
RÉGIME FISCAL QUÉBÉCOIS/ LA SUITE DE LA
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ACCAPAREMENT DES TERRES/LA SUITE DE LA
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régimes d’imposition de 1997 et 2013 et ont
onclu à un impact négatif de 8,4G$.
Impacts des modifications
les plus importantes
Par la suite, ils ont analysé les impacts
fiscaux des modifications les plus importantes:
n La première modification porte sur
les paliers d’imposition. En 1997, le régime
fiscal incluait cinq paliers d’imposition et
deux surtaxes, alors qu’en 2013 les surtaxes
été éliminées et les paliers ont été diminués
à 4. Les modifications ont aussi porté sur les
seuils et les taux d’imposition. Les impacts
budgétaires nets ont été de 6,0G$ en revenus
supplémentaires pour le gouvernement du
Québec. Ces modifications ont surtout profité
aux ménages ayant des revenus supérieurs.
n Le crédit d’impôt pour le soutien
aux enfants a remplacé au milieu des
années2000, diverses mesures dont l’allo-
cation familiale et la réduction des impôts.
Les impacts budgétaires ont fait diminuer
les revenus de 1,2G$ et les transferts vers
les ménages de 1,6G$. L’impact net a été de
457M$ en revenus supplémentaires pour le
gouvernement du Québec. Cette mesure a été
bénéfique pour les ménages sous la médiane.
n Le crédit d’impôt à la solidarité est venu
remplacer à la fin des années2000 le CI à la
TVQ, le remboursement d’impôt foncier et le
CI aux villages nordiques. L’impact net a été
de 1G$ en revenus supplémentaires pour le
gouvernement du Québec. Ce crédit est favo-
rable aux ménages de revenus inférieurs.
n Finalement, la taxe de vente du Québec
est passée de 7,5% à 9,5% entre 1997 et
2013, puis harmonisée à la TPS au taux de
9,975%. L’impact net a été une diminution
de revenus de 3,6G$ pour le gouvernement
du Québec. La diminution des taxes de vente
aux taux en vigueur en 1997 est profitable
aux ménages des revenus inférieurs.
En conclusion
Cette étude a été réalisée en partie avec le
soutien de la Centrale des syndicats du Québec
(CSQ). «Au bout du compte, les impôts sont
plus bas qu’il y a 15 ans et la grande majo-
rité de la population en paie les frais par des
services moins accessibles et des tarifications
accrues», a conclu Louise Chabot, présidente
de la CSQ. z
aggravé par l’incertitude quasi perpétuelle
quant à la participation financière gouverne-
mentale à long terme. Le vaste bassin d’actifs
que constitue l’épargne québécoise pour la
retraite représente l’une des principales pistes
de solutions pour le financement de la recon-
version des infrastructures au Québec vers une
économie plus durable.
Des avantages
La mise sur pied de CDPQ Infra dans
l’écosystème financier québécois représente le
développement d’une expertise québécoise dans
la captation de la plus-value foncière (CPVF),
c’est-à-dire à de nouvelles modalités de déve-
loppement d’infrastructure liant étroitement
les expertises de la finance, de l’immobilier, de
l’urbanisme, de la gestion du territoire et du
transport dans une perspective plus durable.
Un autre avantage serait d’apporter plus de
rigueur et de discipline dans les processus de
priorisation et de réalisation de projets structu-
rants de mobilité durable.
Des écueils à éviter
Il faut d’abord que le gouvernement et la
Caisse tiennent compte de divers enjeux: le
problème de gouvernance déficiente du trans-
port dans la région métropolitaine, le caractère
de service public des projets d’infrastructure,
des schémas d’aménagement édictés par les
autorités municipales et finalement du partage
des risques et de propriété publique des nouvel-
les infrastructures mises en place.
