Lycée Jean Perrin Classe de TSI1 2014/2015 Mardi 3 Mars Corrigé du Concours Blanc I no 1 Réduction des matrices réelles d'ordre de Mathématiques 2 Soit A une matrice carrée réelle de taille 2 : A ∈ M2 (R). I.A - Généralités I.A.1) Soit A ∈ M2 (R). Si A = a b c d χA (x) = , alors : x − a −c = (x − a)(x − d) − bc −b x − d = x2 − (a + d)x + (ad − bc) | {z } | {z } Tr(A) det(A) χA (x) = x2 − Tr(A)x + det(A) I.A.2) Remarquons tout d'abord que ∆ = Tr(A)2 − 4 det(A). ? On suppose A diagonalisable dans M2 (C), alors on a soit ∆ 6= 0, soit ∆ = 0. Dans ce dernier cas, A admet une seule valeur propre λ0 et il existe P ∈ GL2 (C) telle que λ0 0 A=P P −1 = λ0 I2 . 0 λ0 ? Réciproquement, on suppose ∆ 6= 0 ou il existe λ0 ∈ C tel que A = λ0 I2 . Si ∆ 6= 0, alors A admet deux valeur propres distinctes et n = 2, donc A est diagonalisable dans M2 (C) Si A = λ0 I2 , alors A est diagonale. En conclusion : A est diagonalisable dans M2 (C) si et seulement si Tr(A)2 − 4 det(A) 6= 0 ou ∃λ0 ∈ C tel que A = λ0 I2 I.A.3) On procède là encore par condition nécessaire et susante : ? On suppose A diagonalisable dans M2 (R). Alors le polynôme caractéristique de A est nécessairement scindé dans R, donc on a ∆ > 0 : c'est à dire ∆ > 0 ou ∆ = 0. Si ∆ = 0, alors A admet une seule valeur propre λ0 et il existe P ∈ GL2 (R) telle que λ0 0 A=P P −1 = λ0 I2 . 0 λ0 ? Réciproquement, on suppose ∆ > 0 ou il existe λ0 ∈ C tel que A = λ0 I2 . Si ∆ > 0, alors A admet deux valeur propres réelles distinctes et n = 2, donc A est diagonalisable dans M2 (R) Si A = λ0 I2 , alors A est diagonale. En conclusion : A est diagonalisable dans M2 (R) si et seulement si Tr(A)2 − 4 det(A) > 0 ou ∃λ0 ∈ R tel que A = λ0 I2 1/13 I I.B RÉDUCTION DES MATRICES RÉELLES D'ORDRE 2 - Applications Soit (uk )k∈N et (vk )k∈N deux suites à termes réels dénies par : On pose, pour k ∈ N, Xk = u0 = 1 v0 = 2 uk vk et∀k ∈ N, uk+1 = 4uk − 2vk vk+1 = uk + vk 4 −2 1 1 . I.B.1) En posant : A= on a pour tout entier naturel k : Xk+1 = AXk . I.B.2) Montrons par récurrence que, pour k dans N, Xk = Ak X0 . ? Pour k = 0 : X0 = I2 X0 = A0 X0 . ? Supposons : Xk = Ak X0 . On a alors Xk+1 = AXk = A(Ak X0 ) = (AAk )X0 = Ak+1 X0 . ? Par récurrence, il est donc prouvé que : ∀k ∈ N, Xk = Ak X0 I.B.3) χA (x) = x2 − 5x + 6 et Tr A2 − 4 det A = 1 > 0, donc d'après I.A.A3 : A est diagonalisable dans M2 (R). De plus Spec(A) = {2, 3}. Cherchons le sous-espace propre E2 . Il est déterminé par le système : 2x − 2y = 0 0 x ⇐⇒ = (A − 2I) x−y = 0 0 y ⇐⇒ x = y le sous-espace propre E3 est déterminé par le système : x − 2y = 0 x 0 = ⇐⇒ (A − 3I) x − 2y = 0 y 0 ⇐⇒ x = 2y On en conclut que : P −1 AP = 2 0 0 3 On trouve de plus rapidement que P −1 = = D avec P = −1 2 1 −1 1 2 1 1 . I.B.4) Montrons par récurrence que, pour k dans N, Ak = P Dk P −1 . ? Pour k = 