens.
Manque d’information de la
famille sur les ARV.
Quand le conjoint n’est pas
associé.
• Ne pas avoir de pilulier.
• Coût du traitement.
• Approvisionnement des ARV/
Disponibilité/ Rupture de stock.
• Emploi du temps professionnel.
• Effets secondaires.
• Nombre de médicaments et
comprimés ou gélules de
chaque médicament.
• Habitudes alimentaires.
• Gêne de prendre les
médicaments.
Les cas de non observance – les obstacles à l’observance des traitements ARV
Fiche « Ce qui empêche de bien prendre son traitement »
1. Les facteurs individuels propres à la personne sous traitement
Sur le plan émotionnel/psychologique :
• Etat dépressif, découragement, crise émotionnelle.
• Culpabilité d’avoir survécu à la mort d’un être proche (syndrome du survivant).
• Niveau de l’estime de soi.
• Déni. Si une personne veut « oublier » qu’elle est infectée par le VIH, elle a tendance à ne pas vouloir prendre des
médicaments qui lui rappellent le VIH/SIDA.
Les peurs par rapport au traitement ARV
• Peur de ne pas pouvoir gérer les effets
indésirables.
• Crainte d’un inconfort corporel, de douleurs,
de fatigue.
• Peur d’une modification de l’image du corps.
• Peur de la stigmatisation sociale.
•
•
•
•
•
Peur de l’échec du traitement.
Doute sur son efficacité à long terme.
Peur de la survenue ou du retour de la maladie.
Peur de la survenue d’un effet indésirable mortel.
Interrogation sur l’espérance de vie.
Sur le plan cognitif (liés aux connaissances et croyances) :
• Incapacité de comprendre et mémoriser les prescriptions, les horaires de prises, etc. (Ces capacités peuvent être
liées au niveau d’alphabétisation et d’éducation).
• Faible conviction dans l’efficacité du traitement (perceptions de l’efficacité de la médecine en général).
Sur le plan comportemental :
• Eventuelles difficultés d’organisation et de gestion de son temps (par exemple par rapport aux horaires de travail).
• Réactions face aux effets secondaires et autres contraintes du traitement.
• La prise de substances comme l’alcool ou de la drogue qui peuvent perturber la prise du traitement.
Sur le plan physique :
• Pour une personne séropositive asymptomatique, la mise sous traitement peut être perçue comme l’entrée dans la
maladie. Les effets secondaires des ARV sont perçus comme les premières manifestations du SIDA.
• Pour une personne symptomatique, la disparition des infections opportunistes et d’autres pathologies peuvent lui
donner l’impression d’être guéri et de ne plus avoir besoin de prendre des médicaments.
2. Les facteurs sociaux (l’environnement)
• L’existence de situations où la personne sous traitement doit se cacher pour prendre son traitement
(en famille, sur le lieu de travail, entre amis, etc.)
• La stigmatisation, la discrimination, le rejet, l’isolement social.
• Le niveau de soutien de l’entourage en général dans la prise du traitement.
• La faiblesse des ressources financières et la présence d’autres priorités de survie.
• La prise en charge d’autres personnes malades, notamment des enfants.
• L’échec thérapeutique pour une personne de l’entourage peut modifier la croyance dans l’efficacité du
traitement anti-VIH.
49
49
MODULE 4
L’observance des traitements antirétroviraux
Les cas de non observance – les obstacles à l’observance des traitements ARV
Fiche « Ce qui empêche de bien prendre son traitement » (continued?)
3. Les facteurs liés au traitement
• Le nombre élevé de prises par jour : plus il y a de prises, plus le traitement est compliqué à prendre, surtout pour
des PVVIH qui par ailleurs prennent d’autres médicaments (traitements préventifs et/ou curatifs des infections
opportunistes et autres pathologies). On considère souvent que plus de 2 prises de médicaments/jour entraînent
une mauvaise observance
• Les effets secondaires : plus les médicaments ont des effets secondaires ou indésirables, plus il est difficile de les
prendre.
• L’échec du traitement : si la personne pense que « la maladie progresse » malgré le traitement, elle est peu motivée
pour le prendre.
4. Les facteurs liés aux professionnels et aux structures de santé
• Le manque de connaissances et de formation des professionnels sur les traitements anti-VIH et sur les questions
d’observance.
• Le manque d’informations claires sur les éléments suivants :
– La posologie.
– Les horaires des prises.
– L’action et l’efficacité des médicaments.
– Les effets secondaires possibles.
– Les interactions possibles avec d’autres médicaments ou des substances comme l’alcool, et les
risques encourus.
– L’alimentation recommandée avec le traitement.
– Les risques en cas d’arrêt du traitement ou de mauvaise prise des médicaments.
• L’inadaptation du traitement à la personnalité et au mode de vie de la personne mise sous traitement, par exemple
à son emploi du temps.
• Le manque de disponibilité des professionnels de santé et d’écoute active de la personne sous traitement.
• Le refus de prendre en compte les effets secondaires ressentis par la personne sous traitement, et les
conséquences du traitement sur la vie de la personne (travail, vie familiale, vie sentimentale, sexualité, etc.)
• La perception que les professionnels de santé ont sur les capacités d’une personne à prendre son traitement
correctement. Si un médecin pense que son patient n’est pas capable de suivre son traitement, ceci peut
influencer le patient.
• La distance entre les structures de santé où sont prescrits et dispensés les médicaments et les personnes sous
traitement.
• Horaires inadaptés des consultations.
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222
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Les cas de non observance – les obstacles à l’observance des traitements ARV
Notes
51
51
MODULE 4
L’observance des traitements antirétroviraux
Stigmatisation et traitement antirétroviraux
Objectifs de la session
À la fin de cette session, les participants
seront capables de :
• Expliquer la relation entre la
stigmatisation et la prise d’un
traitement antirétroviral.
• Expliquer comment la stigmatisation
affecte la capacité d'une personne à
prendre son traitement antirétroviral.
• Expliquer ce qui peut aider à réduire
les conséquences de la
stigmatisation sur la prise d’un
traitement antirétroviral.
Méthodologie
•
•
•
•
•
Discussion.
Études de cas.
Mise en commun en plénière.
Jeu de rôles.
Discussion.
Durée
• 4 heures.
Matériel nécessaire
• Photocopies des fiches
Professionnels de la santé et
stigmatisation – Études de cas 1 à 5
pour les participants.
• Photocopies des fiches Jeu de rôles
– Religion, stigmatisation et
traitement antirétroviral – Scénarios 1
et 2 pour les participants.
ou :
• Contenus des fiches écrits sur de
grandes feuilles de papier (posters).
Observations pour les formateurs
L'une des causes de la stigmatisation
étant le manque de connaissances, il est
essentiel que les participants sachent
exactement quels sont les modes de
transmission du VIH. Vous pouvez donc
passer ces modes de transmission en
revue avec les participants dans le cadre
de l'activité (à moins que vous ne l'ayez
déjà fait au cours de l'atelier).
Les études de cas et le jeu de rôles
devraient être adaptés à votre contexte
local.
Déroulement
1. Présenter la session.
2. Demander aux participants de donner des exemples de stigmatisation
qu'ils ont pu vivre et dire ce qu'ils ont ressentis par rapport à cette
stigmatisation. Elle ne doit pas forcément être liée au VIH.
3. Demander aux participants de réfléchir sur les liens entre la prise d’un
traitement antirétroviral et la stigmatisation de la personne sous traitement.
Noter leurs réponses sur le tableau papier.
4. Expliquer que la première activité consiste à analyser les phénomènes de
stigmatisation qui affectent les professionnels de la santé touchés par le
VIH.
5. Répartir les participants en petits groupes, et donner à chaque groupe l'une
des études de cas sur les professionnels de la santé et la stigmatisation,
soit sur des feuilles photocopiées, soit sur un poster.
6. Demander à chaque groupe de discuter et de répondre aux questions qui
figurent à la suite de l’étude de cas.
7. Demander aux groupes de revenir en plénière et de partager les résultats
de leur discussion avec l’ensemble du groupe.
8. Demander au grand groupe de faire une synthèse de la manière dont la
stigmatisation affecte la personne sous traitement ARV dans les différentes
études de cas, et noter les réponses sur un tableau papier.
9. Demander au grand groupe de résumer la manière dont les conséquences
de la stigmatisation sur les personnes sous ARV peuvent être réduites, et
noter les réponses sur un tableau papier.
10. Expliquer que la deuxième activité consiste à jouer à un jeu de rôles (ou, s'il
y a assez de temps, deux jeux de rôles) sur la religion, la stigmatisation et
les traitements antirétroviraux.
Scénario nº1 de jeu de rôles
Les deux membres d’un jeune couple ont subi ensemble un test de
dépistag edu VIH, sur les recommandations de leur pasteur local. L'homme
est séropositif, le test de la femme est négatif. Ils ont parlé de la situation
et souhaitent toujours se marier.
Scénario nº2 de jeu de rôles
Certains membres de la chorale de l'église se réunissent pour une
répétition. L'un des membres arrive en retard et porte un T-shirt qui
promeut l'utilisation des préservatifs. Il/elle travaille dans le cadre de la
mobilisation de la communauté au centre local CDVA.
11. Demander aux volontaires de commencer le jeu de rôles, en donnant les
grandes lignes de chaque personnage.
12. Laisser les participants jouer le jeu pendant un petit moment, puis arrêter
l'action, et demander au public de dire ce qui s'est passé et de donner des
idées sur ce qui devrait se passer ensuite.
13. Écrire ces idées sur un tableau papier et voter ou décider de l'option
retenue, et l’essayer.
14. Demander aux participants d'identifier les questions soulevées par le jeu de
rôles et passer en revue certaines des stratégies pour réduire la
stigmatisation liée au VIH.
Informations essentielles
L’expérience montre que la stigmatisation est l'un des plus grands défis à
relever pour les personnes vivant avec le VIH, particulièrement lorsqu'elles ont
besoin d'accéder aux services de santé. La stigmatisation est aussi l'une des
raisons pour lesquelles les services proposés ne sont pas utilisés pleinement,
même lorsque les communautés savent qu'ils sont disponibles et accessibles.
52
Stigmatisation et traitement antirétroviraux
Informations complémentaires
Approches de réduction de la
stigmatisation liée au VIH et au SIDA
• Il est important d’analyser et de
prendre en compte le contexte social
dans lequel se produit la
stigmatisation liée au VIH.
• Bien comprendre ce qu'est le VIH et
comment il se transmet est essentiel :
de cette manière, les gens peuvent
évaluer de façon objective les risques
liés au VIH dans leur vie quotidienne.
• Valeurs, normes et jugements
moraux contribuant à la
stigmatisation doivent être compris et
pris en compte. Cela inclut la
promotion de l'utilisation d'un
langage dénué de jugements de
valeur pour décrire les
comportements à haut risque de
transmission. Les organisations
confessionnelles et les leaders
communautaires qui peuvent
modeler et renforcer les valeurs de la
société doivent être impliqués.
• Les personnes séropositives peuvent
jouer un rôle important dans la
réduction de la stigmatisation liée au
VIH, si elles deviennent membres
actifs des programmes de lutte
contre le VIH/SIDA.
Préparation
Vous pouvez, soit :
• Photocopier les documents
Professionnels de la santé et
stigmatisation – Études de cas 1 à 5
et Jeu de rôle – religion,
stigmatisation et traitement
antirétroviral – Scénarios 1 et 2, pour
les distribuer aux participants.
ou
• Rédiger le texte des fiches sur de
grandes feuilles de papier :
Professionnels de la santé et
stigmatisation – Études de cas 1 à 5
et Jeu de rôle – Religion,
stigmatisation et traitement
antirétroviral – Scénarios 1 et 2.
Les liens étroits entre stigmatisation, prise en charge psychosociale,
traitements et prévention doivent donc être examinés et compris, de façon à
mieux planifier les améliorations dans l'accessibilité aux services de prévention,
de prise en charge et de traitement, et dans la qualité de ces services.
Stigmatisation intériorisée, ou auto-stigmatisation
• Les personnes séropositives sont souvent montrées du doigt et soumises à
des actes cruels, maladroits, blessants et stigmatisants. Pourtant, elles
partagent les mêmes croyances et les mêmes valeurs que le reste de la
communauté. Il n'est donc pas surprenant qu'elles se culpabilisent et se
stigmatisent elles-mêmes.
• Les professionnels de la santé séropositifs, en particulier, se culpabilisent
d'avoir été infectés et pensent qu'ils « étaient bien placés pour savoir ».
• De ce fait, ils peuvent perdre espoir et se sentir déprimés, voire suicidaires
et en position d'infériorité. Résultat : certaines personnes séropositives
s'isolent de la société, de leurs amis et de leur famille. En ce qui concerne
les traitements ARV, de tels sentiments peuvent avoir un impact négatif sur
l'observance.
Stigmatisation secondaire
• Amis, familles, enfants et tous ceux qui s’occupent de personnes vivant
avec le VIH, y compris les professionnels de la santé ou les personnels
d'ONG, peuvent également être stigmatisés « par association » du fait qu’ils
côtoient des PVVIH.
• Par exemple, les parents sont rendus coupables pour le « mauvais
comportement » de leurs enfants qui les a conduits à être infectés par le
VIH.
• Résultat : une dégradation de la réputation ainsi que des moyens de
subsistance peuvent se produire du fait de la stigmatisation secondaire.
Comment la stigmatisation est-elle liée au traitement antirétroviral ?
• Stigmatisation et discrimination restent parmi les plus grands défis à relever
pour les personnes vivant avec le VIH.
• La stigmatisation empêche les gens d'avoir accès au dépistage du VIH, à la
prise en charge psychosociale, aux traitements et à la prévention.
• La prévention et la réduction de la stigmatisation et de la discrimination
sont vitales, si l'on veut que les gens ne soient pas découragés et
continuent à prendre leur traitement ARV et à aider les autres à le prendre.
• Un traitement ARV efficace, facilement accessible et à un prix abordable
pour tous ceux qui en ont besoin, constitue un moyen crucial de réduire la
stigmatisation et la discrimination dans les communautés affectées.
Comment la stigmatisation affecte-t-elle la capacité d'une personne à
prendre son traitement antirétroviral ?
• Lorsque, du fait de la stigmatisation, une personne décide de ne pas se
faire dépister ou de pas se faire prendre en charge, elle réduit ses chances
d'accéder aux ARV.
• La stigmatisation cause des problèmes psychologiques tels que l'anxiété, la
dépression, la culpabilité, la honte et le désespoir. Ceci peut causer des
problèmes à une personne qui démarre un traitement ARV, notamment
pour être observante.
• Le fait de prendre des ARV peut effrayer : la personne craint d'être
identifiée comme vivant avec le VIH.
• Le secret, c’est-à-dire le fait de ne pas pouvoir parler de son état, rend les
choses plus difficiles pour la personne qui a du mal à rapporter ses
53
MODULE 4
L’observance des traitements antirétroviraux
Stigmatisation et traitement antirétroviraux
médicaments à la maison ou à les emporter au travail ou sur ses lieux de
loisirs.
• La stigmatisation peut isoler la personne vivant avec le VIH de sa famille, de
ses amis et de sa communauté. Cela entraîne une perte importante de
soutien pour la prise du traitement ARV.
• Les femmes, les jeunes filles et les enfants vivant avec le VIH sont souvent
plus stigmatisés que les hommes, et ont plus de mal à accéder à un
traitement ARV et à être observants.
• La stigmatisation peut également s'étendre à ceux qui prennent en charge
des PVVIH, y compris les professionnels de la santé. De ce fait, elle peut
les décourager d'offrir leur soutien aux personnes prenant des traitements
ARV ou de prendre eux-mêmes un traitement si cela est nécessaire.
Comment aider à réduire les effets de la stigmatisation sur le traitement
antirétroviral ?
• Développer les connaissances sur le VIH et encourager les gens à
reconnaître l'existence de la stigmatisation et de la discrimination.
• Augmenter la prise de conscience de la disponibilité du traitement ARV et
des avantages de prendre un tel traitement.
• Inclure la prévention dans les messages sur les traitements ARV. Cela
signifie qu'il faut montrer aux gens que la prévention est toujours nécessaire
pour ceux qui prennent un traitement, et qu'il est possible d'éviter les
infections opportunistes telles que la tuberculose en prenant des
médicaments.
• S'assurer que les gens qui prennent déjà un traitement ARV reçoivent un
soutien adéquat de leur famille, de leurs amis et de leur communauté.
• Fournir des espaces de confidentialité pour que les gens puissent discuter
de leurs problèmes concernant le VIH et le traitement ARV.
• Fournir des services de soutien psychosocial dans le cadre du soutien au
traitement ARV, comme la psychothérapie de groupe et les groupes de
soutien.
• Engager les personnes vivant avec le VIH, en particulier celles qui prennent
un traitement ARV avec succès, à fournir soutien et informations aux
autres. De cette manière, ceux qui ont besoin d'un traitement ARV voient
les résultats positifs des traitements. Les expériences des personnes sous
traitement peuvent être partagées avec la communauté et les
professionnels de la santé qui ont pour responsabilité de prescrire aux gens
un traitement ARV.
• Impliquer de nombreuses personnes différentes – professionnels de la
santé, familles, communautés, ONG, associations, tradipraticiens et
organisations confessionnelles – pour qu'elles contribuent à créer un
environnement favorable à la prise des traitements ARV.
• Aider les gens à mieux comprendre ce que sont le VIH et sa transmission,
la prévention et le traitement, et mieux comprendre comment soutenir les
gens qui prennent un traitement ARV.
• S'assurer que les gens qui sont les plus stigmatisés ou vulnérables –
comme les femmes, les enfants, les travailleurs du sexe, les hommes ayant
des rapports sexuels avec des hommes, les usagers de drogues – peuvent
exercer leurs droits et avoir accès à un traitement ARV.
52
54
Stigmatisation et traitement antirétroviraux
Formes de stigmatisation et exemples de stratégies de réduction dans des contextes spécifiques
Exemples de formes de stigmatisation
Exemples de stratégies de lutte contre la
stigmatisation
CENTRES MÉDICAUX
• Le centre de santé est à l’origine de commérages en isolant
les patients chroniques.
• Contact physique limité avec les clients atteints de maladies
chroniques, de peur de contracter la maladie., ce qui est
démoralisant pour les patients qui se sentent rejetés et
peuvent perdre le goût à la vie.
• Les infirmières tirent des conclusions sur la vie sexuelle des
patients. Elles les jugent comme ayant eu « des partenaires
multiples ».
• Les professionnels de la santé se stigmatisent les uns les
autres s'ils pensent qu'un collègue est séropositif.
• Permettre aux professionnels de la santé de parler de leurs
propres attitudes, de leurs sentiments, de leurs peurs et de
leurs comportements. Les aider à gérer leurs peurs
concernant leur statut et leur découragement.
• Enseigner les compétences pour traiter les patients avec tact.
• Développer des codes de bonne conduite.
• Informer les professionnels de la santé des derniers
développements sur le VIH et sur la stigmatisation à travers
une formation dans le service.
• Solliciter les avis des patients sur la stigmatisation dans le
service (parcourir avec eux le service pour identifier les
« points » de stigmatisation).
COMMUNAUTÉ
• Les personnes séropositives et leurs familles doivent faire
face à l'isolement, aux insultes et à la discrimination.
• Dans certains cas, elles sont chassées du logement
qu'elles louent ou de leur travail. Les gens arrêtent de
leur acheter des marchandises.
• Impliquer les leaders communautaires et les OBC dans la
lutte contre la stigmatisation.
• Utiliser les PVVIH comme modèles et animateurs.
• Organiser des réunions communautaires, des réunions
entre pairs et des visites à domicile.
• Organiser des séances de théâtre.
• Créer des liens entre le centre de santé et la communauté.
• Informer les membres de la communauté sur ce
qu’implique la prise en charge des PVVIH (physique,
psychologique, etc.)
PROFESSIONNELS DES SOINS À DOMICILE
• Les professionnels des soins à domicile doivent faire face à
la stigmatisation par association. Ils sont rejetés par la
communauté qui dit qu'ils sont porteurs du SIDA.
• Les professionnels des soins à domicile sont rejetés par les
patients lors des visites.
• L'uniforme déclenche la stigmatisation envers la famille (par
les voisins).
• Les visites sont considérées comme des « arrêts de mort ».
• Arrêter le port de l'uniforme lors des visites à domicile.
• Augmenter la prise de conscience en donnant les
informations correctes sur le VIH, le traitement ARV, la
tuberculose et la stigmatisation.
GROUPES RELIGIEUX ET CONFESSIONNELS
• Le VIH est associé au péché : promiscuité, adultère,
immoralité, partenaires multiples.
• Commérages et condamnation.
• Silence et peur.
• Manque de connaissances adéquates des leaders
religieux (pasteurs, curés) sur le VIH, le SIDA et les
traitements ARV, d'où le silence.
• Préparation incorrecte au mariage.
• Utiliser les églises et les mosquées pour discuter de la
stigmatisation.
• Faire que le groupe confessionnel reconnaisse qu'il
stigmatise : il blâme et juge les gens parce qu'ils ont été
contaminés par le VIH.
• Éduquer les leaders des groupes confessionnels sur la
stigmatisation et les aider à jouer un rôle prédominant
dans l'action de lutte contre la stigmatisation.
• Les encourager à devenir des conseillers sans
stigmatisation et des modèles qui traitent les personnes
séropositives sans les juger ni les stigmatiser.
Source : Understanding and Challenging HIV Stigma: Toolkit for Action, (Comprendre et relever les défis
de la stigmatisation liée au VIH – Outil pour l'action) Change Project et ICRW, 2003.
53
55
MODULE 4
L’observance des traitements antirétroviraux
Stigmatisation et traitement antirétroviraux
*Exemples d'études de cas utilisées pendant des ateliers de formation en Zambie
(*à adapter au contexte local sous forme de posters ou de photocopies)
Professionnels de la santé et stigmatisation : Étude de cas nº1 – Madame Mulenga
Mme Mulenga a 47 ans. Elle est infirmière en chef dans un centre de santé. Elle a 4 enfants qui sont tous grands, et
elle est très respectée dans sa communauté. Mme Mulenga est séropositive. Elle est sous traitement ARV et elle achète
ses médicaments dans une clinique privée. Elle dépense près de 50 pour cent de son salaire pour son traitement.
Récemment, elle s'est rendue à la clinique pour recevoir son ordonnance mensuelle, et Mme Mulenga est tombée sur
un collègue. Le collègue en question a deviné qu'elle était séropositive, et il l'a dit à tous les autres collègues de travail.
Mme Mulenga a conscience de tous les commérages qui l'entourent, surtout parmi les collègues plus jeunes, et
maintenant, elle déteste aller au travail.
Discutez de cette étude de cas et répondez aux questions ci-dessous :
• Pourquoi, à votre avis, Mme Mulenga est-elle allée dans une clinique privée pour son traitement ?
• Pourquoi pensez-vous que ses collègues de travail médisent-ils sur elle au travail ?
• Que peut-on faire pour :
– Soutenir quelqu'un comme Mme Mulenga ?
– Traiter le problème de la stigmatisation au centre de santé ?
Professionnels de la santé et stigmatisation : Études de cas nº2 – Viola Malambo
Viola Malambo est une bénévole dans un centre de Conseil et Dépistage Volontaire et Anonyme (CDVA). Elle a 27 ans
et elle est fiancée. Elle a une bonne réputation et les gens disent qu'elle travaille dur. Elle s'entend bien avec ses
collègues de travail. Viola a fait un test l'année dernière, et il se trouve qu'elle est séropositive. Elle connaît les
traitements ARV, mais elle ne sait pas encore si elle devrait commencer un traitement. Elle se sent bien, mais elle a
commencé à perdre du poids. Elle a entendu des collègues parler d'elle. Ils soupçonnent qu'elle est séropositive. Ils
disent que pourtant « elle savait ce qu’elle faisait ». Au travail, elle n'a parlé à personne de sa situation.
Discutez de cette étude de cas et répondez aux questions ci-dessous :
• Pourquoi, à votre avis, Viola n'a-t-elle pas encore commencé à prendre des ARV ?
• Pourquoi, pensez-vous, les collègues médisent-ils sur elle au travail ?
• Que peut-on faire pour :
– Soutenir quelqu'un comme Viola ?
– Traiter le problème de la stigmatisation au CDVA ?
Professionnels de la santé et stigmatisation : Étude de cas nº 3 – Gilbert
Gilbert est infirmier au bloc opératoire. Il a 30 ans. Il est marié et il a deux enfants. Gilbert est séropositif. Il est sous
traitement ARV. Il est traité dans une clinique de Kabwe. Il ne veut pas que qui que ce soit au travail soit au courant. Le
mois dernier, la clinique de Kabwe manquait de Triomune, alors elle s'est adressée à l'hôpital où travaille Gilbert.
Depuis, tous ses collègues l'évitent, ils chuchotent derrière son dos et ils ne l'invitent plus à boire un verre après le
travail. Gilbert est déprimé et a commencé à prendre des congés maladie parce qu'il ne peut pas supporter la situation
au travail.
Discutez de cette étude de cas et répondez aux questions ci-dessous :
• Pourquoi, selon vous, Gilbert allait-il à Kabwe pour son traitement ?
• Pourquoi pensez-vous que les collègues le traitent ainsi au travail ?
• Que peut-on faire pour :
– Soutenir quelqu'un comme Gilbert ?
– Traiter le problème de la stigmatisation à l'hôpital ?
54
222
56
Stigmatisation et traitement antirétroviraux
Professionnels de la santé et stigmatisation : Étude de cas nº4 – Dr Banda
Le docteur Banda a 40 ans et il travaille à l'hôpital. Il a bonne réputation et il est très respecté. Sa femme est morte il y
a deux ans, et il a quatre enfants. Le Dr Banda sait qu'il est séropositif depuis deux ans, et il prend un traitement ARV
qu'il obtient secrètement de l'hôpital. Parfois, le traitement n'arrive pas, et il doit se rendre dans une clinique privée où
travaille un ami, pour l'acheter. Le Dr Banda n'a encore rien dit à personne au travail sur son état, de peur que cela ne
se répande.
Discutez de cette étude de cas et répondez aux questions ci-dessous :
• Pourquoi pensez-vous que le Dr Banda ne veut pas que les gens connaissent son état ?
• Que peut-on faire pour :
– Soutenir quelqu'un comme le Dr Banda pour qu'il soit plus ouvert ?
