Université Francois Rabelais de Tours Licence de Mathématiques Solutions Feuille de Travaux Dirigés n◦ 3 M1, Algèbre Semestre 9 On commence la correction de ce Td par la preuve du résultat important suivant. Proposition. Soit A un anneau factoriel soit F le corps des fractions de A. Soit et soit P ∈ A[X]. On a a ∈ F tel que pgcd(a, b) = 1 b a est une racine de P dans F ⇐⇒ (bX − a) | P dans A[X]. b a Démonstration. Il est clair que si (bX − a) divise P alors P ( ) = 0. Montrons la réciproque. On suppose b a que P ( ) = 0 et que pgcd(a, b) = 1. La division euclidienne de P par bX − a donne b ∃(Q, R) ∈ F [X], P = (bX − a) · Q + R avec deg(R) ≤ 0. b on voit que R = 0. Il existe λ ∈ F tel que alors Q̃ := λQ ∈ A[X] et tel a que le contenu λQ est 1. (On peut par exemple réduire tous les coefficients de Q au même dénominateur puis diviser par le contenu du polynôme obtenu.) On a ainsi P = λ−1 (bX − a)Q̃. Si on montre que λ c et pgcd(c, d) = 1. On a est inversible dans A alors on aura le résultat. Soit c, d ∈ A tel que λ−1 = d dP = c(bX − a)Q̃. Si p ∈ A est premier et p | dP alors p | c(bX − a)Q̃ et donc p divise c ou (bX − a)Q̃. Or p ne peut diviser ni c ni (bX − a)Q̃ puisque le contenu de Q̃ et bX − a est 1. Ainsi d n’est divisible par aucun élément premier et donc est d est inversible. En évaluant cette égalité en Corollaire. Soit A un anneau factoriel soit F le corps des fractions de A. Si P ∈ A[X] est unitaire et si P admet une racine dans F alors P admet une racine dans A. a avec pgcd(a, b) = 1 la racine P . Par la proposition précédente (bX − a) divise P . b Or P étant unitaire cela implique que b est inversible dans A puisque b divise 1. Ainsi (X − a) divise P et a ∈ A est racine de P . Démonstration. Soit Exercice 1 Soit k un corps. Soit A le sous-ensemble de k[T ] formé des polynômes P vérifiant P 0 (0) = 0. 1) Montrer que A est un sous-anneau intègre de k[T ] et qu’il est engendré (en tant que k-algèbre) par T 2 et T 3 . P Solution: Tout d’abord, un polynôme P = ai T i ∈ A si et seulement si a1 = 0. Montrons que tout nombre entier n supérieur ou égale à 2 peut s’écrire sous la forme 2a + 3b. Si n ≡ 0 mod 3 c’est clair. Si n ≡ 1 mod 3 alors n = 3k + 1 avec k ≥ 1 et donc n = 3(k − 1) + 4 et le couple (a, b) = (2, k − 1) fonctionne. Si n ≡ 2 mod 3 alors n = 3k + 2 et le couple (a, b) = (1, k) fonctionne. Ceci montre que tout monôme T n avec n ≥ 2 s’écrit sous la forme (T 2 )a (T 3 )b . Ainsi X P := ai T i + a0 i≥2 peut bien s’écrire comme une combinaison linéaire de terme de la forme (T 2 )a (T 3 )b . 2) Montrer que T 2 et T 3 sont des éléments irréductibles de A non associés. Solution: Si P ∈ A est inversible alors P est aussi inversible dans k[T ]. Les inversibles de A sont donc les constantes non-nulles. Puisque deg(T 2 ) = 2 et deg(T 3 ) = 3, on voit que T 2 et T 3 ne sont pas associés. Montrons que T 2 est irréductible. Soit P Q ∈ A tel que T 2 = P Q. On a alors deg(P ) + deg(Q) = 2 mais il n’y a pas de polynôme de degré 1 dans A, ainsi P est constant ou Q est constant et T 2 est irréductible. De la même manière si T 3 = P Q alors deg(P ) + deg(Q) = 3 mais ceci force deg(P ) = 0 ou deg(Q) = 0 et T 3 est irréductible. 1 3) Montrer que T 2 et T 3 ne sont pas des éléments premiers de A. Solution: On a T 2 | T 6 = T 3 T 3 mais T 2 ne divise pas T 3 donc T 2 n’est pas premier. De même T 3 | T 6 = T 2 T 2 T 2 mais T 3 ne divise pas T 2 et donc T 3 n’est pas premier. 