e-news médecin-pharmacien avril 2010
L’administration de diazépam par voie rectale permet d’obtenir un taux plasmatique
optimal très rapide (dans les 3 à 4 min)4. La voie intramusculaire est inadéquate.
La dose est de 0,5 mg/kg avec un maximum de 10 mg à administrer en 1 à 2 min. par
voie rectale. L’administration peut se répéter toutes les 12 heures si la température est
> 38,5°C, elle ne sera pas répétée plus de 48heures soit 4 prises maximum.
• Le diazépam induit essentiellement de la sédation et de l’ataxie, parfois de
l’irritabilité.
• On utilise des ampoules de Valium® 10 mg/2 ml. Les canules rectales sont distribuées
en Belgique par la firme Codalis et sont disponibles auprès des grossistes répartiteurs,
les pharmaciens peuvent donc facilement se les procurer.
Prévention
• Les convulsions fébriles exposent à un risque de récidive (30% des cas) le plus
souvent avant l’âge de 3 ans5. Ces récidives sont habituellement sans gravité et
l’apparition d’une épilepsie ultérieure est rare. Les facteurs prédictifs de récurrence
sont :
o T° basse et de courte durée avant l’épisode convulsif initial
o Survenue avant l’âge de 18 mois
o Antécédents familiaux de convulsions fébriles
o Après une 2ème convulsion
• L’administration d’antipyrétiques n’est pas efficace pour la prévention des
convulsions fébriles.
• Administrer du diazépam en cas de fièvre de manière préventive a une efficacité
modérée. Il peut être envisagé en cas de récidive fréquente, de développement
neurologique anormal ou de convulsions fébriles complexes. On utilisera une dose de
0,33 mg/kg toutes les 8 heures en cas d’épisode fébrile6.
• Un traitement anticonvulsivant continu diminue le risque de récidive mais celui-ci
peut exposer à des effets indésirables graves. Notamment des cas d’hépatites toxiques
et de pancréatites, des troubles hématologiques avec l’acide valproïque. Le
phénobarbital n’est plus indiqué pour les CFS étant donné sa balance bénéfice-risque
défavorable. D’autre part, il n’y a pas de preuve qu’un tel traitement prévient le
développement d’une épilepsie ou de déficits neurologiques patents. La bénignité de
l’affection et les effets indésirables des traitements antiépileptiques continus incitent à
ne plus les utiliser que de manière exceptionnelle.
• Une prophylaxie anticonvulsivante peut être envisagée :
o En cas de développement neurologique anormal (retard mental,
encéphalopathie néonatale,…)
o Quand la convulsion fébrile est
> 15 min
focale
suivie par des anomalies neurologiques transitoires ou persistantes
o Quand il existe des antécédents familiaux de convulsions non fébriles
4 Prescrire n°35 05/1984
5 Prescrire n°219 p 534-537 juillet- août 2001
6 Folia pharmacotherapeutica 03/2010