Partie 2 : Est-ce que le bénéfice sur la mortalité est trop beau pour être vrai ? Dr Michel Assane NDOUR 1. Comment expliquer une telle diminution de mortalité alors qu’il n’y a pas de réduction significative des infarctus du myocarde ni de diminution des accidents vasculaires cérébraux? R1: Une telle diminution de la mortalité peut être expliquée par plusieurs raisons : meilleure amélioration de la glycémie, de la TA, du poids, de la micro albuminurie, de l’adiposité abdominale, de l’acide urique 2. Quelle est la part de la réduction de la mortalité observée qui peut être attribuée à une diminution modeste, mais simultanée, de plusieurs facteurs de risque (HbA1c, poids corporel, tour de taille, pression artérielle, acide urique) ? R2: réduction de la mortalité multifactorielle ( en tenant compte de la diminution des hospitalisations pour insuffisance cardiaque) 3. La réduction de mortalité observée précocement peut-elle s’expliquer, et pour quelle part, par l’effet diurétique osmotique et une diminution des risques liés à l’insuffisance cardiaque (diminution des hospitalisations de 35 %) ? R3: oui, réduction de 35% des hospitalisations pour IC L’effet diurétique osmotique de l’Empaglifozine n’est pas aussi négligeable 4. Faut-il faire appel à un autre mécanisme encore inconnu, comme par exemple, un effet anti-arythmique (éventuellement suggéré par la diminution notable des morts subites) ? R4: Possible cependant cet élément est non précisé dans l’étude Par l’absence de dyskaliémie dues à l’utilisation des SGLT-2, les troubles du rythme seraient moindre 5. La protection observée avec l’empagliflozine dans EMPA-REG OUTCOME est-elle spécifique à ce médicament ou s’agit-il d’un effet de classe partagé par les autres inhibiteurs des SGLT2 (ceux-ci sont actuellement testés dans d’autres essais toujours en cours) ? R5: Elle est spécifique à ce médicament car les résultats des essais sur d’autres molécules ne sont pas encore publiés Cependant les autres de la même classe peuvent avoir des actions similaires du fait leur actions pharmacologiques comparables 6. Les résultats bénéfiques observés en prévention secondaire dans EMPA-REG OUTCOME pourraient-ils être également observés dans une population diabétique de type 2 à un stade plus précoce de la maladie, en prévention primaire ? R6: oui, possible, d’autant plus que la molécule a ses effets bénéfiques sur les FDR CV D’autres études ciblant cette particularité serait plus pertinentes 7. Comment expliquer qu’il n’y a aucune différence observée entre les deux doses d’empagliflozine testées, 10 et 25 mg par jour et quelle est l’avenir de la dose de 25 mg ? R7: explication: 10 mg semble être la dose max en association soit avec l’insuline, soit avec les Anti diabétiques non insuliniques 8. Comme l’effet observé ne peut s’expliquer par la faible diminution d’HbA1c (semblable diminution a montré une non-infériorité mais pas de supériorité dans trois essais avec des inhibiteurs de la DPP-4), la perspective n’est-elle pas d’explorer rapidement les effets protecteurs de l’empagliflozine dans une population non diabétique à haut risque cardiovasculaire, en particulier chez des patients avec une insuffisance cardiaque ? R8 : non il ne faut pas l’utiliser, question d’éthique, même si l’effet semble favorable sur les patients ayant une insuffisance cardiaque.