Liddel, voilà déjà quelques années, c’est Carlos Marquerie. Il est peintre,
metteur en scène, écrivain et créateur lumière. Il travaille sur les spec-
tacle de Rodrigo García et d’Angelica Liddell. J’ai alors commencé à
lire ses textes et à m’y intéresser. Puis Jacques Le Ny m’a proposé de
traduire Hysterica Passio dans le cadre de l’Atelier européen de la tra-
duction. C’était en 2006. Elle est pour moi une auteure majeure. Quand
elle m’a envoyé ce texte, je l’ai proposé au comité de lecture du festival
La Mousson d’été, qui l’a retenu. Je l’ai traduit pour l’édition 2009 du
festival et Véronique Bellegarde en a dirigé une lecture (2). Les éditions
Théâtrales l’ont publié. Le texte a circulé, il a été lu, notamment à la Co-
médie-Française, sous la direction de Laurent Muhleisen. Puis, Angélica
est venue à Avignon, avec « L’année de Richard » et « La maison de la
force » et cela a tout changé. Elle est désormais connue en France.
DB - Comment s’est déroulé le travail avec Julien Fišera ?
Christilla Vasserot : - Je l’ai rencontré, nous avons parlé, il m’a fait part
de son regard sur la pièce, j’ai assisté à une lecture rendant compte d’un
travail encore en chantier. Mais il a travaillé avec le texte plus qu’avec
moi… et je trouve ça très bien !
DB - Comment avez-vous abordé ce texte sur la Serbie à l’heure des fu-
nérailles de Slobodan Milosevic ? Avez-vous fait un travail de recherche
sur le conflit en ex-Yougoslavie ?
Christilla Vasserot : - Je ne suis pas une spécialiste de ce conflit,
alors j’ai vérifié certains points, certaines références, j’ai aussi appris des
choses.
DB - Quel regard poseriez-vous sur le théâtre espagnol contemporain ?
Christilla Vasserot : - Je n’ai pas un regard englobant sur le théâtre
espagnol, je connais mieux ce qui se fait en Amérique latine. J’essaie
de suivre l’actualité théâtrale espagnole en lisant beaucoup de textes
contemporains grâce, entre autres, à une collection publiée par Antonio
Fernández Lera : les « Pliegos de teatro y danza ». Ce sont des cahiers,
de fabrication presque artisanale mais avec une qualité d’édition, un vrai
choix éditorial. Antonio Fernández Lera publie un théâtre contemporain
qui sort de la norme. Je constate qu’il y a une scène alternative très inté-
ressante. Je découvre aussi de nouveaux auteurs que me font découvrir
d’autres traducteurs, notamment au sein de la maison Antoine Vitez. Je
pense par exemple au Catalan Pau Miró, qui va d’ailleurs être joué à
Théâtre Ouvert la saison prochaine, traduit par Clarice Plasteig Dit Cas-
sou. Bref, le théâtre espagnol me semble très éclaté, très divers.
DB - Comment s’opèrent vos choix ? Vous aimez les textes enragés,
pleins de colère. Etes-vous vous-même en colère ?
Christilla Vasserot : - C’est d’abord la qualité du texte qui est à la base
de mes choix. Cela dit, si je cherche l’empathie par moments, je la trou-
verai plus dans la rage que dans l’apaisement.
DB - Quels sont vos projets actuels ?