cytokines antivirales telles que le TNF et l'interféron gamma.
Il s'agit là d'une hypothèse intéressante. Elle est étayée par
d'autres résultats de la même équipe1 décrivant, cette fois
chez des sujets VHC+ non porteurs de la délétion Delta32,
une expression diminuée de CCR5 en comparaison à des
sujets VHC- également non porteurs de la délétion, ainsi
qu'une migration lymphocytaire T réduite après stimulation
par beta-chémokines.
Il faut noter toutefois qu'une autre étude2, portant sur un
nombre semblable de sujets homozygotes Delta32/Delta32 (n
= 15) comparés à 201 sujets dont le génotype était de type
sauvage, n'a pas observé de liaison avec les infections B ou C.
Surtout, il s'agit ici d'une étude transversale, dont le principe
consiste à recruter "ceux qui sont là", et en particulier ceux
dont l'état de santé leur a permis d'être encore là. Ce type
d'étude transversale est donc entaché de biais de sélection
potentiels, dont on maîtrise souvent mal le sens et
l'importance. La majorité des sujets de cette étude étaient des
hémophiles ; on ignore la date de leur contamination VHC,
mais elle remonte certainement à de nombreuses années avant
leur recrutement en 1999. Or, le génotype Delta32/Delta32
protège fortement de l'infection VIH, y compris chez les
hémophiles. Il n'est ainsi pas surprenant qu'on le retrouve plus
fréquemment chez les sujets VHC+ non infectés par le VIH
que chez les VHC+ coinfectés par le VIH. Il s'agit là d'un
phénomène de sélection identique à celui décrit en 1996 dans
la cohorte MACS chez les sujets non infectés par le VIH mais
ayant des pratiques à très haut risque de contamination : le
pourcentage d'homozygotes Delta32/Delta32 atteignait 33%
chez les sujets non infectés mais rapportant des pratiques
sexuelles à haut risque3.
Si l'on regroupe* tous les sujets VHC+ de l'étude de Woitas,
quel que soit leur statut VIH, on ne trouve plus "que" 4,2%
d'homozygotes Delta32/Delta32, pourcentage qui reste
cependant un peu élevé par rapport à celui observé dans la
population générale européenne, de l'ordre de 1%.
Un pourcentage d'homozygotes Delta32/Delta32 du même
ordre de grandeur, 5,5%, avait été rapporté dans l'étude de
Nguyen et coll.2 chez des hémophiles non infectés par le VIH
; ils observaient également chez ces sujets hémophiles
Delta32/Delta32 des antécédents très importants d'exposition
à des produits sanguins entre 1978 et 1985. Ces deux
constatations n'étaient pour eux que le reflet de la très grande
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