– Traiter le problème de la stigmatisation à l'hôpital ?
Professionnels de la santé et stigmatisation : Étude de cas nº5 – Madame Mundia
Sibeso Mundia est une professionnelle des soins à domicile dans un faubourg en dehors de la ville. Elle s'occupe des
gens à domicile par le biais de son église et s'occupe de beaucoup de personnes atteintes de maladies liée au SIDA.
Mme Mundia aide également les membres de la communauté à monter des groupes de soutien pour les personnes
vivant avec le VIH. Mme Mundia est elle-même séropositive, mais elle va au centre de santé en ville pour obtenir son
traitement, pour que personne ne la voie. Elle l'a dit à sa famille, mais les membres de la famille lui ont demandé de ne
rien dire à personne, surtout aux gens de l'équipe de soins à domicile. Dernièrement, son mari a perdu son emploi, et
l'argent vient à manquer. Sa famille fait pression sur elle pour qu'elle prenne le traitement ARV moins cher au centre de
santé local.
Discutez de cette étude de cas et répondez aux questions ci-dessous :
• Pourquoi, à votre avis, Mme Mundia va-t-elle chercher son traitement en ville ?
• Pourquoi sa famille ne veut-elle pas qu'elle parle aux autres de son état ?
• Que peut-on faire pour
– Soutenir quelqu'un comme Mme Mundia ?
– Traiter le problème de la stigmatisation dans les équipes de soins à domicile ?
55
57
MODULE 4
L’observance des traitements antirétroviraux
Stigmatisation et traitement antirétroviraux
Jeu de rôles : Religion, stigmatisation et traitement ARV – Scénario nº1
Pasteur
• Vous êtes pasteur à l'Église du
Renouveau, et vous pensez que le
VIH est une punition de Dieu pour
les pécheurs.
• Vous ne tolérez personne vivant
avec le VIH dans votre église.
Jeune homme
Jeune femme
• Vous êtes fiancé depuis deux ans,
et vous venez de faire un test de
dépistage du VIH, car votre pasteur
a insisté pour que vous vous fassiez
tester, pour la préparation de votre
mariage.
• Vous avez appris que vous êtes
séropositif, mais votre fiancée est
séronégative.
• Vous êtes stupéfait d'apprendre
qu'elle veut toujours vous épouser,
et après une longue discussion,
vous découvrez qu'elle vous
soutiendra.
• Vous voulez discuter du mariage à
venir avec le pasteur.
• Vous êtes fiancée depuis deux ans,
et venez de faire un test de
dépistage du VIH.
• Vous prévoyez de vous marier dans
trois mois.
• Vous êtes choquée d'apprendre
que votre fiancé est séropositif,
mais après une longue discussion,
vous savez que vous l'aimez
profondément, et vous voulez
vraiment l'épouser.
.
Jeu de rôles : Religion, stigmatisation et traitement ARV – Scénario nº2
56
222
58
Choriste nº1
Choriste nº2
• Vous travaillez dans le cadre de la mobilisation de la
communauté au CDVA local.
• Vous êtes vite rentré(e) du travail pour votre répétition de
chorale, mais vous portez toujours le T-shirt du centre,
avec son message de promotion des préservatifs (vous
l'avez reçu aujourd'hui).
• Vous êtes ami(e) avec le choriste qui porte le T-shirt, mais
vous pensez que les gens devraient s'abstenir
sexuellement avant le mariage.
Choriste nº3
Chef de chœur
• Votre sœur est morte récemment du SIDA. Vous ne
connaissez pas très bien la personne qui porte le T-shirt,
mais vous pensez que tout le monde devrait savoir ce
que sont les préservatifs, pour se protéger du VIH.
• Vous venez d'arriver dans l'église et vous essayez
d'organiser des répétitions régulières.
• Vous êtes choqué(e) de voir un de vos choristes porter un
T-shirt avec un préservatif, surtout dans une église.
• Vous pensez que les préservatifs favorisent la promiscuité
et sont contre nature.
Stigmatisation et traitement antirétroviraux
Notes
57
59
MODULE 4
L'observance des traitements antirétroviraux
Les facteurs qui favorisent l’observance des traitements ARV
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer quelques éléments qui
peuvent favoriser l’observance des
traitements ARV par les PVVIH.
Méthodologie
• Travaux en sous-groupes.
• Présentations en plénière.
Durée
• 1 heure 30 minutes.
Matériel nécessaire
• Fiche « Les obstacles à l’observance »
déjà distribuée pendant la session
précédente.
• Flip-charts déjà prêts avec titres « Au
niveau des PVVIH », « Au niveau de
l’entourage », « Au niveau des
traitements », « Au niveau des
personnels et structures de santé ».
Observations pour les formateurs
Les stratégies pour surmonter les
obstacles à l’observance, ou facteurs
qui favorisent l’observance (informations
essentielles ci-centre), ne doivent être
présentées par les formateurs qu’en
complément des stratégies identifiées
par les participants au cours de
l’exercice en petits groupes.
Préparation
• Ecrire sur 4 flip-charts « Au niveau
des PVVIH », « Au niveau de
l’entourage », « Au niveau des
traitements », « Au niveau des
personnels et structures de santé »
pour distribuer un flip-chart à chaque
sous-groupe.
Déroulement
1. Diviser les participants en 4 sous-groupes et leur distribuer un des flipcharts suivants : « Au niveau des PVVIH », « Au niveau de l’entourage »,
« Au niveau des traitements », « Au niveau des personnels et structures de
santé ».
2. Chaque sous-groupe doit répartir les obstacles présentés pour l’un des
catégories dans la session précédente:
– Les obstacles personnels.
– Les obstacles liés au contexte ou sociaux (famille, travail, etc.)
– Les obstacles liés au traitement.
– Les obstacles liés aux professionnels et structures de santé.
3. A l’intérieur des sous-groupes, les participants doivent réfléchir à toutes les
stratégies qui peuvent permettre de surmonter ces obstacles, c’est-à-dire
ce qui peut permettre aux PVVIH de bien prendre leur traitement (d’être
observantes). Insister sur le fait que les participants n’ont pas à arriver à un
consensus sur les stratégies à ce stade, toutes les idées doivent être
acceptées et notées.
4. Chaque sous-groupe liste ces stratégies sur un flip-chart pour la catégorie
d’obstacles qui leur a été attribuée.
5. Un représentant de chaque sous-groupe présente les résultats des
discussions de son groupe.
Informations essentielles
Les facteurs qui favorisent l’observance peuvent être classés en plusieurs
catégories (qui correspondent aux catégories définies pour les obstacles
eux-mêmes) :
• Les facteurs au niveau personnel.
• Les facteurs liés à l’environnement social.
• Les facteurs liés au traitement.
• Les facteurs liés aux professionnels et structures de santé.
Quand on fait de l’accompagnement pour faciliter l’observance on doit en
général aider la personne sous traitement à anticiper tous les obstacles
existants, et ceux qui peuvent surgir au cours du traitement, pour identifier
ensemble les stratégies qui permettront de surmonter les obstacles.
Les stratégies au niveau personnel
• Mener des activités qui contribuent à renforcer l’estime de soi.
• Parler de sa séropositivité et du traitement avec au moins une personne
proche dans son entourage.
• Ne jamais hésiter à chercher un soutien moral dans l’entourage, dans les
associations, chez les professionnels de santé, etc.
• Bien s’informer sur les traitements.
• Avoir une bonne hygiène de vie.
Les stratégies au niveau social
Il est important qu’au moins une personne de l’entourage soit au courant de la
prise du traitement ARV pour qu’elle puisse aider la personne sous traitement.
Le soutien peut prendre de multiples formes :
• Rappeler les horaires des prises.
• Motiver pour prendre le traitement.
• Accompagner la personne sous traitement à ses rendez-vous de suivi.
• Aider à prendre soin des enfants, notamment pour les femmes
séropositives sous traitement.
• Aider aux tâches ménagères.
• Etc.
58
60
Les facteurs qui favorisent l’observance des traitements ARV
Les stratégies liées au traitement
• Des traitements aux effets indésirables limités.
• Des traitements faciles à prendre en termes du nombre de prises de
médicaments et de l’horaire des prises.
• Des traitements bon marché ou couverts par différentes formes
d’assurance-maladie.
Les stratégies liées aux professionnels et structures de santé
• Des professionnels qui sont à l’écoute des personnes sous traitement, qui
donnent des informations précises et complètes de façon compréhensible
à leurs patients.
• Des professionnels qui donnent des outils d’aide à l’observance si besoin
est, par exemple des piluliers, des plannings thérapeutiques.
• Des professionnels qui travaillent en équipe interdisciplinaire et n’hésitent
pas à impliquer les associations et les familles.
• Des structures de santé qui sont accessibles aux personnes sous
traitement, en termes de distance et d’horaires d’ouverture.
59
61
MODULE 4
L'observance des traitements antirétroviraux
Les facteurs qui favorisent l’observance des traitements ARV
Production des participants en Côte d’Ivoire
Les stratégies pour surmonter les obstacles personnels à l’observance
La PVVIH peut :
• Accepter son statut, vivre positivement, ne pas tenir compte de ce que les autres pensent d’elle.
• Se confier à quelqu’un.
• Etre convaincue de l’efficacité des médicaments.
• Adhérer à une association communautaire de PEC.
• Se soumettre aux exigences du traitement.
• Respecter l’hygiène.
• Adopter un comportement responsable (ne pas avoir de rapports non protégés, ne pas avoir honte).
• Avoir une meilleure estime de soi.
• Eviter la réinfection.
Les stratégies pour surmonter les obstacles sociaux à l’observance
• Informer le conjoint ou la conjointe.
• Informer la famille.
• Sensibiliser la communauté et la mobiliser pour les soins.
• Sensibiliser et éduquer sur les pratiques du lévirat et du sororat.
• Former le corps médical.
• Sensibiliser et former les religieux, les féticheurs et les leaders.
Les stratégies pour surmonter les obstacles à l’observance liés au traitement lui-même
• Mettre à la disposition des patients des formes combinées d’ARV.
• Le choix des ARV doit être en fonction des effets secondaires.
• Revoir la présentation de certains ARV (réduire la taille de certains comprimés).
• Diminuer le prix des médicaments.
• Encourager des études sur les vacances thérapeutiques pour soulager les patients dans leur traitement (fatigue
thérapeutique).
• Disponibilité et accessibilité des ARV.
• Pilulier (familiarisation).
• Calendrier thérapeutique.
Les stratégies pour surmonter les obstacles à l’observance liés aux professionnels et structures de santé
• Formation du personnel médical.
• Intégration de la prise en charge des PVVIH dans tous les centres de santé.
• Prise en compte des préoccupations du patient : son mode de vie, sa vie professionnelle, etc.
• Augmentation et disponibilité du personnel soignant : médecins prescripteurs, infirmiers, conseillers
communautaires, etc.
• Disponibilité des ARV dans tous les centres de santé.
• Accessibilité et gratuité des ARV pour tous les patients.
• Fabrication des ARV génériques en Côte d’Ivoire.
• Implication des travailleurs communautaires dans les centres de prise en charge.
• Bonne collaboration entre conseillers, assistants sociaux et médecins.
• Développement des soins communautaires.
60
222
62
Les facteurs qui favorisent l’observance des traitements ARV
Notes
61
63
MODULE 5
Suivi des PVVIH sous ARV
Conduire des entretiens d’accompagnement thérapeutique
Objectifs de la session
Le principal objectif de cette session est
de permettre aux participants de mettre
en application certaines des informations
qu’ils ont reçues pendant les modules
suivants :
• Informations de base sur les
antirétroviraux.
• Commencer un traitement anti-VIH :
les ARV pour qui et quand ?
• Les informations à donner pour la
prise du traitement et comment les
donner.
• L’observance des traitements
anti-VIH.
Méthodologie
• Exposé.
• Jeux de rôles.
• Analyse des jeux de rôles en
plénière.
Durée
• 1 heure 10 minutes.
Matériel nécessaire
• Poster sur l’accompagnement
thérapeutique (voir ci-contre).
• Posters décrivant les situations pour
les jeux de rôles (voir page 65).
Déroulement
1. Expliquer l’objectif et la méthodologie de la session.
2. Exposé : expliquer á quel moment intervient l’accompagnement pour
l’observance, sur quels sujets il porte et qui peut le faire, en s’appuyant sur
le poster sur l’accompagnement thérapeutique (voir ci-dessous).
3. Présenter les deux situations qui seront abordées pendant les jeux de rôles.
Ce sont des situations d’accompagnement ou de counselling/conseil
thérapeutique ou appui à l’observance (présenter le poster correspondant).
– Un entretien avec un patient qui commence le traitement
(counselling/conseil pré-thérapeutique).
– Un entretien avec un patient qui est engagé dans un traitement depuis
quelque temps mais a des difficultés.
4. Donner les consignes des jeux de rôles.
– 10 minutes de préparation.
– 10 minutes maximum pour chaque jeu de rôles.
– 2 volontaires pour chaque jeu de rôles, un homme et une femme, un
conseiller et une PVVIH.
– Les autres participants sont observateurs (ils doivent garder le silence
pendant les jeux de rôles). Ils doivent observer les éléments suivants : les
questions posées et les contributions faites par le conseiller en matière
d’information et de soutien à la PVVIH.
5. A la fin de chaque jeu de rôles, donner d’abord la parole aux acteurs qui
ont joué les rôles du conseiller et de la PVVIV conseillée. Leur demander ce
qui leur a paru positif dans l’entretien, ce qui a été difficile, etc. Ensuite
demander aux observateurs de faire leurs commentaires.
Informations essentielles
Voir les modules : Informations de base sur les antirétroviraux ; Commencer un
traitement anti-VIH : les ARV pour qui et quand ? ; Les informations à donner
pour la prise du traitement et comment les donner ; L’observance des
traitements anti-VIH.
Observations pour les formateurs
• Il est important d’insister sur le fait
que, les jeux de rôles ne sont pas
une évaluation des capacités de
ceux qui interprètent ce rôle à faire
du conseil thérapeutique, dans la
mesure où ils n’ont pas encore été
formés pour le faire.
• Si des commentaires négatifs sont
faits par les observateurs sur la façon
dont l’entretien a été mené par les
conseillers, il est important que les
formateurs fassent également
ressortir des aspects positifs.
• Il faut préciser que ces jeux de rôles
n’ont pas pour but de former les
participants à devenir des conseillers.
C’est un exercice qui permet de
reprendre de façon pratique et
dynamique les informations vues
précédemment. Il faut insister sur le
fait que les membres des
associations qui seront amenés à
faire du conseil thérapeutique/appui
à l’observance devraient avoir reçu
une formation de base aux
techniques du counselling/conseil.
62
64
Posters utilisés pendant la session
Accompagnement à l'observance
Conseil/Counselling Thérapeutique
Quand fait-on de l’accompagnement à l’observance ?
• Avant de commencer le traitement (Pré-thérapeutique).
• Quand on commence le traitement (1er jour, 1ers mois).
• Pendant le traitement (car l’observance n'est pas statique).
• Quand on arrête et on change de traitement.
Sur quels thèmes porte l’accompagnement à l’observance ?
• Objectifs du traitement.
• Comment on prend le traitement.
• Effets secondaires.
• Obstacles à l'observance et les stratégies pour les surmonter.
• Ce qui va se passer au niveau du suivi.
Qui peut faire de l’accompagnement à l’observance ?
• Professionnels de santé.
• Professionnels du secteur social.
• Communautaires, y compris PVVIH sous traitement.
Conduire des entretiens d’accompagnement thérapeutique
Préparation
Ecrire les posters :
• Poster sur l’accompagnement à
l’observance (voir page 64).
• Posters décrivant les situations pour
les jeux de rôles (voir ci-dessous).
Jeu de rôles N°1
PVVIH
Conseiller
•
•
•
•
•
•
Homme s'appelant Dominique.
45 ans.
Commerçant.
Marié.
3 grands enfants.
Sa femme et ses enfants ne connaissent pas
son statut VIH.
• Voyage régulièrement.
• Boit beaucoup d’alcool.
• Va commencer un traitement ARV.
Le médecin a déjà expliqué à Dominique comment
prendre le traitement et les effets secondaires possibles.
Au cours de l'entretien, le conseiller va donc surtout
explorer les obstacles possibles à l’observance du
traitement.
Jeu de rôles N°2
PVVIH
•
•
•
•
•
Femme s’appelant Aissatou.
27 ans.
Mariée.
3 enfants: 6 mois, 2 ans, 5 ans.
Mari VIH+, n’est pas sous traitement, connaît le
statut de sa femme.
• Vivent avec belle-mère qui ne connaît pas le statut
VIH de sa belle-fille.
• Sous traitement depuis 6 mois (Combivir +Crixivan).
• Effets secondaires (Diarrhées, nausées,
vomissements).
Conseiller
Au cours de l'entretien, le conseiller :
• Interroge la PVVIH pour voir comment elle prend son
traitement, et si elle le prend correctement.
• Identifie les obstacles à l’observance.
• Identifie si elle prend d'autres médicaments.
• Essaye d'identifier des stratégies avec la personne
pour améliorer l'observance.
• Pose des questions sur l'enfant de 6 mois.
NB : Adapter les situations (prénoms, caractéristiques des personnages) au contexte du pays dans lequel a lieu la formation.
63
65
MODULE 5
Suivi des PVVIH sous ARV
Le suivi des patients sous traitement et l'évaluation de la réussite du traitement
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer la fréquence du suivi des
personnes sous ARV.
• Expliquer les éléments surveillés par le
suivi : tolérance du traitement et
toxicité éventuelle des médicaments
(effets secondaires du traitement),
efficacité du traitement sur le système
immunitaire.
• Expliquer comment se fait le suivi
(prises de sang, pesage, etc.)
Méthodologie
• Questions – réponses animées par les
facilitateurs.
• Exposé par le formateur.
Durée
• 50 minutes
Matériel nécessaire
• Tableau récapitulatif des éléments de
suivi.
Déroulement
1. Poser aux participants les questions suivantes, en notant les éléments
importants sur des flip-charts, et en faisant apporter ou en apportant soimême les compléments d’information nécessaires.
• Qu’est-ce qu’on entend par suivi d’une personne sous traitement ARV?
En quoi consiste-t-il ?
• A quoi sert-il ?
• Comment mesure-t-on les éléments suivants ?
– Efficacité du traitement.
– Tolérance du traitement.
– Observance du traitement.
2. Discuter des modalités pratiques du suivi dans le pays : la fréquence des
visites, des examens, les lieux où sont pratiqués les examens, etc.
3. Faire un récapitulatif en utilisant un instrument visuel comme « le tableau
récapitulatif des éléments de suivi » donné en exemple (voir photographie
ci-contre).
4. Demander quel peut être le rôle des associations dans ce type de suivi.
Informations essentielles
1. Qu’est-ce que le suivi ? En quoi consiste-t-il ?
• Les rendez-vous avec le médecin :
– Ils doivent être réguliers pour assurer un bon suivi. Le patient ne doit pas
passer seulement quand il en a envie.
• Bilans biologiques (prises de sang) :
– Ils sont faits en laboratoire ; pour cela il faut y aller avec une ordonnance.
Observations pour les formateurs
Les informations données ici sur les
procédures standards de suivi des
patients sous ARV, doivent être adaptées
en fonction des réalités du ou des pays
dans lesquels est assurée la formation. En
effet les procédures peuvent varier d’un
pays à l’autre, notamment en termes de la
fréquence du suivi et la nature des
examens pratiqués.
Préparation
• Les formateurs doivent s’informer très
précisément des procédures de suivi
dans le(s) pays où a lieu la formation.
2. A quoi sert-il ?
Le suivi sert à évaluer trois éléments :
• L’efficacité du traitement.
• La tolérance au traitement.
• L’observance.
2.1 Evaluation de l’efficacité du traitement ARV
• On mesure le poids et le taux des CD4. Les recommandations de l’OMS
(décembre 2003) indiquent que la charge virale n'est plus une mesure
indispensable dans les pays à ressources limitées. Le comptage des CD4
et l'examen des signes cliniques sont suffisants, pour évaluer de façon
satisfaisante l’efficacité d’un traitement antirétroviral.
• Si le traitement est efficace, les CD4 augmentent ou bien se stabilisent s’ils
sont déjà à un niveau satisfaisant. Les CD4 peuvent être exprimés en valeur
absolue, par exemple 600 CD4, ou en pourcentage par rapport au nombre
total de globules blancs.
• Si le traitement est efficace le poids augmente ou se stabilise à un niveau
satisfaisant.
2.2 Evaluation de la tolérance du traitement
Elle se fait de plusieurs façons :
• En interrogeant le patient, notamment sur les effets secondaires.
• Examen du patient.
• Bilans biologiques, notamment pour déceler une possible toxicité des
médicaments (voir le module sur les effets indésirables des ARV).
2.3 Evaluation de l’observance
• Elle se fait à travers des questions posées au patient. Les décomptes de
pilules ne servent à rien, car les patients trichent quand ils ne prennent pas
toutes leurs pilules.
64
66
Le suivi des patients sous traitement et l'évaluation de la réussite du traitement
Informations complémentaires
Que dire sur le suivi au niveau
communautaire?
Rappeler au patient et aux
accompagnants, l'importance de ces
bilans pour mesurer l'efficacité des
médicaments et voir s’ils n’ont pas
d’effets secondaires.
• Il est important d'informer le patient
de la fréquence des rendez-vous
médicaux nécessaires pour faire les
bilans, et d'insister sur leur
importance.
• Les bilans sont faits par prise de
sang.
• Les bilans sont primordiaux pour
suivre l’efficacité du traitement.
• Le suivi aide à détecter l'évolution de
l’infection au VIH.
• Le suivi est primordial pour mieux
gérer les effets secondaires des
médicaments.
• Il faut bien se préparer avant d’aller
voir le médecin avec une liste des
informations importantes à donner et
une liste des questions importantes à
poser.
• Le patient doit être bien préparé à répondre aux questions, car le médecin
n’a que peu de temps avec chaque patient, et en plus de ces questions, il
doit réaliser un examen physique, faire une évaluation diagnostic, et établir
un plan.
3. La fréquence du suivi
La fréquence du suivi est établie en fonction des ressources pour effectuer ce
suivi, et des besoins du patient pour bien prendre son traitement. D’habitude,
on doit assurer un suivi rapproché au démarrage du traitement, puis le suivi est
ensuite allégé. Voici par exemple, le suivi standard mis en place au Sénégal
dans le cadre de l’Initiative Sénégalaise d’Accès aux médicaments
Antirétroviraux (ISAARV) :
• PI = Bilan de Pré-Inclusion
C’est un bilan biologique pour décider si la personne satisfait les critères de
mise sous traitement définis au niveau national.
• J0 = Jour de délivrance de l'ordonnance
C’est un bilan minimum standard qui est utilisé pour évaluer l'état de santé du
patient, et servir de bilan de référence pendant la suite du traitement.
• J14 = 14 jours après le début du traitement
C’est un bilan qui montre comment la personne réagit au traitement, c’est-à
dire si elle tolère bien le traitement et si les médicaments ne sont pas toxiques,
surtout au niveau du foie et des reins.
• M1 = 1 mois après le début du traitement
C’est un bilan qui montre comment la personne réagit au traitement, c’est-à
dire si elle tolère bien le traitement et si les médicaments ne sont pas toxiques,
surtout au niveau du foie et des reins. On fait aussi parfois la charge virale pour
mesurer l’efficacité du traitement.
• Tous les 6 mois
On continue à surveiller si le patient tolère bien son traitement et on vérifie
aussi l’effet du traitement sur l’immunité du patient (CD4 et éventuellement
charge virale).
Exemple d’outil visuel utilisé au Sénégal pour expliquer les différents
éléments du suivi d’une personne sous traitement ARV
65
67
MODULE 5
Suivi des PVVIH sous ARV
Gérer son suivi lorsqu’on prend des ARV
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Donner quelques exemples des
informations qu’une PVVIH doit avoir,
et des questions qu’elle peut poser
en relation avec les ARV, notamment
au médecin.
• Donner quelques exemples des
informations qu’une PVVIH sous
traitement antirétroviral doit donner
au médecin, au conseiller
communautaire et à ses proches.
• Donner quelques exemples des
endroits et personnes ressources,
pour se procurer les informations
importantes sur les ARV.
Le but de la session est aussi de
montrer que la PVVIH sous traitement
n’est pas seulement un patient passif.
Au contraire elle peut jouer un rôle actif,
notamment en préparant ses rendezvous pour améliorer le suivi de son
traitement et être mieux informée.
Méthodologie
• Questions – réponses en plénière.
Durée
• 1 heure 10 minutes.
Matériel nécessaire
• Flip-charts préparés à l’avance.
Observations pour les formateurs
• En fonction du temps disponible,
l’exercice de réflexion sur les
informations à avoir, les sources
d’information et les informations à
donner peuvent être fait en petits
groupes.
En grand groupe, il est preféréble
que l’exercise soit animé par deux
formateurs : un formateur pour
animer la discussion et un autre pour
noter les éléments sur les flip-charts.
Preparation
• Préparer les flip charts.
66
68
Déroulement
1. En plénière, demander aux participants de répondre à la question suivante :
Quelles sont toutes les informations qu’une PVVIH sous traitement ARV et
une PVVIH sans traitement doivent connaître sur leur état ? Noter les
réponses dans les colonnes d’un flip-chart déjà préparé à cet effet (voir
page 71).
2. Poser ensuite la question suivante : Auprès de qui une PVVIH sous
traitement ARV peut-elle rechercher et trouver ces informations ? Noter
avec des marqueurs de couleurs différentes les sources d’informations
potentielles. Il est recommandé d’utiliser des abréviations pour ne pas
encombrer le flip-chart. Penser à noter la légende des abréviations sur un
autre flip-chart à côté.
3. Poser enfin la question suivante : A qui la PVVIH sous traitement doit-elle
donner les informations dont elle dispose ? A un confident (parent, ami,
etc.), à un conseiller communautaire (dans les associations), à un médecin ?
Noter les réponses sur un autre flip-chart préalablement divisé en trois
colonnes.
4. Conclure en montrant que finalement le nombre d’informations essentielles
à donner au médecin est bien moins élevé, que celui des informations à
partager avec un conseiller communautaire et encore moins élevé que le
volume d’informations à donner au confident, d’où l’importance pour les
PVVIH sous traitement d’avoir un confident proche dans leur entourage.
