ATLAS DE LA MORTALITÉ PAR CANCER EN FRANCE MÉTROPOLITAINE
ÉVOLUTION 1970-2004
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LES CANCERS DE LA PROSTATE
Codes CIM 8: « 185 »
CIM 9: « 185 »
CIM 10: « C61 »
UN RECUL DES TAUX DE MORTALITÉ
Le cancer de la prostate est une pathologie des hommes âgés,
rare avant 50 ans. L’incidence et les effectifs de décès ont
augmenté depuis le milieu des années quatre-vingt [Belot et
al, 2008]. Cet accroissement est expliqué par le vieillissement
de la population et la généralisation du dépistage par dosage
de l’antigène spécifique de la prostate (PSA) favorisant
l’augmentation du nombre de cas diagnostiqués [Hsing et
al, 2000].
De 1970 à 1990, les effectifs de décès ont fortement aug-
menté passant de 5300 à 9200 décès annuels. A partir des
années 1990, ce nombre stagne autour de 9000 à 9500
décès chaque année. Avec 10 % des décès par cancer, le can-
cer de la prostate constitue la deuxième cause de mortalité
par cancer pour les hommes après le cancer du poumon.
Les taux standardisés de mortalité ont également augmenté
entre 1970 et 1990, indépendamment du vieillissement de
la population. Cette phase d’augmentation a accompagné
un accroissement de l’incidence [Bauvin et al, 2003]. Depuis
1990, tout comme dans les pays de développement com-
parable (pays scandinaves, Grande Bretagne, Etats-Unis),
la courbe des taux de mortalité s’inverse [Baade et al, 2004]
[Rogerson et al, 2006] [Bouchardy et al, 2008]. Tandis que
l’incidence continue d’augmenter, les taux standardisés de
mortalité diminuent et retrouvent au début des années 2000,
leur niveau des années quatre-vingt. Cette diminution fait
suite à l’extension du dosage PSA, favorisant les diagnostics
précoces, et à une amélioration des traitements, sans que
l’on puisse déterminer le rôle respectif de ces facteurs dans
le recul de la mortalité [Quaglia et al, 2003].
Les facteurs de risque associés aux can-
cers de la prostate restent mal établis
et fortement discutés [Nelen, 2007].
L’âge, une alimentation riche en graisse,
des facteurs génétiques ont été asso-
ciés à l’augmentation du risque de décès.
L’obésité, l’alcool et le tabac constitue-
raient également des facteurs aggra-
vants. Ces incertitudes, associées aux
biais de certification potentiels d’une
pathologie survenant aux grands âges
[Satariano, 1998], rendent difficiles
l’analyse de la géographie de la morta-
lité pour cette cause de décès.
UNE NETTE
SOUS-MORTALITÉ AU SUD
Sur l’ensemble de la période, au sud
d’une ligne Bordeaux–Gap, les taux sont
systématiquement inférieurs à la moyenne
française. Bien qu’hétérogène, la
EFFECTIFS DE DÉCÈS PAR CANCER DE LA PROSTATE
FRANCE MÉTROPOLITAINE
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