LMPrépa 2015/2016 Maxime MONTERDE et Nathan LOUDJANI
I) Auto-test : Matrices (I)
1. Donner la définition rigoureuse d’une matrice.
Soient Kun corps commutatif, pet qdans N
On appelle matrice de taille p×q(ou (p, q)) une application : J1, pK×J1, qKK
(i;j)7→ aij
On note Mp,q(K)leur ensemble.
Définition
2. Qu’est ce qu’une matrice diagonale, scalaire, triangulaire supérieure, inférieure ?
- Matrice diagonale : tous les termes sont nuls sauf ceux de la diagonale.
- Matrice scalaire : matrice diagonale dont tous les termes diagonaux sont égaux.
- Matrice triangulaire supérieure : matrice carrée dont tous les termes sous la diagonales sont nuls.
- Matrice triangulaire inférieure : matrice carrée dont tous les termes au dessus de la diagonales sont
nuls.
Définition
3. Matrice d’une famille de vecteur : soient Eun K-espace vectoriel de dimension finie égale à n,
β= (ε1, ..., εn)une base de E, et (u1, ..., up)une famille de pvecteurs de E. Définir Matβ(u1, ...up). Quelle
est la taille de cette matrice ?
Soient Eun K-espace vectoriel de dimension finie nN,β= (ε1, ..., εn)une base de Eet u1, ..., uqdes
vecteurs de E(qN)
On appelle matrice de ce vecteur dans la base βla matrice notée
Matβ(u1, ..., uq) =
u1· · · uq
e1u11 · · · u1q
.
.
..
.
..
.
.
enun1· · · unq
où, si iJ1, nK
ui=
n
X
k=1
akiεi
Définition
4. Matrice d’une application linéaire : soient Eun K-espace vectoriel de dimension finie n,β= (ε1, ..., εn)
une base de E,Fun K-espace vectoriel de dimension finie n, de base β0(e1, ..., en). Soit fL(E, F ).
Définir Matβ0(f). Quelle est la taille de cette matrice ?
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Soient Eun K-espace vectoriel de dimension finie égale à q,Fun K-espace vectoriel de dimension finie
égale à p,fL(E, F ),β= (e1, ..., eq)une base de Eet β0= (ε1, ..., εp)une base de F.
On appelle matrice de frelativement aux bases βet β0la matrice noté
Matβ0β(f) = Matβ0(f(e1), ..., f(eq))
notée aussi [f]β0β=
f(e1)· · · f(eq)
ε1
.
.
.
εp
Définition
5. Quelle est la dimension du K-espace vectoriel Mp,q(K)?
Mpq(K)est de dimension finie et dim(Mpq(K)) = p×q
Corollaire
6. Produit matriciel : soient A= [aij ]Mp,q(K)et B= [bij ]Mq,r(K). On pose C=AB = [cij ]. Quelle
est la taille de C ? Exprimer les cij en fonction des aij et des bij .
Soient A= (aij )Mpq(K)et B= (bij )Mqr (K)
Alors, C=A×B= (cij )Mpr(K)telle que :
cij =
q
X
k=1
aikbkj
Définition
7. Soit Eun K-espace vectoriel de dimension finie n, de base β. Que signifie que ψ:L(E)Mn(K),
définie par ψ(f) = Matβ(f)est un isomorphisme d’algèbre ?
Si Eest un K-espace vectoriel de dimension finie égale à net de base β
ψ: (L(E),+,,)(Mn(K),+,,×)est un isomorphisme d’algèbre
f7→ [f]β
Théorème
8. Matrices élémentaires : donner une famille base de Mn(K). Que vaut le produit des matrices
Eij ×Ekl ?
