Q u e s t i o n s d e c o n s u ltat i o n sur le vif Comment appréhender un retard de croissance chez l’enfant ? Pour analyser un retard de croissance, il faut tout d’abord évoquer la croissance normale due à deux phénomènes, qui sont : – l’allongement en taille ; – l’accès à la maturité. La taille est directement mesurable, tandis que la maturité nécessite une évaluation médicale. Le cartilage de croissance évolue sous la dépendance de trois paramètres : l’hérédité, l’environnement et les hormones. Quand sa maturation est achevée, celui-ci disparaît en s’ossifiant, et l’articulation demeure en l’état. L’hérédité La taille prévisible peut se calculer d’après la formule : – pour un garçon : [taille du père + (taille de la mère + 13)/2] ; – pour une fille : [taille du père + (taille de la mère – 13)/2]. Cette formule donne une bonne indication sur les possibilités de croissance, sachant que chaque enfant possède ses propres gènes et donc un potentiel de croissance qui lui est propre. Concernant les formules prédictives, il convient d’oublier l’ancienne règle, totalement fausse : taille à 2 ans x 2 = taille définitive. 28 Les hormones On connaît bien le rôle des hormones thyroïdiennes, moins bien celui des hormones sexuelles et de l’hormone de croissance. Les hormones sexuelles, sécrétées en début de puberté, assurent un double rôle. La poussée de croissance pubertaire et la maturation du cartilage de croissance. Plus tôt commence la croissance pubertaire, plus vite se soudent les cartilages de croissance. Plus tard débute la puberté, plus tard cette soudure se produira et plus longtemps les enfants grandiront. Un déficit de l’hormone de croissance (ou GH) entraînera une taille inférieure à la norme. La surveillance de la croissance Elle implique la prise en compte de divers paramètres : – les mensurations régulières. Au minimum tous les 3 mois jusqu’à 2 ans, puis tous les 6 mois ultérieurement ; – la courbe de croissance ; – l’âge osseux. On le réalise dès qu’un doute survient. Il permet de bien appréhender le futur, selon qu’il est en retard, en avance ou synchrone avec l’âge chronologique ; – l’âge de la puberté. Pour un garçon, il s’établit entre 10 et 14 ans et pour une fille, entre 9 et 13 ans. Plus la puberté est précoce, plus la taille définitive est réduite. La puberté ne corrige les déficits en taille que lorsqu’elle est tardive. L’environnement Les anomalies responsables d’un déficit de taille – Anténatal. Le bon déroulement de la grossesse est un atout favorable pour une croissance correcte : un retard de croissance intra-utérin constitue souvent une cause de petite taille adulte. – Postnatal. Une mauvaise croissance peut être en rapport avec une maladie chronique telle qu’une insuffisance cardiaque ou rénale. Par ailleurs, la nutrition doit être correcte et équilibrée. Les problèmes psychologiques peuvent freiner la croissance, mais ce phénomène est, en règle générale, réversible à la guérison. 1. Les anomalies chromosomiques. On n’omettra pas le syndrome de Turner, qui doit bénéficer d’un traitement par la GH. 2. Le déficit en GH. Il conviendra de la doser puis, si besoin, d’effectuer en hôpital de jour une épreuve dynamique (tests de stimulation à l’ornithine et au glucagonbêtaxolol), qui permet de déterminer s’il convient ou non d’instituer un traitement. Parfois, on fera appel à une IRM de la région hypophysaire. 3. Les pubertés précoces. Le diagnostic se fonde sur une accélération de la croissance Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002 et sur une avance de l’âge osseux. Quelques examens simples en apporteront la confirmation. 