0 : P D0 P −1 = P I2 P −1 = P P −1 = I2 = A0 . ? Supposons : Ak = P Dk P −1 . On a alors : Ak+1 = AAk = P DP −1 P Dk P −1 = P DDk P −1 = P Dk+1 P −1 2/13 Lycée Jean Perrin Classe de TSI1 2014/2015 Mardi 3 Mars ? Par récurrence, il est donc prouvé que : ∀k ∈ N, Ak = P Dk P −1 On applique ce résultat pour k ∈ N : k k A = PD P −1 1 2 1 1 −2k + 2 × 3k 2k+1 − 2 × 3k −2k + 3k 2k+1 − 3k = 2k 0 0 3k −1 2 1 −1 et après calcul, on en déduit : k ∀k ∈ N, A = I.B.5) On applique le résultat de la question I.B2 : uk −2k + 2 × 3k 2k+1 − 2 × 3k 1 k k ∀k ∈ N, X = A X0 , d'où = vk 2 −2k + 3k 2k+1 − 3k ∀k ∈ N, uk = 3 × 2k − 2 × 3k vk = 3 × 2k − 3k En déduire l'expression de uk et vk en fonction de k . II Exemple de réduction d'une matrice d'ordre 3. Pour tout triplet (a, b, c) ∈ R3 , on note M (a, b, c) la matrice de M3 (R) dénie par : a+c b c a + 2c b M (a, b, c) = b c b a+c On appelle F l'ensemble déni par F = {M (a, b, c) ; (a, b, c) ∈ R3 }. On note I = M (1, 0, 0) la matrice unité, J = M (0, 1, 0) et K = M (0, 0, 1). II.A - Étude de l'ensemble F II.A.1) On a clairement : M(a,b,c)=aI+bJ+cK II.A.2) D'après la question précédente : F = Vect(I, J, K) est le sous-espace vectoriel engendré par I, J et K . De plus aI + bJ + cK = 0 =⇒ a = b = c = 0, donc la famille (I, J, K) est libre. La famille (I, J, K) est une base de F . II.A.3) Soit M (a, b, c) ∈ F . Cette matrice est une matrice symétrique réelle, donc d'après le théorème spectral : M (a, b, c) est diagonalisable. II.B - Éléments propres de J et K 3/13 II EXEMPLE DE RÉDUCTION D'UNE MATRICE D'ORDRE 3. 0 1 0 II.B.1) On a J = 1 0 1 , et : 0 1 0 χJ (x) = x −1 0 1 −1 0 −1 x −1 = x 0 x −1 0 −1 x −1 −1 x 1 −1 0 = x 0 x −1 0 −2 x (C1 ← C1 − C3 ) (L3 ← L3 − L1 ) = x(x2 − 2) = x(x − √ 2)(x + √ 2) √ √ Spec(J) = {0, 2, − 2)} Le sous-espace propre E0 est donné par le système : x 0 y = 0 y 0 J = ⇐⇒ x+z = 0 z 0 y = 0 ⇐⇒ z = −x 1 E0 = Vect 0 −1 Le sous-espace propre E√2 est donné par le système : (J − √ √ 2x + y = 0 0 x − √ 2I) y = 0 ⇐⇒ x − 2y √ +z = 0 0 z = 0 y − 2z ( √ y = 2x ⇐⇒ z = √12 y = x E √2 √1 = Vect 2 1 Le sous-espace propre E−√2 est donné par le système : (J + √ √ 2x = 0 x 0 √ +y 2I) y = 0 ⇐⇒ x + 2y √ +z = 0 z 0 y + 2z = 0 ( √ y = − 2x ⇐⇒ z = − √12 y = x E−√2 1 √ = Vect − 2 1 4/13 Lycée Jean Perrin Classe de TSI1 2014/2015 Mardi 3 Mars 1 0 1 II.B.2) On a K = 0 2 0 , et : 1 0 1 χK (x) = x−1 0 −1 1 0 −1 0 x−2 0 0 = (x − 2) 1 x − 2 −1 0 x−1 1 0 x−1 1 0 −1 = (x − 2) 0 x − 2 1 0 0 x (C1 ← C1 + C2 + C3 ) (L2 ← L2 − L1 ) et (L3 ← L3 − L1 ) = x(x − 2)2 Spec(J) = {0, 2} Le sous-espace propre E00 est donné par le système : x 0 x+z = 0 K y = 0 ⇐⇒ 2y = 0 z 0 y = 0 ⇐⇒ z = −x 1 0 0 E0 = Vect = E0 −1 Le sous-espace propre E20 est donné par le système : x 0 −x + z = 0 y 0 (K − 2I) = ⇐⇒ x−z = 0 z 0 ⇐⇒ x = z 0 1 0 0 , 1 E2 = Vect 1 0 II.C J et de K 1 1 1 0 1 0 √ √ √ √ 0 0 II.C.1) Remarquons que : = + 2 1 et que = − 2 1 . 