4) En déduire que A n’est pas factoriel. Solution: Dans un anneau factoriel, premier est équivalent à irréductible. A ne peut donc pas être factoriel. 5) Déterminer un élément de A ayant plusieurs décompositions en irréductibles. Solution: On a T 6 = T 2 T 2 T 2 = T 3 T 3 . 6) Montrer que Frac(A) = k(T ). T3 ∈ Frac(A) on voit que Frac(A) = k(T ). T2 7) Montrer que T est racine d’un polynôme unitaire à coefficients dans A mais n’est pas dans A. Retrouver le fait que A n’est pas factoriel. Solution: Il est claire que Frac(A) ⊂ k(T ). Comme T = Solution: T est racine du polynôme unitaire X 2 − T 2 ∈ A[X]. D’après la corollaire énoncé en début de Td, si A était factoriel alors T ∈ A. C’est une contradiction. Exercice 2 (Racines rationnelles) 1) Soit n un entier naturel et P un polynôme à coefficients entiers de degré n. Montrer que si l’on a une p racine rationnelle de P avec p et q premiers entre eux, alors : q — p divise le coefficient de plus bas degrés de P , — q divise le coefficient de plus haut degrés de Q. Pn Solution: On pose P = i=0 ai X i . Comme pq est une racine on a n X p ai pi q n−i = pn P ( ) = 0. q i=0 Mais comme on voit ∀i ∈ J1, nK, on en déduit p | ai pi q n−i , p | a0 q n , puis p étant premier avec q le lemme de Gauss permet d’avoir p|a0 . De la même façon on a ∀i ∈ J0, n − 1K, q | ai pi q n−i , on en déduit q | an pn , puis p étant premier avec q le lemme de Gauss permet d’avoir q|an . 2) Utiliser le résultat précédent pour trouver les racines de 6X 4 − 35X 3 + 62X 2 − 35X + 6. Solution: Dans le cas qui nous intéresse on voit que si pq est racine du polynôme alors p et q sont des diviseurs de 6 premiers entre eux (on peut également suppose q > 0), on doit dont tester p = 1; −1, q = 6, q = 1, On constater alors P ( 31 ) = P ( 12 ) q = 3, p = 2; 1; −1; −2, q = 2, p = 3; 1; −1; −3, p = 6; 3; 2; 1; −1; −2; −3; −6. = P (2) = P (3) = 0 et en factorisant on a alors P = (X − 2)(X − 3)(2X − 1)(3X − 1). 3) Les polynômes suivants sont-ils irréductibles : (a) X 3 − X + 1 dans Z[X], Solution: Puisque les seules racines possibles sont ±1 et que le polynôme P est de degré 3, il suffit de montrer que P (±1) 6= 0 pour obtenir que P est irréductible. On a P (1) = 1 et P (−1) = 1 d’où le résultat. 2 (b) 3X 3 − 7X + 2 dans Q[X], Solution: Les sules racines possibles sont α = ±{1, 2, 1/3, 2/3}. Or P (α) 6= 0 donc P est irréductible. (c) X 3 + (1 − 2i)X 2 + iX + (2 + i) dans (Z[i])[X], a = u ou (2 + i)u avec b u ∈ {±1, ±i}. On trouve que P (2 + i) = 0 et donc le polymôme n’est pas irréductible. On obtient P = (X − i(2 + i))(X 2 + i). Solution: C’est un peu long ici. Les seules racines possibles sont (d) X 2 + 2X + 3 dans Z/5Z[X]. Solution: C’est un polynôme de degré 2 sur un corps ainsi « irréductible » équivaut à « n’a pas de racine ». On vérfie dans problème que ce polynôme n’a pas de racines dans Z/5Z. Exercice 3 (Réduction modulo p) 1) Soit A un anneau factoriel et soit p un élément irréductible de A. Soit −→ 7−→ π̃ : P A[X] ai X i (A/(p)) [X] P π(ai )X i Pn où π est la projection canonique de A dans A/(p). Soit P = i=0 ai X i un polynôme de degré n à coefficients dans A. On suppose que p - an et π̃(P ) est irréductible. Montrer que si P est primitif alors P est irréductible dans A[X]. Solution: Soit P = QR. On a alors π̃(P ) = π̃(Q)π̃(R) et π(an ) = π(bk )π(c` ) où k = deg(Q) et ` = deg(R). Puisque π(an ) 6= 0 et que A/(p) est intègre, on en déduit que π(bk ) 6= 0 et π(c` ) 6= 0. Ainsi deg(π̃(Q)) = k et deg(π̃(R)) = `. Comme π̃(P ) est irréductible, on voit que k = 0 ou ` = 0 et donc Q est constant ou R est constant, ce qui montre que P est bien irréductible. 