4. Les croissances tardives, ou retards de maturation. Il s’agit d’enfants chez qui la maturation a été normale mais plus lente que chez d’autres. La maturation sexuelle sera églement plus tardive et débutera avec un décalage de quelques annnées, mais la taille définitive sera satisfaisante. ment nombreuses, mais certaines sont plus fréquentes que d’autres. Dans bien des cas l’interrogatoire et l’examen clinique du patient suffisent pour en retrouver la cause. Troubles de l’odorat La cause la plus fréquente de dysosmie aiguë transitoire est le coryza ( t a b l e a u I ). Les causes les plus fréquentes de dysosmie aiguë, bien souvent définitive, sont les traumatismes crâniens et certaines affections Éric Boudot de la Motte virales regroupées sous le terme générique de grippe. Le patient peut alors préciser Dysosmie ou agueusie récente : quel jour il a perdu l’odorat ! En fait il s’agit quels examens faire ? rarement d’une anosmie complète, car certaines odeurs continuent à être perçues et quelles sont les principales causes ? reconnues. Les rhinites allergiques et la polypose nasale provoquent une dysosmie variable dans le temps, en fonction de l’état des fosses nasales. Les troubles du goût et de l’odorat sont des troubles fréquents, qui retentissent sur la Le seul interrogatoire suffit bien souvent à qualité de vie. Les étiologies sont extrêmerapporter le trouble de l’odorat à sa cause. Un examen des fosses nasales est cependant Tableau I. Étiologies des troubles de l’odorat. Les causes les plus fréquentes sont indiquées en gras. indispensable pour ne Apparition Évolution pas passer à côté d’une polypose naso-sinusienne rapide lente débutante ou d’une tuRhinite aiguë Dysosmie Obstacle + meur des fosses nasales. de transmission mécanique Rhinite chronique, + Cet examen doit être fait en particulier rhinite allergique avant et après rétraction Polypose naso-sinusienne + de la muqueuse, avec des Tumeur endonasale + optiques ou un fibroDéformation majeure + scope. Dans certains cas du squelette nasal + l’examen clinique sera complété par un examen Virus Dysosmie de Atteinte du + tomodensitométrique réception neuroToxique + + des fosses nasales et des Âge épithélium + sinus (pathologie rhinoolfactif sinusienne) ou de l’étage Traumatisme crânien Dysosmie de Lésion du + antérieur de la base du conduction tractus olfactif Tumeur + + crâne (antécédent de Neuropathie (diabète, SEP) + traumatisme crânien). Dysosmies Atteinte des Épilepsie + Troubles du goût centrales centres olfactifs Dépression + Troubles psychiatriques + Le diagnostic d’un trouble récent du goût repose Grossesse Hyperosmie Atteinte de + essentiellement sur l’inperception Pathologie endocrinienne + terrogatoire et l’examen Cocaïne + de la cavité buccale, en Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002 29 Q u e s t i o n s d e c o n s u ltat i o n sur le vif prêtant particulièrement attention à l’état gingivo-dentaire. Il faut aussi rechercher des signes de dépression. Les examens complémentaires type gustométrie et olfactométrie ne sont pas de pratique courante. Les principales causes des troubles récents du goût sont les parodontopathies, le changement de prothèses dentaires ou la pose d’amalgames, la sécheresse buccale – qu’elle soit médicamenteuse ou postradique – et certains médicaments. Dans les autres étiologies des dysgueusies, telles qu’affection tumorale et endocrinopathie, le trouble est plus progressif. Le risque d’un trouble du goût postopératoire est signalé au patient avant toute intervention sur l’oreille moyenne (tympanoplastie). Martine François* * Service ORL, hôpital Robert-Debré, Paris. POUR EN SAVOIR PLUS ... – Bonfils P, Corre FL, Biacabe B. Sémiologie et étiologie des anosmies, à propos de 306 patients. Ann Otolaryngol Chir Cervico Fac 1999 ; 116 : 198-206. – Eloit C, Trotier D, Aubert P et al. Résultats d’un observatoire des troubles de l’odorat, protocole AROME. Lettre d’ORL 2002 ; 273 : 11-6. – Gilain L. Étiologies et traitement des troubles du goût. Impact Médecin 1994 ; 249 : X-XIV. Hypoacousie brutale : diagnostic étiologique, conduite à tenir ? Une baisse brutale de l’acuité auditive est très angoissante, et l’on comprend que les patients viennent consulter rapidement. Certaines étiologies sont faciles à traiter et le patient vous sera reconnaissant de lui récupérer rapidement son ouïe habituelle. D’autres ont un pronostic plus incertain, mais plus la prise en charge est rapide, meilleures sont les chances de