Informations essentielles
• La PVVIH sous traitement doit se préparer à donner un certain nombre
d’informations au médecin lorsqu’elle a un rendez-vous de suivi. Ces
informations sont notamment les suivantes :
– Le dernier médecin vu s’il est différent.
– Le traitement ARV en cours si le médecin n’est pas le médecin
prescripteur du traitement antirétroviral.
– Les médicaments pris en dehors des ARV s’il en est le cas, y compris
des médicaments traditionnels.
– Le taux de CD4 le plus récent et la charge virale si possible.
– Les problèmes de santé éventuels survenus depuis le rendez-vous
précédent : quels sont les symptômes ? Quand ont-ils commencé ?
Combien de temps ont-ils duré ou depuis combien de temps durent-ils ?
Est-ce que quelque chose de particulier aurait pu les déclencher ?
– L’état psychologique lié notamment aux relations avec l’entourage.
– L’observance du traitement : des doses ont-elles été oubliées ?
Combien ? Des doses ont-elles été décalées ? Pour quelles raisons ?
• Il est préférable que les PVVIH sous ARV se préparent à répondre à ces
questions avant les rendez-vous, dans la mesure où les médecins passent
généralement peu de temps avec chaque patient.
• Il est préférable que les PVVIH sous ARV donnent également certaines
informations à des personnes de leur entourage, pour que le traitement se
déroule dans les meilleures conditions possibles. Ces informations sont
notamment les suivantes :
– Nom et coordonnées du médecin traitant et/ou du centre accrédité pour
la délivrance des ARV.
– Composition du traitement (noms des médicaments, présentation,
rôle, etc.)
– N° du dossier médical.
– Effets secondaires possibles du traitement.
– Contre-indications.
– Maladies existantes.
– Nom et coordonnées d’associations qui peuvent apporter une aide.
– Hygiène de vie, y compris la nutrition recommandée.
Gérer son suivi lorsqu’on prend des ARV
• Les PVVIH doivent choisir les personnes à qui elles donnent ces
informations, en fonction du rôle que ces personnes jouent dans
l’accompagnement et le suivi tout au long du traitement.
• Dans le cadre du suivi médical, les PVVIH sous traitement ARV ont
également le droit d’avoir des informations sur leur traitement et l’impact de
ce traitement sur leur santé. Ces informations portent sur les thèmes
suivants :
– L’efficacité du traitement (notamment avec les taux de CD4).
– Les effets secondaires des médicaments et comment les gérer.
– Les problèmes liés à la sexualité pendant le traitement.
– La possibilité d’avoir un enfant quand on est sous traitement.
• Il est préférable que les PVVIH sous ARV préparent les questions qu’elles
ont à poser avant les rendez-vous dans la mesure où les médecins passent
généralement peu de temps avec chaque patient.
• Les PVVIH qui sont bien informées sont en général plus observantes.
• Les sources d’information sont multiples mais ce ne sont pas les mêmes
informations qui sont disponibles auprès de chaque source.
67
69
MODULE 5
Suivi des PVVIH sous ARV
Gérer son suivi lorsqu’on prend des ARV
Production des participants en Côte d’Ivoire
Quelles sont toutes les informations qu’une PVVIH sous traitement ARV et une PVVIH sans traitement doivent
connaître sur leur état ?
Et
Où/Auprès de qui une PVVIH peut-elle rechercher et trouver ces informations ?
PVVIH sans traitement ARV
•
•
•
•
Risques de réinfection (AS, CC, MD, DOC).
Antécédents médicaux (PIF).
Poids (P).
Noms des Centres Accrédités et Centre de Traitement
et suivi (CC, MEDIA, CDV, LIGNE VERTE, MIN).
• Disponibilité du traitement
(MD, Centres de suivi, CC,CDV.)
• Infos sur ARV.
•
•
•
•
•
•
•
•
68
222
•
•
•
•
•
Noms des médicaments (MD, CA, CC, MEDIA).
Présentation des médicaments (MD, CA, CC, MEDIA).
Risques de réinfection.
Effets secondaires des ARV (MD, CC, CA, MEDIA).
CD4 et signification du taux de CD4
(MD, MEDIA, CC).
• Poids (P, MD, F).
• Maladies actuelles (MD, P).
• Produits contre-indiqués
(MD, P, notices des médicaments).
N° du dossier médical (MD, AS, CC).
Existence des associations (CC, AS, MD, MEDIA, CDV, LIGNE VERTE).
Informations sur la nutrition (CC, MD, DIETETICIENNE FORMEE SUR LE VIH, DOC).
Informations sur les maladies opportunistes (MD, CC, AS).
Règles d’hygiène de vie (CC, MD).
Toxicité des ARV à long terme (MD, DOC).
Médecin qui a fait la dernière visite (P).
Informations sur la vie positive (CC, LIGNE VERTE).
Légende des sources d’information
AS : Assistants sociaux.
CA : Centres Accrédités.
CC : Conseillers Communautaires/Associatifs.
CDV : Centres de Dépistage.
DOC : Documents.
F : Famille.
MD : Médecin.
MIN : Ministères.
P : Patient.
70
PVVIH sous traitement ARV
Gérer son suivi lorsqu’on prend des ARV
A qui la PVVIH sous traitement doit-elle donner les informations dont elle dispose ?
A un confident (parent, ami, etc.), à un conseiller communautaire, à un médecin ?
Confident
Conseiller
Médecin
Risque de réinfection
Antécédents médicaux
Poids
Centres Accrédités
Disponibilité des ARV
Disponibilité des ARV
Infos sur les ARV
Info ARV sur son traitement
Noms des médicaments
Noms des médicaments
Présentation des médicaments
Présentation des médicaments
Effets secondaires
Effets secondaires
CD4
CD4
Effets secondaires
Maladies actuelles
Maladies actuelles
Contre-indications
Contre-indications
N° du Dossier Médical
N° du Dossier Médical
Associations
Nutrition
Maladies possibles
Hygiène de vie
Toxicité
Dernier médecin vu
69
71
MODULE 5
MODULE 6
Suivi des PVVIH sous ARV
Itinéraires thérapeutiques et systèmes de référence communautaires
Objectifs de la session
À la fin de cette session, les participants
seront capables d’expliquer :
• Le concept d’itinéraire thérapeutique.
• Comment un système de référence
communautaire efficace devrait
fonctionner et quels sont ses
avantages.
Méthodologie
• Présentation du concept d’itinéraire
thérapeutique.
• Travail sur des études de cas en
sous-groupes.
• Partage en plénière.
• Jeux de rôles.
Durée
• 1 heure 30 minutes.
Matériel nécessaire
• Tableau papier.
• Marqueurs de couleurs différentes.
• Cartes (A4) avec les descriptions de
membres fictifs de la communauté.
• Cartes (A4) avec différents moments
et étapes de l’itinéraire
thérapeutique.
Observations pour les formateurs
• Les descriptions des membres de la
communauté devraient être adaptées
à la réalité locale.
Préparation
• Préparer les cartes avec les
descriptions de membres fictifs de la
communauté.
• Préparer des cartes avec différents
moments et étapes de l’itinéraire
thérapeutique.
70
72
Déroulement
1. Présenter le concept d’itinéraire thérapeutique aux participants. Par
exemple, dans un atelier en Zambie, le facilitateur a présenté l'activité en
parlant d'un cheminement personnel, en tournant dans la pièce et en
s'arrêtant devant différents participants (un employé d'une ONG, un
éducateur, un conseiller, une infirmière…) :
• Vous avez un problème de santé qui commence à vous inquiéter. Que
faites-vous ? À qui en parlez-vous ? Où allez-vous ?
• Vous pouvez commencer par en parler à un membre de votre famille, à un
ami ou à un voisin. Ils peuvent vous suggérer d'aller voir le guérisseur
traditionnel, ou de consulter le centre de santé local. De chez le guérisseur,
vous pouvez aller au marché pour acheter des plantes, et du centre de
santé vous pouvez aller au centre de CDVA. En chemin, vous pouvez alors
vous rendre au laboratoire, pour faire d'autres examens. En fonction des
résultats, vous pouvez aller à l'hôpital. En même temps, vous pouvez aussi
consulter une ONG qui travaille près de chez vous, pour demander d'autres
conseils.
• Le chemin peut être long et sinueux, et vous pouvez rencontrer des gens
très différents.
• Pour que le chemin soit facile, il faut plusieurs éléments : l'attitude des gens
que vous rencontrez, la distance que vous devez parcourir pour avoir accès
aux services dont vous avez besoin (et les horaires d'ouverture), la clarté et
l'exactitude des informations que l'on vous donne, etc.
2. Répartir les participants en plusieurs groupes (cinq si le nombre de
participants est suffisant), et donner à chaque groupe l'une des cartes ou
des papiers avec la description d'un membre fictif de la communauté, de
grandes feuilles de papier et des marqueurs de couleur. Demander à
chaque groupe de penser à l’itinéraire thérapeutique que leur membre de la
communauté doit suivre, et le dessiner sur le tableau, en marquant les
endroits où il se rend et les personnes qu’il rencontre. Vous pouvez montrer
aux participants des exemples de dessins produits lors de formations
précédentes (voir les photos ci-à la page 75).
3. Au bout de 15 minutes, donner à chaque groupe une autre carte avec un
endroit ou un moment particulier de l’itinéraire thérapeutique. Par exemple :
visite chez le guérisseur, première consultation à l'hôpital, consultation de
suivi, retour dans la communauté, au travail ou à l'école.
4. Demander à chaque groupe de préparer un petit jeu de rôles, pour montrer
les aspects qui aident et ceux qui n'aident pas le membre de la
communauté dans son cheminement. Par exemple : l'attitude des
professionnels de la santé ou des membres de la communauté, la
communication d'informations peu claires, le fait d'être envoyé
constamment d'un endroit à un autre, etc.
5. Au bout de 15 minutes, demander au premier groupe de présenter le
dessin du chemin de son personnage aux autres participants, et de mettre
en scène une étape de ce chemin.
6. Laisser le grand groupe poser des questions et faire des observations, et
noter les points importants concernant les aspects qui aident et qui
n'aident pas le personnage sur un tableau papier.
7. Demander aux autres groupes de présenter leurs itinéraires illustrés et leur
jeu de rôles, suivis à chaque fois de questions et d'observations.
8. Pour résumer, récapituler les points notés lors des présentations par le
groupe, et demander comment on pourrait aborder certains des obstacles
rencontrés tout au long de l’itinéraire thérapeutique pour faciliter le trajet.
Utiliser ces observations comme base de discussion sur les éléments qui
contribuent à un système efficace de référence : par exemple les
explications claires données à la personne sous traitement, un procédé
standard de référence, un système de rendez-vous, le suivi, un annuaire
des structures de référence, etc.
Itinéraires thérapeutiques et systèmes de référence communautaires
Informations complémentaires
• Le fait de demander à une personne
ou à un groupe de gens vivant avec
le VIH, ou à un groupe mixte de
membres de la communauté et de
prestataires de services, d'illustrer
l’itinéraire d'une personne à l'aide
d'un tableau papier est une méthode
simple. Elle peut apporter un bon
niveau de détail et mettre en valeur
les rapports entre les personnes
importantes, les services, les
obstacles à l’accès aux services et
les facteurs qui favorisent cet accès.
• Cette méthode fonctionne d'autant
mieux lorsque les personnes locales,
qui connaissent le mieux leur propre
situation, sont impliquées dans le
développement du scénario portant
sur la personne dont on décrit
l’itinéraire (parfois, on peut utiliser
l’itinéraire d'une personne réelle,
mais la confidentialité est primordiale
et doit être respectée).
• L'activité peut être utilisée pour
planifier des services, concevoir des
systèmes de référence, développer
des liens entre la communauté et les
prestataires de services et pour
comprendre les facteurs importants
qui gênent l’accès aux services, tels
que les conséquences de la
stigmatisation sur le traitement et la
prévention.
Informations essentielles
Qu’est-ce que l’itinéraire thérapeutique ?
• Lorsqu'une personne découvre que quelque chose ne va pas dans son
corps, elle commence un long cheminement, qu’on appelle itinéraire
thérapeutique.
• Des questions se posent, et des décisions doivent être prises sur ce qu'il
faut faire : par exemple, « Faut-il que je me soigne ? » « Vers qui puis-je me
tourner ? » « Où aller ? » « Qui détient les bonnes informations ? » « Qui
peut m'aider, et quels sont les obstacles ? »
• De tels itinéraires sont rarement rectilignes ; ils vont en fait dans plusieurs
directions, surtout pour une personne qui souffre d'une maladie chronique
telle que le VIH. Il faut se poser les questions suivantes : que se passe-t-il
une fois qu’on a eu accès aux traitements ou à un service
d’accompagnement? Comment l’itinéraire se poursuit-il ?
• Le concept d’itinéraire thérapeutique peut nous aider à considérer de
nombreux aspects de la vie avec le VIH et les problèmes qui se posent. Ce
concept est très utile, surtout si l'on veut analyser les facteurs qui entrent
en compte dans l'accès aux ARV et la prise du traitement. La force de cet
outil est que la personne vivant avec le VIH est au centre de tout. Elle est le
point de référence constant qui permet de comprendre et de planifier la
gestion de toute une série de défis.
Pourquoi l’itinéraire thérapeutique est-il important pour le CDV et le
traitement ARV ?
• La planification des services de santé et des programmes de traitement
dépend généralement de l'expertise des professionnels de santé.
• Même lorsque l'importance de l'implication de la communauté est
reconnue, la perspective communautaire est rarement incluse, et il peut
s'en suivre un risque de faible utilisation des services offerts, ainsi qu'un
manque de soutien communautaire aux utilisateurs des services.
• Pour contourner ce problème, on peut adopter une approche centrée sur
l'utilisateur, ce qui permettra de développer des systèmes de référence ou
d’autres services basés sur les besoins réels et l’expérience, et ainsi
entamer un dialogue et une coopération entre les utilisateurs et les
prestataires de services au sein de la communauté et des services de
santé.
• Un des rôles importants de la communauté dans la gestion du traitement
ARV, c’est d’assurer que les personnes vivant avec le VIH ou qui
soupçonnent d’être infectées ou qui pourraient avoir besoin d’un traitement
ARV, sont référées aux services adéquats, savent à quoi s’attendre et sont
suivies lors de leur retour dans leur communauté. Un système de référence
communautaire simple peut jouer un rôle important dans ce processus.
(Voir page 76 pour un exemple de formulaire de référence utilisé par le
Projet ACER en Zambie).
71
73
MODULE 5
Suivi des PVVIH sous ARV
Itinéraires thérapeutiques et systèmes de référence communautaires
Exemples de cartes/feuilles avec descriptions des membres individuels de la communauté,
à partir d'un atelier de formation en Zambie
Itinéraire thérapeutique nº1 – Samuel Zulu
•
•
•
•
•
•
Homme de 35 ans, marié et vivant avec sa femme.
Il a une petite amie.
Il a cinq enfants et une personne à charge.
Chef de service chez Zambeef et diplômé en gestion.
Il aime sortir, boire avec les amis, jouer au billard, fan de foot, va parfois à l'église.
Il est souvent malade, il tousse beaucoup et a une malaria chronique.
Itinéraire thérapeutique nº2 – Sibeso Mundia
•
•
•
•
•
Femme de 19 ans, enceinte d'un homme marié plus âgé.
Elle a un enfant d'un an dont s'occupe la grand-mère.
Elle a un petit ami de son âge mais qui ne sait pas qu'elle est enceinte.
Elle n'a pas terminé l'école, elle n'est allée que jusqu'à la 7e.
Découvre qu'elle est séropositive au centre de santé prénatale.
Itinéraire thérapeutique nº3 – JJ
•
•
•
•
Seize ans, en classe de seconde.
Vit avec son frère aîné qui ne s'occupe pas de lui – les parents vivent au village.
Joue de la R&B aux fêtes de l'école, très populaire auprès des filles, fume de la dagga (marijuana).
Il a eu pas mal d’IST.
Itinéraire thérapeutique nº4 – Chanda Mulenga
• Femme de 45 ans dont le mari est mort il y a deux ans suite á une longue maladie, a six enfants dont l’un est
également décédé.
• Vend et achète des tomates, des légumes et du poisson séché, voyage pour acheter la nourriture.
• Membre important d'un groupe religieux.
• A perdu 10 kilos et craint d'être séropositive.
Itinéraire thérapeutique nº5 – Natasha
• Six ans, orpheline de mère, vit avec son oncle et sa tante qui ne la négligent pas, mais qui lui crient
beaucoup dessus.
• Petite pour son âge, elle ne joue pas avec les autres enfants. Elle semble triste.
• Elle est souvent malade.
72
74
Itinéraires thérapeutiques et systèmes de référence communautaires
Exemples d’itinéraires thérapeutiques des ateliers en Zambie et dans les Caraïbes
L’itinéraire thérapeutique de Sibeso en
Zambie – scenario 2 ci-dessus :
Elle a dix neuf ans et elle est enceinte de l’enfant d’un homme
marié plus âgé. Elle a découvert qu’elle est séropositive à une
clinique pré-natale. Elle a aussi un bébé d’un an dont sa grandmère s’occupe. Elle a un copain qui a le même âge qu’elle, mais
qui ne sait pas qu’elle est enceinte. Elle n’a pas terminé l’école,
elle l’a quittée à l’âge de onze ans.
Quel est son itinéraire thérapeutique ? Vers qui s’est-elle
tournée ? Qui l’a aidée ? Comment a-t-elle obtenu des
informations ? Où est-elle allée pour avoir accès aux services
et au soutien ? A quels obstacles a-t-elle dû faire face ?
Comment son itinéraire thérapeutique aurait-il pu être mieux ?
L’itinéraire thérapeutique de
Derek à Trinidad :
Derek a 30 ans et il est marié avec Sandra. Il travaille dans une
banque. Il a un enfant de 10 ans. Une infirmière dans une clinique
lui a appris qu’un ancien partenaire sexuel, Marcus, a été dépisté
positif. Derek ne s’est jamais fait dépisté et a peur de le faire, car
il connaît certaines infirmières.
Les obstacles qu’il a rencontrés :
• La peur que le VIH signifie la mort.
• Comment le dire à sa femme.
• Des pratiques sexuelles « interdites » – les relations sexuelles
avec les hommes.
• La peur de la violence.
• C’est une personne connue dans la communauté.
Le soutien qu’il a recu :
• Une ligne d’écoute anonyme.
• Il a été référé á un groupe de soutien.
• Il a eu accès à des services de conseil et de dépistage en
dehors de chez lui.
• Il a bénéficié d’un traitement dans une clinique ARV.
73
75
MODULE 5
Suivi des PVVIH sous ARV
Itinéraires thérapeutiques et systèmes de référence communautaires
Exemple : Formulaire de référence communautaire en deux parties utilisé par
le Projet ACER en Zambie
Plot 3020, Mosi-na-Tunya Road,
PO Box 33798, 10101 Lusaka
Woodlands Shopping Complex
Tulu Fax: +260 1 250818, 284792, 263088
Cell: 097-771123
[email protected]
Supporting Community Action on AIDS in Developing Countries
REFERRAL FORM
To:
No:
From:
Date:
/
/
Age/Sex:
/
Name:
Residential Address:
Reason for Referral:
Name:
Designation:
Signature:
FEEDBACK
No:
Age/Sex:
Name:
Date:
/
/
Comments:
Name:
Designation:
Signature:
74
222
76
/
Itinéraires thérapeutiques et systèmes de référence communautaires
Notes
75
77
MODULE 6
Changer de traitement
Pourquoi changer de traitement ?
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer pour quelles raisons il est
parfois nécessaire de changer de
traitement.
Méthodologie
• Questions – réponses animées par
les formateurs.
• Exposé récapitulatif de l’essentiel des
informations à retenir.
Durée
• 30 minutes.
Matériel nécessaire
• Poster « L'essentiel à retenir –
Changer de traitement – Pourquoi
change-t-on de traitement ? »
Préparation
• Ecrire le poster « L'essentiel à retenir –
Changer de traitement – Pourquoi
change-t-on de traitement ? »
(voir ci-contre).
Déroulement
1. En plénière, demander aux participants de faire une liste des raisons pour
lesquelles il peut être nécessaire pour une PVVIH de changer de traitement
antirétroviral, en fonction de tout ce qu’ils ont appris auparavant. Les noter
sur un flip-chart, commenter en disant si c’est une vraie raison ou pas, et
développer des explications précises sur chaque raison.
2. Demander aux participants pendant combien de temps on peut garder le
même traitement.
3. Présenter le poster « L'essentiel à retenir – Changer de traitement » en
donnant les informations complémentaires.
Informations essentielles
Les principales raisons pour lesquelles on change de traitement
On doit distinguer deux cas de figures :
• Le traitement n’est pas efficace = échec thérapeutique
On sait que le traitement n’est pas efficace à deux niveaux, soit en prenant
en compte les critères biologiques, soit les critères cliniques ou bien les
deux.
– Critères biologiques : chute des CD4, augmentation de la charge virale
(si la mesure de la charge virale est disponible).
– Critères cliniques : perte de poids, apparition de maladies.
• Le traitement est efficace, mais il faut trouver un traitement de
substitution pour une autre raison
– Il y a une grossesse.
– Il y a des effets secondaires importants (mauvaise tolérance).
– Il faut éviter des interactions médicamenteuses (par exemple le patient a
une tuberculose).
– La prise des médicaments est trop difficile (nombre de comprimés,
présentation).
– Les médicaments sont trop chers et on ne peut plus les payer.
– Il y a une rupture de stock des médicaments.
Il faut bien comprendre que dans le premier cas de figure, un échec des ARV
prescrits oblige à changer les médicaments pour assurer un traitement
efficace. En revanche dans le deuxième cas de figure (substitution pour une
raison donnée), les ARV utilisés n’ont pas échoué, et on peut éventuellement
réutiliser plus tard le traitement qu’on arrête, par exemple lorsque la grossesse
est terminée, ou bien s’il y a à nouveau un stock continu de médicaments, et
la personne peut un jour reprendre le traitement qu’elle prenait avant de le
changer.
Pendant combien de temps peut-on garder le même traitement ?
• On n’a pas besoin de changer un traitement tant qu’il n’y a pas d’échec
thérapeutique ou une autre indication (éviter les interactions
médicamenteuses par exemple avec un traitement anti-tuberculeux,
grossesse, rupture, etc.)
• Un premier traitement à une bonne durabilité – surtout si l’observance est
bonne et si les effets secondaires ne posent pas de problèmes – peut être
efficace jusqu’à 10 ans ou peut être même plus ; mais en moyenne, il doit
être changé après 3 ou 4 ans à cause des effets secondaires par exemple.
Ensuite, on peut changer le traitement pour d’autres molécules qui seront
toujours aussi efficaces sur le virus.
• La durabilité du traitement est plus longue avec le premier traitement
qu’avec le second ou d’autres traitements supplémentaires. Une personne
peut survivre pendant de nombreuses années sous traitement ARV, plus
particulièrement si elle ou il se nourrit correctement et prend soin de son
corps et de son bien être psychosocial. De plus, grâce à la recherche, de
nouveaux médicaments sont développés contre le VIH.
76
222
78
Pourquoi changer de traitement ?
Informations complémentaires
Les vacances thérapeutiques
La notion de « vacances thérapeutiques » ou interruptions structurées du
traitement (IST) repose sur l’observation qu’avec un traitement efficace, le
niveau d’immunité du patient souvent remonte bien au-delà du niveau auquel
on conseille le traitement. On se demande donc, si on ne pourrait pas
interrompre un traitement une fois que le système immunitaire est suffisamment
renforcé (par exemple, CD4 > 350) et simplement suivre le patient, avec la
possibilité de reprendre le traitement lorsque son système est à nouveau affaibli
(CD4 = 200). Cela permettrait d’étendre un traitement de 5 ans, par exemple,
sur 10 ans si le patient peut être en « vacances » 1 an sur 2. Toutefois plus de
recherches sont nécessaires pour confirmer que les vacances thérapeutiques
représentent un avantage sur l’approche classique du traitement continu.
Lorsqu’on arrête le traitement, il faut arrêter l’efavirenz ou la névirapine au
moins une semaine AVANT d’arrêter les autres médicaments. Comme ces
deux médicaments restent longtemps dans le corps, si on les arrête en même
temps que les autres, le virus deviendra résistant à l’efavirenz ou à la
névirapine qui « traînent » dans le corps sans la « couverture » des deux autres
médicaments associés.
Résistances
• Il y a résistance lorsque le virus s'adapte et crée des moyens pour
contrecarrer l'action des médicaments ARV.
• Qu'est-ce qui crée des résistances ?
– La non-observance du traitement.
– Certains ARV (les INNRT) ne sont pas efficaces sur le VIH-2.
L’essentiel à retenir sur les changements de traitement
Pourquoi change-t-on de traitement ?
1. Echec thérapeutique = les médicaments ne sont
pas efficaces
Parce que le traitement n’est pas efficace soit au début
soit après quelque temps :
• Les CD4 baissent.
• La charge virale augmente (quand l’examen est
disponible).
• La personne tombe malade malgré le traitement.
• La personne a développé des résistances aux
médicaments qu’elle prend.
2. Le traitement est efficace mais il faut un traitement
de substitution pour l’une des raisons suivantes
Parce que la personne ne supporte pas son traitement :
• Il y a trop d’effets indésirables/secondaires.
• Les médicaments sont trop toxiques pour la personne.
Parce que le traitement est trop compliqué à prendre
pour la personne et elle n’est pas observante, d’où
l’inefficacité du traitement - inadaptation du traitement par
rapport à la vie quotidienne.
En cas de grossesse, certains médicaments peuvent être
toxiques pour l’enfant et donc ils doivent être changés au
moment de la grossesse. Il faut informer le médecin très
tôt.
Interactions médicamenteuses : par exemple lorsqu’une
personne doit être traitée pour la tuberculose.
Réinfection avec un autre VIH. Par exemple une personne
porteuse du VIH-1 se réinfecte et devient également
porteuse du VIH-2. Extrêmement rare.
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79
MODULE 6
MODULE 8
Changer de traitement
Comment changer de traitement du point de vue de l’observance ?
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer comment se fait
concrètement le changement de
traitement.
• Donner quelques exemples des
conséquences négatives et positives
que peut avoir un changement de
traitement sur une PVVIH.
