• Identification préalable à la décision de la personne qui prendra la décision. Si elle est prise par le médecin,
elle est communiquée au patient, à son entourage, à l’équipe soignante. La décision est formalisée et
conservée en un lieu défini.
• Décision prise sur la base d’une délibération collective
3e évolution: la législation française (15-22)
Loi adoptée en 1ère lecture par l’Assemblée nationale le 17 mars 2015: 2 dispositions essentielles: sédation
profonde et continue, et opposabilité des directives anticipées
A - Droit à la sédation profonde et continue; appelé à s’appliquer dans 3 cas (15-16):
• 1er cas: Quand le patient atteint d’une affection grave et incurable dont le pronostic vital est engagé à
court terme et qui a une souffrance réfractaire. Palliatif. Correspond à la situation où les traitements
sédatifs et antalgiques ont échoué et où il serait recouru à la sédation profonde pour ne pas réveiller le
malade
• 2e cas: Quand le patient est atteint d’une affection grave et incurable décide d’arrêter un traitement, cet
arrêt entraînant son décès. Préventif. Correspond à l’expression d’une volonté expresse du malade et où
la sédation profonde accompagne un arrêt de traitement pour ne pas faire souffrir le malade
• 3e cas: Quand le patient est inconscient et est maintenu artificiellement en vie, le médecin décidant
d’arrêter le traitement. Végétatif. Correspond à une situation d’obstination déraisonnable chez un malade
inconscient et où la sédation profonde est la conséquence d’un arrêt de traitement.
• Des questions sur la sédation profonde et continue (17)
- Une nouvelle définition de l’obstination déraisonnable, qui risque de poser des problèmes
- Une collégialité sur la sédation qui n’est pas expressément définie
- Un qualificatif ambigu: "prolongation inutile de la vie" pour justifier la sédation profonde et
continue
- Une possibilité d’appliquer la sédation profonde dans un cadre très large, en cas par exemple celui
d’une insuline ou d’un pacemaker dont le patient serait dépendant
- Le registre des sédations profondes. Quid de l’anonymat? La sédation profonde est-elle un acte
ordinaire ou extraordinaire, dérogatoire?
B - Les directives anticipées opposables (18-20)
• Directives anticipées visant à limiter ou arrêter les traitements:
- Modèle unique arrêté par Décret en Conseil d’Etat après avis de la Haute autorité de santé
- S’imposent au médecin sauf urgence vitale et si manifestement inappropriées, obligation de passer
outre par un avis collégial
- Revient à un décret en Conseil d’Etat de définir leurs conditions de validité, de confidentialité et de
conservation
- Inscription sur un registre national
- Plus de durée de validité
• Questions sur les directives anticipées
- Nécessité de contextualiser la rédaction de ces directives
- Peut-on tout déterminer à l’avance? Quid de la psychiatrie, de la démence, du suicide?
- Le patient est-il capable de faire la différence entre un état végétatif et un état pauci relationnel?
- Peut-il appréhender de la même manière une maladie chronique et une complication accidentelle de
cette maladie? Quid de l’appréciation d’une complication sur une maladie chronique décrite dans ces
directives pour le médecin ?
- Disponibilité du médecin pour en parler; l’aide à leur rédaction sera-t-elle un acte médical?
- Positionnement des proches d’autant que la personne de confiance a accès aux directives
- Quels points incontournables doivent figurer dans les directives?
- Directives doivent-elles être envisagées selon les pathologies ?
- Quid du temps nécessaire à une évaluation du patient en situation d’urgence?
• Débat autour des directives anticipées
= Arguments contre la réforme:
- Déresponsabilisation du médecin
- Mise en cause de la relation de confiance médecin/patient.
= Argument pour la réforme:
- Prise en compte de l’autonomie du patient
- Une réalité: une absence de diffusion des DA: 2,5% des décès,7% en Espagne et en Finlande,8% en
Autriche, 10% en Allemagne,30% aux Etats-Unis, 47 % au Canada. Est-ce que leur effet contraignant
favorisera leur diffusion? Tout dépendra de leur rédaction.