DIGESTIF – Malabsorption – Maldigestion
L'intestin grêle, au niveau de l'intestin proximal (jéjunum et iléon proximal), est le siège de l'absorption de la
majorité des grandes classes de nutriments : glucides, lipides, protides, oligoéléments et toutes les classes
vitaminiques, notamment les vitamines lipophiles A,D,E,K.
Il y a cependant des exceptions :
–La quasi totalité du Calcium (nécessaire à la minéralisation osseuse) et du Fer (nécessaire à la synthèse
d'hémoglobine) est absorbée au niveau du duodénum (intestin proximal).
–La vitamine B12 (essentielle à la synthèse d'hémoglobine) est absorbée au niveau de l'iléon dans sa
partie terminale. C'est aussi le lieu de la recaptation des sels biliaires par la muqueuse intestinale, qui,
après avoir rempli leur fonction dans la partie proximale du tube digestif, sont majoritairement recyclés
dans un circuit permanent : c'est le cycle entéro-hépatique des sels biliaires.
Il est important de connaître la localisation de l'absorption de certains nutriments, car certains symptômes nous
donnerons une idée de la localisation de l'anomalie qui est en rapport avec la malabsorption. 2 exemples :
–L'anémie macrocytaire de la maladie de Biermer, en rapport avec une atrophie de l'estomac et un
défaut de synthèse du facteur intrinsèque qui se lie normalement avec la vitamine B12 pour qu'elle soit
absorbée au niveau de l'iléon terminal. La vitamine B12 n'est donc plus complexée dans une situation
qui lui permet d'être assimilée au niveau de l'iléon terminal.
–La résection de la partie droite du colon, qui enlève toujours une partie plus ou moins importante de
l'intestin grêle terminal, va influer sur l'absorption des sels biliaires. On aura alors des symptômes en
rapport avec la rupture du cycle entéro-hépatique, et les sels biliaires seront en excès dans le tube
digestif ce qui va entraîner une maldigestion et une malabsorption avec quelques fois le symptôme de
diarrhée chronique.
Considérer la malabsorption et la maldigestion c'est envisager 80% des pathologies du tube digestif (si on met
de côté la pathologie la plus fréquente : les troubles fonctionnels intestinaux, sans retentissement sur l'état
général et dans lesquels il n'y a aucune anomalie de l'absorption intestinale). Cela est d'autant plus important
que la surface d'absorption est touchée ou que les glandes annexes du tube digestif feront l'objet de pathologies
propres.
B. La malabsorption
I. Signes cliniques
Le symptôme prévalent, toujours présent dans la malabsorption est un symptôme digestif : la diarrhée
chronique (CR : on parle de chronicité lorsque le symptôme évolue depuis au moins 3 ou 6 mois) d'évolution
progressive (n'alerte pas au départ) mais elle peut s'aggraver sans diagnostic de la cause.
Sur un plan purement physiologique, la diarrhée est une augmentation significative du volume des
selles par 24h, avec une émission trop fréquente et trop importante (pathologique si augmentation de plus
de 300g en 24h) sur plusieurs mois (> à 3 mois). L'atteinte est diurne et peut aussi être nocturne (CR : lorsqu'il
existe une atteinte étendue du tube digestif).
La diarrhée chronique doit inciter le praticien à rechercher une malabsorption ou/et une maldigestion.
Les troubles fonctionnels intestinaux sont des anomalies bénignes, chroniques, purement motrices, qui
se traduisent, chez 30% des patients à peu près, par une diarrhée chronique sans signification, alors que les
70% restants auront plutôt une constipation. Dans ces cas là, on va prescrire des ralentisseurs de transit.
80% des cas de diarrhée chronique sont des troubles fonctionnels intestinaux.
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