Lycée Jean Perrin Classe de TSI2 Corrigé du devoir en temps libre no4 de Mathématiques 1. Trace d'un endomorphisme : (a) Soient A, B deux matrices de Mn (K), semblables : il existe une matrice P inversible telle que B = P −1 AP , et on a : Tr(B) = Tr((P −1 A)P ) = Tr(P (P −1 A)) = Tr(A) On conclut : Deux matrices semblables ont la même trace (b) Si B est une base de E et si f ∈ L(E), on dénit la trace de f par : Tr(f ) = Tr(MatB f ) 0 Si on introduit une autre base B , on sait qu'il existe une matrice inversible P telle que : MatB0 f = P −1 (MatB f )P Les deux matrices MatB f et MatB0 f sont donc semblables, et ont par conséquent la même trace. On conclut : La dénition de Tr(f ) ne dépend pas de la base (c) Soient f, g, h ∈ L(E), telles que f = g ◦ h − h ◦ g . Désignons par A et B les matrices respectives de g et h dans une base xée de E . On a : Trf = Tr(g ◦ h − h ◦ g) = Tr(AB − BA) = Tr(AB) − Tr(BA) = 0 Conclusion : f = g ◦ h − h ◦ g =⇒ Trf = 0 2. Dans cette question, E est de dimension n = 2. Soit f un endomorphisme de trace nulle. (a) Si f est une homothétie de rapport λ, la matrice de f dans une base quelconque est de la forme : A= λ 0 0 λ On a alors tr f = tr A = 2λ = 0, ce qui entraîne λ = 0. Ainsi : f est l'application nulle. (b) La matrice de f , dans une base quelconque, est de la forme : A= et on a alors : 2 A = a c b −a a2 + bc 0 0 a2 + bc Donc, en dimension 2 : Tr(f ) = 0 =⇒ f 2 est une homothétie − − − (c) f n'est pas une homothétie donc il existe → u ∈ E, tel que → u et f (→ u ) forment une base de E (d'après la − − 2 propriété rappelée au début de l'énoncé). Comme f est une homothétie, il existe λ tel que f 2 (→ u ) = λ→ u. Et : − − Mat(→ u ,f (→ u )) f = 0 1 λ 0 On a ainsi trouvé une base de E dans laquelle la matrice de f a ses termes diagonaux nuls. 1/3 − − − 3. dim E = 3 et E est rapporté à une base (→ e1 , → e2 , → e3 ). On donne l'endomorphisme f de matrice : −2 −1 −1 2 A= 0 1 5 (a) A2 = 1 1 −3 −1 0 −2 , 0 1 9 A3 = 0 3 1 1 −1 −6 3 0 3 −3 0 On vérie immédiatement que A3 = 3(A + I), d'où : f 3 = 3(f + idE ) (b) Les premières colonnes de A et A2 montrent que : − − − f (→ e1 ) = 2→ e1 + → e3 − → − → − − 2 → f ( e1 ) = 5 e1 + e2 + → e3 On a alors : − − − det(→ e1 ,→ e2 ,→ e3 ) 1 → − → − − 2 → e1 , f ( e1 ), f ( e1 ) = 0 0 2 0 1 5 1 1 6= 0 Il en résulte : → − − − e1 , f (→ e1 ), f 2 (→ e1 ) est une base de E − − − (c) On a f 3 (→ e1 ) = 3f (→ e1 ) + 3 → e1 , car f 3 = 3(f + idE ). Il en résulte : 0 f = 1 Mat → − − − e1 ,f (→ e1 ),f 2 (→ e1 ) 0 0 0 1 3 3 0 4. E est maintenant de dimension nie n. Soit f un endomorphisme non nul, de trace nulle. (a) Par le même raisonnement que dans la question 2a, on voit que f n'est pas une homothétie. Alors, d'après la propriété admise au début de l'énoncé : − − − Il existe → u ∈ E tel que → u et f (→ u ) soient linéairement indépendants − →, . . . , − (b) Désignons par A la matrice de f dans la base (→ u,− u u→ 2 n) 0 a21 A= . .. an1 a12 a22 ... ... an2 ... .. . a1n a2n .. . ann − →, . . . , − On a a11 = 0, car f (→ u ) ∈ F = Vect(− u u→ 2 n ). Soit i ∈ {2, . . . , n}. On a : − − → + ··· + a − → f (→ ui ) = a1i → u + a2i − u 2 ni un et − − → + ··· + a − → g(→ ui ) = p(f (→ ui )) = a2i − u 2 ni un →, . . . , − Il en résulte que la matrice B de g dans la base (− u u→ 2 n ) est : a22 . . . a2n .. B = ... . an2 . . . ann C'est précisément la matrice qui apparaît dans A en rayant la première ligne et la première colonne. On voit tout de suite que Tr(B) = Tr(A), et donc Tr(g) = Tr(f ). On a donc, puisque f est de trace nulle : Tr(g) = 0 2/3 Lycée Jean Perrin Classe de TSI2 (c) On a vu qu'en dimension 2, pour tout endomorphisme f de trace nulle, il existe une base dans laquelle la matrice de f a ses termes diagonaux nuls. Hypothèse de récurrence : Supposons que cette propriété est vraie en dimension n − 1. Soit alors E de dimension n, et soit f ∈ L(E), de trace nulle. • Si f est une homothétie, alors f = 0, et sa matrice est nulle dans toute base. − − − • Si f n'est pas une homothétie, soit → u tel que → u et f (→ u ) ne soient pas colinéaires. Soit F un supplémentaire → − → − − de Vect u , contenant f ( u ). Soit p la projection sur F , parallèlement à Vect → u . Soit enn g ∈ L(F ), dénie → − → − → − par g( x ) = p ◦ f ( x ), pour x ∈ F . On a vu en b) que Tr(g) = Tr(f ), d'où : Tr(g) = 0. L'hypothèse de récurrence s'applique à g , et il existe →, . . . , − une base (− u u→ 2 n ) de F , dans laquelle la matrice de g a ses termes diagonaux nuls. Et toujours d'après − →, . . . , − b), on sait que la matrice de f dans la base (→ u,− u u→ 2 n ), a ses termes diagonaux nuls. Cela achève la démonstration par récurrence, et on conclut : ∀f ∈ L(E), de trace nulle, il existe une base de E dans laquelle la matrice de f a ses termes diagonaux nuls 5. Soit, dans Mn (K) : D = Diag(1, 2, . . . , n), et soit ϕ l'endomorphisme de Mn (K) déni par : ∀A ∈ Mn (K), ϕ(A) = DA − AD (a) En introduisant les coecients aij de la matrice A, on voit que le terme de la ième ligne, j ème colonne de DA − AD est : i × aij − aij × j c'est-à-dire (i − j) × aij . Il apparaît que les termes diagonaux de DA − AD sont nuls, et que les autres termes (pour i 6= j ) sont nuls si et seulement si aij = 0. D'où : Ker ϕ est l'ensemble des matrices diagonales Il en résulte que dim Ker ϕ = n. (b) Désignons par N l'espace vectoriel des matrices n × n dont les termes diagonaux sont nuls. On a : Im ϕ ⊂ N et : dim Im ϕ = n2 − dim Ker ϕ = n2 − n = dim N d'où Im ϕ = N , c'est-à-dire : Im ϕ est l'ensemble des matrices dont les termes diagonaux sont nuls. (c) Soit f un endomorphisme de trace nulle . Sa matrice M (f ) dans une base bien choisie (voir la question 4) a ses termes diagonaux nuls. Donc : M (f ) ∈ Im ϕ c'est-à-dire qu'il existe une matrice A telle que M (f ) = DA − AD. D'où l'existence de g et h appartenant à L(E) tels que f = g ◦ h − h ◦ g . La conclusion générale du problème est : Soit E un espace vectoriel de dimension nie, et soit f un endomorphisme de E : f est de trace nulle ⇐⇒ ∃g, h ∈ L(E) tels que : f = g ◦ h − h ◦ g 3/3