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On appelle matrice élémentaire de Mn(K)une matrice dont tous les termes sont nuls sauf un qui est
égal à 1K
Définition
1. (Eij )(i,j)J1,nK2est une famille de Mn(K)
2. Produit : Eij ×Ek` =
0si j6=k
Ei` si j=k
Théorème
9. SAVOIR REFAIRE : soit A=
112
010
001
. Calculer Anpour nN
Exemple :
Soit A=
112
010
001
M3(R)
On écrit A=I3+NN=
012
000
000
N2= 0 (nilpotent)
N3=N2×N= 0,k2, Nk= 0
Soit nN, An= (N+I3)n=
n
X
k=0
n
k
Nk×Ink
3
On utilise le binôme de Newton car I3et Ncommutent.
kJ0, nK, Ink
3=I3et k2, Nk= 0
Donc An=
1
X
k=0
n
k
Nk=
n
0
N0+
n
1
N=I3+nN
An=
100
010
001
+n
012
000
000
=
1n2n
0 1 0
0 0 1
10. Du géométrique au numérique : soient Eun K-espace vectoriel de dimension finie, de base βE
et Fun K-espace vectoriel de dimension finie, de base βF. Soient fL(E, F )et xE. Exprimer
[f(x)]βFen fonction des expressions matricielles de fet x. (règle des fractions)
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Soient Eun K-espace vectoriel de dimension finie égale à qde base βE,Fun K-espace vectoriel de
dimension finie égale à pde base βFet fL(E, F )
Soit xE
On note A= [f]βFβE,U= [x]βEet V= [f(x)]βF
Alors V=A×Ui.e. [f(x)]βF= [f]βFβE×[x]βE
Théorème
11. SAVOIR REFAIRE : Du numérique au géométrique : déterminer les matrices AMn(K)telles
que MMn(K), AM =MA.
On appelle "centre" de Mn(K)d’un groupe ou d’un anneau, l’ensemble des éléments qui commutent
avec tous les autres.
On le note C={AMn(K)/MMn(K), AM =MA}
Définition
Le centre de Mn(K)est C={λInK}l’ensemble des matrices scalaire.
Théorème
Preuve :
On à déjà vu que les matrices scalaires commutent avec les autres.
Donc {λInK} ⊂ C
Réciproquement, soit AC.
Montrons que Aest une matrice scalaire.
On pose E=Knde base βn(base canonique).
Adevient f=fAL(E), l’unique endomorphisme de Kntq [f]βn=A
Acommute avec tous les autres matrices signifie exactement que fcommute avec tout endomorphisme gL(E)
i.e. gL(E), f g=gf.
Montrons que λK, A =λIni.e. λK, [f]βn=λIn=λ[IdE]βn= [λIdE]βn.
Montrons que λKtq f=λIdEi.e. fest une homothétie.
D’après le Lemme de Schur : ismq xE, f(x)Kx
Soit x0E, mq f(x0Kx0)
Soit Fun supplémentaire quelconque de Kx0dans E
On choisit pour gla projection vectorielle p(sur Fparallèle à Kx0)
Mq f(x0)ker(p)
or p[f(x0)] = f[p(x0)] car fet pcommutent.
or p(x0)=0
Donc p[f(x0)] = f(0E)=0Ecar fest linéaire.
Donc f(x0)ker(p) = Kx0.
D’après le Lemme de Schur, fest une homothétie.
Conclusion : Aest une matrice scalaire.
12. Définir le rang d’une matrice AMp,q(K)et donner ses propriétés élémentaires.
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On appelle rang de A, le rang de la famille de vecteur (C1, ..., Cq)dans le K-espace vectoriel Mp1(K)
rg(A) = dim(vect{C1, ..., Cq})
Propriété immédiate :
Si AMpq(K)alors rg(A)pet rg(A)q
Définition
13. Même décor que la question 10. On note A= MatβFE(f). A quelle condition sur rg(A)l’applica-
tion fest-elle injective, surjective, bijective nulle ?
Soient Eun K-espace vectoriel de dimension finie égale à q,Fun K-espace vectoriel de dimension finie
égale à pet fL(E, F )
On note A= [f]β0βMpq(K)
Alors :
1. fest injective ssi rg(A) = q
2. fest surjective ssi rg(A) = p
3. fest bijective ssi rg(A) = p=q
4. fest nulle ssi rg(A)=0
Corollaire
14. SAVOIR REFAIRE : caractériser les matrices de rang 1.
Soit AMpq(K)
Alors Aest de rang 1 ssi A=C×LCMP1(K)i.e. C=colonne 6= 0 et où LM1q(K)i.e. L=
ligne 6= 0
Théorème
Preuve :
Soient CMp1(K)(C6= 0) et LM1q(K)(L6= 0)
On note C=
u1
.
.
.
up
et L=λ1· · · λq
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