ATLAS DE LA MORTALITÉ PAR CANCER EN FRANCE MÉTROPOLITAINE
ÉVOLUTION 1970-2004
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LES CANCERS DIGESTIFS
LES CANCERS COLORECTAUX
Codes CIM 8: « 153-154 »
CIM 9: « 153-154 »
CIM 10: « C18-C21 »
UN RECUL DE L’ÂGE AU DÉCÈS
La France fait partie des pays à incidence élevée de cancer
colorectal [Faivre et al, 1997]. Le vieillissement de la popu-
lation, l’amélioration des techniques de dépistage, mais aussi
les modifications des modes de vie (apports caloriques,
sédentarité…) ont favorisé une augmentation de l’incidence
depuis les années quatre-vingt. En 2005, l’incidence est esti-
mée à plus 37000 nouveaux cas chaque année contre 23000
en 1980 [Belot et al, 2008]. Cette augmentation de l’incidence
s’accompagne d’une progression lente, mais régulière, du
nombre de décès (plus de 16000 décès en 2004).
En revanche, les taux standardisés de décès diminuent depuis
le milieu des années soixante-dix pour les femmes et à par-
tir de la fin des années quatre-vingt pour
les hommes. L’âge au décès recule, témoin
de progrès significatifs dans la prise en
charge de ces cancers et des effets posi-
tifs de diagnostics à des stades moins
avancés [Henrike et al, 2008].
UNE GÉOGRAPHIE
PEU AFFIRMÉE
La cartographie à l’échelle des zones
d’emploi met en évidence des écarts
importants pour les taux standardisés de
mortalité, ceux-ci variant dans un rap-
port de 1 à 3 pour les hommes et 1 à 2
pour les femmes.
La répartition de ces taux ne dessine pas
pour autant une géographie aux contours
clairs. Si une moitié sud est relativement
épargnée, la moitié nord présente un
patchwork de taux inégaux. L’extrême nord
et l’est sont en situation de surmortalité
quasiment dans leur ensemble, alors que la Bretagne pré-
sente des disparités internes. La situation du nord et de l’est
est à mettre en relation avec des régimes alimentaires riches
en graisse et faibles en fruit et légumes contrastant avec le
régime "méditerranéen" des populations du sud de la France
[Salem et al, 2006]. D’autres facteurs notamment la séden-
tarité, les antécédents familiaux et personnels (maladie de
Crohn), la consommation de tabac et d’alcool ainsi que la
précocité et la qualité de la prise en charge jouent également
dans la distribution de la mortalité, sans que l’on puisse véri-
tablement hiérarchiser le poids de ces différents facteurs [Fai-
vre et al, 1997]. Il faut cependant noter que les disparités ont
tendance à s’atténuer, traduisant peut-être les prémices d’une
certaine homogénéisation du territoire français vis-à-vis de
ces différents déterminants.
Pour les DOM, conformément à ce qui a déjà été constaté
pour l’incidence [Ngasseu et al, 2007], les taux sont inférieurs
à la métropole, pour les hommes comme pour les femmes.
EFFECTIFS DE DÉCÈS PAR CANCER COLORECTAL (COLON - RECTUM -
ANUS) - HOMMES/FEMMES - FRANCE MÉTROPOLITAINE
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