BULLETIN DE L’ Publié par l’Institut de recherche en économie contemporaine/www.irec.net/Mars-avril 2015 LE CÉGEP DE LA GASPÉSIE ET DES ÎLES-DE-LA-MADELEINE SOMMAIRE Un actif pour l’économie et le développement régional 3/Débat-midi sur le modèle québécois et le gouvernement Couillard : Un train peut en cacher un autre 4/Nouvelles brèves Crédits L’étude de l’IRÉC sur le Cégep de Gaspé et des Îles (CGÎM)1 permet d’analyser le rôle des cégeps en région éloignée pour l’économie et le développement territorial. « Le Cégep accomplit, en plus de sa mission institutionnelle, des fonctions de développement économique et territorial et contribue à la rétention des jeunes et à l’attraction des diplômés dans la région », ont expliqué François L’Italien, chercheur pour l’IRÉC et Jean-François Spain, enseignant au Cégep. LES AMIS DE L’IRÉC L Soutenir son indépendance e dynamisme qu’insuffle le Cégep à la région repose principalement sur la présence de jeunes qui, tout en menant à terme leurs projets d’études, contribuent directement à la vitalité des collectivités n devenant un Ami de l’IRÉC ou en incitant vos amis à le devenir, vous permettez à l’Institut de préserver son indépendance intellectuelle et financière. Pour en savoir plus, voir l’onglet « Amis de l’IRÉC » CÉGEP DE LA GASPÉSIE/LA SUITE À LA PAGE 4 Photo : Cécilie Joncas E locales et de la région. Il s’agit là d’un impact économique de longue portée qui est de nature qualitative », ont poursuivi les auteurs de l’étude. MODIFICATIONS AU RÉGIME FISCAL QUÉBÉCOIS DES PARTICULIERS 1997-2013 Un impact budgétaire de 8,4 G$ en 2013 L’étude de l’IRÉC sur les changements au régime fiscal québécois des particuliers2 survenus entre 1997 et 2013 montre que les changements introduits depuis 1997 ont eu un impact négatif sur le budget de 8,4 G$ en 2013. Le total auquel arrivent les chercheurs de l’IRÉC, Jules Bélanger et Oscar Calderon, s’explique par une diminution de 4,5 G$ des revenus fiscaux ainsi qu’une augmentation de 4,1 G$ des transferts vers les particuliers. L e régime fiscal des particuliers québécois a subi des transformations en passant par les modifications aux taux d’imposition, l’introduction et la bonification de plusieurs crédits d’impôt. Pour connaître les impacts fiscaux en 2013 sur les ménages qué- bécois s’ils avaient été imposés avec les paramètres fiscaux de 1997, les chercheurs se sont inspirés d’une étude de 2014 du directeur parlementaire du budget (DPB) du gouvernement fédéral. Ils ont comparé les ACCAPAREMENT DES TERRES CDPQ Infra : la moitié d’une bonne nouvelle4 Reprendre l’initiative 3 À l’occasion des consultations de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) sur l’accaparement ACCAPAREMENT DES TERRES/LA SUITE À LA PAGE 2 RÉGIME FISCAL QUÉBÉCOIS/LA SUITE À LA PAGE 2 T ous les intervenants en conviennent : la situation du transport en commun au Québec, et en particulier dans la région métropolitaine, pose problème CPDQ INFRA/LA SUITE À LA PAGE 2 RÉGIME FISCAL QUÉBÉCOIS/ LA SUITE DE LA PAGE 1 ACCAPAREMENT DES TERRES/LA SUITE DE LA PAGE 1 régimes d’imposition de 1997 et 2013 et ont onclu à un impact négatif de 8,4 G$. des terres au Québec, l’IRÉC a présenté un mémoire demandant au gouvernement du Québec de renforcer la vocation et le contrôle du domaine agricole. « L’accaparement des terres ne peut être traité comme un phénomène économique parmi d’autres, car il constitue une remise en cause radicale des grands consensus qui ont présidé à l’élaboration des politiques agricoles au Québec. Or, les résultats de l’agriculture de propriétaire exploitant au Québec, s’ils sont évidemment perfectibles, ne laissent voir aucune faiblesse structurelle. Le gouvernement du Québec doit faire preuve d’initiative en développant des outils institutionnels nouveaux qui permettront de limiter l’agriculture