Le gouvernement doit aussi accorder aux
municipalités un nouvel outil de finance-
ment inspiré du modèle de financement par
de nouvelles taxes foncières «Tax Increment
Financing (TIF)» permettant de capter les
revenus futurs de la taxe foncière pour mobi-
liser les ressources locales dans les investisse-
ments d’infrastructure. Ce nouvel outil serait
nécessaire pour donner aux municipalités la
capacité financière de participer au montage
financier des projets.
Cette initiative de CDPQ Infra ne doit pas
servir de prétexte au gouvernement pour ne
pas agir à la hauteur des défis auxquels nous
faisons face dans les domaines du transport
et de la lutte aux changements climatiques.
Le gouvernement doit s’engager à hausser sa
contribution et à exiger du fédéral une action
similaire. Il doit proposer aux Québécois un
plan audacieux de transition vers une mobilité
durable. z
des terres au Québec, l’IRÉC a présenté un
mémoire demandant au gouvernement du Qué-
bec de renforcer la vocation et le contrôle du
domaine agricole. «L’accaparement des terres
ne peut être traité comme un phénomène éco-
nomique parmi d’autres, car il constitue une
remise en cause radicale des grands consensus
qui ont présidé à l’élaboration des politiques
agricoles au Québec. Or, les résultats de l’agri-
culture de propriétaire exploitant au Québec,
s’ils sont évidemment perfectibles, ne laissent
voir aucune faiblesse structurelle. Le gouverne-
ment du Québec doit faire preuve d’initiative en
développant des outils institutionnels nouveaux
qui permettront de limiter l’agriculture de capi-
taux», ont déclaré François L’Italien et Robert
Laplante, respectivement chercheur et directeur
général de l’IRÉC.
L’IRÉC a fait valoir que les dispositions
législatives et réglementaires qui encadrent
le domaine et les pratiques agricoles ont été
élaborées en fonction de choix de société
privilégiant l’agriculture familiale. C’est le cas
de la Loi sur la protection du territoire et des
activités agricoles (LPTAQ) et de la Loi sur
l’acquisition des terres agricoles par des non-
résidents (LATANR), qui visait à décourager les
investisseurs étrangers d’acheter de grandes
superficies de terres. Cette dernière ne peut
faire face à cette dynamique lorsqu’elle est pilo-
tée par des investisseurs québécois.
Se donner les moyens d’agir
Les auteurs ont conclu en demandant au
gouvernement de développer des outils institu-
tionnels nouveaux qui permettront de limiter
l’agriculture de capitaux et de soutenir le déve-
loppement des fermes familiales. «La création
d’une Société d’aménagement et de développe-
ment agricole du Québec (SADAQ), disent-ils,
pourrait constituer le cœur de cette stratégie
de soutien. La SADAQ, qui a fait l’objet d’un
rapport de recherche publié par l’IRÉC en 2012,
aurait le mandat d’observer les transactions
foncières sur le territoire et celui d’intervenir
sporadiquement, mais stratégiquement dans
le marché foncier. Elle donnerait aux commu-
nautés agricoles régionales un levier supplé-
mentaire pour maîtriser leur développement et
donner à l’agriculture de métier les moyens de
se redéployer dans la nouvelle donne définie
par les pressions exercées en faveur d’une
agriculture de capitaux». z
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2. BÉLANGER, Jules et Oscar CALDERON, Analyse des
modifications au régime fiscal québécois des parti-
culiers. Impacts sur les recettes du gouvernement
du Québec et sur la distribution des revenus de
1997 à 2013, rapport de recherche de l’IRÉC, mars 2015,
55 p.
3. L’ITALIEN, François et Robert LAPLANTE, Repren-
dre l’initiative, mémoire présenté à la Commission de
l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources
naturelles (CAPERN) à l’occasion d’un mandat d’initiative
sur l’accaparement des terres agricoles, 16 mars 2015, 21 p.
4. BOURQUE, Gilles et Michel BEAULÉ, CDPQ Infra: la
moitié d’une bonne nouvelle? note d’intervention de
l’IRÉC no41, avril 2015, 7 p.