• Expliquer pourquoi ceci est important
pour l’appui à l’observance.
Méthodologie
• Exposé.
• Questions – réponses animées par
les formateurs.
Durée
• 15 minutes.
Matériel nécessaire
• Poster « L'essentiel à retenir –
Changer de traitement – Comment
change-t-on de traitement ? »
Préparation
• Ecrire le poster « L'essentiel à retenir –
Changer de traitement - Comment
change-t-on de traitement ? »
Déroulement
1. Expliquer comment concrètement se fait le changement de traitement.
2. Discussion sous forme de Q&R sur les conséquences pour la PVVIH qui
change de traitement : A votre avis, quelles sont les conséquences
positives et négatives du changement de traitement pour la personne sous
traitement ?
3. Présentation du poster récapitulatif « L'essentiel à retenir – Changer de
traitement – Comment change-t-on de traitement ? ».
Informations essentielles
Rappelons que le changement de traitement peut être décidé par le médecin
pour plusieurs raisons :
• Le traitement est trop difficile à observer.
• Le traitement n’est pas efficace :
– Le système immunitaire du patient ne s’améliore pas.
– Le virus ne diminue pas suffisamment dans le sang.
– Des tests de résistance (qui ne sont disponibles que dans quelques pays)
démontrent une résistance.
• Le patient ne tolère pas le traitement :
– Effets secondaires.
– Toxicités médicamenteuses.
• L’état de santé du patient a changé :
– Il doit prendre un autre traitement, par exemple contre la tuberculose, qui
ferait courir le risque d’interactions médicamenteuses avec son traitement
actuel.
– Elle est enceinte.
Il est donc important que le médecin explique bien les raisons du changement.
Le changement de traitement doit se faire selon les conseils du médecin, qui
précisera á quel moment il faut passer d’un traitement à l’autre. Cela se fait
sans « interruption » entre les deux traitements.
Le suivi après un changement de traitement doit être rapproché, comme pour
un nouveau traitement.
Les explications données au patient au moment du changement de traitement
sont particulièrement importantes, car ce changement a toujours des
conséquences importantes pour la personne. Ces conséquences peuvent être
positives ou négatives :
Conséquences positives :
• La personne a un nouvel espoir.
• Possibilité de procréer à moindre risque.
• Nouvelle confiance dans les médicaments.
• Quand le traitement précédent entraînait beaucoup d’effets indésirables, il y
a une amélioration de la qualité de vie/de l'état de santé.
Conséquences négatives :
• La personne a un sentiment d’échec : elle a l’impression d’avoir fait des
efforts pour rien.
• Elle a peur que le nouveau traitement ne soit pas efficace non plus.
• Il faut s’habituer à une nouvelle routine = non-observance.
Ces éléments sont importants à prendre en compte lors des sessions de
counselling pour l'appui à l'observance: il faut faire un travail de remise en
confiance, quand il y a changement de traitement. Il faut aussi définir de
nouvelles stratégies pour faire face aux nouvelles contraintes du nouveau
traitement.
78
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Comment changer de traitement du point de vue de l’observance ?
L’essentiel à retenir sur les changements de traitement
Les conséquences du changement de traitement
Conséquences négatives :
• La personne a un sentiment d’échec : elle a
l’impression d’avoir fait des efforts pour rien.
• Elle a peur que le nouveau traitement ne soit pas
efficace non plus.
• Il faut s’habituer à une nouvelle routine = nonobservance.
Conséquences positives :
• La personne a un nouvel espoir.
• Possibilité de procréer à moindre risque.
• Nouvelle confiance dans les médicaments.
• Quand le traitement précédent entraînait beaucoup
d’effets indésirables, il y a une amélioration de la qualité
de vie/ de l'état de santé.
79
81
MODULE 7
Traitements antirétroviraux : différences entre hommes et femmes
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Citer quelques différences et points
communs importants entre les
femmes et les hommes par rapport
aux ARV :
– Au niveau économique.
– Au niveau social.
– Au niveau médical.
• Citer quelques différences entre les
hommes et les femmes du point du
vue des obstacles à l’observance et
des facteurs qui favorisent
l’observance.
Méthodologie
• Travaux en sous-groupes.
• Présentations en plénière.
Durée
• 1 heure 35 minutes.
Matériel nécessaire
• Poster de consignes pour travaux en
sous-groupes.
• Poster sur les effets secondaires
des ARV chez les femmes.
• Flip-charts.
• Marqueurs.
Préparation
Préparer les posters :
• Poster de consignes pour travaux en
sous-groupes.
• Posters avec 3 colonnes : niveau de
la santé, niveau social, niveau
économique.
• Poster sur les effets secondaires des
ARV chez les femmes.
82
Déroulement
1. Faire des sous-groupes par sexe : sous-groupe(s) masculin(s) et sousgroupe(s) féminin(s).
2. Demander au(x) sous-groupe(s) masculin(s) de discuter les éléments
suivants :
• Quelles sont les conséquences, d’une part positives (les
avantages) et d’autre part négatives (les risques), qui sont
spécifiques aux hommes quand on prend un traitement anti-VIH ? :
– Au niveau de la santé.
– Au niveau social.
– Au niveau économique.
• En ce qui concerne l’observance, y a-t-il des obstacles spécifiques aux
hommes ? Les participants peuvent s‘appuyer sur ce qui a été discuté
préalablement pendant la formation.
3. Demander au(x) sous-groupe(s) féminin(s) de discuter les éléments suivants :
• Quelles sont les conséquences, d’une part positives (les avantages) et
d’autre part négatives (les risques), qui sont spécifiques aux femmes quand
on prend un traitement anti-VIH ? :
– Au niveau de la santé.
– Au niveau social.
– Au niveau économique.
• En ce qui concerne l’observance, y a-t-il des obstacles spécifiques aux
femmes ? Les participantes peuvent s‘appuyer sur ce qui a été discuté
préalablement pendant la formation.
4. Donner à chaque groupe des flip-charts déjà divisés en 3 colonnes : niveau
de la santé, niveau social, niveau économique.
5. Demander à chaque groupe de présenter en plénière et favoriser la
discussion sur ce qui est différent et sur ce qui est commun.
6. Présenter le poster sur les effets secondaires chez les femmes.
Informations essentielles
• Selon qu’on est un homme ou une femme, les avantages et les risques de
prendre un traitement ARV peuvent varier. Certains risques ou avantages
sont plus spécifiques aux hommes ou aux femmes.
– Au niveau des risques, on constate que du point de vue physiologique,
certains effets indésirables affectent plus les femmes (voir poster
ci-contre).
• Toutefois on constate aussi que de nombreux avantages et de nombreux
risques sont communs aux deux sexes.
• Les obstacles à l’observance varient également un peu en fonction
des sexes :
– Pour les femmes, leur statut de mère peut entraîner des
difficultés importantes pour la prise du traitement. En effet, elles
ont des charges domestiques importantes. La grossesse peut
perturber la prise du traitement si elle n’est pas correctement
planifiée et suivie. La dépendance économique par rapport au
mari et/ou au reste de la famille est aussi un obstacle quand le
traitement n’est pas gratuit.
• Au niveau des facteurs qui favorisent l’observance, on remarque aussi que
le sentiment de responsabilité des femmes par rapport à leur famille et
notamment à leurs enfants, est une forte motivation pour prendre
correctement le traitement ARV. Lorsque la femme n’a pas d’enfants,
prendre des ARV est un moyen d’être en bonne santé pour pouvoir
envisager une ou des grossesse(s).
Traitements antirétroviraux : différences entre hommes et femmes
Consignes de travail en sous-groupes
Différences entre les hommes et les femmes par rapport aux ARV
Conséquences positives (avantages) et négatives
(risques) de prendre un traitement anti-VIH
• Au niveau social.
• Au niveau économique.
• Au niveau de la santé.
Obstacles et facteurs qui favorisent l'observance
• Pour les femmes.
• Pour les hommes.
L’essentiel à retenir
A chaque stade de l’infection au VIH, les femmes ont
une charge virale et un taux de CD4 plus élevés que les
hommes.
Cependant, il n’y a pas de difference entre les hommes
et les femmes quant à leur facon de progresser à travers
les stades du VIH.
Effets indésirables des ARV affectant plus les femmes
• Risque plus grand d’hépatite (inflammation du foie)
avec la nevirapine.
• L’obligation d’arrêter la didanosine (ddI) à cause des
effets indésirables.
• Les lipodystrophies (accumulation de graisses qui
affectent surtout l'abdomen et la poitrine).
• L’ostéoporose (maladie des os).
• Risque plus grand d'acidose lactique.
• Risque plus grand d'allergies avec la nevirapine
(Viramune).
• Risque plus grand d'anémie pour les femmes qui
ont leurs règles.
Les femmes peuvent aussi développer des effets
secondaires car :
• Il peut y avoir des modifications du cycle des règles
notamment avec les infections opportunistes. Cela
n’est pas fréquent, mais il arrive que sous traitement,
en particulier sous anti-protéase, il y ait des
perturbations des règles.
• Il existe des interactions avec les contraceptifs par voie
orale. C'est pourquoi on ne préconise pas les
contraceptifs oraux et on incite à utiliser des
préservatifs.
Pour quelles raisons ?
• Différences de poids et de distribution des graisses
dans le corps.
• Différences dans la façon dont le foie métabolise les
médicaments.
• Différences au niveau du système reproductif.
83
MODULE 7
MODULE 8
Traitements antirétroviraux : différences entre hommes et femmes
Production des participants en Côte d’Ivoire
Conséquences négatives de la prise du traitement ARV pour les femmes
Niveau social
• Gêne et peur si le mari n’est pas
informé.
• Pression de l’entourage.
• Surmenage et stress à cause du
cumul des effets secondaires et des
travaux domestiques.
Niveau économique
• Dépendance financière (pas de
moyens financiers pour l’achat de
ses ARV).
• Charges familiales.
Niveau de la santé
• Perturbation du cycle menstruel.
• Maladies en cas de mauvaise
observance, mais cela n’est pas
lié directement à la prise du
traitement.
• Effets secondaires.
Conséquences positives de la prise du traitement ARV pour les femmes
Niveau social
•
•
•
•
•
Epanouissement (joie, libération).
Soutien familial.
Retrouve sa dignité.
Vivre positivement.
Projet de mariage.
Niveau économique
• Prospérité économique.
• Soutien économique de la famille.
Niveau de la santé
• Moins malade.
• Moins de visites des centres de
santé.
• Possibilité de procréer.
• Belle, séduisante.
Conséquences négatives de la prise du traitement ARV pour les hommes
Niveau social
•
•
•
•
•
•
•
Activité professionnelle perturbée.
Stigmatisation.
Syndrome du survivant.
Problèmes dans le foyer (divorce).
Perte de l’emploi.
Environnement professionnel.
Baisse du rendement.
Niveau économique
• Baisse du revenu.
• Dépendance économique.
• Augmentation des dépenses.
Niveau de la santé
• Baisse de la libido.
• Toxicité.
Conséquences positives de la prise du traitement ARV pour les hommes
Niveau social
• Réintégration sociale.
• Amélioration des conditions de la
vie sociale.
80
222
84
Niveau économique
• Stabilité, augmentation,
amélioration du revenu.
• Garantie de l’emploi.
Niveau de la santé
• Amélioration de la santé.
• Augmentation de l’espérance
de vie.
Traitements antirétroviraux : différences entre hommes et femmes
Les facteurs qui favorisent l’observance chez les femmes
Obstacles spécifiques
•
•
•
•
•
•
Allaitement.
Grossesse.
Charges domestiques.
Pression familiale.
Dépendance économique.
Effets secondaires.
Facteurs favorisant l’observance
•
•
•
•
•
•
•
Préoccupation pour ses enfants.
La vie associative.
Désir de procréer, de vivre.
Soutien de la famille si elle est informée.
Indépendance financière.
Soutien du mari.
Désir d’être belle.
Les facteurs qui favorisent l’observance chez les hommes
Obstacles spécifiques
• Emploi du temps professionnel.
• Emploi du temps personnel.
• Non implication de la famille.
Facteurs favorisant l’observance
• La bonne santé.
• Reprise des activités.
• Acceptation de la famille et de la communauté.
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85
MODULE 8
Vivre avec les ARV (projets de vie)
Nouveaux horizons : sexualité et désir d’enfants
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Identifier certaines questions autour
de la sexualité et du désir d’enfant
qui sont liées à la réussite du
traitement ARV.
• Identifier certains messages clés sur
ces sujets à faire passer au niveau
communautaire.
Le but de la session est aussi de
permettre aux participants de parler de
sujets, comme la sexualité et le désir de
grossesse, qui sont souvent ignorés
quand on parle de VIH et de traitement.
L’objectif est notamment d’assurer une
meilleure communication entre hommes
et femmes autour de la sexualité.
Déroulement
1. Q&R pour identifier les enjeux de la réussite du traitement : « Quand le
traitement réussit, quels sont les nouveaux enjeux dans la vie de la
personne sous traitement ? ». Noter les réponses des participants en les
regroupant en 3 thèmes : sexualité, désir d’enfant et projet de vie.
2. Après avoir noté et regroupé les réponses, montrer les 3 thèmes qui sont
ressortis et expliquer qu’on va d’abord traiter des questions de la sexualité
et du désir d’enfant.
3. Former plusieurs groupes en fonction du nombre de participants :
• Un ou des groupes non mixtes sur le thème de la sexualité.
• Un ou des groupes mixtes sur le thème du désir d’enfant.
4. Demander à chaque sous-groupe d’identifier les questions que peut se
poser une PVVIH sous traitement ARV par rapport au thème du groupe (la
sexualité ou le désir d’enfant) et les réponses qui peuvent être données à
ces questions au niveau communautaire.
5. Revenir en plénière pour que les rapporteurs présentent la production de
leur groupe. Exploiter d’éventuelles différences entre « groupe(s) hommes »
et « groupe(s) femmes » pour renforcer les messages du module précédent
sur les questions de genre.
6. Conclure sur les messages essentiels.
Méthodologie
• Questions – réponses.
• Travaux en sous-groupes.
• Présentations en plénière.
Durée
• 1 heure 40 minutes.
Matériel nécessaire
• 3 flip-charts pour classer la
production de l’exercice de Q&R en
plusieurs thèmes : sexualité, désir
d’enfant, projet de vie.
Informations essentielles
• La sexualité et le désir d’enfant sont des enjeux posés par la réussite du
traitement. En effet le traitement peut avoir des effets positifs sur la
sexualité, comme le retour du désir.
• Une personne séropositive a le droit d’avoir une sexualité épanouie.
• Même quand le traitement ARV est efficace, il faut utiliser systématiquement
des préservatifs.
• Il est important de faire diagnostiquer et traiter les IST.
• Il est possible d’avoir des rapports sans préservatif si on veut avoir un
enfant, mais il faut en discuter d’abord avec un médecin, car il faut
s’assurer que le traitement de la future mère est adapté à la grossesse. Il
faut aussi être sûr que la grossesse ne représente pas de risques
importants pour la santé de la mère et du futur enfant.
Observations pour les formateurs
• Les petits groupes ne devraient pas compter plus de 6 participants/groupe.
• Il est très important de former des groupes par sexe, afin de faciliter les
discussions sur la sexualité ; en effet il est possible que les participants ne
soient pas à l’aise pour discuter de ces questions avec des participants du
sexe opposé.
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222
86
Nouveaux horizons : sexualité et désir d’enfants
Production des participants en Côte d’Ivoire
Questions autour de la sexualité pour les PVVIH sous ARV
Groupe des hommes
• Beaucoup de rapports sexuels : est-ce que cela
n’épuise pas ?
• Comment annoncer son statut au(x)
partenaire(s) ?
• Comment négocier le port du préservatif ?
• Comment éviter la réinfection ?
• Comment « discipliner » sa sexualité ?
• Comment trouver une compagne ?
Groupe des femmes
• Est-ce que je peux avoir des rapports sexuels ?
• Est-ce que je peux avoir des rapports sexuels
réguliers ?
• Pourquoi avoir des rapports sexuels ?
• Est-ce que je demeurerai belle et sensuelle ?
• Est-ce que je dois avoir des rapports protégés ?
même avec une autre PVVIH ?
• Est-ce que je peux avoir des rapports seulement
avec une personne infectée ?
• Pourrais-je avoir des rapports avec un PVVIH
non protégé ?
• Est-ce que je peux avoir des rapports si j’ai une
IST ?
Questions autour du désir d’enfant
Questions
• Est-ce que je peux contracter une grossesse ?
• Quelle est l’incidence des ARV sur la grossesse ?
• Quelle sera la santé de la mère après
l’accouchement ?
• L’enfant peut-il être infecté ?
• Quel sera le suivi médical de l’enfant ?
• Comment nourrir l’enfant ?
• L’enfant pourra-t-il survivre ?
Réponses
• Oui, une femme séropositive sous traitement
peut avoir un enfant en fonction du nombre de
CD4.
• L’enfant peut ne pas être infecté.
• L’enfant aura le même suivi médical que tous
les autres + Bactrim.
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87
MODULE 8
Vivre avec les ARV (projets de vie)
Elaboration d’un projet de vie
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer les principales étapes du
processus d’élaboration d’un projet
de vie par une personne sous
traitement ARV.
• Expliquer le rôle des associations
dans le processus d’élaboration d’un
projet de vie par une personne sous
traitement ARV.
Méthodologie
• Exposé.
• Questions – réponses
Durée
• 1 heure 15 minutes.
Matériel nécessaire
• Posters déjà prêts : « Eléments du
style de vie » et « Etapes de
l’élaboration d’un projet de vie ».
• Photocopies de la grille d’élaboration
du projet de vie.
Observations pour les formateurs
• Lorsque les participants sont
regroupés en paires pour travailler
sur la grille d’élaboration du projet de
vie, les informer que ce qui est
discuté en paires, ne sera pas
discuté en plénière, de façon à
mettre les participants plus à l’aise.
• Il faut insister sur le fait que l’outil
présenté, permet de formaliser une
façon de faire du conseil que les
associations font déjà dans le cadre
de l’accompagnement-conseil. Il ne
s’agit pas de créer un nouveau
service qui s’appellerait « Elaboration
du projet de vie ».
Déroulement
1. Introduire la session.
2. Demander aux participants : « Comment les associations peuvent-elles
aider les PVVIH sous ARV à refaire leur vie, quand le traitement leur offre
de nouvelles perspectives ? » Noter les suggestions des participants : par
exemple, « il faut aider les gens à trouver du travail », « il faut faire des
activités génératrices de revenus (AGR) », etc.
3. Présenter ensuite la démarche d’élaboration du projet de vie, en expliquant
que ce processus a été mis en place par certaines associations,
notamment au Canada. La démarche repose sur le fait que la PVVIH sous
traitement doit prendre en compte plusieurs aspects de sa vie. Montrer le
poster « Eléments du style de vie » en le commentant (voir page 90).
Pour chaque élément, l’élaboration du projet de vie consiste à analyser
et identifier :
– Ce qu’on a envie d’améliorer.
– Ce qui est réalisable (réaliste).
A partir de cette analyse, la PVVIH va fixer des objectifs réalistes et
réalisables en suivant plusieurs étapes d’un processus. Montrer et
commenter le poster « Etapes de l’élaboration d’un projet de vie ».
4. Distribuer à chaque participant une grille d’élaboration du projet de vie.
Chaque personne doit réfléchir à ce qu’elle aimerait changer/améliorer dans
sa vie par rapport à certains des éléments du style de vie présents dans la
grille. Elle doit en choisir 2 ou 3 maximum et exprimer les
changements/améliorations en termes d’objectifs réalisables à court terme.
5. Regrouper les participants en paires. A tour de rôle, les membres de
chaque paire doivent s’interroger sur les points suivants :
– Quelles activités peuvent être mises en œuvre dans les 6 mois
suivants pour atteindre les objectifs que j’ai fixés ?
– Auprès de qui je peux chercher du soutien pour atteindre
ces résultats ?
6. Discuter du rôle possible des associations dans le processus d’élaboration
du projet de vie.
Informations essentielles
Parfois, en se focalisant sur les détails pratiques de la prise des ARV et de
l’observance, on oublie que ces médicaments, lorsqu’ils sont bien pris,
permettent aux personnes vivant avec le VIH de vivre en bonne santé et
longtemps.
Face aux VIH, certains abandonnent leurs activités, se renferment, n’osent plus
espérer et vivent seulement au jour le jour. Avec le traitement ils doivent penser
à refaire/reconstruire leur vie.
Préparation
• Ecrire les posters : « Eléments du
style de vie » et « Etapes de
l’élaboration d’un projet de vie ».
• Faire les photocopies de la grille
d’élaboration du projet de vie.
Le traitement permet donc d’envisager de nouveaux horizons, mais aussi de
nouveaux défis. Reconnaître ces défis, autant pour le stress qu’ils représentent
que pour l’avenir qu’ils promettent, permet de réaliser l’objectif ultime du
traitement : la vie.
Donc, l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH qu’assurent les
associations, doit tenir compte de cette dynamique de réussite du traitement.
84
88
Elaboration d’un projet de vie
Le processus d’élaboration du projet de vie des PVVIH sous traitement
Les étapes du processus sont les suivantes. La PVVIH doit :
1. Analyser son style de vie, ce qu’elle veut changer/améliorer et ce qui est
réaliste en passant en revue une série d’éléments qui constituent le style
de vie :
– Alimentation/Nutrition.
– Condition physique.
– Apparence physique (Habillement, maquillage, coiffure, etc.)
– Logement.
– Transports.
– Vie familiale.
– Relations interpersonnelles : amicales, amoureuses, de travail.
– Communication : comment on communique avec les autres
(communication écrite, orale, etc.)
– Vie associative.
– Education et/ou travail.
– Loisirs.
2. A partir de cette analyse, définir des objectifs réalisables en termes de
changement et d’amélioration possibles du style de vie (élément par
élément).
3. En fonction des objectifs réalisables, planifier les activités permettant la
réalisation des objectifs identifiés.
4. Chercher du soutien auprès des proches, des organisations
communautaires et des professionnels de la santé.
5. Évaluer les progrès réalisés après 6 mois.
Le rôle des associations dans l’élaboration du projet de vie des PVVIH
sous traitement
• La construction du projet de vie peut être intégrée aux activités de
counselling et d’auto-support que mènent déjà les associations.
• L’objectif de l’élaboration du projet de vie est que la personne sous
traitement soit « proactive », c’est-à-dire qu’elle prenne des initiatives pour
réaliser ses objectifs, sans qu’on lui dise toujours ce qu’il faut faire ou qu’on
fasse les choses à sa place.
Il est important que les associations ne se placent pas dans une dynamique
« d’assistance » qui pourrait laisser croire aux personnes sous traitement que
par exemple le rôle de l’association est de subvenir à ses besoins ou de lui
trouver un emploi.
85
89
MODULE 8
Vivre avec les ARV
Elaboration d’un projet de vie
Eléments du style de vie
• Alimentation/Nutrition.
• Condition physique.
• Apparence physique
(Habillement, maquillage, coiffure, etc.)
• Logement.
• Transports.
• Vie familiale.
• Relations interpersonnelles : amicales, amoureuses,
de travail.
• Communication : comment on communique avec les
autres (communication écrite, orale, etc.)
• Vie associative.
• Education et travail.
• Loisirs.
Les étapes de l’élaboration du projet de vie
1. Analyser son style de vie, décider de ce qu’on veut
changer/améliorer et de ce qui est réaliste.
2. Définir des objectifs réalisables.
3. En fonction des objectifs réalisables, planifier les
activités permettant la réalisation des objectifs
identifiés.
4. Chercher des alliés auprès des proches, des
organisations communautaires et des professionnels
de la santé.
Ce modèle est adapté du projet de la Maison de l’observance,
Association African Solidarité, Ouagadougou.
86
222
90
5. Évaluer les progrès réalisés à 6 mois.
• En fonction des progrès réalisés, on est en mesure
d’envisager un projet de vie à plus long terme.
Elaboration d’un projet de vie
Grille d’élaboration d’un projet de vie
Eléments du style
de vie
Ce que je veux
changer, améliorer
Mes objectifs
réalisables
Ce que je dois faire
Auprès de qui je
dans les 6 mois qui vais trouver un appui
viennent pour
pour mener à bien
atteindre les objectifs
mes projets
Alimentation/nutrition
Condition physique
Apparence physique
Logement
Transports
Vie familiale
Relations
interpersonnelles :
amicales, amoureuses,
de travail
Communication
Vie associative
Education et travail
Loisirs
87
91
MODULE 9
MODULE 10
Les ARV et la Prévention de la Transmission de la Mère
à l’Enfant (PTME)
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer les trois situations dans
lesquelles peut se produire la
transmission de la mère à l’enfant :
fin de grossesse, accouchement,
allaitement maternel.
• Expliquer les ARV qu’on utilise dans
le cadre de la PTME.
• Expliquer pourquoi on donne des
ARV seulement en fin de grossesse.
• Expliquer les options en matière
d’allaitement maternel ou
d’alimentation artificielle.
Méthodologie
• Questions – réponses animées par
les formateurs.
• Exposé récapitulatif.
Durée
• 1 heure 50 minutes.
Matériel nécessaire
• Poster sur protocoles PTME.
• Poster « L’essentiel à retenir sur la
PTME ».
Observations pour les formateurs
• Il faut s’assurer que les participants
comprennent combien la PTME et le
traitement ARV sont importants pour
la mère et l’enfant. S’ils réalisent que
le risque de transmission du VIH peut
être réduit de façon significative, ils
seront beaucoup plus réceptifs à
l’utilisation d’un traitement adéquat
dans les délais nécessaires.
• Il faut rappeler que dans le domaine
de la PTME comme en général avec
les ARV, la science et les protocoles
évoluent. Il est important de se
mettre à jour périodiquement sur les
nouvelles recommandations et
régulations dans son pays.
• Il faut s’assurer que les participants
comprennent bien la différence entre
les ARV utilisés comme traitement et
les ARV utilisés comme prévention
dans le cadre de la PTME.
• L’exercice des « affichettes » a pour
but de montrer qu’il n’est pas facile
de prendre les décisions liées à la
grossesse et à l’allaitement lorsqu’on
est séropositive (ou le partenaire
d’une femme séropositive).
• S’il y a des femmes séropositives qui
sont ouvertes sur leur statut dans le
groupe, il n’est bien sûr pas question
88
92
Déroulement
1. Commencer par demander aux participants comment et à quel moment la
mère séropositive peut contaminer son enfant et noter les réponses des
participants sur un flip-chart : pendant la grossesse, pendant
l’accouchement, en allaitant.