de capitaux », ont déclaré François L’Italien et Robert Laplante, respectivement chercheur et directeur général de l’IRÉC. L’IRÉC a fait valoir que les dispositions législatives et réglementaires qui encadrent le domaine et les pratiques agricoles ont été élaborées en fonction de choix de société privilégiant l’agriculture familiale. C’est le cas de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAQ) et de la Loi sur l’acquisition des terres agricoles par des nonrésidents (LATANR), qui visait à décourager les investisseurs étrangers d’acheter de grandes superficies de terres. Cette dernière ne peut faire face à cette dynamique lorsqu’elle est pilotée par des investisseurs québécois. Impacts des modifications les plus importantes Par la suite, ils ont analysé les impacts fiscaux des modifications les plus importantes : n La première modification porte sur les paliers d’imposition. En 1997, le régime fiscal incluait cinq paliers d’imposition et deux surtaxes, alors qu’en 2013 les surtaxes été éliminées et les paliers ont été diminués à 4. Les modifications ont aussi porté sur les seuils et les taux d’imposition. Les impacts budgétaires nets ont été de 6,0 G$ en revenus supplémentaires pour le gouvernement du Québec. Ces modifications ont surtout profité aux ménages ayant des revenus supérieurs. n Le crédit d’impôt pour le soutien aux enfants a remplacé au milieu des années 2000, diverses mesures dont l’allocation familiale et la réduction des impôts. Les impacts budgétaires ont fait diminuer les revenus de 1,2 G$ et les transferts vers les ménages de 1,6 G$. L’impact net a été de 457 M$ en revenus supplémentaires pour le gouvernement du Québec. Cette mesure a été bénéfique pour les ménages sous la médiane. n Le crédit d’impôt à la solidarité est venu remplacer à la fin des années 2000 le CI à la TVQ, le remboursement d’impôt foncier et le CI aux villages nordiques. L’impact net a été de 1 G$ en revenus supplémentaires pour le gouvernement du Québec. Ce crédit est favorable aux ménages de revenus inférieurs. n Finalement, la taxe de vente du Québec est passée de 7,5 % à 9,5 % entre 1997 et 2013, puis harmonisée à la TPS au taux de 9,975 %. L’impact net a été une diminution de revenus de 3,6 G$ pour le gouvernement du Québec. La diminution des taxes de vente aux taux en vigueur en 1997 est profitable aux ménages des revenus inférieurs. En conclusion Cette étude a été réalisée en partie avec le soutien de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). « Au bout du compte, les impôts sont plus bas qu’il y a 15 ans et la grande majorité de la population en paie les frais par des services moins accessibles et des tarifications accrues », a conclu Louise Chabot, présidente de la CSQ. z 2. BÉLANGER, Jules et Oscar CALDERON, Analyse des modifications au régime fiscal québécois des particuliers. Impacts sur les recettes du gouvernement du Québec et sur la distribution des revenus de 1997 à 2013, rapport de recherche de l’IRÉC, mars 2015, 55 p. 2 Se donner les moyens d’agir Les auteurs ont conclu en demandant au gouvernement de développer des outils institutionnels nouveaux qui permettront de limiter l’agriculture de capitaux et de soutenir le développement des fermes familiales. « La création d’une Société d’aménagement et de développement agricole du Québec (SADAQ), disent-ils, pourrait constituer le cœur de cette stratégie de soutien. La SADAQ, qui a fait l’objet d’un rapport de recherche publié par l’IRÉC en 2012, aurait le mandat d’observer les transactions foncières sur le territoire et celui d’intervenir sporadiquement, mais stratégiquement dans le marché foncier. Elle donnerait aux communautés agricoles régionales un levier supplémentaire pour maîtriser leur développement et donner à l’agriculture de métier les moyens de se redéployer dans la nouvelle