2) Application : Montrer que 5x5 + 2x3 − 7x2 + 4x + 1 est irréductible sur Z. Solution: 2 est irréductible dans Z, et l’image de P dans F2 [X] est X 5 + X 2 + 1. Montrons que P̃ = X 5 + X 2 + 1 est irréductible dans F2 [X]. Comme P̃ n’a pas de racine, si P̃ est réductible alors il s’écrit sous la forme P̃ = QR avec Q de degré 2. Le seul polynôme de degré deux de F2 [X] est X 2 + X + 1. Or X 5 + X 2 + 1 = (X 2 + X + 1)(X 3 + X 2 ) + 1 et donc X 2 + X + 1 ne divise pas P̃ . Ainsi P̃ est irréductible et donc P est irréductible dans Z. 3) (a) Montrer que P = X 4 + 1 est irréductible dans Z[X]. Solution: On pose Y + 1. On a P (Y + 1) = Y 4 + 4Y 3 + 6Y 2 + 4Y + 2 et par le critère de Eisenstein ce dernier polynôme est irréductible ce qui montre que P = X 4 + 1 est irréductible. (b) Montrer que P = X 4 + 1 est réductible dans Fp [X] pour tout p premier. Vous pouvez utiliser sans les prouver les résultats suivant : – If p ≡ 1 mod 4 then the equation a2 ≡ −1 mod p has a solution. – If p ≡ 3 mod 8 then the equation b2 ≡ −2 mod p has a solution. – If p ≡ 7 mod 8 then the equation c2 ≡ 2 mod p has a solution. Solution: Dans le cas où p ≡ 1 mod 4, on a X 4 + 1 = (X 2 − a)(X 2 + a) et donc X 4 + 1 n’est pas irréductible. Dans le cas où p ≡ 3 mod 8 alors X 4 + 1 = (X 2 + bX − 1)(X 2 − bX − 1) et donc X 4 + 1 n’est pas irréductible. Dans le cas où p ≡ 3 mod 8 alors X 4 + 1 = (X 2 + cX + 1)(X 2 − cX + 1) et donc X 4 + 1 n’est pas irréductible. Exercice 4 1) Soit P ∈ Z[X] un polynôme de degré supérieur ou égal à 1. Montrer que si P (n) est premier pour une infinité de n ∈ Z alors P est irréductible. [ Ce critère est complètement inutile ! On ne sait pas s’il existe un polynôme vérifiant les hypothèses ci-dessus...] Solution: Supposons que P = QR. Puisque P (n) = Q(n)R(n) est premier pour une infinité de n ∈ N, on a soit 3 ∗ Q(n) = ±1 pour une infinité de valeurs de n ; ∗ R(n) = ±1 pour une infinité de valeurs de n. Supposons qu’on est dans le premier cas. Alors Q(n) = 1 pour une infinité de valeurs de n ou Q(n) = −1 pour une infinité de valeurs de n. Dans le premier cas, le polynôme Q − 1 admet une infinité de racine et donc Q = 1. Dans le second cas on montre que Q = −1. Ainsi Q = ±1 et P et irréductible. P 2) Soit P = ai X i un polynôme de degré n. Soit ai M := max{ | i = 0, . . . , n − 1}. an Montrer que si P (m) est premier pour un entier m ≥ M + 2 alors P est irréductible sur Z. [Ce critère est plus utile. Par exemple P = X 2 + 6X 2 + 1 est irréductible car f (8) = 4481.] Solution: Commençons par montrer que si α ∈ C est racine de P alors |λ| < M + 1. On a a0 a1 an−1 n−1 |αn | = + α + ... + α an an an ≤ M (1 + |α| + . . . + |α|n−1 ). Si |α| ≤ 1 et M 6= 0 alors il est clair que |α| < M +1. Si M = 0 alors α = 0 et on a encore |α| < M +1. On peut donc supposer que |α| > 1. On a |αn | ≤ M (1 + |α| + . . . + |α|n−1 ) ≤ M |α|n − 1 |α| − 1 et en multipliant cette inégalité par |α| − 1 on obtient (1 − |α|)|αn | ≤ M (|α|n − 1) < M |α|n et après simplification 1 − |α| < M soit |α| < M + 1. Supposons que P (m) est premier pour m ≥ M + 2. Si P = QR dans Z[X] alors Q(m)R(m) est premier et on peut supposer sans perdre de généralité que Q(m) = ±1. Supposons que Q soit de degré supérieur à 1. Alors les racines de Q sont aussi racines de P et Q=a k Y (X − αi ) αi