Séries Séries de puissances Critère de la racine Critère des séries alternées Résultat P Soit ap k une série à termes réels ou complexes. Supposons que la limite limk→∞ k |ak | existe et vaut L, éventuellement L = +∞. Alors si L < 1, la série converge absolument ; si L > 1, la série diverge ; (si L = 1, le test ne conclut pas). Démonstration. Si L > 1, alors |ak | > 1 à partir d’un certain rang, et donc ne peut pas tendre vers 0, ce qui implique la divergence de la série. k Si L < 1, alors pour t = L+1 2 , on a |ak | < t à partir d’un certain rang. Le critère de comparaison avec la série géométrique s’applique alors puisque P P t < 1 : k t k converge, donc k ak converge également. 1/17 Séries Séries de puissances Critère de la racine Critère des séries alternées Définition P Une série alternée est une série j cj telle que cj+1 et cj ont des signes distincts (l’un négatif, l’autre positif) pour tout j (à partir d’un certain rang.) Exemple Les séries suivantes sont des séries alternées : X X (−1)k X (−1)k X (−1)k , , , (−k)k 2 k k k k k k 2/17 Séries Séries de puissances Critère de la racine Critère des séries alternées Résultat P Si j cj est une série alternée telle que la suite (|cj |) est décroissante (à partir d’un certain rang), et tend vers 0 alors la série converge. Exemple La série harmonique alternée pas absolument). P (−1)k k k est convergente (mais ne converge 3/17 Séries Séries de puissances Critère de la racine Critère des séries alternées La preuve est omise, mais un petit dessin suffira à nous convaincre : sj j abcisses : les valeurs de k, ordonnées : les valeurs de sk , la k-ième somme partielle. 4/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Rappelons que le polynôme (ou développement) de Taylor d’ordre n d’une fonction f autour d’un point a prend la forme suivante : n X (x − a)k Tf ,a,n (x ) = f k (a) k! k=0 (x − a)2 (x − a)n + · · · + f n (a) . 2 n! Cette formule fait penser à une somme partielle d’une série. = f (a) + f 0 (a)(x − a) + f 00 (a) Définition Si f : A ⊂ R → R est de classe C∞ , et a est intérieur à A, alors la série de Taylor de f en a est la série : ∞ X (x − a)k . f k (a) k! k=0 5/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Exemple Voici quelques exemples de séries de Taylor en a = 0 : ∞ X 1 1 + x + x2 + x3 + · · · xk 1−x k=0 exp x 1+x + x2 x3 x4 + + + ··· 2 3! 4! ∞ X xk k=0 ∞ X k! cos(x ) 1− x2 x4 + − ··· 2 4! (−1)k 2k x (2k)! k=0 sin(x ) x− x3 x5 + − ··· 3! 5! ∞ X ln(1 + y ) y2 y3 y4 y− + − + ··· 2 3 4 (−1)k 2k+1 x (2k + 1)! k=0 ∞ X (−1)k+1 k=1 yk k 6/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Définition Une série de puissances est une série ayant la forme suivante : ∞ X ck (z − z0 )k k=0 où z0 est une constante donnée appelée le centre de la série ; pour tout k, ck est un nombre (réel ou complexe) donné ; z est un paramètre (réel ou complexe) en fonction duquel la série peut converger ou diverger. Exemple La série de Taylor d’une fonction en un point a est une série de puissance k0 centrée en a dont les coefficients sont ck = f k!(a) . 7/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Exemple Considérons la série de Taylor de l’exponentielle : ∞ j X z . j! j=0 Ici, z0 = 0 et cj = limite : 1 j! . Appliquons le critère du quotient, et calculons la j+1 z (j+1)! z = 0. L = lim z j = lim j→∞ j→∞ j + 1 j! Nous en déduisons que cette série de puissance converge toujours puisque 0 < 1, et ce quel que soit z. 8/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Exemple Considérons la série de Taylor de 1 1−z : 1 + z + z2 + z3 + · · · = ∞ X zk. k=0 Faisons mine de n’avoir pas déjà vu cette série... et appliquons le critère du quotient : z k+1 L = lim k = |z| k→∞ z Nous en déduisons : si |z| < 1, la série converge absolument, mais si |z| > 1 alors la série diverge. Ce nombre 1 est appelé le rayon de convergence de la série. Que dire lorsque |z| = 1 ? Le critère du quotient ne nous aide pas ! Cependant, dans cet exemple, nous savons que la série géométrique diverge lorsque |z| = 1 (pourquoi ?). 