2. Discuter ensuite de chacune des 3 situations en posant des questions sur
les données suivantes : les raisons de la contamination, l’utilisation des
ARV, les contraintes d’utilisation des ARV. Demander aux participants
d’expliquer ou expliquer soi-même en complétant et corrigeant les
informations données. Utiliser les posters « Protocoles de PTME » et
« L’essentiel à retenir sur la PTME » pour récapituler les principaux
messages de la session.
3. Dans 3 coins de la salle de formation, placer 3 affichettes sur lesquelles
vous avez écrit « Oui », « Non » et « Pas sûr ». Demander aux participants
de se lever. Expliquer que plusieurs questions vont leur être posées. Si leur
réponse à la question est « Oui » ils doivent se déplacer et se placer sous
l’affichette « Oui », si leur réponse est « Non » ils doivent se placer sous
l’affichette « Non » et s‘ils ne sont pas sûrs de leur réponse, ils doivent se
placer sous l’affichette « Pas sûr ». Demander aux participants de répondre
avec sincérité et honnêteté :
• Pour les femmes : Imaginez que vous êtes séropositive et sous
traitement antirétroviral, décideriez-vous d’avoir un enfant ?
• Pour les hommes : Imaginez que vous êtes marié à une femme
séropositive et sous traitement antirétroviral, décideriez-vous
d’avoir un enfant avec elle ?
4. Lorsque les groupes sont formés sous chaque affichette, encourager des
participants de chaque groupe à expliquer pourquoi ils ont choisi cette
réponse.
5. Faire le même exercice avec la question suivante :
• Pour les femmes : Imaginez que vous êtes séropositive et sous
traitement antirétroviral et venez de donner naissance à un
enfant, est-ce que vous choisissez de l’allaiter ?
• Pour les hommes : Imaginez que vous êtes marié à une femme
séropositive sous traitement antirétroviral qui vient de donner
naissance à un enfant, est-ce que vous pensez qu’elle doit
allaiter l’enfant ?
Informations essentielles
1. Définitions de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant
La transmission de la mère à l’enfant est la principale voie de contamination
par le VIH des enfants de moins de 15 ans. La contamination se fait surtout en
fin de grossesse et pendant l’accouchement (70%). Elle a lieu aussi pendant
l’allaitement.
A l’origine, la PTME au sens strict du terme intervenait dans la grossesse d’une
femme séropositive bien portante, qui ne remplissait pas les critères de mise
sous traitement antirétroviral. Dans ce cas la PTME désignait l’utilisation des
ARV uniquement pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant et non pas
pour traiter la mère. A présent, la PTME fait partie intégrale des programmes
de prévention, de dépistage et de traitement ARV. La PTME est un ensemble
d’activités importantes qui, utilisées conjointement, donnent les meilleurs
résultats pour la mère et pour l’enfant. Celles-ci comprennent :
• La prévention de l’infection au VIH chez les femmes. Ceci inclut la
prévention avec les hommes également.
• L’accès au traitement ARV ainsi qu’à la prévention – ceci favorise le
dépistage et encourage les mères à se protéger et à protéger leur bébé.
• L’accès aux ARV pour les femmes enceintes le plus tôt possible.
• L’utilisation de protocoles de traitements standards pour que le plus de
femmes possibles aient accès au traitement ARV et à la PTME
accompagnés d’un soutien adéquat.
Les ARV et la Prévention de la Transmission de la Mère
à l’Enfant (PTME)
pour elles d’imaginer qu’elles sont
séropositives. Le formateur peut les
inviter à partager leur expérience
mais seulement si elles le souhaitent.
• Des soins de maternité de bonne qualité pour réduire le risque d’exposition
du bébé au VIH pendant l’accouchement.
• Une alimentation sûre pour le bébé, tels que les substituts du lait maternel
ou un allaitement exclusif au sein.
Préparation
2. Protocoles de PTME
Des protocoles nationaux de PTME ont été développés par de nombreux pays,
habituellement basés sur les protocoles de l’OMS qui sont mis à jour
régulièrement en fonction de nouvelles expériences et connaissances.
L’approche diffère si une femme séropositive enceinte est déjà sous traitement ;
n’est pas sous traitement et n’en a pas encore besoin ; ou n’est pas sous
traitement mais a besoin de commencer un traitement le plus rapidement
possible pendant la grossesse.
• Ecrire le poster suivant :
« L’essentiel à retenir sur la PTME ».
• Ecrire les affichettes « Oui », « Non »
et « Pas sûr ».
• Dans certains pays, un seul médicament est utilisé (habituellement la
névirapine) au moment de l’accouchement. Ceci n’est efficace que pour
protéger le bébé de l’infection au VIH. Cette méthode ne protège pas la
mère et peut entraîner une résistance lorsque la mère a besoin de
commencer la trithérapie.
• C’est pour cette raison que, dans de nombreux pays, deux médicaments
sont maintenant utilisés au moment de l’accouchement (habituellement
zidovudine et névirapine).
• Si la mère est déjà sous traitement ARV, on donne un traitement au bébé
pendant quelques jours après la naissance.
• Si la mère n’est pas sous traitement ARV et n’en a pas encore besoin, elle
doit prendre un traitement court quelques semaines avant la naissance et
on donnera également un traitement au bébé au moment de
l’accouchement.
• Dans tous les cas, la mère a besoin d’être informée quant aux possibilités
d’alimentation de substitution du lait maternel ou d’allaitement exclusif au
sein, en fonction de ses moyens financiers et circonstances sociales.
3. Quel est le risque pour le bébé et comment la PTME peut-elle réduire
ce risque ?
La PTME ne protège pas à 100% contre la transmission du VIH, mais elle
réduit le risque de transmission. Sans PTME, et si le bébé est allaité au sein,
environ un bébé sur trois naissances sera séropositif et les deux autres seront
séronégatifs (une chance sur trois). Si la mère n’allaite pas au sein, le risque est
réduit à une chance sur quatre. L’utilisation d’un traitement ARV seul pour
protéger le bébé réduit ce risque par deux. Si la mère et le bébé reçoivent tous
les deux un traitement ARV adéquat, le risque sera réduit à moins d’une
chance sur 50. La PTME intégrée qui inclut un traitement ARV pour la mère a
donc un impact significatif sur le nombre d’enfants nés avec le VIH.
4. Conduite à tenir pour l’accouchement
Le risque de transmission est élevé pendant l’accouchement, parce que le VIH
est présent dans plusieurs liquides : sang perdu par la mère, liquide
amniotique, sécrétions vaginales. On essaye parfois d’éviter le contact entre le
bébé et ces liquides par une césarienne. Toutefois les césariennes ne sont pas
toujours recommandées à cause des risques supplémentaires d’infections
qu’elles peuvent générer pour la mère.
5. Prévention de la transmission pendant l’allaitement
Le VIH est présent dans le lait de la mère, il existe donc des risques de
transmission. L’alimentation artificielle est l’option la plus sûre pour protéger le
bébé. Si les conditions d’une alimentation par substitut du lait maternel ne sont
pas réunies et/ou si la femme choisit l’allaitement maternel, il doit être exclusif
avec un sevrage précoce entre 4 et 6 mois.
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93
MODULE 9
Les ARV et la Prévention de la Transmission de la Mère
à l’Enfant (PTME)
Informations complémentaires
Pourquoi ne pas intervenir en
début de grossesse d’une femme
séropositive ?
Au début de la grossesse, même si la
mère nourrit son enfant à travers les
éléments nutritifs du placenta, il a été
prouvé que le risque de transmission est
très minime. En revanche, ce risque est
fort en fin de grossesse. Pour cela, on
donne le traitement à ce moment là. Il
serait trop toxique pour l’enfant de donner
un traitement pendant les 9 mois de
grossesse.
L’alimentation artificielle est conseillée mais elle ne peut pas être imposée à la
mère, à cause de la pression sociale qui s’exerce sur les mères pour qu’elles
allaitent. L’alimentation du bébé doit donc être discutée avec la mère pour
réduire les risques d’infection du bébé. Par ailleurs, il y a d’autres risques
associés à l’alimentation artificielle : si l’eau n’est pas correctement stérilisée en
particulier, ceci accroît le risque de diarrhée, d’autres maladies et de mort
précoce par infection.
L’allaitement mixte est fortement déconseillé car ce mode d’allaitement fragilise
le nouveau-né et augmente le risque de transmission du VIH. Après 4 mois, il
faut utiliser des aliments locaux riches qui comportent moins de risques pour
l’enfant. L’allaitement artificiel peut continuer en même temps que l’introduction
des aliments locaux.
Le rôle des associations par rapport
à la PTME
• Si l’accouchement a lieu à la maison, il
existe des problèmes liés à l'entourage ;
donc le rôle des communautaires est
d’insister sur la nécessité que la
femme prenne le traitement nécessaire
tout au long de la grossesse, ou au
moment conseillé par le docteur pour
le bien être de l'enfant.
• Les associations peuvent aider à
apprendre comment allaiter, s'assurer
que la femme suit correctement les
instructions données par le pédiatre,
quant à la quantité de lait artificiel
nécessaire pour l’enfant (comptage du
nombre de pots de lait consommé).
• Les associations peuvent faire la
promotion de l'alimentation artificielle
du bébé. Si le choix de l’allaitement au
sein est fait, il faut insister pour que cet
allaitement soit exclusif et promouvoir
un sevrage précoce pour minimiser les
risques.
• Les associations peuvent faire la
promotion du dépistage volontaire
avant la grossesse ou le plus tôt
possible durant la grossesse, pour
faciliter le traitement et la prévention
de la transmission du VIH à l'enfant.
Dans un couple sérodiscordant, si la
mère est séronégative et le père est
séropositif, l’enfant ne peut pas être
contaminé par le père car le VIH n’est pas
héréditaire. Il y un risque pour l’enfant
seulement si la mère est séropositive.
Dans le cas où l’enfant d’une femme
séronégative est séropositif, il faut alors
s’interroger sur les autres modes de
contamination possibles, notamment les
abus sexuels et l’utilisation de matériel
médical non stérilisé.
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94
L’essentiel à retenir
L'utilisation des ARV dans la PTME
• L’administration d’ARV pour prévenir la transmission du VIH de la
mère séropositive enceinte à son enfant ne protège pas à 100%.
• Cependant, avec l’utilisation d’un traitement simple pour la PTME,
l’enfant a deux fois plus de chances de ne pas être infecté. Le
risque de transmission peut être réduit davantage (à moins d’une
chance sur 50) si la mère reçoit également un traitement ARV
adéquat quand elle en a besoin.
• L’enfant naît avec les anticorps de sa mère. On ne peut pas savoir
si l’enfant est séropositif avec un test de dépistage du VIH
courant. Il faut utiliser une autre technique qui détecte des
fragments de VIH (PCR) jusqu’à ce que l’enfant produise ses
propres anticorps (vers 18 mois environ).
• La grossesse présente des risques pour la mère séropositive. Si
elle est déjà malade, l’infection peut progresser plus vite et la
transmission se fait plus facilement.
• Le VIH peut aussi être transmis par la mère séropositive quand elle
allaite son enfant. Si la mère accepte, il est préférable qu’elle
utilise du lait artificiel. Si cela n’est pas possible, elle doit allaiter
naturellement. Il est pire de faire un allaitement « mixte » (mélanger
l’allaitement naturel et artificiel) que de faire un allaitement naturel
exclusivement.
• Quand une femme séropositive est déjà sous traitement, il faut
changer les médicaments s’ils peuvent être toxiques pour l’enfant.
Les ARV et la Prévention de la Transmission de la Mère
à l’Enfant (PTME)
Notes
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95
MODULE 10
Traitements antirétroviraux pour les enfants
Objectifs de la session
A la fin de la session les participants
seront capables de :
• Expliquer quels enfants ont besoin
d’être traités avec des antirétroviraux
et pour quelles raisons.
• Donner quelques exemples des
spécificités des traitements ARV pour
les enfants au niveau médical.
• Donner quelques exemples
d’éléments spécifiques à prendre en
compte dans le counselling
thérapeutique pour les enfants sous
ARV (partage de l’information,
observance).
Déroulement
1. Commencer avec la question « Quels enfants ont besoin d’être traités avec
des antirétroviraux et pour quelles raisons ? » pour s’assurer notamment
que les participants ont bien compris ce qui a été expliqué au sujet de la
mise sous traitement des adultes et de la PTME.
2. Expliquer les critères de mise sous traitement à l’aide du poster
correspondant.
3. Poser la question : « Quelles peuvent être les contraintes spécifiques quand
on prescrit des ARV à des enfants ? » (voir ci-dessous). Noter les
suggestions des participants, faire corriger/compléter ou corriger/compléter
soi-même.
4. Demander aux participants : « Quelles sont les grandes questions que vous
vous posez sur les ARV et les enfants ? ».
5. Conclure en récapitulant à l’aide du poster « L’essentiel à retenir – Les ARV
pour les enfants ».
Méthodologie
• Questions – réponses animées par
les formateurs.
• Brefs exposés des formateurs.
Durée
• Maximum 40 minutes
Matériel nécessaire
• Poster « les protocoles ARV pour les
enfants ».
• Poster « L’essentiel à retenir – Les
ARV pour les enfants ».
Préparation
Ecrire les posters :
• « Les protocoles ARV pour les
enfants ».
• « L’essentiel à retenir – Les ARV
pour les enfants ».
Informations essentielles
Quand sait-on si l’enfant est séropositif ou non ?
La majorité des enfants infectés n’ont pas de symptômes à la naissance et on
ne peut pas savoir si l’enfant est séropositif avec un test de dépistage du VIH
courant, car l’enfant naît avec les anticorps de sa mère. Le test courant
dépisterait donc les anticorps de la mère par rapport au VIH et pas ceux de
l’enfant. Il faut donc utiliser une autre technique qui détecte des fragments de
VIH (PCR, AgP24) jusqu’à ce que l’enfant produise ses propres anticorps vers
18 mois environ.
Les critères de traitement pour les enfants
Pour les enfants de moins de 18 mois
Comme il est impossible de pratiquer un test courant de dépistage du VIH (voir
ci-centre), on pratique quand on le peut des techniques qui permettent de
détecter des fragments de VIH (PCR, AgP24). Ces techniques sont coûteuses
et nécessitent un personnel de laboratoire bien formé.
Lorsqu’on ne peut pas utiliser ces techniques, on se base sur des critères
cliniques pour faire un diagnostic et décider de la mise sous traitement. Quand
le comptage des CD4 est disponible, on traite les enfants avec un pourcentage
de CD4 < 25%.
Informations complémentaires
Les obstacles à l’observance chez les
enfants
Les principaux obstacles à l’observance
chez les enfants sont les suivants :
• Les parents ne sont pas là pour aider
l’enfant à prendre ses médicaments.
• Les parents ne comprennent pas
l’importance de l’observance et/ou
ne sont pas suffisamment impliqués
pour soutenir l’enfant.
• Les comprimés sont trop gros.
• Le traitement est trop compliqué à
prendre en raison du rythme de
l’enfant.
• La situation familiale est précaire.
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96
Pour les enfants de plus de 18 mois
• Enfants symptomatiques au stade B (quelques symptômes) ou C (maladies)
on traite quel que soit le taux de CD4.
• Enfants asymptomatiques : Si CD4 < 15 %
traitement recommandé.
Le traitement ne peut être débuté que si on sait que toutes les conditions sont
réunies pour que l’enfant puisse continuer à prendre le traitement jusqu’à l’âge
adulte.
Les schémas thérapeutiques pour les enfants
Comme pour les adultes, on doit traiter avec une trithérapie. Les schémas de
1ère intention associent les ARV suivants :
• Inhibiteurs Nucléosidiques de la transcriptase inverse (IN) + 1 Inhibiteur Non
Nucléosidique de la transcriptase inverse (INN) = 2 IN + 1 INN = 2INRT + 1
INNRT.
ou
• 2 Inhibiteurs Nucléosidiques de la transcriptase inverse (IN) + 1 Inhibiteur de
Protéase (IP) = 2 IN + 1 IP = 2INRT + 1IP.
Traitements antirétroviraux pour les enfants
Les facteurs qui favorisent
l’observance chez l’enfants
Les principaux facteurs qui favorisent
l’observance chez l’enfant sont les suivants :
• Il est nécessaire que les proches ou au
moins certains proches de l’enfant soient
impliqués pour assurer l'observance des
traitements pris par les enfants.
• Il faut donc que la prise du traitement
soit expliquée clairement à la fois aux
proches et à l’enfant en fonction de son
âge.
• L’enfant doit se sentir en confiance
avec les soignants.
• L’enfant doit devenir progressivement
responsable par rapport à son
traitement en fonction de sa maturité.
• La présentation des médicaments doit
être adaptée aux enfants (sirop,
comprimés faciles à avaler, etc.).
• Le nombre de médicaments chaque
jour à prendre et/ou le nombre de prises
doivent être le plus limité possible.
• Les parents doivent être très attentifs
aux symptômes qui peuvent apparaître
chez l’enfant pendant la prise du
traitement et en parler au médecin
même si ce ne sont pas des effets
indésirables des ARV.
Faut-il dire aux enfants qu’ils sont
séropositifs et/ou que leur mère ou
leurs deux parents sont séropositifs ?
Ceci est toujours délicat, mais il est
préférable de ne pas cacher la vérité aux
enfants. A un certain stade, l’enfant a aussi
besoin de comprendre pourquoi il prend
des médicaments. La compréhension de
l’objectif du traitement aide l’enfant à être
observant.
Il est préférable que l’enfant apprenne que
sa mère ou ses deux parents sont
séropositifs, directement par sa mère et/ou
son père plutôt que par d’autres
personnes, sinon il peut se sentir trahi. La
révélation de la séropositivité des parents
aux enfants peut se faire dans le cadre
d’un counselling familial.
Faut-il partager l’information sur la
séropositivité de l’enfant avec des
tierces personnes ?
Pour les enfants scolarisés, il peut être
nécessaire de dire à l'instituteur que l’enfant
prend un traitement et quel genre de
traitement. Cela évitera les problèmes, si un
enfant doit par exemple sortir de la classe à
des heures régulières pour prendre ses
médicaments. Il est donc important que les
associations travaillent aussi avec le milieu
éducatif pour les sensibiliser et les impliquer.
Les contraintes des ARV avec les enfants
• Beaucoup d’ARV ne sont pas encore adaptés pour être pris par les enfant :
comprimés trop gros, goût désagréable, etc. D’autres n’ont pas été testés
chez l’enfant pour s’assurer qu’ils ne nuiraient pas à leur croissance.
• Certains antirétroviraux ne peuvent pas être utilisés avec les enfants parce
qu’il n’existe pas de forme pédiatrique du traitement.
• L’observance ne dépend pas uniquement de l’enfant mais aussi de sa
famille. S'il n'y a pas d’implication de la famille, on ne peut pas mettre
l'enfant sous traitement en espérant des résultats satisfaisants.
• Il est préférable de dire le plus tôt possible aux enfants sous traitement
pourquoi ils prennent des médicaments parce que cela peut influencer
l’observance de façon positive.
• L’accompagnement de l’enfant sous traitement doit prendre en compte
toutes les questions liées à son développement psychologique, moteur et
social.
• L’observance du traitement chez la mère nécessite qu’elle soit assurée que
son enfant pourra être traité lorsqu’il en aura besoin.
L’essentiel à retenir
Les ARV pour les enfants
• Beaucoup d’ARV ne sont pas encore adaptés pour être pris par
les enfants : comprimés trop gros, goût désagréable, etc.
• Certains antirétroviraux ne peuvent pas être utilisés avec les
enfants parce qu’il n’existe pas de présentation des médicaments
adaptée aux enfants.
• L’observance ne dépend pas uniquement de l’enfant mais aussi de
sa famille.
• Il est préférable de dire le plus tôt possible aux enfants sous
traitement pourquoi ils prennent des médicaments parce que cela
peut influencer l’observance.
• L’accompagnement de l’enfant sous traitement doit prendre en
compte toutes les questions liées à son développement.
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97
MODULE 11
Réflexion sur le rôle du monde associatif dans l’accès aux traitements, la prise
et le suivi des ARV – Le rôle des associations par rapport aux traitements ARV
Objectifs de la session
Les participants seront capables de :
• Identifier le rôle potentiel des
associations et ONG dans le
domaine de l’accompagnement des
PVVIH sous ARV et de leur famille.
• Identifier le rôle potentiel des
associations et ONG dans le
domaine de l’information sur les ARV
auprès la population générale, dans
le cadre de la prévention et de la
promotion du dépistage.
• Identifier le rôle potentiel des
associations et ONG dans le
plaidoyer pour un accès toujours
plus élargi aux antirétroviraux et à
une prise en charge de qualité.
Méthodologie
• Travaux en trois sous-groupes
thématiques (40 minutes).
• Présentation des résultats des
travaux en sous-groupes
thématiques et discussion
(3x10 minutes).
Durée
• 1 heure 10 minutes.
Matériel nécessaire
• Flip-charts avec les questions de
réflexion pour chaque sous-groupe.
Déroulement
1. Donner les consignes suivantes aux participants : à partir de toutes les
informations que vous avez reçues sur les ARV pendant la formation, nous
allons faire une analyse sur le rôle que vos organisations vont pouvoir jouer
dans différents domaines.
2. Trois groupes thématiques réfléchiront sur chacun des domaines suivants :
• Accompagnement des PVVIH sous traitement et de leur famille
(counselling pour l’observance) et des PVVIH qui ne sont pas sous
traitement mais sont susceptibles de l’être un jour (information et
sensibilisation).
• Information sur les ARV auprès de la population générale dans le
cadre de la prévention et de la promotion du dépistage (intégration de
la thématique des ARV dans les campagnes d’IEC et la prévention de
proximité).
• Le plaidoyer pour un accès toujours plus élargi aux antirétroviraux et
à une prise en charge de qualité (choix et qualité des médicaments ;
qualité du suivi ; etc.)
3. Questions pour chaque groupe :
• Groupe A – Accompagnement
Selon vous, après avoir suivi cette formation, quelles activités
d’accompagnement les associations et ONG (dont les vôtres)
devraient mettre en place dans le domaine des ARV ? Si des activités
sont déjà en place, lesquelles devraient être améliorées et comment ?
• Groupe B – Prévention
Selon vous, après avoir suivi cette formation, quels nouveaux
messages pensez-vous faut-il intégrer dans la prévention et la
promotion du dépistage du VIH ?
• Groupe C – Plaidoyer
Selon vous, après avoir suivi cette formation, quelles actions de
plaidoyer sont prioritaires par rapport à tous les thèmes liés aux ARV ?
4. Présentation des résultats des travaux en sous-groupes thématiques.
Informations essentielles
Observations pour les formateurs
• Si la formation est menée dans le
cadre d’un programme d’appui
technique aux associations locales, il
est possible d’utiliser cette session
pour mieux identifier les besoins en
appui technique de ces associations,
afin qu’elles soient plus impliquées
par rapport aux ARV. Dans ce cas,
les formateurs peuvent ajouter une
question à discuter dans les petits
groupes : « Pour mener ces actions,
quels sont vos besoins en appui
technique ? ».
• Les informations présentées dans la
rubrique « Informations essentielles »
ne doivent être présentées par les
formateurs qu’en complément des
résultats des discussions menées
par les petits groupes de réflexion.
94
222
98
Dans le cadre de l’expansion des traitements ARV dans les pays africains (tel
que visé par l’initiative 3x5 de l’OMS notamment), la question des ressources
humaines est fondamentale : il faut des gens formés pour bien préparer de
plus en plus de PVVIH à prendre le traitement ARV, pour prescrire le traitement,
faire le suivi non seulement clinique et biologique mais aussi psychologique et
social et aider les PVVIH sous traitement à être observantes. Or les personnels
des structures de santé – notamment les médecins mais aussi les
infirmiers/ères, les travailleurs sociaux, les psychologues – sont en nombre
insuffisant et déjà débordés.
Le rôle des associations dans l’accompagnement des PVVIH sous
traitement ARV
Les personnels et bénévoles des associations déjà impliquées dans la prise en
charge globale des PVVIH, peuvent donc jouer un rôle et travailler en
collaboration avec les personnels de santé dans le secteur public et privé. Les
associations peuvent intervenir à plusieurs niveaux dans l’accompagnement
des PVVIH sous ARV.
Avec les personnes qui ne sont pas encore sous traitement (et leurs familles
le cas échéant)
Elles peuvent informer sur les différents aspects liés aux traitements ARV à
travers les activités qu’elles mènent déjà :
• Counselling individuel et familial.
• Visites à domicile et à l’hôpital.
• Groupes de parole ou d’auto-support.
• Réunions d’information.
Le rôle des associations par rapport aux traitements ARV
Préparation
• Ecrire les posters de consignes pour
le travail en petits groupes avec les
thèmes et les questions sur chaque
thème (1 ou 2 posters pour chaque
groupe).
Ce rôle peut être particulièrement important, juste avant la mise sous
traitement quand elle est décidée par le médecin, car il permet de tester les
capacités de la personne et de s’assurer qu’elle est prête à être mise sous
traitement.
Avec les personnes qui prennent un traitement ARV (et leurs familles le cas
échéant)
Les associations peuvent intégrer dans les mêmes activités une dimension
d’éducation thérapeutique, notamment pour aider les PVVIH à être
observantes.
Des groupes d’auto-support spécifiques peuvent être créés pour, avec ou par
des PVVIH sous traitement, pour qu’elles puissent discuter régulièrement des
questions qui surgissent au cours de la prise du traitement ARV. Les réunions
de ces groupes (que certains appellent groupes ou clubs d’observance)
peuvent même être intégrées dans le suivi biologique et clinique des PVVIH
sous traitement, en concertation avec les équipes médicales.
Le rôle des associations par rapport à l’information sur les ARV auprès de
la population générale dans le cadre de la prévention et de la promotion
du dépistage
Toutefois, dans le cadre d’une mise à l’échelle massive de l’accessibilité des
traitements ARV, le rôle des associations ne peut se limiter à la prise en
charge. Il est en effet maintenant prouvé que la disponibilité des ARV a des
conséquences importantes sur la prévention et le dépistage.