est racine de P pour tout i. où i=1 On a alors Y (m − |αi |) > 1 |Q(m)| ≥ |a| ce qui contredit l’hypothèse Q(m) = ±1. Ainsi Q est de degré 1 et Q = ±1 ce qui montre que P est irréductible. Exercice 5 Décomposer en irréductibles les polynômes suivants dans C[X], R[X] et Q[X] : X 4 + 1, X n − 2. π π Solution: On résoud l’équation z 4 + 1 = 0 dans C. On trouve 4 solutions : 1, ei 4 , e−i 4 , ei P = (X − e iπ 4 )(X − e −i π 4 )(X − e i 3π 4 −i 3π 4 )(X − e 3π 4 . Ainsi on a ). Tous les polynômes qui apparaissent dans cette décomposition sont bien irréductibles, c’est donc bien la factorisation de P en irréductibles dans C[X]. En regroupant les facteurs on trouve π π 3π P = (X − ei 4 )(X − e−i 4 )(X − ei 4 )(X − e−i √ √ = (X 2 + 2X + 1)(X 2 − 2X + 1). 3π 4 ) Encore une fois, tous les polynômes qui apparaissent dans cette décomposition sont bien irréductibles sur R (leurs discriminants sont négatifs) on a donc bien trouvé la factorisation de P en irréductibles dans R[X]. 4 Finalement montrons que Q est irréductible sur Q. Supposons que le polynôme Q est réductible sur Q. Puisque Q n’a pas de racine dans Q, il se factorise comme un produit de deux polynômes unitaires de degré deux, disons A et B. Alors Q = AB est aussi une factorisation de Q sur R. Puisque Q n’a pas de racine dans R, les √ aussi irréductibles sur R. Par unicité de la factorisation on a √ polynômes A et B sont alors A = X 2 + 2X + 1 ou B = X 2 + 2X + 1. C’est une contradiction. Ainsi Q est irréductible sur Q. D’après Eisenstein, on montre facilement que X n − 2 est irréductible sur Z et donc sur Q. En ce qui concerne la factorisation sur C on doit résoudre l’équation z n = 2. L’ensemble des solution est 2π {21/n ei n k | k = 0, . . . , n − 1}. On obtient alors la factorisation suivante sur C : Xn − 2 = n−1 Y 2π (X − 21/n ei n k ) k=0 Si n = 2n0 est pair, il y a deux solutions réels 1 (prendre k = 0) et −1 (prendre k = n0 ) et on a sur R : n X − 2 = (X − 1)(X + 1) 0 nY −1 X 2 − 21/n cos( k=1 2kπ )X + 22/n n 0 Si n = 2n + 1 est impair, il y a deux solutions réels 1 (prendre k = 0) et −1 (prendre k = n0 ) et on a sur R: n0 Y 2kπ n )X + 22/n . X − 2 = (X − 1) X 2 − 21/n cos( n k=1 Exercice 6 1) Montrer par récurrence que dans F2 [X], on a r r (X + 1)2 = X 2 + 1. Solution: C’est clair pour r = 0. On suppose la relation vrai pour r ≥ 0. On a alors r+1 r 2 (X + 1)2 = (X + 1)2 r 2 = X2 + 1 r+1 = X2 r+1 = X2 r + 2X 2 + 1 + 1. 2) En déduire que pour tout 1 ≤ k ≤ 2r − 1, le coefficient binomial 2r k est pair. Solution: Puisque dans F2 [X] on a (X + 1) 2r+1 =1+ r 2X −1 r r+1 r+1 2 Xk + X2 = X2 + 1. k k=1 On dit avoir 2r k = 0 mod 2 pour tout 1 ≤ k ≤ 2r − 1. r 3) En déduire que le polynôme X 2 + 1 est irréductible dans Z[X] en posant X = Y + 1 et en utilisant le critère d’Eisenstein. P2r −1 r r r Solution: Si P = X 2 + 1 alors P (Y + 1) = Y 2 + k=1 2k Y k + 2 et le critère de Eisenstein s’applique d’après les questions précédentes. Exercice 7 Soit A un anneau factoriel. Montrer que les polynômes suivants sont irréductibles en utilisant le critère d’Eisenstein : Y 2 + X3 − X dans A[X, Y ], Z 2 − XY dans A[X, Y, Z]. Solution: On a P = Y 2 + X(X 2 − 1) ∈ (A[X])[Y ]. De plus X | X(X 2 − 1), X 2 - (X 2 − 1) et X - 1 qui est le coefficient dominant de P . Ainsi le critère de Eisenstein s’applique pour montrer que P est irréductible. On a Q = Z 2 − XY ∈ (A[X, Y ])[Z]. On vérifie facilement que X est irréductible dans A[X, Y ]. De plus X | XY , X 2 - XY et X - 1 qui est le coefficient dominant de P . Ainsi le critère de Eisenstein s’applique pour montrer que Q est irréductible. 