donne définie par les pressions exercées en faveur d’une agriculture de capitaux ». z 3. L’ITALIEN, François et Robert LAPLANTE, Reprendre l’initiative, mémoire présenté à la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) à l’occasion d’un mandat d’initiative sur l’accaparement des terres agricoles, 16 mars 2015, 21 p. CDPQ INFRA/LA SUITE DE LA PAGE 1 aggravé par l’incertitude quasi perpétuelle quant à la participation financière gouvernementale à long terme. Le vaste bassin d’actifs que constitue l’épargne québécoise pour la retraite représente l’une des principales pistes de solutions pour le financement de la reconversion des infrastructures au Québec vers une économie plus durable. Des avantages La mise sur pied de CDPQ Infra dans l’écosystème financier québécois représente le développement d’une expertise québécoise dans la captation de la plus-value foncière (CPVF), c’est-à-dire à de nouvelles modalités de développement d’infrastructure liant étroitement les expertises de la finance, de l’immobilier, de l’urbanisme, de la gestion du territoire et du transport dans une perspective plus durable. Un autre avantage serait d’apporter plus de rigueur et de discipline dans les processus de priorisation et de réalisation de projets structurants de mobilité durable. Des écueils à éviter Il faut d’abord que le gouvernement et la Caisse tiennent compte de divers enjeux : le problème de gouvernance déficiente du transport dans la région métropolitaine, le caractère de service public des projets d’infrastructure, des schémas d’aménagement édictés par les autorités municipales et finalement du partage des risques et de propriété publique des nouvelles infrastructures mises en place. Le gouvernement doit aussi accorder aux municipalités un nouvel outil de financement inspiré du modèle de financement par de nouvelles taxes foncières « Tax Increment Financing (TIF) » permettant de capter les revenus futurs de la taxe foncière pour mobiliser les ressources locales dans les investissements d’infrastructure. Ce nouvel outil serait nécessaire pour donner aux municipalités la capacité financière de participer au montage financier des projets. Cette initiative de CDPQ Infra ne doit pas servir de prétexte au gouvernement pour ne pas agir à la hauteur des défis auxquels nous faisons face dans les domaines du transport et de la lutte aux changements climatiques. Le gouvernement doit s’engager à hausser sa contribution et à exiger du fédéral une action similaire. Il doit proposer aux Québécois un plan audacieux de transition vers une mobilité durable. z 4. BOURQUE, Gilles et Michel BEAULÉ, CDPQ Infra : la moitié d’une bonne nouvelle? note d’intervention de l’IRÉC no 41, avril 2015, 7 p. DÉBAT-MIDI SUR LE MODÈLE QUÉBÉCOIS ET LE GOUVERNEMENT COUILLARD Un train peut en cacher un autre Un débat s’est tenu à l’UQAM le 27 février 2015 afin d’outiller les principaux acteurs de la société civile dans la conjoncture où le gouvernement Couillard s’en prend de manière systématique au modèle québécois. Une lecture commune des actions gouvernementales s’est dégagée : les mesures d’austérité ne sont pas un simple exercice budgétaire, mais bien une attaque contre l’État social québécois qui s’est construit depuis 50 ans. C’est ce qui a fait dire à Robert Laplante de l’IRÉC « qu’un train peut en cacher un autre ». La discussion qui a suivi et la synthèse de l’éditorialiste Josée Boileau du journal Le Devoir ont montré qu’il faut renouveler le projet social-démocrate et trouver des relais politiques. G Photo : Michel Giroux érald Larose a comla dette en raisonnant sur la mencé son exposé dette brute et à faire diversion par un constat. « Il y a 18 en suscitant des débats sur ans, dit-il, la société civile d’autres sujets tels que le nom était convoquée à un Somdu pont Champlain ou les met