Les associations qui mènent des activités de prévention du VIH/SIDA et font la
promotion du dépistage, peuvent (et doivent) intégrer des messages liés aux
ARV dans leurs campagnes d’information et de sensibilisation. Ces messages
sont par exemple les suivants :
• Il est utile de se faire dépister pour le VIH parce qu’on peut se faire traiter et
vivre plus longtemps quand on prend un traitement ARV.
• On peut être séropositif et en bonne santé, donc toutes les personnes
séropositives n’ont pas besoin de prendre des ARV.
• Les ARV ne guérissent pas du SIDA.
• Quand on commence un traitement ARV, il faut le prendre toute sa vie.
• Même quand on prend des ARV, on peut contaminer son ou ses
partenaires sexuel(s) il faut donc utiliser des préservatifs.
• Etc.
Les associations peuvent aussi donner des informations sur les structures où
les ARV sont disponibles et les procédures pour y avoir accès.
Le rôle des associations dans le plaidoyer lié aux ARV
Même si de plus en plus de personnes qui en ont besoin ont accès aux ARV
dans les pays africains, il reste de nombreux problèmes à résoudre. La société
civile a donc un rôle à jouer pour que l’accès aux ARV se fasse dans de
bonnes conditions.
Les sujets sur lesquels les associations peuvent mener un plaidoyer sont
notamment les suivantes :
• Un accès toujours plus élargi aux antirétroviraux :
– Des mécanismes de subvention des traitements et des examens de
suivi pour ceux qui n’ont pas de ressources, ou de couverture sociale
pour la maladie (Etat) et/ou d’assurance médicale privée.
– La couverture de tous les frais médicaux liés aux traitements ARV
par les mécanismes d’assurance maladie lorsqu’ils existent.
– Des médicaments moins chers (notamment des médicaments
génériques).
95
99
MODULE 11
Réflexion sur le rôle du monde associatif dans l’accès aux traitements, la prise et
le suivi des ARV – Le rôle des associations par rapport aux traitements ARV
– Pas de ruptures de stock.
– La décentralisation des structures de dispensation et suivi des
traitements.
• Une prise en charge de qualité :
– Un choix élargi de médicaments pour pouvoir changer de traitement
si cela est nécessaire.
– Une bonne qualité des médicaments.
– Une bonne qualité de la prise en charge par des équipes soignantes
qui sont correctement formées à la prescription et au suivi.
– Le droit à l’information sur tous les aspects liés au traitement.
– L’implication des communautés dans l’accompagnement des PVVIH
sous traitement.
Le rôle des associations ne doit pas se limiter à l’exécution de programmes
élaborés par d’autres. Au contraire, elles devraient être partie prenante du
processus d’élaboration en amont et impliquées dans le suivi et l’évaluation
des différentes initiatives d’accès aux ARV en aval.
Production des participants en Côte d’Ivoire
Le rôle potentiel des associations dans l'intégration de l’information sur les ARV dans la
prévention et la promotion du dépistage
Question :
• Quels nouveaux messages liés aux ARV pensez-vous qu’il faut intégrer dans la prévention, en fonction des
informations que vous avez apprises pendant l’atelier ?
Messages :
• Nécessité d’être observant.
• Il faut toujours avoir des rapports protégés.
• Il faut se référer au médecin avant d’entreprendre une grossesse.
• Il faut rester en contact avec les conseillers.
• Il faut vivre positivement.
• Il faut prendre les ARV à vie, il faut donc être persévérant.
• Il faut respecter les règles d’allaitement.
• Il faut prendre garde aux interactions médicamenteuses.
• Il faut bien se nourrir.
• Il faut une bonne hygiène corporelle.
96
100
Le rôle des associations par rapport aux traitements ARV
Production des participants au Sénégal
Le rôle potentiel des associations dans le plaidoyer lié aux ARV
PLAIDOYER SUR
ENVERS QUI
COMMENT
Elargissement de la gamme de
médicaments disponibles au Sénégal
• Partenaires au développement.
• Bailleurs.
• Etats.
• Rencontres avec les concernés.
• Profiter des émissions et
manifestations nationales.
Décentralisation effective de l'ISAARV
•
•
•
•
• Rencontres.
Implication des collectivités locales
dans la prise en charge
• Conseils régionaux.
• Communes.
• Communautés rurales.
• Rencontres.
• Correspondances.
• Formation des élus locaux.
Recrutement et renforcement des
capacités des RH dans le cadre de
l'ISAARV
• Formation.
• Elargissement du personnel.
Implication effective des associations
dans l'ISAARV
• Comité technique restreint national
et régional.
• Signature de convention.
• Responsabilisation des
communautaires dans la PEC.
Collaboration effective entre les
professionnels de santé et les
communautaires
• Autorités médicales.
• Comités régionaux de lutte contre le
SIDA.
• Mise en place d'un cadre de
concertation.
Meilleure prise en charge de
l'infection VIH dans les régions
• Etat.
• CNLS.
• Partenaires en développement.
• Installation de CDV dans toutes
les régions.
• Mise en œuvre de la PTME dans
toutes les régions.
Gratuité des bilans médicaux des
PVVIH sous ARV
• Etat.
• Partenaires au développement.
• CNLS.
• Rencontres.
• Correspondances.
Amélioration du niveau de vie des
PVVIH sous ARV
• Etat.
• Partenaires au développement.
• Collectivités locales.
• Mise en place d'un fonds pour
les AGR.
• Création de mutuelles de santé.
Etat.
Ministère de la santé.
Division SIDA.
Responsables de l'ISAARV.
97
101
Annexe 1
Liste des noms des ARV disponibles en 2006 et
les laboratoires pharmaceutiques
102
102
Tableau 1
INTI/Inhibiteur Nucléosidique de la Transcriptase Inverse
Page 103
Tableau 2
INNTI/Inhibiteur Non Nucléosidique de la Transcriptase Inverse
Page 104
Tableau 3
IP/Inhibiteur de la Protéase ou antiprotéases
Page 104
Tableau 4
Inhibiteur de la fusion et d’entrée
Page 105
Tableau 5
Médicaments combinant 3 ARV de familles différentes
Page 105
103
103
3TC
d4T
TDF
ddC
AZT or ZDV
LAMIVUDINE
STAVUDINE
TENOFOVIR
ZALCITABINE
ZIDOVUDINE
Hetero Drugs
Strides Arcolab
Bristol-Myers Squibb
HEPTAVIR – Médicament générique
No brand name – Médicament générique
ZERIT®
Ranbaxy
Strides Arcolab
VIROSTAV®, AVOSTAV® – Médicament générique
Absence de spécialité – Médicament générique
Ranbaxy
Combino Pharm
VIRO-Z® – Médicament générique
ZIDOVUDINA – Médicament générique
3TC + d4T
3TC + AZT
3TC + AZT + ABC
LAMIVUDINE + STAVUDINE
LAMIVUDINE + ZIDOVUDINE
LAMIVUDINE + ZIDOVUDINE +
ABACAVIR
Ranbaxy
Hetero Drugs
Cipla
AVOCOMB® – Médicament générique
ZIDOLAM – Médicament générique
DUOVIR – Médicament générique
TRIZIVIR
®
GlaxoSmithKline
GlaxoSmithKline
COMBIVIR®
®
Aurobindo
Absence de spécialité – Médicament générique
®
Strides Arcolab
Absence de spécialité – Médicament générique
Médicaments associant plusieurs IN dans un comprimé (combinaisons à dose fixe) (voir tableau 5 pour autres combinaisons)
COVIRO-LS®, VIROLIS®, LAMIVIR-S® – Médicament générique
Ranbaxy
®
Hetero Drugs
Cipla
®
ZIDOVIR® – Médicament générique
GlaxoSmithKline
Roche
ZIDO-H – Médicament générique
RETROVIR
HIVID
®
VIREAD
®
®
Cipla
STAVIR – Médicament générique
Gilead Sciences
Hetero Drugs
®
STAG® – Médicament générique
®
Cipla
Ranbaxy
GlaxoSmithKline
LAMIVIR® – Médicament générique
AVOLAM®, ANOLAM®, VIROLAM® – Médicament générique
EPIVIR®
EMTRIVA
FTC
EMTRICITABINE
Gilead
Bristol-Myers Squibb
DIDANOSINE
®
GlaxoSmithKline
VIDEX®
ddI
Laboratoire pharmaceutique
ZIAGEN®
Noms commerciaux
ABC
Nom chimique ou
abréviation
Dénomination Commune
Internationale (DCI) ou Nom
générique
ABACAVIR
Tableau 1 : Inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse ou nucléosides ou nucléosidiques = IN ou INRT ou INTI
104
104
EFV
NVP
EFAVIRENZ
NEVIRAPINE
Nom chimique ou
abréviation
Boehringer-Ingelheim
Hetero Drugs Ltd
Ranbaxy
Cipla
Strides Arcolab
VIRAMUNE®
NEVIVIR® – Médicament générique
NEVIPAN – Médicament générique
NEVIMUNE – Médicament générique
Absence de spécialité – Médicament générique
Ranbaxy
Hetero Drugs
Cipla
AVIRODIN® – Médicament générique
INDIVIR® – Médicament générique
INDIVAN – Médicament générique
RTV
RITONAVIR
SQV-HG or INV
TPV
SAQUINAVIR – hard gel capsules 200mg
TIPRANAVIR
SQV-SG or FTV
NFV
NELFINAVIR
SAQUINAVIR – soft gel capsules 200mg
LPV + RTV or LPV/r
LOPINAVIR + RITONAVIR
APTIVUS®
Boehringer-Ingelheim
Roche
Roche
FORTOVASE®
INVIRASE®
Abbott
Roche/Agouron
NORVIR®
VIRACEPT
®
KALETRA® ALUVIA®
Abbott
Merck Sharp & Dohme (MSD)
CRIXIVAN®
IDV
INDINAVIR
®
Bristol-Myers Squibb
REYATAZ®
ATAZANAVIR
ATV
GSK/VERTEX
TELZIR , LEXIVA
FOS-AMPRENAVIR
®
®
Noms commerciaux
Laboratoire pharmaceutique
Cipla
EFAVIR® – Médicament générique
GSK/VERTEX
AMPRENAVIR
APV
Nom chimique ou
abréviation
Merck Sharp & Dohme (MSD)
STOCRIN®
®
Bristol-Myers Squibb
SUSTIVA®
®
Pfizer
Laboratoire pharmaceutique
RESCRIPTOR®
Noms commerciaux
AGENERASE®
Dénomination Commune
Internationale (DCI) ou Nom générique
Tableau 3 – Inhibiteurs de protéase ou antiprotéases = IP
DLV
DELAVIRDINE
Dénomination Commune
Internationale (DCI) ou Nom générique
Tableau 2 – Inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse ou non nucléosides ou non nucléosidiques = INN ou INNRT ou INNTI
Annexe 1
Liste des noms des ARV disponibles en 2006 et
les laboratoires pharmaceutiques
105
105
T20
Nom chimique ou abréviation
FUZEON®
Noms commerciaux
d4T + 3TC + NVP
ZDV + 3TC + NVP
ZIDOVUDINE +
LAMIVUDINE +
NEVIRAPINE
Nom chimique
STAVUDINE +
LAMIVUDINE +
NEVIRAPINE
Dénomination Commune
Internationale (DCI) ou Nom
générique
Ranbaxy
Cipla
Nebumed Pharma
Cipla
TRIOMUNE® – Médicaments génériques
NEBULAM-SN® – Médicaments génériques
DUOVIR-N® – Médicaments génériques
Laboratoire pharmaceutique
Roche/Triméris
Laboratoire pharmaceutique
TRIVIRO® or TRIVIRO-LNS
or VIROLANS® – Médicaments
génériques
Noms commerciaux
Tableau 5 – Médicaments associant plusieurs types d’ARV (IN ou INRT + INN ou INNRT)
ENFUVIRTIDE
Dénomination Commune
Internationale (DCI) ou Nom
générique
Tableau 4 – Inhibiteurs de la fusion et d’entrée
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
106
106
Tableau 1
INTI/Inhibiteur Nucléosidique de la Transcriptase Inverse
Page 107
Tableau 2
INNTI/Inhibiteur Non Nucléosidique de la Transcriptase Inverse
Page 118
Tableau 3
IP/Inhibiteur de la Protéase ou antiprotéases
Page 121
Tableau 4
Inhibiteur de la fusion et d’entrée
Page 131
Tableau 5
Médicaments combinant 3 ARV de familles différentes
Page 132
Abacavir/ABC ZIAGEN
®
Catégorie
NRTI – Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
• 4 Comprimés à 300mg.
• 4 Sirop à 20mg/ml.
Dose quotidienne
Adulte :
• 1 comprimé/prise ; 2 prises/jour.
Enfant :
• 8mg/kg par prise ; 2 prises/jour.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
Début de traitement :
• Fatigue ;
• Troubles digestifs ;
• Sensations de courbatures.
L’abacavir peut provoquer des allergies graves (dit syndrome
« d’hypersensibilité ») chez certains patients. Ces allergies surviennent le plus
souvent entre une et six semaines après le début du traitement mais peuvent
arriver plus tard. Les symptômes sont :
• Des rougeurs sur la peau, des démangeaisons et de la fièvre ;
• Des nausées et/ou vomissements et/ou diarrhées et/ou ulcères
dans la bouche ;
• De la fatigue et/ou des courbatures et/ou un malaise général ;
• Des maux de gorge et/ou de la toux et/ou une sensation d’essoufflement.
En présence de fièvre il faut absolument consulter un médecin. NE JAMAIS
REDEMARRER L’ABACAVIR APRÈS L’AVOIR ARRÊTÉ POUR ALLERGIE
PRÉSUMÉE.
Pendant le traitement
• Fatigue ;
• Douleurs articulaires ;
• Acidose lactique.
Principales interactions
Pas d’interaction connue.
Interactions avec autres ARV
Pas d’interactions.
Conservation
A température ambiante, à moins de 30°C.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
107
107
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Didanosine/ddI
VIDEX®
Catégorie
NRTI – Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
• Gélules gastro-résistantes à 400, 250, 200, 125mg.
• Comprimés pour suspension buvable à 150, 100, 50, 25mg.
• Poudre pour solution buvable à 2g et 4g.
Dose quotidienne
Adulte de plus de 60kg :
• 1 gélule de 400mg/jour en 1 prise/jour ou 2 comprimés de 200mg/jour
en 1 prise/jour.
Adulte de moins de 60kg :
• 1 gélule de 250mg/jour en 1 prise/jour.
Enfant de plus de 6 ans :
• gélules (240mg/m2) en 1 prise/jour ou suspension pédiatrique, 5mg/kg
par prise, en 2 prises/jour.
Alimentation
Videx se prend à jeun (l’estomac vide) ; pour les gélules, au moins 2 heures
avant ou au moins 2 heures après un repas. Certains médecins proposent de
prendre Videx le matin au lever avec un grand verre d’eau 30 à 45 minutes
avant le petit déjeuner.
Principaux effets indésirables
Début de traitement : parfois des nausées, vomissements, diarrhées.
Pendant le traitement
• Fourmillements ou diminution de sensibilité dans les pieds ou les mains
(= neuropathies périphériques). Prévenir le médecin.
• Ballonnements.
• Ulcères aphteux dans la bouche.
• Rarement : atteinte du pancréas (pancréatite) qui se traduit par
d’importantes douleurs au ventre, des nausées, des vomissements.
Elle est repérée grâce au bilan sanguin.
• Fatigue importante, douleurs musculaires et crampes répétées, douleurs au
ventre, nausées, vomissement = peut-être acidose lactique. Prévenir
rapidement le médecin.
Principales interactions
• Il est préférable de ne pas associer ddI à la ribavirine dans le traitement
de l’hépatite C.
• La ddI augmente les concentrations dans le sang du ganciclovir,
médicament anti-CMV.
Interactions avec autres ARV
• La ddI en comprimés ne peut pas être prise avec de l’indinavir.
• L’association de ddI et d4T est déconseillée.
• La DDI doit être prise 2 heures après l’atazanavir quand les 2 ARV
sont associés.
Conservation
Température ambiante
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
108
108
Emtricitabine/FTC
EMTRIVA®
Catégorie
Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
• Gélules de 200mg.
• Solution buvable à 10mg/ml.
Dose quotidienne
Adultes :
• 1 gélule par prise en 1 seule prise/jour.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
•
•
•
•
•
Interactions avec autres ARV
Ne pas associer avec 3TC ou ddC.
Conservation
Température ambiante.
Vertiges ;
Insomnie ;
Diarrhées, nausées, vomissements, douleurs abdominales ;
Prurit, urticaire ;
Anémie (baisse des globules rouges).
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
109
109
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Lamivudine/3TC EPIVIR ; LAMIVIR ; HEPTAVIR ; AVOLAM ; ANOLAM®; VIROLAM®
®
®
®
®
Catégorie
Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
• Comprimés de 150mg et 300mg.
• Solution buvable 10mg/ml.
Dose
Adultes :
• 1 comprimé de 150mg par prise en 2 prises/jour ou 1 comprimé de
300mg en 1 prise/jour.
Enfant :
• 4mg/kg par prise en 2 prises/jour en solution buvable.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
• Possibilité de fatigue importante, douleurs musculaires et crampes répétées,
douleurs au ventre, nausées, vomissement = peut-être acidose lactique.
Prévenir rapidement le médecin.
Principales interactions
Pas d’interactions majeures connues avec d’autres médicaments.
Interactions avec autres ARV
On évite généralement de l’associer à ddC.
Conservation
• Pour les comprimés, à une température inférieure à 30°C.
• Pour la solution buvable : à une température inférieure à 25°C. Une fois
ouvert, le flacon de sirop se conserve un mois.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
110
110
Stavudine/d4T ZERIT ; ZERIT XR ; STAG ; STAVIR ; VIROSTAV ; AVOSTAV
®
®
®
®
®
Catégorie
Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
• 4 Gélules à 40, 30, 20 et 15mg.
• Poudre pour solution buvable à 1mg/ml.
Dose quotidienne
Adulte de plus de 60kg :
• 1 gélule 40mg/prise en 2 prises/jour ; ou
• 1 gélule 100mg/prise en 1 prise/jour.
®
Adulte de moins de 60kg :
• 1 gélule 30mg/prise en 2 prises/jour ; ou
• 1 gélule 75mg/prise en 1 prise/jour
Enfant de moins de 30kg :
• 1mg/kg par prise en 2 prises/jour.
Enfant de plus de 30kg :
• Même dose que l’adulte de moins de 60kg.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
• Fourmillements ou diminution de sensibilité dans les pieds ou les mains
(= neuropathies périphériques).
• Rarement : atteinte du pancréas (pancréatite) qui se traduit par
d’importantes douleurs au ventre, des nausées, des vomissements. Elle est
repérée grâce au bilan sanguin.
• Perte de graisse au niveau de visage, des fesses, des bras et des jambes.
• Fatigue importante, douleurs musculaires et crampes répétées, douleurs au
ventre, nausées, vomissement = peut-être acidose lactique. Prévenir
rapidement le médecin.
Principales interactions
• Il n’est pas recommandé d’associer la d4T avec des médicaments toxiques
pour les nerfs (certains médicaments antituberculeux par exemple).
• Il est préférable de ne pas associer la d4T à la ribavirine dans le traitement
de l’hépatite C.
Interactions avec autres ARV
• L’association d4T et ddI est déconseillée à cause de l’augmentation des
risques d’effets indésirables.
• d4T ne peut pas être associé à l’AZT (COMBIVIR, RETROVIR, TRIZIVIR).
Conservation
A température ambiante
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
111
111
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Tenofovir/TDF
VIREAD®
Catégorie
Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
Comprimés à 300mg.
Dose quotidienne
1 comprimé en 1 seule prise/jour avec le plus gros repas de la journée
Alimentation
TDF doit être pris avec un repas.
Principaux effets indésirables
• Fatigue, vertiges.
• Nausées, vomissements, diarrhées, flatulences.
• Toxicité rénale possible mais rare.
Principales interactions
Il est déconseillé d’utiliser le TDF avec des médicaments toxiques pour
les reins.
Interactions avec autres ARV
TDF augmente les concentrations dans le sang de ddI en gélules.
Conservation
A température ambiante
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
112
112
Zalcitabine/ddC
HIVID®
Catégorie
Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
• 4 Comprimés de 0.750 et 0.375mg.
• 4 Sirop pour les enfants à 0.1mg/ml.
Dose quotidienne
Adulte :
• 1 comprimé de 0.750 mg/prise en 3 prises/jour. Parfois prescrit à
1.125mg/prise en 2 prises/jour.
Enfant:
• 0.01mg/kg/prise en 3 prises/jour.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
ATTENTION : l’utilisation du ddC n’est plus recommandée en raison
d’une trop grande toxicité.
Début de traitement :
• Généralement bien toléré, mais la ddC entraîne parfois des troubles digestifs :
nausées, vomissements, diarrhées. Ces troubles disparaissent en général
dans les semaines qui suivent le début du traitement.
Pendant le traitement :
• Fourmillements ou diminution de sensibilité dans les pieds ou les mains
(= neuropathies périphériques). Prévenir le médecin.
• Aphtes.
• Rarement : atteinte du pancréas (pancréatite) qui se traduit par
d’importantes douleurs au ventre, des nausées, des vomissements. Elle est
repérée grâce au bilan sanguin.
• Baisse des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes.
• Fatigue importante, douleurs musculaires et crampes répétées, douleurs au
ventre, nausées, vomissement = peut-être acidose lactique. Prévenir
rapidement le médecin.
Principales interactions
Pas d’interactions majeures.
Interactions avec autres ARV
Ne pas associer à 3TC (EPIVIR, COMBIVIR, TRIZIVIR).
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
113
113
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Zidovudine/AZT
RETROVIR®; ZIDO-H®; ZIDOVIR®; VIRO-Z®; ZIDOVUDINA®
Catégorie
Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
•
•
•
•
Dose quotidienne
Adulte :
• Une gélule de 250mg/prise ou un comprimé de 300mg/prise en 2
prises/jour.
Comprimés à 300mg.
Gélules à 100mg et 250mg.
Solution buvable à 10mg/ml.
Flacon pour perfusion à 200mg/ml.
Enfants :
• 4mg/kg 2 fois/jour.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
Début de traitement :
• Nausées parfois importantes qui en général disparaissent progressivement.
Des médicaments contre la nausée peuvent être prescrits par le médecin.
Pendant le traitement :
• Baisse des globules rouges et parfois des globules blancs. Si elle est trop
importante, le médecin peut être amené à changer le traitement.
• Douleurs musculaires. Elles peuvent être liées à une atteinte des muscles.
Prévenir rapidement le médecin.
• Maux de tête, légère fatigue, coloration marron des ongles et de la peau
(peu fréquent).
• Fatigue importante, douleurs musculaires et crampes répétées, douleurs au
ventre, nausées, vomissement = peut-être acidose lactique. Prévenir
rapidement le médecin.
Principales interactions
Pas d’interaction majeure connue avec les autres médicaments.
Interactions avec autres ARV
Ne pas utiliser d’AZT avec d4T.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
114
114
Lamivudine + Stavudine (3TC + d4T)
COVIRO-LS®; VIROLIS®, LAMIVIR-S®
Catégorie
Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
COVIRO-LS est une association de 2 médicaments antirétroviraux de la même
famille Stavudine/D4T + Lamivudine/3TC
Stavudine/D4T à 40mg et Lamivudine à 150mg.
Dose quotidienne
1 comprimé 2 fois/jour.
Alimentation
Pas de contrainte particulière.
Principaux effets indésirables
Voir les fiches Stavudine/D4T et Lamivudine/3TC.
Principales interactions
Voir les fiches Stavudine/D4T et Lamivudine/3TC.
Interactions avec autres ARV
Voir les fiches Stavudine/D4T et Lamivudine/3TC.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
115
115
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Lamivudine + Zidovudine (3TC + ZDV/AZT)
COMBIVIR®; DUOVIR®; AVOCOMB®; ZIDOLAM®
Catégorie
Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
Combivir est une association de 2 médicaments antirétroviraux de la
même famille.
Comprimés à 300mg de zidovudine (AZT) et 150mg de lamivudine (3TC).
Dose quotidienne
1 comprimé par prise en 2 prises/jour.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
Au début du traitement :
• Nausées parfois importantes, qui disparaissent en général progressivement.
Des médicaments anti-nausée peuvent être prescrits.
Pendant le traitement :
• Baisse des globules rouges et parfois des globules blancs. Si elle est trop
importante, le médecin peut être amené à changer le traitement.
• Douleurs musculaires. Elles peuvent être liées à une atteinte des muscles.
Prévenir rapidement le médecin.
• Maux de tête, légère fatigue, coloration marron des ongles et de la peau
(peu fréquent).
• Fatigue importante, douleurs musculaires et crampes répétées, douleurs au
ventre, nausées, vomissement = peut-être acidose lactique. Prévenir
rapidement le médecin.
Principales interactions
Pas d’interactions majeures connues avec les autres médicaments.
Interactions avec autres ARV
Ne pas utiliser Combivir avec d4T.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
116
116
Abacavir + Lamivudine + Zidovudine (ABC + 3TC + ZDV)
TRIZIVIR®
Catégorie
Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
Trizivir est une association de 3 médicaments antirétroviraux de la même
famille.
Comprimés à 300mg de zidovudine + 150mg de lamivudine + 300mg
d’abacavir.
Dose quotidienne
1 comprimé par prise en 2 prises/jour.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
Au début du traitement :
Ce médicament contient de l’abacavir qui provoque des allergies chez certains
patients souvent dans les six premières semaines de traitement. Les allergies se
manifestent :
• Soit par des rougeurs sur la peau, des démangeaisons et de la fièvre ;
• Soit par des nausées et/ou vomissements et/ou diarrhées ;
• Soit de la fatigue et/ou des courbatures et/ou un malaise général ;
• Soit par des maux de gorge et/ou de la toux et/ou une sensation
d’essoufflement.
Voir la feuille Abacavir
Pendant le traitement
• Nausées ;
• Baisse des globules rouges et parfois des globules blancs ;
• Douleurs musculaires ;
• Maux de tête, fatigue, coloration marron des ongles et de la peau ;
• Douleurs articulaires ;
• Acidose lactique.
Principales interactions
Pas d’interactions connues.
Interactions avec autres ARV
Ne pas utiliser Trizivir avec d4T et ddC.
Conservation
A température ambiante, inférieure à 30°C.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
117
117
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Delavirdine/DLV
RESCRIPTOR®
Catégorie
Inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse.