5 Exercice 8 On se propose de factoriser le polynôme P = X 5 − 3X 4 − 6X 3 − 12X 2 − 2X + 1 sur Z. 1) Montrer que P n’admet pas de racine entière. Solution: Les seules racines rationnelles possibles sont ±1 et on vérifie facilement que P (1) 6= 0 et P (−1) 6= 0. Ainsi P n’admet pas de racine rationnelle et donc pas de racine entière. 2) On suppose que P = QR avec deg(R) = 2 et on pose a = R(−1), b = R(0) et c = R(1). Montrer que R est complètement déterminé par le triplet (a, b, c) ∈ Z3 et exprimer R en fonction de (a, b, c). Solution: Puisque P n’a pas de racine entière P ne peut pas se factoriser sous la forme QR avec deg(Q) = 1 ou deg(R) = 1. Si P se factorise c’est nécessairement sous la forme d’un produit d’un polynôme R de degré 2 par un polynôme Q de degré 3. Un polynôme de degré deux est entièrement déterminé par 3 valeurs puisque si S est un autre polynôme prenant les même valeurs en ces 3 points alors R − S est de degrè au plus deux et admet 3 racines ce qui implique R = S. L’interpolation de Lagrange donne que (X + 1)(X − 1) (X + 1)(X − 0) (X − 0)(X − 1) +b +c (−1 − 0)(−1 − 1) (0 + 1)(0 − 1) (1 + 1)(1 − 0) 1 1 = (a − 2b + c)X 2 − (a − c)X + b 2 2 R=a 3) Montrer que a ∈ {±1, ±7}, b ∈ {±1} et c ∈ {±1, ±3, ±7, ±21}. Solution: On a −7 = P (−1) = Q(−1)R(−1) = Q(−1) × a =⇒ a ∈ {±1, ±7} 1 = P (0) = Q(0)R(0) = Q(0) × b =⇒ b ∈ {±1} −21 = P (1) = Q(1)R(1) = Q(0) × c =⇒ c ∈ {±1, ±7, ±3, ±21}. Ainsi il n’y que 64 valeurs possibles pour R. Il suffit de toutes les tester pour essayer de factoriser P !!! 4) Dresser la liste des valeurs possible de (b, c) lorsque a = 1. 1 1 Solution: On sait que R = (a − 2b + c)X 2 − (a − c)X + b et comme le coeffcient dominant de R 2 2 1 divise le coefficient dominant de P on a nécessairement (1 − 2b + c) = ±1. On a donc c = 2b − 1 ± 2. 2 Mais b = ±1 et c ∈ {±1, ±3, ±7, ±21} donc les seules valeurs possibles pour le couple (b, c) lorsque a = 1 sont (1, 3), (1, −1) et (−1, −1). 5) Dresser la liste des valeurs possible de (b, c) lorsque a = 7. Solution: On procède de la même manière et on trouve que les seules valeurs possibles pour le couple (b, c) lorsque a = 7 sont (1, −3), (1, −7) et (−1, −7). 6) Dresser la liste des valeurs possibles de R et factoriser P . Solution: Les seules valeurs possibles de R sont donc (a, b, c) (1, 1, 3) (1, 1, −1) (1, −1, −1) (7, 1, −3) (7, 1, −7) (7, −1, −7) R X2 + X + 1 −X 2 − X + 1 X2 − X − 1 X 2 − 5X + 1 −X 2 − 7X + 1 X 2 − 7X − 1 Après vérification, on voit que P = (X 2 − 5X + 1)(X 3 + 2X 2 + 3X + 1) et le test sur les racines rationnelles montre que ces deux polynômes sont irréductibles. 7) Proposer un algorithme pour factoriser un polynôme sur Z. Solution: C’est un peu long à écrire mais toutes les idées sont dans les questions précédentes. La première étape est toujours de tester s’il le polynôme P de degré n a des racines rationnelles. S’il en a une alors on le factorise en un produit d’un polynôme de degré 1 et d’un polynôme de degré n − 1. Sinon, on teste toutes les factorisations possibles de la forme P = (Q polynôme de degré k) × (R polynôme de degré `) où k + ` = n. On prends quelques valeurs et on dresse une liste de valeurs possibles de R. On les teste ! ! 6 8) Factoriser X 7 − 2X 5 + X 4 − 2X 3 + X 2 − 3X + 1. (Long !) Solution: On trouve (X 2 + X + 1)(X 2 − X + 1)(X 3 − 3X + 1). 7