9/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Exemple Considérons la série de Taylor de ln(1 + z) : ∞ X zk z2 z3 z4 (−1)k+1 z− + − + ··· = k 2 3 4 k=1 Le critère du quotient nous apprend que si |z| < 1, la série converge absolument, mais si |z| > 1 alors la série diverge. Le rayon de convergence est 1. Que dire lorsque |z| = 1 ?Nous savons déjà que pour z = 1, la série ci-dessus est harmonique alternée.Si z = −1, il s’agit de la série harmonique. 10/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Théorème Considérons la série de puissance ∞ X ck (z − z0 )k . k=0 Il y a deux possibilités : Soit il existe un réel R ≥ 0, appelé rayon de convergence, tel que pour tout z tel que |z − z0 | < R, la série converge absolument, et pour tout z tel que |z − z0 | > R, la série diverge. (Le théorème ne dit rien lorsque |z − z0 | = R.) Soit la série converge absolument pour tout z ∈ C.Dans ce cas, on note en général R = +∞, et on dit que le rayon de convergence est infini. 11/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Résultat Dans le contexte du théorème précédent, q si la limite lim j→∞ j |cj | existe et vaut α (éventuellement α = +∞), alors le rayon de convergence vaut 1 R= ou R = +∞ si α = 0 α D’autre part, si la limite c j+1 lim j→∞ cj existe, alors elle est égale à α. 12/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Remarque Lorsque z = z0 , la série converge toujours absolument puisque la somme se résume alors au terme en j = 0, tous les autres s’annulent. En particulier, si R = 0, la série converge uniquement pour z = z0 . C’est un cas très défavorable. A l’opposé, le cas R = +∞ est le cas favorable où la série converge pour toute valeur de z. Remarque Lorsque R > 0 (ou R = +∞), une série de puissance définit donc une fonction dont le domaine contient le disque ouvert de rayon R centré en z0 . Cette fonction a ses valeurs dans C en général : à chaque point z du domaine, on associe la somme de la série correspondant à cette valeur de z. 13/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Considérons la série suivante de rayon de convergence R : ∞ X ck (x − x0 )k . k=0 Supposons, dans cette section, que x0 et ck sont des réels pour tout k. Dans cette situation, pour toute valeur réelle de x vérifiant |x − x0 | < R, la série converge vers un nombre réel. Notons g(x ) ce nombre. 14/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances La série de puissance définit donc une fonction g : ]x0 − R, x0 + R[ → R : x 7→ ∞ X ck (x − x0 )k . k=0 Théorème Si R est le rayon de convergence de la série ∞ X ck (x − x0 )k k=0 alors le rayon de convergence de la série dérivée : ∞ X kck (x − x0 )k−1 k=0 est R également. De plus, en notant g(x ) la somme de la première série et h(x ) la somme de la seconde série, nous avons : g 0 (x ) = h(x ) 15/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Remarque Le résulat ci-dessus indique donc que l’on peut dériver une série de puissances terme à terme (comme si c’était une somme finie). Exemple Considérons la série ∞ X xj j=1 j . dont le rayon de convergence vaut 1, et notons g(x ) sa valeur. Dans l’intervalle ]−1, 1[, nous en déduisons que g 0 (x ) = ∞ X x j−1 = 1 + x + x 2 + · · · j=1 ce qui est une série géométrique, dont on connait la somme : 1 g 0 (x ) = 1−x 16/17 Séries Séries de puissances Le rayon de convergence Théorème de dérivation d’une série de puissances Exemple Nous en déduisons que g(x ) = − ln(1 − x ) + C pour une certaine constante C . Or g(0) = 0 (il suffit de remplacer x par 0 dans la série de g : tous les termes s’annulent), donc C = 0. Dès lors ∞ X xj = − ln(1 − x ). j j=1 17/17