Usage limit´
e
CHAPITRE 6. TH´
EORIE DES ENSEMBLES.
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On peut ´egalement d´efinir un ensemble en
compr´ehension
, c’est-`a-dire en donnant
une propri´et´e P(x)qui caract´erise les ´el´ements xde cet ensemble.
EXEMPLE 6.4 La d´efinition en compr´ehension B={x|xest un naturel inf´erieur ou ´egal `a 10}est
´equivalente `a B={0,1,2,3,4,5,6,7,8,9,10}
⋄
Pour d´efinir un ensemble Aen compr´ehension, il est n´ecessaire de disposer d’un
ensemble de baseUparmi les ´el´ements duquel on recherche ceux qui v´erifient la propri´et´e
P. Cet ensemble Uest appel´ee un
univers
(ou
ensemble universel
)1.
En g´en´eral, on ´ecrira donc A={x∈U|P(x)}(6.2)
ou A={x|x∈Uet P(x)}(6.3)
Dans cette ´ecriture, la barre verticale |(parfois remplac´ee par “ :”) se lit “tel que”.
Les ensembles usuels
•N: l’ensemble des naturels ={0,1,2,···}
•Z: l’ensemble des entiers ={0,1,−1,+2,−2,···}
•Q: l’ensemble des nombres rationnels
•R: l’ensemble des nombres r´eels
•C: l’ensemble des nombres complexes
apparaissent comme tels ou comme univers en math´ematique.
Remarquons que l’´ecriture en extension d’un ensemble n’est possible que si
l’ensemble ne contient qu’un nombre limit´e d’´el´ements ou si les ´el´ements sont reli´es entre
eux par un lien logique ´evident `a la vue des quelques premiers ´el´ements de l’ensemble.
1PARADOXE DE RUSSEL. La d´efinition d’un univers permet d’´eviter le paradoxe suivant.
La plupart des ensembles ne sont pas des ´el´ements d’eux-mˆemes. Par exemple, l’ensemble des entiers
n’est pas un entier et l’ensemble des chevaux n’est pas non plus un cheval. Cependant, l’ensemble des id´ees
abstraites est une id´ee abstraite. Plus g´en´eralement, soit
A={X|Xest un ensemble et X6∈ X}
La question de savoir si A∈Aest alors sans r´eponse puisque les propositions A∈Aet A6∈ Asont toutes
deux fausses.
Si, par contre, on ne d´efinit les ensembles que comme sous-ensembles d’univers, alors le paradoxe
disparaˆıt puisque A={X∈U|X6∈ X}
implique alors A6∈ A. En effet, si A∈A, alors A6∈ Acomme ´el´ement de A. Par contre, A6∈ Ane conduit `a
aucune contradiction mais simplement au fait que A6∈U.
De fac¸on plus pr´ecise encore, on peut d´evelopper une th´eorie des ensembles bas´ee sur une hi´erarchie
de niveaux T0,T1,...,Tk,..., appel´es
types
. Le type le plus bas, i.e. T0, correspond aux ´el´ements. `
A tout
autre type Tkcorrespondent des ensembles constitu´es d’´el´ements appartenant au type Tk−1imm´ediatement
inf´erieur dans la hi´erarchie. Ainsi, dans cette approche, tout ensemble appartient `a un et un seul type Tk
(k>0)et, pour tout ensemble A, on a n´ecessairement A6∈ A.