dans le cadre d’une problèmes de sécurité natioopération sur le déficit nale. « La dénationalisation, zéro. Aujourd’hui, nous explique-t-il, prend un caracassistons à la liquidation tère radical en jouant sur la de l’État. Il n’est plus symbolique et la mémoire, question des compromis en favorisant l’érosion du fait avec la société civile ». français, en affaiblissant la Après avoir fait un dimension institutionnelle rappel historique sur la du Québec, en réduisant la construction du modèle représentation du Québec à québécois caractérisé l’étranger, en détruisant les par ce qu’il appelle la infrastructures — il y a plus « codécision » avec les de wagons à Lac-Mégantic partenaires du gouverqu’avant la tragédie, en Robert Laplante, Gérald Larose, Miriam Fahmy, animatrice et Benoit Lévesque lors du débat nement, le conférencier a midi le 27 février 2015. enlevant les outils du dévelopcomparé l’atteinte du défipement régional comme les cit zéro réalisée par le gouvernement de Lucien Nous envoyons 50 milliards $ à Ottawa. Les centres locaux de développement (CLD) ». Bouchard et celle qui est visée par le gouverQuébécois pensent que l’arbitrage ultime est Les sources d’inspiration nement Coullard. Il a rappelé les sommets et à Québec. C’est faux : Québec gouverne avec Le professeur émérite de sociologie de les consultations qui ont permis à la société les moyens que le Canada lui laisse ». L’écol’UQAM, Benoît Lévesque2, s’est penché sur la civile d’obtenir des compromis issus de cette nomiste a rappelé qu’Ottawa payait 50 % de la vision qui inspire la politique d’austérité et grande négociation sociale comme la création facture au début de l’assurance hospitalisation les réformes de structure du gouvernement d’un réseau de garderies, la création des cencontre seulement 15 % des dépenses en santé Couillard. En centrant l’attention sur les tres locaux de développement (CLD), l’équité aujourd’hui. Selon des études de l’IRÉC, les finances publiques de façon comptable, le salariale, un fonds de développement de 250 transferts fédéraux ont fondu de 6,6 milliards $ premier ministre Couillard veut éviter le débat. millions de dollars, le passage de la semaine par an de 2009 à 2013. « Nous faisons l’hypothèse, dit Benoît Lévesque, de travail normale de 44 à 40 heures et une « Québec s’en prend à sa population au lieu qu’il refuse d’expliciter sa vision parce que son orientation favorable à l’économie sociale. de lutter contre Ottawa, poursuit-il. Le consenprojet de réforme soulèverait plus de résistance « Avec le gouvernement Charest, ajoutetement à la minorisation est présenté comme que celui d’une politique dite de rigueur ». t-il, cela a été cinq lois baillons pour sortir la un modèle de développement. À Ottawa, c’est la Les politiques du gouvernement Couillard société civile du jeu et avec le gouvernement version dure du néolibéralisme qui prédomine. s’alimente de deux livres cultes de la droite : Couillard, ce sont les compressions dans la L’État fédéral a permuté : il est devenu un Réinventer le Québec : douze chantiers plus grande opacité qui vise à diminuer les pétroétat ». à entreprendre de Marcel Boyer et Nathalie capacités de l’État et à retourner ses missions Robert Laplante estime que le gouverneElgrably-Lévy et The Fourth Revolution : dans le marché. Notre tâche sera de restaurer ment Couillard s’inspire de la « stratégie du The Global Race to Reinvent the State. les capacités de l’État à les remplir ». choc » qui vise à agir sur tous les fronts avec Dans ce dernier ouvrage — le livre de chevet brutalité, à rendre opaques les restructurations du premier ministre — les auteurs estiment La dénationalisation Robert Laplante1, directeur général de l’Ins- en cours, à diffuser un discours alarmiste sur que les États occidentaux actuels sont non pertitut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), a affirmé que « la crise actuelle est une crise fabriquée. Nous assistons à une reconfiguration majeure des moyens dont dispose le Québec. Nous avons un problème de revenus. 