récupération… La cause la plus fréquente de baisse brutale de l’audition est… le bouchon de cérumen. On ose à peine en parler ! Bien souvent, le patient fait lui-même ce diagnostic, mais il vaut mieux vérifier. Le bouchon n’ap- 30 paraît pas d’un coup, il faut quelques semaines pour qu’il se constitue. Tant qu’il est incomplet et qu’il reste un peu de passage pour l’air, il n’y a aucun symptôme. Les symptômes ne vont apparaître que lorsque le bouchon se complètera et deviendra obstructif, à l’occasion d’un bain, de l’usage intempestif d’un porte-coton, mais aussi spontanément. Les symptômes sont très variés d’un patient à l’autre et d’un épisode à l’autre : otalgie, céphalées, douleurs de la mâchoire, vertiges, et surtout hypoacousie. À entendre les patients, la baisse d’audition est très importante et intolérable. En fait, si on la mesure en cabine d’audiométrie (en comparant l’audiogramme avant et après ablation du bouchon), elle n’est que de quelques décibels ! Le diagnostic de bouchon de cérumen est facile à l’otoscopie. L’ablation du bouchon va soulager immédiatement le patient et permettra d’éliminer une autre cause d’hypoacousie brutale. Une autre cause fréquente de baisse brutale ou du moins très rapide de l’audition est le catarrhe tubaire. Celui-ci survient préférentiellement chez un patient enrhumé, après un voyage en avion (otite barotraumatique), mais pas toujours. Les subtilités de l’examen otoscopique demandent un matériel adéquat (au moins une loupe) et beaucoup d’entraînement. Un aspect classique est la rétraction globale du tympan. Si on dispose d’un impédancemètre, l’impédancemétrie est anormale, de type B, c’est-à-dire avec une courbe complètement plate, ou C, c’est-à-dire avec un pic dans les pressions négatives. Le point essentiel, c’est que l’examen au diapason montre que la surdité est de type transmissionnel ( v o i r e n c a d r é ) . Le traitement repose sur les corticoïdes par voie générale pendant 5 à 7 jours. En cas d’échec, il faudra demander un avis ORL pour une éventuelle paracentèse, voire une pose d’aérateur transtympanique. Les surdités de perception brutales sont rares (environ 6 000 à 8 000 surdités brusques par an en France) mais de pronostic beaucoup plus préoccupant que les Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002 deux étiologies précédentes. À l’examen otoscopique, il n’y a pas de bouchon de cérumen, et l’otoscopie paraît normale. L’impédancemétrie est normale. L’examen au diapason est en faveur d’une surdité de perception. Le patient doit être confié d’urgence à un service ORL hospitalier. L’ORL vérifiera le diagnostic de surdité de perception et en chiffrera l’importance par un audiogramme tonal et vocal au casque. Il vérifiera l’absence d’autre cause telle qu’un cholestéatome compliqué. Il fera faire quelques examens complémentaires, en fonction de la clinique et de l’anamnèse, tels qu’enregistrement des potentiels évoqués auditifs, imagerie par résonance magnétique nucléaire des conduits auditifs internes et des angles ponto-cérébelleux… En ce qui concerne le traitement, il n’y a pas de consensus, et la surdité brusque est même considérée comme une maladie orpheline. Les traitements actuellement proposés découlent des hypothèses étiopathogéniques : atteinte virale avec inflammation et ischémie cochléaire avec anoxie tissulaire. On propose habituellement, pour les déficits de plus de 40 dB, une hospitalisation avec corticothérapie parentérale et anti-ischémiques. Les deux éléments essentiels du pronostic sont l’intensité du déficit initial et le délai de prise en charge (au-delà de 10 jours, les chances de récupération sont minimes). Pour faire la différence entre une surdité de transmission et une surdité de perception, il suffit d’un diapason 252 Hz • En cas de surdité unilatérale, il faut faire une épreuve de Weber. On met en vibration les branches du diapason et on en pose le pied sur le front ou la racine du nez. En cas de surdité de transmission, le patient entendra le son dans l’oreille la plus sourde. En cas de surdité de