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La question
Après un traumatisme crânien sévère (contusion,
perte de connaissance), instaurez-vous systématiquement
un traitement antiépilepique préventif ?
La réponse
des neurologues
200
150
Nombre de réponses : 261
!
!
!
85,4 %
250
Oui : 32 (12,3 %)
Non : 223 (85,4 %)
NSP : 6 (2,3 %)
100
12,3 %
50
2,3 %
0
Oui
Non
NSP
Le commentaire
Systématiquement, non ! Certaines indications précoces sont
cependant licites.
1. “La prévention systématique de l’épilepsie post-traumatique
tardive (survenant au moins 7 jours après le traumatisme crânien) par la phénytoïne, la carbamazépine ou le phénobarbital
n’est pas recommandée (grade A).” (1).
Plusieurs études contrôlées ont démontré l’absence d’efficacité
de tels traitements sur la mortalité, l’état de santé du patient, et
surtout la survenue d’une épilepsie post-traumatique tardive
(Temkin, 1999).
Pour Schierhout (1998) (2), dans une méta-analyse portant sur
2 036 patients, le seul bénéfice du traitement prophylactique
est de diminuer de 30 % le risque de crises précoces, sans que
cela influence le pronostic à moyen et long terme. Chadwick
(2000) conclut dans Lancet à l’absence de toute indication de
traitement antiépileptique à visée prophylactique au long cours,
chez des patients ayant présenté un traumatisme crânien, quelle
qu’en soit la sévérité.
2. “Il n’existe aucune donnée scientifique prouvant que la prévention des convulsions précoces (7 premiers jours après le traumatisme crânien) améliore le pronostic. Cependant, l’administration prophylactique d’anticonvulsivants peut être utile chez les
patients à haut risque. Les facteurs de risque des convulsions
post-traumatiques précoces incluent un score de Glasgow inféLa Lettre du Neurologue - n° 7 - vol. V - septembre 2001
rieur à 10, l’existence de contusions corticales, embarrures,
hématomes sous-duraux, hématomes extra-duraux, plaies pénétrantes intracrâniennes et la survenue de convulsions au cours
des premières 24 heures. La phénytoïne et la carbamazépine sont
efficaces pour prévenir les convulsions post-traumatiques précoces (grade A). Il n’existe pas de donnée concernant le rôle de
la sédation par benzodiazépines dans ce cas.” (1).
Chez ces patients à haut risque, un traitement par la fosphénytoïne, pendant la première semaine suivant l’incident, est le
plus habituellement proposé.
La survenue d’une crise d’épilepsie précoce n’est pas un facteur prédictif reconnu d’épilepsie post-traumatique tardive.
Angeleri (1999) conclut à un risque significativement plus
élevé, résultat contredit par le travail d’Annegers (1998).
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1. Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES).
Recommandations pour la pratique clinique : prise en charge des traumatisés
crâniens graves à la phase précoce. Annales françaises d’anesthésie et de réanimation 1999 ; 18 (1).
2. Schierhout G, Roberts I. Prophylactic antiepileptic agents after head injury :
a systematic review. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1998 ; 64 : 108-12.
Pr J.L. Truelle,
service de neurologie, hôpital Foch, Suresnes.
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