Presentation
Comprimés á 100mg
Dose quotidienne
Adultes :
• 4 comprimés par prise en 3 prises/jour.
Enfants :
• Peu utilisé.
Alimentation
Pas de contraintes particulières mais il vaut mieux éviter de prendre la
delavirdine avec un repas très gras.
Principaux effets indésirables
Début de traitement :
• Risque d’allergie : si des rougeurs apparaissent sur la peau, il faut prévenir
son médecin.
• Troubles digestifs : nausées, diarrhées qui diminuent ensuite.
Principales interactions
Nombreuses interactions.
Interactions avec autres ARV
La delavirdine augmente les concentrations dans le sang de l’indinavir, du
nelfinavir et du saquinavir, ainsi que les médicaments antituberculeux.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
118
118
Efavirenz/EFV
SUSTIVA®; STOCRIN®; EFAVIR®
Catégorie
Inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
• Comprimés à 600mg.
• Gélules à 50, 100 et 200mg.
• Sirop à 30mg/ml.
Dose quotidienne
Adultes :
1 comprimé à 600mg/jour ou 3 gélules à 200mg, en 1 prise/jour (le soir de
préférence entre le repas et le coucher).
En cas de tuberculose, jusqu’à 800mg/jour en 1 prise/jour (le soir de préférence
entre le repas et le coucher) car la rifampicine (médicament anti-tuberculeux)
diminue la concentration de l’efavirenz dans le sang.
Enfants :
en fonction du poids.
Alimentation
Eviter les repas très gras avant la prise de SUSTIVA, cela pourrait augmenter
les effets indésirables.
Principaux effets indésirables
Début de traitement :
• Souvent : vertiges, insomnies, problèmes de concentration, somnolence,
cauchemars.
• Rarement : hallucinations.
• Risque d’allergie qui se manifeste par des rougeurs ou tâches violacées sur
la peau. Plus fréquent chez les enfants. Prévenir le médecin.
• Enfants : agitation.
Pendant le traitement :
• Certains troubles comme les vertiges, l’insomnie, les cauchemars, etc.
peuvent continuer.
• Après plusieurs semaines, possibilité de dépression, agressivité, idées de
suicide, et troubles psychiatriques.
• Augmentation de la graisse présente dans le sang (cholestérol).
• Hépatite (inflammation du foie), détectée par les prises de sang.
Principales interactions
Nombreuses interactions avec d’autres médicaments.
Interactions avec autres anti-VIH
SUSTIVA diminue la concentration dans le sang de l’amprenavir, de l’atazanavir,
de l’indinavir et du saquinavir. Il augmente la concentration dans le sang du
nelfinavir et du ritonavir.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
119
119
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Nevirapine/NVP
VIRAMUNE®; NEVIPAN®; NEVIVIR®; NEVIMUNE®
Catégorie
Inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse.
Présentation
• Comprimés à 200mg.
• Solution buvable.
Dose quotidienne
La prise d’une demi-dose pendant les 14 premiers jours de traitement est
recommandée.
Adulte :
• Pendant les 14 premiers jours de traitement, 1 comprimé, une fois/jour,
toujours à la même heure ;
• Puis 1 comprimé par prise en 2 prises/jour.
Enfant :
• Pendant les 14 premiers jours de traitement, 4mg/kg en 1 prise/jour,
toujours à la même heure ;
ensuite :
• 7mg/kg, 2 fois/jour pour l’enfant de moins de 8 ans ;
• 4mg/kg, 2 fois/jour pour l’enfant de plus de 8 ans (sans dépasser
400mg par jour).
Nouveau né (PTME) :
• 2mg/kg en 1 prise.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
Début de traitement :
Risque d’allergie qui peut se manifester par une rougeur ou des tâches
violacées sur la peau, des boutons ou autres lésions de la peau et/ou de la
fièvre. Ceci peut affecter plus les femmes que les hommes. Prévenir le
médecin. Egalement risque de nausées.
Pendant le traitement :
Le fonctionnement du foie peut être affecté. Les symptômes peuvent être une
jaunisse, des nausées, des vomissements, de la fièvre, une fatigue importante.
Principales interactions
Nombreuses interactions.
Interactions avec autres ARV
La névirapine diminue la concentration dans le sang de l’amprenavir, de
l’indinavir, du saquinavir. Elle modifie aussi la concentration du nelfinavir.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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Amprenavir/APV
AGENERASE®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
• Capsules à 150mg et à 50mg.
• Sirop à 15mg/ml.
Dose quotidienne
Adultes :
• 8 capsules/prise en 2 prises/jour (total/jour : 16 capsules).
• En association avec le ritonavir faible dose : 4 capsules/prise d’amprénavir +
1 capsule/prise de ritonavir en 2 prises/jour (total/jour : 10 capsules).
Enfants :
• 20mg/kg par prise en 2 prises/jour pour les capsules.
• 17mg/kg par prise en 3 prises/jour pour le sirop.
Contre-indiqué pour les enfants de moins de 4 ans.
Alimentation
Pas de contraintes particulières. Eviter toutefois la prise de l’amprénavir avec
des repas trop gras.
Principaux effets indésirables
Début de traitement :
Possibilité d’éruption cutanée. Il faut contacter son médecin.
Pendant le traitement :
• Troubles digestifs, surtout des nausées.
• Fatigue, maux de tête.
• Augmentation des graisses et du sucre dans le sang.
Principales interactions
• Nombreuses interactions.
Il ne faut pas prendre de supplément de vitamine E ou tout autre produit en
contenant avec l’amprénavir.
Interactions avec autres ARV
Le ritonavir augmente la concentration d’amprénavir dans le sang.
Efavirenz diminue la concentration d’amprénavir dans le sang.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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121
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Fosamprenavir
TELZIR®, LEXIVA®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
• Comprimés à 700mg.
• Solution buvable dosée à 50mg/ml.
Dose quotidienne
Adultes :
• 1 comprimé de fosamprénavir et 1 capsule de ritonavir par prise en 2
prises/jour.
• 2 comprimés de fosamprénavir et 2 capsule de ritonavir par prise en 1
seule prise/jour.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
Début de traitement
Possibilité d’éruption cutanée. Il faut contacter son médecin.
Pendant le traitement
• Troubles digestifs, surtout des nausées.
• Augmentation des graisses et du sucre dans le sang.
Principales interactions
• Nombreuses interactions.
• Il ne faut pas prendre de supplément de vitamine E ou tout autre produit en
contenant avec l’amprénavir.
Interactions avec autres ARV
• Le ritonavir augmente la concentration de fosamprénavir dans le sang.
• Efavirenz diminue la concentration de fosamprénavir dans le sang.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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Atazanavir/ATV
REYATAZ®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
Capsules 150mg, 200mg
Dose
Adultes :
• ATV + RTV : 2 gélules d’atazanavir à 150mg + 1 gélule à 100mg de
ritonavir.
• ATV + RTV + EFV : 2 gélules d’atazanavir à 150mg + 1 gélule à 100mg de
ritonavir + 3 gélules à 200mg ou 1 gélule à 600mg d’efavirenz.
• ATV + FTV : 2 gélules d’atazanavir à 200mg + 6 capsules à 200mg de FTV.
• ATV + RTV + TDF : 2 gélules d’atazanavir à 150mg + 1 gélule à 100mg de
ritonavir + 1 comprimé à 300mg de ténofovir.
Alimentation
A prendre pendant un repas. Il faut éviter la consommation de jus de
pamplemousse avec l’atazanavir.
Principaux effets indésirables
Début de traitement
Possibilité d’éruptions cutanées au début du traitement.
L’atazanavir peut causer une « jaunisse » (couleur jaune de la peau ou des yeux
due à une augmentation de la concentration de bilirubine dans le sang). Elle
n’est pas néfaste.
Pendant le traitement
• Diarrhées, nausées, douleurs abdominales.
• Maux de tête, fatigue.
Principales interactions
Nombreuses interactions.
Interactions avec autres ARV
• L’atazanavir augmente la concentration dans le sang du saquinavir.
• Le ritonavir augmente la concentration dans le sang de l’atazanavir
(l’atazanavir et le ritonavir sont souvent associés).
• L’efavirenz, la névirapine et le ténofovir diminuent la concentration dans le
sang de l’atazanavir
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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123
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Indinavir/IDV AVIRODIN ; CRIXIVAN ; INDIVIR ; INDIVAN
®
®
®
®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
Gélules à 400mg et 200mg.
Dose quotidienne
Adultes :
2 gélules à 400mg/prise en 3 prises quotidiennes toutes les 8 heures, à jeun,
c’est-à-dire sans manger une heure avant et deux heures après la prise.
De nombreuses associations possibles.
Enfants :
500mg/m2 par prise, 1 prise toutes les 8 heures.
En association avec le ritonavir, 600mg/m2 d’indinavir + 100mg/m2
de ritonavir.
Alimentation
L’indinavir se prend à jeun.
Pour éviter l’apparition de « sable » d’indinavir dans les urines ou de calculs
rénaux, il faut boire 3 à 4 verres d’eau pendant la 1/2 heure qui suit la prise
d’indinavir.
De manière générale, il est recommandé de boire au minimum 2 à 3 litres
d’eau par jour.
Principaux effets indésirables
Début de traitement :
• Fatigue.
• Nausées, vomissements importants, diarrhées.
Fréquents au début du traitement, ces effets indésirables diminuent
généralement au cours du traitement.
Pendant le traitement :
• Sécheresse de la peau, lèvres gercées.
• « Sable » dans les urines ou calculs rénaux. Les calculs se manifestent
généralement par des douleurs au niveau du dos, de la vessie, parfois des
testicules chez les hommes. Il y a parfois du sang dans les urines. Prévenir
le médecin.
• Ongles de pied incarnés.
• Perte de poils et parfois de cheveux.
• Augmentation des graisses et du sucre dans le sang (triglycérides,
cholestérol et glycémie).
• Accumulation de graisse au niveau de l’abdomen, de la poitrine, du cou.
Perte de graisse au niveau des membres, des fesses, des joues.
Principales interactions
Nombreuses interactions avec d’autres médicaments.
Interactions avec autres anti-VIH
• Le nelfinavir et d’autres ARV augmentent la concentration dans le sang de
l’indinavir.
• La névirapine et l’efavirenz diminuent la concentration dans le sang de
l’indinavir.
Conservation
Garder à l’abri de l’humidité.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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Nelfinavir/NFV
VIRACEPT®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
• Comprimés à 250mg.
• Poudre à diluer 50mg/1g.
Dose quotidienne
Adultes :
• 3 comprimés/prise en 3 prises/jour ou 5 comprimés/prise en 2 prises/jour.
Enfants :
• 50 à 55mg/kg par prise avec 2 prises/jour ou
• 25 à 30mg/kg par prise en 3 prises/jour.
Alimentation
Viracept doit être pris au milieu des repas. Il faut donc faire un vrai petit
déjeuner le matin.
Principaux effets indésirables
Début de traitement
• Fatigue.
• Nausées, vomissements, diarrhées.
• Boutons.
Fréquents au début du traitement, ces effets indésirables diminuent
généralement au cours du traitement.
Pendant le traitement
• Diarrhée (fréquente, parfois importante).
• Ballonnements, nausées, flatulences.
• Augmentation des graisses et du sucre dans le sang (triglycérides,
cholestérol et glycémie).
• Accumulation de graisse au niveau de l’abdomen, de la poitrine, du cou.
Perte de graisse au niveau des membres, des fesses, des joues (plutôt
rare).
Principales interactions
Nombreuses interactions avec d’autres médicaments.
Interactions avec autres anti-VIH
L’indinavir et l’efavirenz, entre autres ARV, augmentent la concentration du
nelfinavir dans le sang.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Ritonavir/RTV
NORVIR®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
• Capsules à 100mg.
• Solution buvable à 80mg/ml.
Dose quotidienne
Adultes :
• 6 capsules/prise en 2 prises/jour mais cette dose est très rare car les
pleines doses de ritonavir sont mal tolérées.
• Le ritonavir est plutôt utilisé pour améliorer les performances d’autres
antiprotéases à raison de 1 à 4 capsules/prise en 2 prises/jour.
Enfants :
• 350 à 400mg/ml eu 2 prises/jour.
Alimentation
Il est conseillé de prendre le ritonavir pendant les repas.
Principaux effets indésirables
Début de traitement
Le ritonavir est mieux toléré si on augmente progressivement les doses,
pendant 14 jours.
Un temps d’adaptation de 4 à 6 semaines est nécessaire. Pendant cette
période, la fatigue, les troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées)
sont fréquents.
Pendant le traitement
• Troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées).
• Augmentation des graisses et du sucre dans le sang.
• Picotements autour de la bouche, perte de goût.
• Fourmillements dans les pieds et les mains (neuropathies périphériques).
Principales interactions
Nombreuses interactions. Ne pas utiliser avec les antituberculeux.
Interactions avec autres anti-VIH
Le ritonavir augmente les concentrations dans le sang des autres antiprotéases.
Il augmente aussi la concentration de l’efavirenz.
Conservation
Si la température dépasse 25°C, mettre les capsules dans le réfrigérateur. En
revanche, ne jamais mettre la solution buvable dans le réfrigérateur.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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Saquinavir/SQV-SG or FTV
FORTOVASE®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
Capsules à 200mg.
Dose quotidienne
Adultes :
• 6 capsules/prise en 3 prises/jour ou 8 capsules/prise en 2 prises/jour.
• Autres possibilités suivant les associations.
Eviter un trop grand intervalle entre la prise du soir et la prise du matin. Pour
cela dîner tard et petit déjeuner tôt.
Children:
Habituellement utilisé en association : Avec nelfinavir : 50mg/kg de saquinavir +
55mg/kg de nelfinavir.
Alimentation
Le saquinavir doit être pris pendant un repas ou juste après.
Principaux effets indésirables
Début de traitement
Fatigue, troubles digestifs.
Pendant le traitement
• Troubles digestifs.
• Augmentation des graisses et du sucre dans le sang.
Principales interactions
Nombreuses interactions.
Interactions avec autres anti-VIH
• Le ritonavir, l’Aluvia®, le nelfinavir augmentent les concentrations de
saquinavir dans le sang.
• La névirapine et l’efavirenz diminuent les concentrations de saquinavir dans
le sang.
Conservation
Si la température dépasse 25°C, mettre le flacon dans le réfrigérateur.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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127
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Saquinavir/SQV
INVIRASE®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
• Capsules à 200mg.
Dose quotidienne
Adultes :
L’invirase ne doit pas être le seul IP. On l’associe généralement au ritonavir.
• 2 capsules à 200mg + 4 capsules à 100mg de ritonavir en 2 prises/jour
(total/jour : 12 capsules).
• 8 capsules à 200mg + 1 capsule à 100mg de ritonavir en 1 prise/jour
(total/jour : 9 capsules).
• 5 capsules à 200mg + 1 capsule à 100mg de ritonavir en 2 prise/jour
(total/jour : 12 capsules).
Alimentation
Le saquinavir doit être pris pendant un repas ou juste après.
Principaux effets indésirables
Début de traitement
Fatigue, troubles digestifs.
Pendant le traitement
• Troubles digestifs.
• Augmentation des graisses et du sucre dans le sang.
Principales interactions
Nombreuses interactions.
Interactions avec autres anti-VIH
Le ritonavir, l’Aluvia®, le nelfinavir augmentent la concentration de saquinavir
dans le sang.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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Tipranavir/TPV
Aptivus®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
Capsules à 250mg.
Dose quotidienne
Adultes :
En association avec le ritonavir : 2 capsules de tipranavir + 2 capsules de
ritonavir/prise en 2 prises/jour.
Alimentation
Le tipranavir doit être pris pendant un repas ou juste après.
Principaux effets indésirables
Début de traitement
• Fatigue.
• Nausées, vomissements, diarrhées.
Fréquents au début du traitement, ces effets indésirables diminuent
généralement au cours du traitement.
Pendant le traitement
• Augmentation des graisses et du sucre dans le sang.
Principales interactions
Le tipranavir est associé avec le ritonavir qui a de nombreuses interactions avec
d’autres médicaments éliminés par le foie.
Interactions avec autres anti-VIH
Le tipranavir est associé avec le ritonavir qui a de nombreuses interactions avec
d’autres ARV.
Conservation
A température ambiante.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Lopinavir + ritonavir/LPV+RTV
KALETRA® ALUVIA®
Catégorie
Inhibiteur de protéase (antiprotéase).
Présentation
• Comprimés à 200mg de lopinavir + 50mg de ritonavir
(Aluvia®, nouvelle presentation, juillet 2006).
• Capsules à 133,3mg de lopinavir + 33,3mg de ritonavir.
• Solution orale à 80mg/ml de lopinavir + 20mg/ml de ritonavir.
Dose quotidienne
Adultes :
• 2 comprimés/pris en 2 prises/jour.
• 3 capsules/prise en 2 prises/jour.
• 4 capsules/prise en 2 prises/jour si prise d’efavirenz
Si on a jamais auparavant commencé la traitement antirétroviral :
• 4 comprimés en 1 prise/jour.
Enfants : n’utiliser que la solution orale ; (ne pas macher, casser ou écraser les
comprimés pour faire les doses pour les enfants)
• Enfants de 7 à 15kg : 12mg lopinavir + 3mg ritonavir/kg, en 2 prises/jour.
• Enfants de 15 à 40kg : 10mg lopinavir + 2.5mg ritonavir/kg en 2 prises
par jour.
Autrement :
• 230mg de LPV + 57,5mg de RTV/m2 si poids < 40kg.
Alimentation
A prendre avec les repas.
Principaux effets
indésirables
Début de traitement :
Pendant cette période, la fatigue, les troubles digestifs (nausées,
vomissements, diarrhées) sont fréquents.
Pendant le traitement
• Troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées).
• Augmentation des graisses et du sucre dans le sang.
• Picotements autour de la bouche, perte de goût.
• Fourmillements dans les pieds et les mains (neuropathies périphériques).
Principales interactions
Nombreuses interactions. Ne pas utiliser avec les antituberculeux.
Interactions avec autres
anti-VIH
• Le ritonavir augmente la concentration dans le sang d’autres antiprotéases.
• L’efavirenz diminue la concentration de lopinavir.
Conservation
Si la température dépasse 25°C, mettre le flacon dans le réfrigérateur.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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130
Enfuvirtide/T20
FUZEON®
Catégorie
Inhibiteur de la fusion et d’entrée.
Présentation
Flacon de 108mg à usage unique.
Dose quotidienne
Adultes :
• 90mg en injection sous cutanée (sur le côté ou l’arrière du bras, l’abdomen
ou la partie externe des cuisses) en 2 injections/jour.
Enfants :
• 2 mg/kg en injection sous cutanée sans dépasser 90mg/injection en
2 injections/jour.
Alimentation
Pas de contraintes particulières.
Principaux effets indésirables
Les injections peuvent provoquer des réactions au site d’injection (rougeurs,
douleurs, petites boules). Aussi il faut éviter de piquer aux endroits où un
frottement risque de provoquer une irritation. Eviter aussi les 2 à 3cm autour du
nombril.
Effets généraux :
• Maux de tête.
• Douleurs et engourdissements dans les pieds et les jambes.
• Insomnie.
• Diminution de l’appétit.
• Douleurs musculaires.
• Constipation.
Principales interactions
Pas d’interactions.
Interactions avec autres anti-VIH
Pas d’interactions.
Conservation
A température ambiante dans le flacon d’origine. Lorsque la solution pour
l’injection a été reconstituée, elle doit être conservée au réfrigérateur, au
maximum pendant 24 heures.
Adapté en partie de Remaides. Mieux Vivre avec son traitement anti-VIH. AIDES. 2003
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131
Annexe 2
Fiches pratiques sur les ARV disponibles en 2006
Stavudine + Lamivudine + Nevirapine (3TC + NVP + d4T)
TRIOMUNE®; NEBULAM-SN®; TRIVIRO®; TRIVIRO-LS®; TRIVIRO-LNS®; VIROLANS®
Présentation
TRIVIRO-LS est une association de 3 médicaments antirétroviraux de 2 familles
différentes : Stavudine/D4T + Lamivudine / 3TC + Névirapine/NVP.
Dose quotidienne
1 comprimé 2 fois/jour.
Alimentation
Pas de contraintes.
Principaux effets indésirables
Voir Stavudine, Lamivudine et Névirapine.
Principales interactions
Voir Stavudine, Lamivudine et Névirapine.
Interactions avec autres
anti-VIH
Ne pas prendre avec AZT.
Conservation
A température ambiante.
Adapté des informations fournies par : AIDES, AIDSMEDS.COM et JSI-DELIVER.
Lamivudine + Zidovudine + Nevirapine (d4T + ZDV/AZT + NVP)
DUOVIR-N®
Catégorie
DUOVIR-N est une association de 3 médicaments antirétroviraux de 2 familles
différentes : (deux INTI + un INNTI).
Présentation
Comprimés, chacun contenant :
Lamivudine à 150mg + Zidovudine à 300mg + Névirapine à 200mg.
Dose quotidienne
Adultes :
1 comprimé 2 fois/jour.
Alimentation
Pas de contraintes.
Principaux effets indésirables
Voir Zidovudine, Lamivudine et Névirapine.
Principales interactions
Voir Zidovudine, Lamivudine et Névirapine.
Interactions avec autres anti-VIH
Ne pas prendre avec Stavudine/d4T.
Conservation
A température ambiante.
Adapté des informations fournies par : AIDES, AIDSMEDS.COM et JSI-DELIVER.
132
132
Notes
133
133
Annexe 3
Exemples de combinaisons possibles d’ARV pour les ordonnances utilisées
pendant les exercices pratiques de la formation
Ces exemples doivent être utilisés uniquement dans le cadre de formation. Chaque personne ayant besoin
d’un traitement antirétroviral doit prendre la combinaison de médicaments indiquée par son médecin.
Poids
patient
Médicament
1
Modalités
de prise
Médicament
2
Modalités de
prise
ddI 200mg
1 comprimé le
soir 1h avant
ou 2h après les
repas
abacavir
300mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
indinavir
400mg
2 gélules matin
2 gélules midi
2 gélules soir
A prendre 1h
avant ou 2h
après les repas
Boire beaucoup
d’eau
63kg
ddI 200mg
1 comprimé matin
1 comprimé soir
à prendre 1h
avant ou 2h
après les repas
3TC 150mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
névirapine
200mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
62kg
AZT 300mg
1 comprimé
matin
3TC 150mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
indinavir
400mg
2 gélules matin
2 gélules midi
2 gélules soir
A prendre 1h
avant ou 2h
après les repas
Boire beaucoup
d’eau
2 comprimés le
soir
d4T 40mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
efavirenz
600mg
1 gélule le soir au
coucher
2 comprimés le
soir
ddI 200mg
1 comprimé soir
à prendre 1h
avant ou 2h
après les repas
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
nelfinavir
250mg
3 comprimés
matin
3 comprimés midi
3 comprimés soir
62kg
3TC 150mg
54kg
3TC 150mg
60kg
136
Médicament
3
64kg
1 comprimé soir
134
Modalités
de prise
AZT 300mg
+ 3TC
150mg
(combiné)
efavirenz
600mg
1 gélule le soir
au coucher
54kg
3TC 150mg
2 comprimés le
soir
d4T 30mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
efavirenz
200mg
3 gélules le soir
au coucher
54kg
3TC 150mg
2 comprimés le
soir
ddI 200mg
1 comprimé le
soir à prendre
1h avant ou 2h
après les repas
efavirenz
200mg
3 gélules le soir
au coucher
Poids
patient
Médicament
1
Modalités
de prise
Médicament
2
Modalités
de prise
Médicament
3
Modalités
de prise
54kg
3TC 150mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
ddI 200mg
1 comprimé le
soir à prendre
1h avant ou 2h
après les repas
efavirenz
600mg
1 gélule le soir
au coucher
54kg
3TC 150mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
ddI 200mg
1 comprimé le
soir à prendre
1h avant ou 2h
après les repas
efavirenz
200mg
3 gélules le soir
au coucher
60kg
AZT 300mg +
3TC 150mg
combiné
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
indinavir 400mg
2 gélules matin
2 gélules midi
2 gélules soir
indinavir
400mg
2 gélules matin
2 gélules midi
2 gélules soir
A prendre 1h
avant ou 2h
après les repas
Boire beaucoup
d’eau
37kg
AZT 250mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
ddI 200mg
1 comprimé le
soir à prendre
1h avant ou 2h
après les repas
A prendre 1h
avant ou 2h après
les repas
Boire beaucoup
d’eau
60kg
AZT 300mg +
3TC 150mg
(combiné)
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
névirapine
200mg
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
70kg
AZT 300mg +
3TC 150mg
(combiné)
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
efavirenz 200mg
3 gélules le soir
au coucher
70kg
AZT 300mg +
3TC 150mg
(combiné)
1 comprimé
matin
1 comprimé soir
efavirenz 600mg
1 gélule le soir
au coucher
76kg
abacavir 300mg
1 comprimé matin
1 comprimé soir
ddI 200mg
1 comprimé le
soir à prendre
1h avant ou 2h
après les
repas
62kg
ddI 400mg
Un comprimé
par jour
atazanavir
200mg
Deux comprimés
par jour
3TC 150mg
Un comprimé
par jour
55kg
tenofovir 300mg
Un comprimé
par jour
atazanavir
150mg +
ritonavir 100mg
(combiné)
2 comprimés
d’atazanavir et
un comprimé
de ritonavir
FTC 200mg
Une gélule par
jour
lopinavir 133mg 3 gélules matin
+ ritonavir
et soir avec le
33,3mg
repas
(combiné)
137
135
Annexe 4
Fiches pratiques sur les effets indésirables des ARV
140
136
Digestifs
Les ballonnements, gaz et douleurs au ventre
La perte d’appétit
Les nausées, les vomissements
Les diarrhées
La bouche sèche, le changement du goût
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137
137
138
139
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Internes
Les problèmes hépatiques (du foie)
Les calculs rénaux
Acidose lactique
La pancréatite
Accumulation ou perte de graisse sur certaines parties du corps
Les douleurs et faiblesses musculaires
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141
141
142
142
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Système nerveux
Les neurophaties
La fatigue
Les vertiges, l’anxiété, la dépression
Les problèmes sexuels
Les troubles du sommeil
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144
145
145
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Peau et ongles
Plaques rouge ou tâches violacées
Les problèmes de peau, cheveux, ongles
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Effets indésirables des ARV
Les ballonnements, gaz et douleurs au ventre
Les ARV qui causent les
ballonnements, gaz et
douleurs au ventre
Ballonnements, gaz
Antiprotéases, ddI.