perception, le son sera mieux perçu par l’oreille saine. • En cas de surdité bilatérale, il faut faire l’épreuve de Rinne. Le diapason mis en vibration est placé devant le pavillon de l’oreille (conduction aérienne), puis sur la mastoïde (conduction osseuse). Si le son paraît plus fort sur la mastoïde que devant l’oreille, il s’agit d’une surdité de transmission. En cas d’audition normale ou de surdité de perception, le son paraît plus fort devant l’oreille que sur la mastoïde. En général les patients qui ont brutalement une baisse d’audition pensent qu’elle est due à un bouchon de cérumen. C’est souvent le cas, mais pas toujours. En cas de surdité brusque, les chances de récupéra- Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002 tion sont d’autant meilleures que la prise en charge a été précoce, d’où l’intérêt d’une consultation rapide après le début de l’hypoacousie. Martine François POUR EN SAVOIR PLUS – El-Bez M. Surdité brusque, comment réagir ? Tempo Médical 1993 ; 500 : 49-50. – Gilain L. Surdité brusque, maladie orpheline ? Lettre d’oto-rhino-laryngologie 2001 ; 268 : 3-4. Peut-on utiliser l’aspirine dans la prévention primaire de la maladie thrombo-embolique veineuse ? L’aspirine, outre son appartenance aux antiinflammatoires non stéroïdiens, a aussi les propriétés d’un agent antiplaquettaire (AAP). Cela se traduit par une inhibition des fonctions plaquettaires portant, en particulier, sur l’activation et l’agrégation des thrombocytes. Il inhibe la production plaquettaire de thromboxane A2, par blocage irréversible de la cyclo-oxygénase plaquettaire. En se référant à son action sur l’hémostase, on était en droit d’attendre une action thérapeutique sur la thrombose veineuse profonde et son éventuelle migration pulmonaire. Si les méta-analyses laissaient envisager une probable efficacité préventive, aucune étude clinique contrôlée ne permettait de l’affirmer. Une très importante étude multicentrique (Australie, Nouvelle-Zélande, Grande-Bretagne, Afrique du Sud et Suède) a apporté confirmation de son intérêt, en particulier en chirurgie orthopédique, puisqu’il a permis une réduction significative des embolies pulmomaires (43 %) et des thromboses veineuses profondes symptomatiques. Mais il convient de tempérer ce bel enthousiasme. D’une part, parce que les patients, outre les 160 mg d’aspirine par jour, pouvaient recevoir tout autre traitement anti- 31 Q u e s t i o n s d e c o n s u ltat i o n sur le vif thrombotique y compris une HBPM. D’autre part, les patients porteurs d’une thrombophilie étaient éliminés de l’étude. Aussi, in fine, malgré ces résultats encourageants, les récentes conférences de consensus sur les antithrombotiques ne recommandent pas l’usage de l’aspirine dans la prévention de la maladie thromboembolique veineuse postopératoire, quel que soit le type de chirurgie. Il reste donc encore à déterminer le type de patients opérés pouvant bénéficier uniquement de l’aspirine et surtout son intérêt en médecine générale dans toutes les circonstances potentiellement thromboemboligènes. Gérard Mégret Que penser du kit prélèvement de gorge avant antibiothérapie ? en ambulatoire faut-il préférer un prélèvement au laboratoire ? Les kits de diagnostic rapide et le prélèvement de gorge au laboratoire ont des indications bien différentes. Plus de la moitié des angines aiguës sont d’origine virale et ne justifient qu’un traitement symptomatique. Un quart à un tiers des angines sont dues au streptocoque bêta-hémolytique du groupe A (SGA). Du fait du risque de complications locorégionales, mais surtout de complications poststreptococciques non suppuratives de type rhumatisme articulaire aigu (RAA), de ces angines à SGA, il faut les traiter par antibiotiques. Malheureusement, aucun signe fonctionnel ni physique n’est suffisamment spécifique pour différencier une angine virale d’une angine à SGA. L’attitude recommandée en France était donc de traiter toute angine aiguë par antibiotiques. L’avènement des kits de dépistage rapide (TDR) va permettre de diminuer les pres- 32 criptions