BP - ESPACES PREHILBERTIENS :
CONTRE-EXEMPLES
Soit Eun espace vectoriel sur K=Rou C, muni d’un produit scalaire ou hermitien noté < , >.
L’orthogonal d’un sous-espace Fde Esera noté F. Donc
F={yE|xF < y, x >= 0}.
En particulier
E={0}et {0}=E .
On étudie les propriétés valables dans un espace de dimension quelconque, et on donne des contre-
exemples pour celles qui ne sont vraies de manière générale qu’en dimension finie ou dans un espace
de Hilbert.
I Propriétés ensemblistes
Soit Fet Gdeux sous-espaces de E. On a les propriétés suivantes :
1FGimplique GF
2(F+G)=FG
3FF⊥⊥
4FF={0}
5F=F⊥⊥⊥
6F+G(FG)
7(FG)⊥⊥ F⊥⊥ G⊥⊥
8F⊥⊥ +G⊥⊥ (F+G)⊥⊥
9(FG)⊥⊥ =FG
10 (F+F⊥⊥)={0}
11 F=Gimplique F=F⊥⊥
12 Si F+G=E, alors FG={0}
13 Soit Fet Gsupplémentaires et orthogonaux. Alors F=G,G=F,F⊥⊥ =Fet G⊥⊥ =G
14 Si F+F=E, alors F=F⊥⊥
Par convention dans les démonstrations de ces propriétés, fdésignera un élément de F,fun élément
de F,f′′ un élément de F⊥⊥, etc. . .
1) Si Fest inclus dans G, et si gest dans G, alors < g, g > est nul pour tout gde G, donc < g, f >
sera nul pour tout fde F, et donc gest dans Fd’où l’inclusion voulue.
2) Comme Fet Gsont inclus dans F+G, on a déjà, d’après 1)
(F+G)Fet (F+G)G,
BP 2
d’où
(F+G)FG.
Réciproquement, soit xdans FG, alors
< x, f +g >=< x, f > +< x, g >
est nul quels que soient fdans Fet gdans G. Il en résulte que xappartient à (F+G), ce qui donne
l’inclusion inverse.
3) Soit fdans F. Pour tout fde Fon a donc
< f, f >= 0 ,
ce qui signifie que fappartient à F.
4) Si fappartient à FF, on a en particulier
< f, f >= 0
ce qui montre que fest nul.
5) D’après 3) et 1), puisque Fest inclus dans F⊥⊥, on en déduit que
F⊥⊥⊥ F.
Si l’on applique 3) à F, on a aussi
FF⊥⊥⊥ .
Finalement on a l’égalité.
6) Soit f+gdans F+Get xdans FG. On a
< f+g, x >=< f , x > +< g, x >= 0 .
Donc f+gappartient à (FG), d’où l’inclusion voulue.
7) D’après 6) et 1)
(FG)⊥⊥ (F+G),
et d’après 2)
(F+G)=F⊥⊥ G⊥⊥ .
8) D’après 6)
F⊥⊥ +G⊥⊥ (FG),
et d’après 2)
(FG)= (F+G)⊥⊥ .
BP 3
9) D’après 2) et 5)
(FG)⊥⊥ = (F+G)⊥⊥⊥ = (F+G)=FG.
10) D’après 2) et 4)
(F+F⊥⊥)=F⊥⊥ F⊥⊥⊥ =F⊥⊥ (F⊥⊥)={0}.
11) Si F=G, alors
F⊥⊥ =G⊥⊥⊥ =G=F .
12) Si F+G=E, alors, d’après 2)
{0}=E= (F+G)=FG.
13) Si Fet Gsont orthogonaux, on a donc Ginclus dans Fet Finclus dans G. Soit fdans F.
Comme F+G=E, on a f=f+g. Alors fgest dans F, mais ce vecteur est égal à fqui est
dans F. Il appartient donc à FFet il en résulte qu’il est nul. Donc
fg=f= 0 ,
ce qui montre que fet gsont égaux, donc que Fest inclus dans G. On a bien égalité.