2 − 2 1 0 1 0 1 1 1 0 √1 1 √ On en déduit que Vect 2 , − 2 ⊂ Vect 0 , 1 . 1 0 1 1 D'où, par égalité des dimensions : - Réduction simultanée de 1 0 1 √1 √ Vect 0 , 1 = Vect 2 , − 2 1 0 1 1 5/13 III √1 II.C.2) Ceci prouve que 2 1 1 0 , La famille −1 aussi de J : EXEMPLE DE RÉDUCTION D'UNE MATRICE D'ORDRE >4 1 √ , − 2 est une base de E20 . 1 1 √1 √ est donc une base de diagonalisation de K , mais 2 , − 2 1 1 0 √0 0 0 0 0 2 0 = D1 et P −1 KP = 0 2 0 = D2 P −1 JP = 0 √ 0 0 2 0 0 − 2 1 √1 1 √ avec P = 0 2 − 2 . −1 1 1 II.D - Conclusion D'après les questions précédentes, on a : M (a, b, c) = aI + bJ + cK = aP P −1 + bP D1 P −1 + cP D2 P −1 = P (aI + bD1 + cD2 )P −1 a 0 √0 P −1 M (a, b, c) = P 0 a + 2b + 2c √0 0 0 a − 2b + 2c Cette égalité met bien en évidence que M (a, b, c) est semblable à une matrice diagonale. III III.A Exemple de réduction d'une matrice d'ordre >4 - Le cas n=4 On dénit la matrice U par : 0 0 U = 0 1 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 III.A.1) On a rapidement : 0 0 U2 = 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 1 ; U3 = 1 0 0 1 0 0 0 0 III.A.2) On développe par rapport à la première x −1 0 x χU (x) = 0 0 −1 0 0 0 0 1 1 0 ; U 4 = I4 0 0 colonne : 0 0 −1 0 = x4 + (−1)3 = x4 − 1 x −1 0 x χU (x) = x4 − 1 6/13 Lycée Jean Perrin Classe de TSI1 2014/2015 Mardi 3 Mars III.A.3) Les valeurs propres de U dans C sont les racines de χU , c'est à dire les racines quatrièmes de l'unité : Spec(U ) = {1, i, −1, −i} III.A.4) Le sous-espace propre E1 est donné par : −x + y = −y + z = ⇐⇒ −z + t = −t + x = ⇐⇒ x = y = z = t x 0 y 0 (U − I) z = 0 t 0 0 0 0 0 Le sous-espace propre Ei est donné par : 0 x y 0 (U − iI) z = 0 0 t −ix + y = 0 −iy + z = 0 ⇐⇒ −iz + t = 0 −it + x = 0 ix y = z = iy = −x ⇐⇒ t = iz = −ix Le sous-espace propre E−1 est donné par : x 0 y 0 (U + I) z = 0 t 0 x+y = 0 y+z = 0 ⇐⇒ z+t = 0 t+x = 0 ⇐⇒ x = −y = z = −t Enn, le sous-espace propre E−i se déduit de Ei par conjugaison. On en déduit le résultat : 1 0 U =P 0 0 1 1 1 1 0 0 0 1 i −1 −i i 0 0 P −1 , avec P = 1 −1 1 −1 0 −1 0 1 −i −1 i 0 0 −i III.A.5) Soient quatre nombres complexes a, b, c et d. On pose : a d V (a, b, c, d) = c b b a d c c b a d d c b a a) D'après le calcul de A1, on a : V (a, b, c, d) = aI4 + bU + cU 2 + dU 3 b) Si on note D = diag(1, i, −1, −i), on observe que : U = P DP −1 ; U 2 = P D2 P −1 ; U 3 = P D3 P −1 7/13 III EXEMPLE DE RÉDUCTION D'UNE MATRICE D'ORDRE >4 D'où il en découle : V (a, b, c, d) = aP P −1 + bP DP −1 + cP D2 P −1 + dP D3 P −1 = P (aI4 + bD + cD2 + dD3 )P −1 On observe que V (a, b, c, d) est semblable à la matrice diagonale a+b+c+d 0 0 0 0 a + ib − c − id 0 0 aI4 +bD+cD2 +dD3 = 0 0 a−b+c−d 0 0 0 0 a − ib − c + id et que la matrice de passage P est indépendante de a, b, c et d. Autrement dit : V (a, b, c, d) est diagonalisable dans une base indépendante du choix des valeurs des complexes a, b, c et d. c) D'après la question qui précède : Spec V (a, b, c, d) = a + b + c + d, a + ib − c − id, a − b + c − d, a − ib − c + id d) On sait que lorsque la matrice est diagonalisable (donc trigonalisable), le déterminant est égal au produit des valeurs propres, d'où : det V (a, b, c, d) = (a + b + c + d)(a + ib − c − id)(a − b + c − d)(a − ib − c + id) III.B - Le cas n>4 quelconque Dans cette question, n désigne un entier supérieur ou égal à 4 : n > 4. On note B = (e1 , . . . , en ) la base canonique de Cn . On note u l'endomorphisme de Cn déni par : u(e2 ) = e1 , u(e3 ) = e2 , · · · , u(en ) = en−1 et u(e1 ) = en , c'est à dire : ∀k ∈ {2, . . . , n}, on a u(ek ) = ek−1 tandis que u(e1 ) = en III.B.1) On a immédiatement : U = 0 1 0 0 0 .. . . . . 1 .. . .. . 0 1 ··· 0 ··· .. . .. . 0 0 0 .. . 0 1 0 III.B.2) On note ω une matrice nième de l'unité et xω le vecteur de Cn déni par : xω = n X ω k−1 ek . k=1 En utilisant la linéarité de u : u(xω ) = u n X ! ω k−1 ek k=1 = u(e1 ) + = n X ω k−1 u (ek ) k=1 n X k=2 ω k−1 u (ek ) = en + n−1 X ω k ek k=1 8/13 Lycée Jean Perrin Classe de TSI1 2014/2015 Mardi 3 Mars Remarquons que en = ω n en , ainsi : u(xω ) = n X ω k ek = ω k=1 n X ω k−1 ek k=1 u(xω ) = wxω III.B.3) Ce dernier calcul montre que si ω est racine de l'unité, alors ω est valeur propre de u, de vecteur propre associé xω . Or il y a n racines distinctes de l'unité, donc n valeurs propres distinctes pour u (en dimension n), d'où : u est diagonalisable et une base de vecteurs propres est (xωk )06k6n−1 , avec ωk = e 2ikπ n . III.B.4) Remarquons que par compositions successives on a, pour 0 6 k 6 n − 1 : un (xωk ) = ωkn xωk = xωk un laisse donc invariant les images d'une base de Cn , ainsi : un = IdCn IV Le théorème de Cayley-Hamilton Soit A une matrice de Mn (C). On note : χA (x) = xn − an−1 xn−1 − an−2 xn−2 − · · · − a0 le polynôme caractéristique de A. Le but de cette partie est de montrer que A annule son polynôme caractéristique, c'est à dire que : An − an−1 An−1 − an−2 An−2 − · · · − a0 In = On IV.A On sait que u est un endomorphisme d'un C-espace vectoriel, donc trigonalisable, ce qui se traduit de la façon suivante : Il existe une matrice T triangulaire supérieure de Mn (C) et une matrice P de Mn (C) inversible telle que A = P T P −1 . On note λ1 , . . . , λn les éléments diagonaux de T . On note E1 , . . . , En les matrices colonnes des vecteurs de la base canonique de Cn . 0 1 0 .. Ainsi E1 = . , . . . , En = . . .. 0 0 1 Le polynôme caractéristique de T est χT (x) = (x − λ1 )(x − λ2 ) · · · (x − λn ). IV.B Utilisons les relations A = P T P −1 et In = P P −1 : χA (x) = det(xIn − A) = det(xP P −1 − P T P −1 ) = det(P (xIn − A)P −1 ) 1 = det(P ) det(xIn − A) det(P −1 ) = det(P ) det(xIn − A) = det(T ) det(P ) T et A ont le même polynôme caractéristique. 