d’antibiotiques. Les TDR permettent la reconnaissance des antigènes de paroi du SGA présent sur un prélèvement de gorge. La pratique des TDR est facile à apprendre. Un des points essentiels est la qualité du prélèvement pharyngé. Celui-ci n’est pas toujours aisé chez l’enfant plus ou moins opposant. Médecins généralistes et pédiatres sont petit à petit formés à la pratique des TDR. Le praticien qui voit un patient avec une angine aiguë fait un prélèvement amygdalien sur écouvillon pour avoir en quelques minutes le résultat. Si le TDR est positif, il faut prescrire une antibiothérapie, si le TDR est négatif, le traitement sera uniquement symptomatique. Les TDR tests sont actuellement assez fiables pour ne pas faire d’autre prélèvement au laboratoire de bactériologie. La seule exception prévue par l’AFSSAPS est le cas où un patient, à risque élevé de RAA, a un TDR négatif. Les patients à risque élevé de RAA sont âgés de 5 à 25 ans et ont des antécédents personnels de RAA, ont fait de multiples épisodes d’angine à SGA ou ont séjourné récemment en pays d’endémie streptococcique. Un deuxième prélèvement de gorge sera, dans ces cas, adressé au laboratoire pour recherche de SGA par examen direct et mise en culture. Le patient ne sera mis sous antibiotiques que si la culture est positive. Le délai, de 2 à 4 jours pour obtenir le résultat de la culture, ne modifie pas l’effet préventif de l’antibiothérapie sur le RAA. En dehors des cas sus-cités, le prélèvement de gorge classique a des indications très limitées. Il est réservé à certaines angines pseudomembraneuses, aux angines ulcéronécrotiques unilatérales et aux angines résistantes au traitement. La plupart des angines pseudomembraneuses sont dues à la mononucléose infectieuse (MNI). La diphtérie a pratiquement disparu dans les pays où la vaccination antidiphtérique est obligatoire. Mais il y a de temps en temps des cas en France. Chez un patient non vacciné, surtout s’il a Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002 séjourné en pays d’endémie, il faut faire un prélèvement de gorge, en demandant spécifiquement la recherche de Corynebacterium diphteriae, devant toute angine avec fausses membranes confluentes, sauf si la NFS et le MNI-test sont en faveur d’une MNI. Les angines ulcéronécrotiques unilatérales peuvent être dues à l’association fusospirillaire (angine de Vincent), à une syphilis primaire ou encore à une tuberculose. Ces diagnostics sont obtenus grâce au prélèvement de gorge, en précisant la demande pour que les cultures adéquates soient faites au laboratoire. Quant à la persistance d’une angine malgré une antibiothérapie antistreptococcique classique chez un patient à TDR initialement positif, elle justifie aussi un prélèvement de gorge classique, surtout pour obtenir un antibiogramme. Il peut y avoir dans l’amygdale des germes saprophytes sécréteurs de bêta-lactamases, certaines souches de streptocoques étant résistantes aux antibiotiques. En conclusion, la pratique des TDR permet aux patients de ne recevoir d’antibiotiques qu’en cas d’angine à SGA, et ce sans attendre le délai d’une culture classique au laboratoire. Les tests sont actuellement assez fiables pour se passer d’un contrôle au laboratoire en cas de test négatif. Martine François* * Service ORL, hôpital Robert-Debré, Paris. POUR EN SAVOIR PLUS – AFSSAPS. Antibiothérapie par voie générale en pratique courante : infections ORL et respiratoires basses. Angine aiguë. Med Mal Infect 1999 ; 29 : 22736. – François M. Y a-t-il encore un intérêt au prélèvement de gorge dans l’angine de l’enfant (hors protocoles incluant les tests de diagnostic rapide) ? Rev Int Pediatr 1998 ; 285 : 11-3. Les articles publiés dans “Correspondances en médecine” le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. © 2000 DaTeBe S.A. Impression : La Touraine Rotos 16-Vincent, 37010 Tours Cedex 1. Dépôt légal : À parution Un encart 12 pages “Déficit androgénique lié à l’âge”, n° hors-série est agraphé dans ce numéro en central. Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002 33