1. L’intervention de Robert Laplante a fait l’objet d’un article dans l’édition du 12 mars 2015 du journal Le Devoir [http://www.ledevoir.com/politique/quebec/434117/untrain-peut-en-cacher-un-autre]. Il est également possible de l’écouter dans son intégralité sur le site de l’IRÉC dans la section Clip audio [http://www.irec.net/index.jsp?p=58]. formants et doivent s’inspirer de modèles asia2. L’intervention de Benoit Lévesque a fait l’objet d’un article dans l’édition du 12 mars 2015 du journal Le Devoir [http://www.ledevoir.com/politique/quebec/434119/l-inspiration-de-philippe-couillard]. Nouvelles brèves n Lancement le 4 mai du numéro de la Revue Vie économique sur la transition énergétique. n Le 23 avril, lancement à Gaspé d’une étude sur le Cégep de la Gaspésie et des Îles. n Les 22 et 23 avril 2015, deuxième édition du colloque Gaspésie 21e. François L’Italien et Robert Laplante sont conférenciers. n Entrevue de Nicolas Zorn, chargé de projet à l’IRÉC, à Radio Canada radio à Rimouski le 17 avril au sujet du fardeau fiscal des Québécois. Huitième Lettre sur le commerce international en avril Doctrine Gérin-Lajoie : Quel bilan pour l’action internationale du Québec? n Bulletin de la retraite no 4 en mars sur le rôle de la régulation publique dans la restructuration des régimes de retraite du secteur privé. n Septième Lettre sur le commerce international de l’IRÉC publiée en mars Les femmes, les oubliées du commerce international. n Entrevue de Robert Laplante le 25 mars à Radio Canada radio à Montréal et le 26 à Québec avant la présentation du budget Leitao. n Entrevue de Nicolas Zorn à Canal Argent le 5 mars sur le Crédit d’impôt relatif aux fonds de travailleurs : qui en profite? n n Intervention de Robert Laplante le 18 mars au salon de l’industrie verte nord-américaine Americana sur la gestion des matières résiduelles. n Entrevue à RDI Économie le 24 février 2015 sur la Caisse de dépôt et placement du Québec. n Entrevue de Frédéric Hanin le 18 février 2015. Voir la vidéo sur le site observatoireretraite.ca à partir de 1 minute 32 HISTOIRE DU COURTAGE Phase 3 L e projet sur l’histoire du courtage financier au Québec passe à la phase 3 après une campagne de financement qui a permis de recueillir 125 000 $. Le travail de collecte de données donnera lieu notamment à la publication de deux livres dont le premier portera sur l’histoire du syndicat financier et le second sur l’histoire du courtage financier au Québec. La première phase a permis de financer le projet et de recueillir les données de base. La phase 2 a été consacrée à la construction d’un site : [courtage.irec.net] z. 4 UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE/LA SUITE DE LA PAGE 3 CÉGEP DE LA GASPÉSIE/LA SUITE DE LA PAGE 1 tiques comme Singapour ou la Chine. Marcel Boyer propose une analyse proche des auteurs britanniques. Avec Nathalie Elgrably-Lévy, ils visent en premier lieu, à réduire la taille de l’État et à démanteler la fonction publique pour mettre en place des mécanismes concurrentiels et des méthodes d’évaluation. En deuxième lieu, des politiques sectorielles feraient place au privé dans l’éducation, la santé et l’environnement, sans oublier les infrastructures publiques. En troisième lieu, c’est l’arrimage de la protection sociale à la performance économique entre autres avec une taxe généralisée sur la consommation plutôt que l’impôt sur le revenu, l’abolition du salaire minimum et une réforme du régime de travail. « Ces réformes, dit le sociologue, laissent voir une vision étriquée du modèle de développement québécois alors qu’une grande partie des problèmes sociaux sont des problèmes économiques non résolus ou mal résolus (ex. santé et environnement) ». Quant aux retombées quantitatives, le CGÎM est un acteur économique de première importance, aussi bien sur le plan de l’emploi que des effets économiques qu’il génère chaque jour. « Peu d’acteurs économiques dans la région peuvent revendiquer le fait de soutenir, par ses dépenses en salaires, 131 emplois directs et indirects dans la région, en plus d’induire une valeur ajoutée de 11 M$ au PIB régional et de générer des revenus fiscaux et parafiscaux de 2,5 M$ pour le gouvernement du Québec, sans compter les prélèvements à la source déjà réalisés par lui », ont indiqué François l’Italien et Jean François Spain. Le CGÎM s’est engagé au cours des dernières années à développer, conjointement avec des organisations de sa région, les Centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT). Il joue ainsi un rôle de premier plan dans la formation professionnelle associée aux principaux créneaux de développement économique de la région, soit l’industrie récréotouristique, le secteur halieutique et la filière éolienne. Des pistes d’action Deux propositions Selon Benoît Lévesque, il faut prendre au sérieux trois grandes questions : 1) comment démocratiser la démocratie représentative et le rapport entre la démocratie représentative et la participation citoyenne; 2) comment penser des rapports soutenables à long terme entre les revenus et les dépenses de l’État; et 3) comment réagir à la concurrence fiscale que posent à l’État social les pays en émergence, autrement qu’en s’enlignant sur les critères et les normes les moins équitables. Les réponses à ces questions sont nécessaires pour un renouvellement de la social-démocratie, sans ignorer la question nationale, qui traverse aussi bien la société civile que les partis politiques. « Le printemps érable a montré que les ressorts sociaux sont encore là », analyse de son côté Gérald Larose. « Il faut sortir du discours sur l’austérité. Il faut recadrer les faits. Notre premier travail, c’est d’articuler un minimum de propositions. David a gagné contre Goliath parce qu’il a su déplacer le terrain de la lutte », soutient Robert Laplante. Il n’y a pas de relais politiques « Ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’y a pas de relais politiques », a affirmé Josée Boileau, rédactrice en chef au journal Le Devoir, qui concluait le débat. Elle mise sur les syndicats qui doivent travailler à rebâtir à côté de ce que le gouvernement démolit comme ils l’ont fait sous Duplessis. « Mais il faut, conclut-elle, refaire l’exercice avec les jeunes, car l’énergie du printemps érable en 2012 n’a pas été récupéré. Ils ne se sentent pas écoutés ». z Les auteurs ont proposé d’intensifier la poursuite du programme de mobilité interrégionale des étudiants et la lutte au décrochage. La première mesure se ferait à un coût fort raisonnable. Le coût estimé de cette initiative a été d’environ 900 $ par étudiant en 2014 alors que celui pour les étudiants internationaux a été de 3300 $ par étudiant en 2014. z 1. L’ITALIEN, François et Jean-François SPAIN, Le Cégep de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine : un actif de premier plan pour l’économie et le développement régional, rapport de recherche de l’IRÉC, avril 2015, 43 p. BULLETIN DE L’ Bulletin d’information de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) à l’intention des Amis de l’IRÉC/Numéro 43 1030, rue Beaubien Est, bureau 103 Montréal, Québec H2S 1T4 Tél. (514) 380-8916/Télécopieur : (514) 3808918 [email protected]/ www.irec.net Directeur général de l’IRÉC : Robert Laplante Responsable du bulletin : André Laplante (514) 380-8916 poste 21 [email protected] Collaboration : Oscar Calderon, Jules Bélanger Dépôt légal à la Bibliothèque nationale du Québec