Par symétrie du problème, on a également
G=F
et d’après 11)
F⊥⊥ =Fet G⊥⊥ =G .
14) C’est une conséquence évidente de 13) avec G=F.
Cas de la dimension finie
En dimension finie, on a égalité dans 3, 6, 7, 8.
3) En utilisant une base orthonormée
dim F+ dim F= dim E ,
et Fet Fsont supplémentaires. Alors
dim F⊥⊥ = dim Edim F= dim E(dim Edim F) = dim F ,
et, puisque Fest inclus dans F⊥⊥, ils sont égaux.
6) D’après 2)
(F+G)⊥⊥ = (FG),
BP 4
et, d’après l’égalité de 3)
(F+G)⊥⊥ =F+G .
Donc
F+G= (FG).
En remplaçant Fet Gpar leur orthogonal, on a alors
F+G= (F⊥⊥ G⊥⊥)= (FG).
Les égalités dans 7) et 8) sont alors évidentes.
En fait la propriété
F+F=E
est vraie dès que Fest de dimension finie. Il suffit de prendre une base orthonormée (e1,...,ep)de F,
et de poser, si xest dans E,
y=< x, e1> e1+···+< x, ep> ep.
On obtient un élément de F, et xyest orthogonal aux eidonc à F. On a alors
x=y+ (xy),
ce qui montre que
F+F=E .
Remarque : cette égalité est vraie de manière plus générale si Fest complet en prenant une base
hilbertienne.
Si Fest de codimension finie, il existe un supplémentaire de Fcontenant Fet il en résulte que F
est de dimension finie et donc que Fet F⊥⊥ sont supplémentaires. Mais on peut avoir
dim F<codim F .
II Propriétés topologiques
15 F= (F)
16 Fest fermé
17 F+F⊥⊥ est fermé
15) Comme Fest inclus dans F, l’ensemble (F)est inclus dans F.
Inversement, si fest dans F, soit (fn)une suite d’éléments de Fqui converge vers f. Si fappartient
àFalors < f, fn>est nul pour tout n, et donc sa limite, qui n’est autre que < f, f >, également.
Donc fappartient à (F), ce qui donne l’inclusion inverse. On a donc bien égalité.
16) Si (f
n)est une suite d’éléments de Fqui converge vers f, et si fest dans F, alors < f
n, f > est
nul pour tout n, et donc sa limite, qui n’est autre que < f , f >, également. Donc fest dans Fqui
BP 5
est bien fermé.
17) Les ensembles Fet F⊥⊥ sont fermés, donc leur somme également.
Cas de la dimension finie
En dimension finie, tout sous-espace est fermé. En particulier tout sous-espace fermé est l’orthogonal
d’un autre sous-espace qui est alors F. D’autre part, si Fest fermé, et si Fest réduit à 0, alors
F=E.
III Quelques équivalences
Proposition Dans Eles propriétés suivantes sont équivalentes :
(1) pour tout sous-espace Fde E, on a
F+F⊥⊥ =E;
(2) pour tout sous-espace Fde E, l’égalité F=F⊥⊥ implique
F+F⊥⊥ =E .
(1) implique (2) de manière évidente. Inversement, si (2) est vraie, on l’applique à Fqui vérifie
F=F⊥⊥⊥
et l’on a
F⊥⊥ +F=F⊥⊥ +F⊥⊥⊥ =E .
Proposition Considérons les propriétés suivantes
(3) pour tout sous-espace fermé Fde E, l’égalité F={0}implique que Fest égal à E;
(4) pour tout sous-espace fermé Fde E, il existe Gtel que Fet Gsoient égaux.
Alors (3) implique (1) et (2). D’autre part (1) et (4) implique (3).
Si (3) a lieu, comme F+F⊥⊥ est fermé et puisque l’on a
(F+F⊥⊥)={0},
on en déduit que
F+F⊥⊥ =E ,
donc (1) et (2).
1 / 21 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !