L’EFFIPRED DANS LE TRAITEMENT DE L’ASTHME
I/ DEFINITION
L’ «Asthme » est un terme grec signifiant des
crises spontanées de dyspnée sibilante
nocturne.
L’asthme est un syndrome défini cliniquement
par la survenue d’épisodes dyspnéiques
paroxystiques avec sibilances, récidivants,
variables dans le temps, volontiers nocturnes.
Il est associé à un trouble ventilatoire obstructif
variable et réversible spontanément ou sous
l’effet de la thérapeutique et à une
hyperactivité bronchique face à divers stimuli
et en particulier vis-à-vis d’agents
pharmacologiques comme la méthacholine
et/ou l’histamine.
Le caractère multifactoriel de la maladie
asthmatique (prédisposition génétique,
facteurs d’environnement, allergènes et
polluants, rôle des infections notamment
virales) rend compte du polymorphisme de
l’affection.
L’asthme ne se résume pas à la réaction
bronchospastique mais inclut même à un stade
précoce de son développement une
composante inflammatoire liée à l‘afflux au
niveau de la muqueuse et de la lumière des
voies aériennes de cellules susceptibles de
libérer toute une série de médiateurs à activité
pro-inflammatoire.
Il survient à tous les âges de la vie et retentit
sur la vie quotidienne (scolaire,
professionnelle, personnelle). Selon l' OMS,
100 à 150 millions de personnes dans le
monde souffrent d’asthme et leur nombre est
en augmentation.
Au niveau mondial, on enregistre plus de
180.000 décès par an dus à cette affection.
II/ RAPPEL DIAGNOSTIC
Le diagnostic de l’asthme est fondé sur
l’histoire clinique, l’examen physique et
l’exploration fonctionnelle respiratoire, cette
dernière apparaissant comme un élément
indispensable à l’évaluation du degré de
sévérité.
1. L’interrogatoire apprécie la notion de
dyspnée sifflante et ses conditions d’apparition
(perannuelle ou saisonnière, paroxystique ou
continue à renforcement nocturne ou
vespéral). Il vise aussi à reconnaître certains
aspects trompeurs comme la toux
spasmodique ou l’asthme d’effort qui
représente parfois une circonstance de
découverte.
Chez le jeune enfant, l’asthme est souvent
reconnu trop tardivement : la survenue de
3 épisodes dans l’année de « bronchites
sifflantes ou de bronchites asthmatiques » doit
à cet âge évoquer à priori le diagnostic
d’asthme.
2. Examen clinique : il faut souligner les
difficultés et imprécision du seul examen
clinique : la perception de la dyspnée est
variable d’un sujet à l’autre; l’auscultation
caractérisée dans les formes typiques par la
présence de sibilants ou d’un allongement du
temps expiratoire est souvent mise en défaut
et justifie le recours à l’exploration
fonctionnelle respiratoire.
3. Exploration fonctionnelle respiratoire
(analyse du volume expiratoire maximal
seconde (VEMS), et accessoirement de la
courbe de débit-volume) objective la réalité du
trouble ventilatoire obstructif (TVO) et sa
réversibilité sous bêta-2-adrénergique, c’est à
dire une amélioration des valeurs du VEMS au
moins 20 % par rapport à la valeur initiale.
Cette réversibilité partielle ou totale permet de
différencier l’asthme des broncho-
pneumopathies chroniques obstructives où le
TVO est peu ou non réversible.
L’autre élément de surveillance est l’étude du
débit expiratoire de pointe (DEP) qui permet un
monitorage des capacités ventilatoires et une
évaluation objective au quotidien du degré
d’instabilité de l’asthme par le malade lui-
même.
A distance d’une crise, l’épreuve fonctionnelle
respiratoire peut s’avérer normale.
4. Evaluation de la sévérité de l’asthme
La sévérité doit être déterminée dès que le
diagnostic est porté et évalué régulièrement.
On utilise une approche par paliers dont
l’objectif est de guider le traitement. La
diversité des profils évolutifs rend compte des
multiples classifications proposées. Malgré ses
imperfections, il apparaît logique d’adopter le
schéma proposé par le comité du consensus
international sur l’asthme.