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Résumé
Le présent mémoire a pour objet la vérité dans les arts poétiques telle que la conçoit
Paul Ricœur. Nous concentrant sur ce procédé de langage qu’est la métaphore, nous
cherchons à montrer que même les productions langagières qui paraissent déliées des
contraintes de la concordance au réel mettent en jeu une référence. Le déni de cette
référence relève, selon Ricœur, d’une conception réductrice du langage et de la réalité
induite par l’importation de présuppositions scientifiques dans les divers domaines de
l’expérience humaine. À la faveur du déploiement d’une référence indirecte, la métaphore
donne à voir et à sentir, sur le mode du « comme si », des aspects de la réalité qui ne
passent pas dans les usages simplement descriptifs du langage. Il apparaîtra en conclusion
que la métaphore vive peut dire l’expérience vive, qui n’est autre que l’être lui-même sous
les modalités de l’acte et de la puissance.