9/13 IV LE THÉORÈME DE CAYLEY-HAMILTON IV.C Soit un couple (i, j) d'entiers compris entre 1 et n, on a : (T − λi In )(T − λj In ) = T 2 − λi T + λj T + λi λj In (T − λj In )(T − λi In ) = T 2 − λj T + λi T + λi λj In On constate bien l'égalité : (T − λi In )(T − λj In ) = (T − λj In )(T − λi In ) IV.D Soit k un entier compris entre 1 et n − 1. T est triangulaire supérieure, et T Ek+1 est la (k + 1)ième colonne de T , donc on peut écrire : T Ek+1 = α1,k+1 E1 + · · · + αk,k+1 Ek + λk+1 Ek+1 Il vient alors : (T − λk+1 In )Ek+1 = T Ek+1 − λk+1 Ek+1 = α1,k+1 E1 + · · · + αk,k+1 Ek On en déduit que : ∀k ∈ [[1, n − 1]] , (T − λk+1 In )Ek+1 ∈ Vect{E1 , . . . , Ek } IV.E Montrons par récurrence que Mk Ek = 0. ? Pour k = 1, M1 E1 = (T − λ1 )E1 = T E1 − λ1 E1 = λ1 E1 − λ1 E1 = 0. ? Soit k xé > 1. On suppose le résultat vrai pour tout i 6 k . Alors : k+1 k Y Y Mk+1 Ek+1 = (T − λj In ) = (T − λj In ) (T − λk+1 In )Ek+1 = Mk (T − λk+1 In )Ek+1 j=1 j=1 On déduit de la question IV.D, qu'il existe α1 , · · · , αk ∈ C tels que : (T − λk+1 In )Ek+1 = α1 E1 + · · · + αk Ek D'où : Mk+1 Ek+1 = α1 Mk E1 + · · · + αk Mk Ek = k X αi Mk Ei i=1 Or, on déduit de la question IV.C, que pour i 6 k : Mk Ei = k Y j=1 = i Y (T − λj In )Ei = k Y (T − λj In ) j=1 (T − λj In ) j=i+1 i Y k Y j=i+1 (T − λj In )Ei = j=1 (T − λj In )Ei k Y (T − λj In )Mi Ei = 0 | {z } j=i+1 =0 Par combinaison linéaire, on a prouvé Mk+1 Ek+1 = 0. ? Par récurrence, on peut conclure que : Pour tout entier k compris entre 1 et n, on a : Mk Ek = 0. 10/13 Lycée Jean Perrin Classe de TSI1 2014/2015 Mardi 3 Mars IV.F D'après la question précédente, on sait que Mn En = 0, et pour k ∈ [[1, n − 1]] : k Y Mn Ek = (T − λj In )Ek j=1 n Y = n Y (T − λj In )Ek = j=k+1 n Y (T − λj In ) j=k+1 k Y (T − λj In )Ek j=1 (T − λj In )Mk Ek = 0 | {z } j=k+1 =0 On a donc, pour tout k ∈ [[1, n]], Mn Ek = 0 et comme (E1 , . . . , En ) est une base de M1,n (C). On en déduit que Mn = On , c'est à dire : χT (T ) = n Y (T − λj In ) = On j=1 et comme χT = χA , on a χA (T ) = On . Or : On = P χA (T )P −1 = P (T n − an−1 T n−1 − an−2 T n−2 − · · · − a0 In )P −1 = P T n P −1 − an−1 P T n−1 P −1 − an−2 P T n−2 P −1 − · · · − a0 P In P −1 = An − an−1 An−1 − an−2 An−2 − · · · − a0 In = On = χA (A) en utilisant le fait que pour tout entier naturel k : P T k P −1 = Ak . On conclut : χA (A) = n Y (A − λj In ) = On j=1 V Méthodes numériques de calcul du polynôme caractéristique et des valeurs propres d'une matrice réelle Soit A une matrice de Mn (R). On note χA (x) = xn − an−1 xn−1 − an−2 xn−2 − · · · − a0 . V.A - Le calcul du polynôme caractéristique Soit X0 ∈ Mn,1 (R) une matrice