Douleurs au ventre
AZT, les antiprotéases en début de traitement.
Les médicaments pour
soulager les ballonnements,
gaz et douleurs au ventre
Ballonnements, gaz
Demander l’avis du médecin. Les médicaments destinés à diminuer les
ballonnements et les gaz peuvent réduire l’absorption par l’intestin des autres
médicaments et réduire leur efficacité ; ils ne sont donc pas toujours recommandés.
Douleurs au ventre
Spasfon, Débridat au début de traitement.
Si de fortes douleurs surviennent brusquement en cours de traitement alors qu’il est
bien toléré, le signaler rapidement au médecin.
Les conseils pour éviter ou
soulager les ballonnements,
gaz et douleurs au ventre
Ballonnements, gaz
• Repérer et éviter les aliments et boissons qui augmentent les ballonnements (par
exemple les choux, les oignons, les poivrons, les piments, les boissons gazeuses,
le café, l’alcool, le lait parfois, les plats très épicés).
• Prendre ses repas assis.
• Bien mâcher ses aliments.
• Faire de l’exercice physique selon ses capacités, notamment de la marche.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
Effets indésirables des ARV
La perte d’appétit
Les ARV qui causent la perte
d’appétit
Elle peut être liée à plusieurs médicaments, en particulier quand on commence un
traitement ou quand on change de traitement.
Toutefois elle peut être liée à beaucoup d’autres causes, par exemple la dépression,
ou des douleurs dans la bouche qui gênent pour s’alimenter.
Les conseils pour éviter ou
soulager la perte d’appétit
• Choisir des aliments qu’on aime, en veillant à l’équilibre de l’alimentation.
• Eviter les sucreries, les bonbons, les chewing-gums, le café.
• Répartir les repas en collations plus petites, mais plus fréquentes.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
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137
Annexe 4
Fiches pratiques sur les effets indésirables des ARV
Effets indésirables des ARV
Les nausées, les vomissements
Les ARV qui causent les
nausées
AZT, ddI et les antiprotéases.
Les médicaments pour
soulager les nausées
Primpéran®, Motilium®, Vogalène®, etc.
• Ne pas prendre ces médicaments sans avis médical.
• Ne pas mélanger ces médicaments.
• Prendre les doses prescrites.
• Prépulsid est contre-indiqué avec les antiprotéases (Crixivan®, Viracept®).
Les conseils pour éviter ou
soulager les nausées
• Boire quelques gorgées de boisson gazeuse ou d’eau citronnée, bien fraîches, le
matin au lever et avant les repas.
• Le gingembre pelé et passé à l’eau bouillante peut être efficace.
• La menthe, avec le thé, peut aussi soulager.
• Prendre des repas légers et plus rapprochés.
• Manger plutôt froid que chaud.
• Eviter les aliments épicés.
• Eviter les matières grasses.
• Limiter le café, la cigarette et l’alcool.
• Ne pas se coucher immédiatement après avoir mangé.
• Garder quelques biscuits secs près du lit et en manger un ou deux avant de se
lever le matin.
Que faire en cas de
vomissements après avoir pris
ses médicaments anti-VIH
Si les vomissements surviennent plus tard après la prise de médicaments, il n’est
pas nécessaire de reprendre les médicaments.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
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138
Effets indésirables des ARV
Les diarrhées
Les ARV qui causent des
diarrhées
• ddI (surtout en comprimés), nelfinavir, indinavir et toutes les antiprotéases. Les
diarrhées sont très fréquentes au début d’un traitement puis elles disparaissent
après quelques semaines. Elles peuvent continuer avec un médicament comme le
nelfinavir.
• Le VIH lui-même peut être à l’origine des diarrhées ainsi que certaines infections
opportunistes.
Les médicaments pour
soulager les diarrhées
• Attention : il faut traiter rapidement la diarrhée car elle peut entraîner une
déshydratation. Elle peut aussi entraîner une perte de poids et avoir des
conséquences négatives sur l’équilibre nutritionnel.
• Si la diarrhée est de courte durée, par exemple au moment de la mise sous
traitement, on peut utiliser des anti-diarrhéiques comme Imodium ou Lomotil. Ne
pas utiliser plus de quelques jours sans avis médical.
• Quand la diarrhée persiste malgré les anti-diarrhéiques, elle peut être d’origine
infectieuse et le médecin peut décider de prescrire un traitement antibiotique.
• Si un traitement anti-VIH entraîne des diarrhées persistantes qui ne peuvent être
contrôlées, le médecin peut envisager un changement d’antirétroviraux.
Les conseils pour éviter ou
soulager les diarrhées
• Boire beaucoup de liquides pendant la journée (entre 2 et 3 litres). Consommer
notamment des soupes et des sodas sucrés (sucreries) non glacés pour
compenser les pertes en sels minéraux (ouvrir les bouteilles de soda quelques
minutes avant de boire pour laisser échapper le gaz qui peut entraîner des
ballonnements).
• Eviter le café, le thé, l’alcool, le lait en grande quantité car ils peuvent accélérer le
transit intestinal.
• Eviter les graisses et les aliments trop sucrés.
• Manger des fibres solubles, du yaourt
• Le pain grillé, les bananes, le riz, l’eau de riz, les carottes cuites peuvent diminuer
la diarrhée.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
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139
Annexe 4
Fiches pratiques sur les effets indésirables des ARV
Effets indésirables des ARV
La bouche sèche, le changement du goût
Les ARV qui causent la
bouche sèche et le
changement du goût
Le changement du goût
Les ARV, par exemple les antiprotéases, peuvent parfois être responsables d’une
modification du goût et produire une impression de mauvais goût dans la bouche.
Bouche sèche
Plusieurs médicaments, dont les antirétroviraux, peuvent entraîner une diminution de
la production de salive. Ceci augmente le risque de carie dentaire.
Les médicaments pour
soulager la bouche sèche et
le changement du goût
Bouche sèche
Un médecin peut prescrire un médicament qui augmente la sécrétion de salive.
Les conseils pour éviter ou
soulager la bouche sèche et
le changement du goût
Le changement du goût
On peut prendre des bonbons à la menthe, mâcher du chewing-gum pour soulager
l’impression de mauvais goût dans la bouche.
Bouche sèche
• La salivation est stimulée par les chewing-gums sans sucre.
• Boire fréquemment de l’eau.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
Effets indésirables des ARV
Les problèmes hépatiques (du foie)
Les ARV qui causent les
problèmes du foie
De très nombreux médicaments peuvent affecter le bon fonctionnement du foie, dont
les antirétroviraux et particulièrement la névirapine et l’efavirenz.
Certaines médecines naturelles ou traditionnelles affectent aussi le fonctionnement
du foie.
Attention : Le fonctionnement du foie est aussi affecté par la consommation
excessive d’alcool et par les virus de l’hépatite (A, B, C, etc.)
Les manifestations
Les problèmes de foie se traduisent par une augmentation des transaminases dans le
sang.
Dans les cas sévères, jaunisse.
Que faire ?
• Le médecin demande des bilans hépatiques (transaminases) de façon régulière,
généralement en même temps que le contrôle des T4.
• Si la personne sous traitement est infectée par un des virus de l’hépatite, des
examens sanguins réguliers sont pratiqués pour surveiller le foie. C’est le cas
aussi au début d’un traitement.
• Si les transaminases augmentent trop, le médecin peut décider d’interrompre un
traitement et d’en proposer un autre.
Attention : il faut toujours signaler au médecin si vous prenez des médicaments
qu’il/elle n’a pas prescrits, y compris les médicaments traditionnels, car ils peuvent
avoir un effet sur le foie.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
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140
Effets indésirables des ARV
Les calculs rénaux
Comment ils se manifestent ?
Les calculs sont des cristaux, comme du sable, qui se manifestent par des douleurs
parfois intenses dans le bas du dos, et qui irradient vers la vessie. Il y a aussi parfois
du sang dans les urines.
Les ARV qui causent les
calculs rénaux
Indinavir est éliminé par les reins où il forme parfois des calculs.
Les médicaments pour éviter
ou soulager les calculs rénaux
Il faut consulter son médecin. Il peut décider de prescrire un antispasmodique
comme Spasfon® et un anti-inflammatoire pour atténuer les douleurs.
Les conseils pour éviter ou
soulager les calculs rénaux
Il faut boire entre 2 et 3 litres par jour, en commençant par 3 ou 4 verres pendant la
demi-heure qui suit chaque prise d’Indinavir. Toutes les boissons conviennent sauf
l’alcool, le café, le thé, le lait qui peuvent entraîner d’autres problèmes. Eviter aussi
trop de boissons.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
Effets indésirables des ARV
Acidose lactique
Qu’est-ce que c’est ?
C’est une grave perturbation du sang. Elle peut se manifester plusieurs mois ou
années après le début du traitement anti-VIH.
Les ARV qui causent l’acidose
lactique
Elle peut être due à la toxicité des nucléosides (IN ou INRT).
Il existe d’autres causes à l’acidose lactique.
Les manifestations de
l’acidose lactique
•
•
•
•
•
•
Fatigue brutale inexpliquée.
Amaigrissement soudain.
Troubles digestifs : nausées, vomissements, perte d’appétit.
Faiblesses musculaires ou crampes répétées.
Douleurs au ventre.
Sensation d’essoufflement.
Attention : ces symptômes peuvent avoir bien d’autres causes.
Que faire ?
Il faut consulter un médecin très rapidement, surtout si jusqu’ici le traitement était
bien toléré.
• Le médecin prescrira une prise de sang pour doser le lactate. Si celui-ci est
anormalement élevé, il peut s’agir d’une acidose lactique.
• Dans ce cas le patient doit être hospitalisé.
• Le traitement anti-VIH doit être immédiatement arrêté.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
145
141
Annexe 4
Fiches pratiques sur les effets indésirables des ARV
Effets indésirables des ARV
La pancréatite
Qu’est-ce que c’est ?
C’est une inflammation du pancréas, qui est un organe du système digestif.
Les ARV qui causent la
pancréatite
ddI.
Les manifestations de la
pancréatite
• Fortes douleurs au ventre ou dans le dos qui surviennent brutalement.
• Diarrhées.
• Nausées.
• Vomissements.
Attention : ces symptômes peuvent avoir bien d’autres causes.
Que faire ?
• Consulter rapidement un médecin.
• S’il y a un risque lié au traitement, le médecin fait généralement mesurer les taux
d’amylase et de lipase (ce sont des enzymes qui augmentent dans le sang
lorsque le pancréas est atteint).
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
Effets indésirables des ARV
Accumulation ou perte de graisse sur certaines parties du corps
(lipodystrophie ou lipoatrophies)
Qu’est-ce que c’est ?
L’accumulation de graisse
Elle peut se manifester à différents endroits du corps : poitrine (notamment chez les
femmes), ventre, nuque.
La perte de graisse
Elle peut affecter les membres, les fesses, le visage (joues creuses).
Les ARV qui causent
l’accumulation ou perte de
graisse sur certaines parties
du corps
L’accumulation de graisse
Elle semble surtout provoquée par les antiprotéases et le d4T.
La perte de graisse
Elle serait plutôt liée aux nucléosides.
Ces problèmes peuvent se manifester après quelques mois ou plusieurs années de
traitement.
Les conseils pour éviter ou
soulager l’accumulation ou
perte de graisse sur certaines
parties du corps
Accumulation de graisse
• Faire de l’exercice selon ses possibilités.
• Avoir une alimentation équilibrée.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
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142
Effets indésirables des ARV
Les douleurs et faiblesses musculaires
Qu’est-ce que c’est ?
Crampes, faiblesse musculaire dans les jambes.
Les ARV qui causent les
douleurs et faiblesses
musculaires
L’AZT peut endommager les cellules musculaires.
Les médicaments pour éviter
ou soulager les douleurs et
faiblesses musculaires
La prise de magnésium peut limiter les crampes.
Si la faiblesse musculaire progresse rapidement ou les crampes deviennent très
fréquentes, avec de la fatigue, un essoufflement ou des douleurs au ventre, il faut
consulter un médecin en urgence (risque d’acidose lactique).
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
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143
Annexe 4
Fiches pratiques sur les effets indésirables des ARV
Effets indésirables des ARV
Les neuropathies
Qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des atteintes des nerfs. Elles se manifestent par des sensations anormales
ou même douloureuses dans les pieds : fourmillements, impression de brûlure,
d’électricité, d’avoir des chaussettes autour des mollets ou de marcher dans du
coton.
Les ARV qui causent les
neuropathies
ddI, d4T et 3TC. Les antituberculeux, le VIH lui-même, des carences alimentaires
peuvent causer des neuropathies.
Les neuropathies peuvent se manifester quelques semaines ou mois, ou même
plusieurs années après le début d’un traitement anti-VIH.
Les médicaments pour éviter
ou soulager les neuropathies
Il faut consulter son médecin rapidement lorsque les symptômes apparaissent. Il peut
prescrire les médicaments suivants :
• Contre la douleur modérée : des anti-inflammatoires (aspirine, ibuprofène, etc.) ou
de la codéine.
• Contre la douleur forte : certains anti-dépresseurs et antiépileptiques.
Traitements complémentaires :
• Vitamines B, magnésium, calcium.
• Massages.
• Aspirine écrasée et dissoute dans de l’eau appliquée sur la zone douloureuse.
Les conseils pour éviter ou
soulager les neuropathies
• Tremper le pied atteint dans de l’eau très froide.
• Ne pas porter de chaussures serrées.
• Ne pas rester debout ou marcher trop longtemps.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
Effets indésirables des ARV
La fatigue
Comment elle se manifeste ?
C’est un sentiment général de lassitude qui peut se manifester même après un bon
repos. Ce sont parfois des « coups de pompe » pendant la journée. Elle peut durer
plusieurs jours ou même au-delà.
Les ARV qui causent la
fatigue
Les ARV peuvent provoquer de la fatigue surtout en début de traitement. Il faut
environ un mois pour que l’organisme s’habitue aux médicaments.
Si la fatigue apparaît ou augmente en cours de traitement, alors qu’il était bien
supporté avant, il faut en parler au médecin.
Les médicaments pour éviter
ou soulager la fatigue
On prescrit parfois des vitamines A, B, C, E ainsi que du magnésium, du calcium et
du sélénium. Il ne faut pas les prendre en grande quantité, sinon ces compléments
peuvent provoquer des troubles.
Les conseils pour éviter ou
soulager la fatigue
• Se reposer, sans dormir au-delà de ses besoins habituels.
• Essayer d’avoir une alimentation équilibrée, avec un apport suffisant en vitamines
(fruits et légumes frais par exemple).
• Eviter le café, le thé en trop grandes quantités et l’alcool.
• Faire de l’exercice selon ses possibilités.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
148
144
Effets indésirables des ARV
Les vertiges, l’anxiété, la dépression
Les ARV qui causent les
vertiges, l’anxiété, la
dépression
En début de traitement, l’efavirenz provoque fréquemment des vertiges, une
sensation d’ivresse, des troubles du sommeil (insomnies, cauchemars) et des
changements d’humeur. En général, ces effets indésirables disparaissent en 4 à 6
semaines.
Plus rarement, pendant le traitement le médicament peut entraîner des crises
d’angoisse ou un sentiment de dépression. Ces phénomènes disparaissent après
l’arrêt de la prise de ce médicament, mais il ne faut pas interrompre le traitement
sans un avis médical.
Les médicaments pour éviter
ou soulager les vertiges,
l’anxiété, la dépression?
Ne pas diminuer les doses d’efavirenz, cela risque d’entraîner l’apparition de virus
résistants. Il faut en parler avec son médecin.
Les conseils pour éviter ou
soulager les vertiges, l’anxiété,
la dépression
Pour atténuer les vertiges du matin avec efavirenz, prendre le médicament au
Le médecin peut prescrire des médicaments pour dormir (somnifères) et contre
l’anxiété. Il faut toutefois faire attention aux interactions.
coucher.
Eviter la nourriture grasse qui augmente la quantité de Sustiva® dans le sang.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
Effets indésirables des ARV
Les problèmes sexuels
Qu’est-ce que c’est ?
Baisse du désir ; absence d’érection ou incapacité à maintenir l’érection chez les
hommes ; difficulté à atteindre l’orgasme chez les femmes.
Les ARV qui causent les
problèmes sexuels
On n’a pas encore étudié les relations directes entre les médicaments anti-VIH et les
problèmes sexuels ; toutefois de nombreuses personnes sous trithérapie se plaignent
de ce type de problèmes.
Ils peuvent aussi avoir beaucoup d’autres causes : la fatigue, le stress, la dépression
ou d’autres problèmes psychologiques liés ou non à l’infection à VIH ; le tabac,
l’alcool, la prise de drogues, etc.
Les médicaments pour éviter
ou soulager les problèmes
sexuels
• Arphos B12®
• Viagra®
Les conseils pour éviter ou
soulager les problèmes
sexuels
La meilleure solution est de pouvoir en parler avec un spécialiste de ces questions,
par exemple un psychologue, un urologue.
Attention : Il faut maintenir les précautions nécessaires afin de se protéger soi-même
et de protéger les autres tout en ayant une vie sexuelle active.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
149
145
Annexe 4
Fiches pratiques sur les effets indésirables des ARV
Effets indésirables des ARV
Les troubles du sommeil
Qu’est-ce que c’est ?
Insomnies, difficulté à s’endormir, etc.
Les ARV qui causent les
troubles du sommeil
Efavirenz surtout en début de traitement.
Les troubles du sommeil peuvent aussi avoir beaucoup d’autres causes : stress,
dépression, prise excessive de stimulants comme la caféine, le tabac, l’alcool.
L’anxiété liée à la maladie, à la mise sous traitement ou au changement de traitement
peut entraîner des troubles du sommeil.
Les médicaments pour éviter
ou soulager les troubles du
sommeil
Le médecin peut décider de prescrire des somnifères (pour aider à dormir) ou des
anxiolytiques (médicaments contre l’anxiété). Le choix doit tenir compte des
interactions éventuelles avec les antirétroviraux.
Les conseils pour éviter ou
soulager les troubles du
sommeil
•
•
•
•
•
Ne pas dormir plus de temps qu’il n’est nécessaire.
Se coucher et se lever à des heures fixes.
Faire de l’exercice chaque jour (de préférence le matin).
Faire un léger repas du soir.
Réduire ou éliminer les stimulants comme le thé, le café, l’alcool,
les cigarettes, etc.
• Boire une infusion le soir (verveine, tilleul – voir ce qui est disponible en Côte
d’Ivoire).
• Se détendre avant de se coucher.
• Si possible, aménager un endroit calme dans la maison.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
150
146
Effets indésirables des ARV
Plaques rouges ou tâches violacées, boutons, allergies
Les ARV qui causent des
plaques rouges, boutons,
allergies
Efavirenz et la névirapine peuvent provoquer l’apparition de plaques rouges, tâches
violacées et parfois de boutons, en général 2 semaines après le début du traitement.
Les médicaments pour éviter
ou soulager les plaques
rouges, boutons, allergies
Prévenir le médecin car les problèmes de peau peuvent avoir de nombreuses causes.
Les conseils pour éviter ou
soulager les plaques rouges,
boutons, allergies
Pour la névirapine, il est impératif de commencer le traitement avec un comprimé de
200mg/ jour pendant les 2 premières semaines du traitement (ou si le traitement a été
interrompu pendant plus d’une semaine et qu’il est remis en route). S’il n’y a pas de
réactions négatives, le médecin augmentera la dose quotidienne à 2 comprimés/jour.
La névirapine peut provoquer une réaction allergique sur la peau. Elle apparaît
habituellement pendant la 2ème ou la 3ème semaine du traitement.
Pour l’allergie entraînée par la névirapine, elle disparaît dans la majorité des cas et
n’oblige pas à l’interruption du traitement. Seulement dans quelques cas le médecin
peut décider d’arrêter le traitement avec ce médicament.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
Effets indésirables des ARV
Les problèmes de peau, cheveux, ongles
Les ARV qui causent les
problèmes de peau, cheveux
et ongles
L’indinavir peut être responsable de plusieurs problèmes :
• Sécheresse de la peau.
• Gerçure des lèvres.
• Changement dans la texture des cheveux et des poils.
• Perte des poils.
• Inflammation autour des ongles (panaris).
• Ongles incarnés.
Les médicaments pour éviter
ou soulager les problèmes de
peau, cheveux et ongles
Si ces problèmes sont trop importants et persistent, le médecin peut décider de ne
plus prescrire Crixivan®.
Les conseils pour éviter ou
soulager les problèmes de
peau, cheveux et ongles
Peau sèches et lèvres gercées
• Hydrater la peau, graisser les lèvres.
• Utiliser du beurre de karité sur la peau.
Basé sur Remaides. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. AIDES. 2002.
151
147
Annexe 5
Annexe 5 – Programme type d’un atelier de formation des acteurs associatifs aux
traitements antirétroviraux
Programme type d’un atelier de formation des acteurs
associatifs aux traitements antirétroviraux
152
148
Jour 1
Jour 2
Jour 3
Jour 4
Jour 5
Introduction
Module :
Informations de
base sur les ARV
• Action du VIH
• Action des
catégories d’ARV
sur le VIH
Module :
Informations à
donner et comment
les donner
Module :
L’observance des
traitements anti-VIH
Module : Suivi
des PVVIH sous
ARV
• La notion
d’observance
• Les
conséquences
de la nonobservance
• Evaluation de
l’efficacité du
traitement
• Gérer son suivi
Module : Changer
de traitement
Module :
Prévention de la
Transmission de
la Mère à l’Enfant
(PTME)
• Comment
prendre son
traitement
Module :
Traitements antiVIH pour les
enfants
• Pourquoi
change-t-on de
traitement ?
• Comment
change-t-on de
traitement ?
Module : Vivre
avec les ARV
• Elaboration de
projets de vie
Pause
Pause
Pause
Pause
Pause
• Noms des ARV
• Les effets
indésirables des
ARV
• Comment gérer
les effets
indésirables des
traitements
• Les obstacles à
l’observance
Module :
Traitements ARV –
Différences entre
hommes et
femmes
Module :
Réflexion sur le
rôle du monde
associatif par
rapport aux
traitements
antirétroviraux
Déjeuner
Déjeuner
Déjeuner
Déjeuner
Déjeuner
Module : Les ARV,
pour qui et quand ?
• La prise d’autres
médicaments :
les interactions
Module : Vivre
avec les ARV
Evaluation finale
• Sexualité et
désir d’enfant
Clôture de l’atelier
• Les facteurs qui
favorisent
l’observance
• Accompagnement
pour l’observance
Notes
149
Annexe 6
NUCLEOSIDE
= IN
= INRT
= INTI
Affichettes pour les modules suivants : « L’action des médicaments
antirétroviraux sur le VIH » et « Les noms des ARV »
150
151
NON NUCLEOSIDE
= INN
= INNRT
= INNTI
152
ANTIPROTEASE
= IP
153
INHIBITEUR
D’ENTREE
154
DCI
= Nom générique
155
Nom chimique
=
Abréviation
156
Noms
commerciaux
des ARV
Ressources Utiles
1. Actions Traitements. Info Traitements N°64/65 – Spécial Observance. Paris. Janvier/Février 1999
www.actions-traitements.org/article.php3?id_article=178
2. Actions Traitements. Infocartes sur les antirétroviraux. Paris
www.actions-traitements.org
3. AIDES. Mieux gérer les effets indésirables des médicaments anti-VIH. Supplément à Remaides N°44.
Paris. Juin 2002
www.aides.org/illustration/2/333.pdf
4. AIDES. Mieux vivre avec son traitement anti-VIH. Supplément à Remaides N°49. Paris. Septembre 2003
www.aides.org/illustration/2/1635.pdf
5. International HIV/AIDS Alliance. Les cellules d’accompagnement et de soutien – Une approche intégrée et
décentralisée de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Sénégal. Brighton. Mai 2003
www.aidsalliance.org/sw7418.asp
www.aidsalliance.org/sw8152.asp
6. International HIV/AIDS Alliance, OMS, ONUSIDA. Guide sur l’accès aux traitements liés au VIH/SIDA – Recueil
d’informations, d’outils et de références à l’intention des ONG, des organisations communautaires et des groupes
de PVS. Brighton. Août 2003
www.aidsalliance.org/sw7418.asp
www.aidsalliance.org/sw7438.asp
7. ANRS. L’initiative Sénégalaise d’accès aux médicaments antirétroviraux. Paris. 2002
www.anrs.fr/index.php/filemanager/download/140/sommaire.pdf.
8. Dariosecq JM, Taburet AM, Girard PM. Infection VIH – Mémento thérapeutique 2005. Doin. Paris. 2005
Girard PM, Katlama Ch., Pialoux G. VIH Edition 2004. Doin. Paris. 2004
www.unitheque.fr/Lecolis/Fiche.php4?PHPSESSID=%3C?=?&id=4804&Niveau=3&idc=136&part=2
9. OMS. Améliorer l’accès aux traitements antirétroviraux dans les pays à ressources limitées : recommandations pour une
approche de santé publique. Révision 2003. Genève. 2004
www.who.int/medicinedocs/library.fcgi?e=d-0edmweb--00-1-0--010---4----0--0-10l--1fr-5000---50-about-0---0113100113!LV+%5BqM9ee80c6f0000000043f315c7-0utfZz-8-0-0&a=d&c=edmweb&cl=CL2.2.1&d=Js5514f
10. Therrien Rachel, Prévost Marie. Petit guide des antirétroviraux. CHUM. Montréal, Québec. 2004
www.guidetherapeutiquevih.com/GuideAR2004.pdf
11. Tourette-Turgis Catherine, Rebillon Maryline. Accompagnement et suivi des personnes sous traitement antirétroviral.
Comment Dire. Paris. 2000
www.commentdire.fr/guide/AccompagnementIntroduction.htm
12. Tourette-Turgis Catherine, Rebillon Maryline. Mettre en place une consultation d’observance aux traitements contre le
VIH/SIDA. De la théorie à la pratique. Comment Dire. Paris. 2002
www.commentdire.fr/guide/Consultation_observance_sommaire.htm
D’autres ressources et publications de l’Alliance sur les soins et le soutien sont disponibles au site-web suivant :
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