Échéances 1an 2 35710 15 30
Suisse
Japon
Allemagne
Hollande
France
Italie
Royaume-
Uni
Etats-Unis
Négatif Positif
De son côté, l’épargnant, dont le rendement des placements
traditionnels tend vers zéro, fait grise mine. Le modèle de fonc-
tionnement des banques, des assureurs et des fonds de pen-
sion est mis en péril. La marge bancaire, pierre angulaire des
revenus des banques de détail, est laminée. Et comme si cela
ne sufsait pas, les taux négatifs génèrent de l’anxiété chez
les consommateurs et les investisseurs. Au lieu de risquer des
pertes sur d’autres actifs, ces derniers acceptent de petites
pertes sur leurs liquidités.
Taux négatifs, une véritable lame de fond
Et pourtant, les rendements négatifs se propagent. Les institu-
tions, comme les caisses de pension ou les assureurs, doivent
s’en accommoder. Elles n’ont pas le choix, obligées qu’elles
sont d’assurer la sécurité de leurs placements. Quelques inves-
tisseurs privés jouent aussi le jeu. Ils attendent des taux plus
bas encore et anticipent une ère de déation.
On assiste à une marée montante d’obligations gouvernemen-
tales à rendement négatif. La dette obligataire souveraine mon-
diale à rendement négatif, s’élève à 13 trilliards de dollars, dont
plus de 8 trilliards d’emprunts japonais (cf graphique 1).
La palme revient à la Suisse avec une courbe des rendements
de la Confédération sous zéro pour toutes les échéances (gra-
phique 2), ce qui indiquerait que l’investisseur s’attend à une
persistance des taux négatifs.
Les taux négatifs sont-ils viables à long terme ou juste transi-
toires ? Nous penchons pour la seconde hypothèse. Faute de
résultats probants, il est vraisemblable que les Etats en nissent
avec l’obsession d’austérité budgétaire et que des politiques
expansionnistes prennent le relais, notamment en Europe et au
Japon. L’offre accrue de titres d’Etat pour nancer la dépense
publique devrait ainsi faire remonter les taux.
La question pragmatique que se pose, dès lors, tout investis-
seur est comment générer un rendement minimal sans prendre
un risque exacerbé ? Dans ce contexte, les actions d’entre-
prises qui versent un dividende stable (valeurs de consomma-
tion, pharma…) sont attractives, d’autant plus que ces sociétés
pourraient être amenées à racheter leurs titres pour contrer la
ponction des rendements négatifs sur leurs liquidités.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Rendement
négatif
0-1% 1-2% 2+%
Japon Allemagne Europe Core Autres Europe
Amérique du Nord Autres Royaume-Uni
Fig. 1. Répartition du rendement des obligations
gouvernementales, pays développés Fig. 2. Rendements obligataires par échéances
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comme ables et à jour, sans garantie d’exactitude ou d’exhaustivité. Les marchés et produits nanciers
sont par nature sujets à des risques de pertes importants qui peuvent s’avérer incompatibles avec la
tolérance au risque du lecteur. Les performances passées reétées dans ce document ne sont pas des
indicateurs de résultats pour le futur. Ce document ne constitue pas un conseil ou une offre d’achat ou
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notamment en matière juridique, nancière et scale pour déterminer votre position par rapport au contenu
de la présente publication.
RENDEMENTS NÉGATIFS :
POURQUOI ET JUSQU’À QUAND ?
Source : Indice obligations gouvernementales Citigroup, au 30 juin 2016 Source : Bloomberg, Banque Bonhôte & Cie SA
Ils génèrent l’inquiétude auprès des consommateurs
et des investisseurs. Ils mettent en péril le modèle tra-
ditionnel de fonctionnement des banques. Les ren-
dements négatifs pèsent sur l’activité économique et
nancière. On s’en accommode pourtant. Certains
acteurs de l’économie n’ont pas d’autre choix que de les
accepter. Ce phénomène, unique dans l’histoire de la
nance, pourrait toutefois n’être que transitoire.
Les taux d’intérêt négatifs créent une situation étrange, voire
absurde, qui n’a pas été envisagée par les théories écono-
miques et nancières. L’homo economicus agit de façon ration-
nelle, il attend donc un rendement positif lorsqu’il investit. En
5000 ans d’historique de crédit, on n’a trouvé aucune trace
d’intérêts négatifs. L’idée, qui semblait pourtant reposer sur un
solide fondement, que l’argent « travaille » est aujourd’hui mise
à mal.
Les banques centrales mènent des politiques monétaires plus
souples en pénalisant les dépôts et en réduisant le coût du cré-
dit. La Banque du Japon et la BCE, par exemple, appliquent
des taux directeurs (-0.4% pour la BCE) négatifs. Par ce moyen,
elles visent à encourager la dépense dans l’économie réelle, à
stimuler l’ination, à exercer une pression sur le taux de change
et à rendre les exportations plus compétitives. Elles s’attendent,
par ailleurs, à ce que les taux négatifs exercent un effet de redis-
tribution de richesse entre créanciers et débiteurs.
Les rendements négatifs sont également le signe d’une ère de
stagnation économique. Engendrée par des facteurs démo-
graphiques et sociaux, celle-ci conduit à l’érosion des gains
de productivité, à un faible rendement marginal du capital, à
des problèmes qui dépassent le champ d’action des politiques
monétaires.
Une longue liste d’inconvénients
Dans ce contexte inédit, le débat fait rage. Economistes paten-
tés, chercheurs, banquiers multiplient les critiques quant à l’ef-
cacité et aux dangers liés aux taux négatifs. Les banques cen-
trales seraient-elles à côté de la plaque ? On pourrait le penser
tant la liste des conséquences indésirables est longue. Même
s’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, on constate,
par exemple, que l’effet de ces taux sur l’économie globale est
faible. L’investissement des entreprises reste atone, tandis que
l’instabilité nancière est accrue par la fragilité des banques.
Dans la zone euro, le crédit bancaire aux particuliers a peu réagi
car l’offre n’était pas limitée auparavant.
Françoise Mensi
Gérante discrétionnaire
Actualités
du Groupe Bonhôte
20E ANNIVERSAIRE DE NOS
FORUMS BONHÔTE
Organisés pour la première fois en 1996, les
forums Bonhôte ont conquis leur auditoire par la
qualité des analyses présentées et l’expertise des
invités présents chaque année à ces événements.
Cette année encore, nous aurons la chance
d’accueillir parmi nous des orateurs de premier
plan, tels que le prof. Serge Tisseron, de
l’Université Paris VII Denis Diderot (le 9 novembre
à Neuchâtel), la directrice d’Economiesuisse,
Mme Monika Rühl (le 15 novembre à Bienne),
le directeur de l’Ecole hôtelière de Lausanne,
M. Michel Rochat (le 23 novembre à Genève),
et le président du conseil d’administration de
Galenica, M. Etienne Jornod (le 1er décembre à
Berne). Vous y êtes naturellement cordialement
invités. Inscriptions : www.bonhote.ch/forum
NOUVELLE COLLABORATRICE
Bonhôte Services SA se renforce avec l’arrivée,
le 1er octobre 2016, de Mme Mélanie Zimet en
tant que «Swiss and International Tax Adviser»,
avec le titre de sous-directrice.
Agée de 30 ans, Mme Zimet est titulaire d’un
«Master of Law» de l’Université de Fribourg et
d’un diplôme d’experte scale. Elle a travaillé
plus de 7 ans en tant que Corporate Tax &
International Tax Services auprès d’une duciaire
renommée.