colonne. a0 a1 On pose X = . . .. an−1 V.A.1) D'après le théorème de Cayley-Hamilton : An − an−1 An−1 − an−2 An−2 − · · · − a0 In = On . En multipliant par X0 , on obtient : An X0 = an−1 An−1 X0 + an−2 An−2 X0 + · · · + a0 X0 V.A.2) D'après la relation obtenue à la question précédente, il est clair que X est solution d'un système linéaire ÃX = B dans lequel : Les colonnes de à sont X0 , AX0 , . . . , An−1 X0 , et B = An X0 . V.A.3) Si la famille (An−1 X0 , An−2 X0 , . . . , X0 ) est libre, alors c'est une famille libre de n vecteurs, donc une base de Cn , et à est inversible. Ainsi : 11/13 V MÉTHODES NUMÉRIQUES DE CALCUL DU POLYNÔME CARACTÉRISTIQUE ET DES VALEURS PROPRES D'UNE MATRICE RÉELLE Si la famille (An−1 X0 , An−2 X0 , . . . , X0 ) est libre, alors le système ÃX = B a une unique solution. V.B - Le calcul approché des valeurs propres Dans cette partie, on suppose que A admet n valeurs propres réelles distinctes telles que : |λ1 | > |λ2 | > · · · > |λn | On considère l'ensemble F des suites réelles (yk )k∈N dénies par : y0 , y1 , . . . , yn−1 arbitraires yk+n = an−1 yk+n−1 + an−2 yk+n−2 + · · · + a0 yk pour tout entier k > 0 V.B.1) Soit j ∈ [[1, n]], on a : λk+n − an−1 λk+n−1 − an−2 λk+n−2 − · · · − a0 λkj = λkj (λnj − an−1 λjn−1 − an−2 λjn−2 − · · · − a0 ) j j j = λkj × 0 = 0, car λj est racine de χA Pour tout entier j compris entre 1 et n, la suite (λkj )k∈N appartient à F . Dans la suite, on admet que F est un espace vectoriel de dimension nie avec dim F = n. On admet aussi que la famille (λk1 )k∈N , . . . , (λkn )k∈N est une famille libre de l'espace vectoriel des suites de réels. Soit une suite (yk )k∈N de F . V.B.2) La famille de suites (λk1 ), · · · , (λn )k est une famille libre de F et dim F = n, donc il s'agit d'une base de F , et la suite (yk )k∈N s'écrit de manière unique comme combinaison linéaire de cette famille. Autrement dit : Il existe une unique famille de n réels (α1 , . . . , αn ) telle que, pour tout entier k : yk = n X αj λkj j=1 V.B.3) On choisit y0 , y1 , . . . , yn−1 pour que α1 soit non nul. a) Remarquons aussi que λ1 6= 0 (car |λ1 | > |λn | > 0). Puisque α1 et λ1 sont non nuls, il est possible d'écrire pour tout entier k : k n X αj λj yk = α1 λk1 1 + α1 λ1 j=2 La limite du terme sous la somme est nulle lorsque k tend vers +∞ puisque λj |λj | <1 ∀j ∈ [[2, n]] , = λ1 |λ1 | On conclut : yk ∼ k→+∞ b) Pour tout entier k , on a α1 λk1 6= 0. Puisque yk α1 λk1 ∼ k→+∞ α1 λk1 , alors : yk =1 k→+∞ α1 λk 1 lim Donc en particulier, il existe k0 tel que pour tout k > k0 , yk 1 > . On conclut : k 2 α1 λ1 12/13 Lycée Jean Perrin Classe de TSI1 2014/2015 Mardi 3 Mars yk est non nul à partir d'un certain rang. c) D'après les questions précédentes, on a : yk+1 yk Donc : ∼ k→+∞ α1 λk+1 1 α1 λk1 ∼ k→+∞ λ1 yk+1 = λ1 k→+∞ yk lim 13/13