Relativité Galiléenne relativité = invariance par changement de référentiel, donc d’observateur • Principes de relativité de Galilée, utilisés comme postulats de base de toute la mécanique Newtonienne: 1. Les lois de la mécanique sont les mêmes dans tous les référentiels d’inertie 2. Le temps et l’espace sont des absolus c’est-à-dire qu’elles ne changent pas de forme lorsqu’on passe d’un référentiel d’inertie à un autre (qui sont en mouvement rectiligne uniforme l’un par rapport à l’autre) • les lois de Newton (par ex. F=ma) sont valables telles quelles dans tous les référentiels d’inertie ! c’est-à-dire que les intervalles de temps et d’espace (=distance) séparant deux événements sont les mêmes pour tous les observateurs OS, 04 mai 2006 • en particulier, deux événements simultanés (t=0) pour un observateur, le sont aussi pour tous les observateurs 292 Transformation de Galilée z’ v’ P z • Référentiel d’inertie R: E(t,x,y,z) E(t',x',y',z') – repère Oxyz avec une horloge placée on O mesurant le temps t • Référentiel d’inertie R’ en «saut de vitesse standard v» par rapport à un référentiel d’inertie R y O t x y’ O’ v u t’ x’ – repère O’x’y’z’ avec une horloge placée on O’ mesurant le temps t’ – à t=0, les deux repères et les deux horloges coïncident (donc t’=0) – vu du référentiel R, le point O’ a une vitesse u constante dirigée selon Ox • Même événement E vu dans les deux référentiels: – position x, y, z et temps t mesurés dans R – position x’, y’, z’ et temps t’ mesurés dans R t' = t x' = x ut transformation y' = y de Galilée z' = z • Même particule P vue dans les deux référentiels: r r r r r r r r r r d( r ut) d r r d r ' = = u v' = v u r ' = r ut dt dt' rdt r r r r r dv' = d( v u) = dv a' = a dt dt' dt OS, 04 mai 2006 loi de composition des vitesses (de Galilée) 293 Le défi de l’électromagnétisme à la mécanique • Maxwell unifie l’électricité et le magnétisme: – les équations de Maxwell pour les champs E et B prédisent que la vitesse d’une onde électromagnétique (donc de la lumière) vaut c 3 108 m/s – mais par rapport à quel référentiel ? • Les équations Maxwell n’obéissent manifestement pas à la relativité Galiléenne ! James C Maxwell 1831–1879 – on pense alors que c est la vitesse de la lumière par rapport à un référentiel privilégié défini par «l’étherluminifère», qui serait le milieu dans lequel les ondes électromagnétiques se propagent notion de «référentiel absolu», contraire au principe de relativité Analogie: la vitesse du son dans l’air (~330 m/s) est définie dans le référentiel où l’air est au repos; cette vitesse n’est pas la même dans tous les référentiels d’inertie (effet Doppler). Sans air ou autre milieu, il n’y peut pas exister d’onde sonore ! OS, 04 mai 2006 démo: cuve à ondes 294 Expérience de Michelson et Morley (1881,1887) S = source de lumière monochromatique de fréquence A = lame semi-argentée M1, M2 = miroirs E = écran u c’ c observation des franges d’interférence dues au déphasage = (t1–t2) entre les deux rayons d M2 d M1 A u S (vue de dessus) E But: mise en évidence de la vitesse de la Terre par rapport à l’éther (référentiel absolu) u Albert A Michelson (1852–1931) c = vitesse de la lumière par rapport à l’éther 3 108 m/s u = vitesse de l’observateur par rapport à l’éther 30 km/s 10–4 c c’= vitesse de la lumière entre A et M2 par rapport à l’observateur déphasage > 0, 1 t1 = t AM 1 + t M 1 A = d + d = 2d qui devrait devenir c + u c u c 1 u 2 /c 2 d d 2d 1 si l'expérience t 2 = t AM2 + t M2 A = + = < t 1 c' c' c 1 u 2 /c 2 est tournée de 90° expérience répétée après rotation de 90°: pas de modification des franges ! t1 = t2 OS, 04 mai 2006 démo: interféromètre 295 Défi relevé: la relativité restreinte • Après les travaux de Voigt, Lorentz, Fitzgerald, Poincaré, … Einstein réussit à éliminer définitivement et clairement toute contradiction, en formulant la théorie de la relativité restreinte; la mécanique et électromagnétisme sont réconciliés par: – l’abandon de la notion de référentiel absolu (l’éther) – l’abandon de la notion de temps et d’espace absolus Albert Einstein • Principe de relativité restreinte (Einstein, 1905): 1879–1955 et donc pas seulement celles de Les lois de la physique la mécanique (comme énoncé sont les mêmes dans tous par Galilée), mais aussi celles les référentiels d’inertie de l’électromagnétisme, … – En appliquant ce postulat aux équations de Maxwell, où la vitesse c apparaît: il n’y a donc pas de référentiel privilégié parmi les référentiels d’inertie La vitesse de la lumière dans le vide, c, est indépendante du référentiel (observateur) et du mouvement de la source OS, 04 mai 2006 c = constante qui ne dépend de rien ! 296 Mesure de la vitesse de la lumière L1 = 5m réglette miroir fixe laser d ~2 miroir tournant, (deux faces) L2 = 15m compteur fréquence • Démo: – on mesure la déviation d sur la réglette et la fréquence au compteur: d 2 = 2t = 2 2 2L 2 = 4 L 2 c = 4 L1L 2 2 L1 c d c ( ) • Remarques: en assimilant l’air au vide (approximation) – Depuis 1983, le mètre est défini comme la distance parcourue par la lumière dans le vide en 1/299792458 seconde c = 299 792 458 m/s exactement – Il n’est donc plus «possible» (ni nécessaire) demesurer c ! – On peut très bien choisir un système d’unités dans lequel c=1 (couramment utilisé en physique des particules) OS, 04 mai 2006 297 Conséquences de «c = constante» • La transformation de Galilée, donc la loi d’addition des vitesses, n’est plus valable ! Dans un référentiel R lié au sol: v locomotive > 0 v lumière = c Dans un référentiel R’ lié à la locomotive: v'locomotive = 0 v'lumière = c v lumière v locomotive !! • c = limite supérieure à toute vitesse lumière lumière démo (contre-exemple): cuve à ondes • L’espace et le temps ne sont plus des absolus – les longueurs et les intervalle de temps dépendent du référentiel ! – ces «déformations» de l’espace et du temps sont corrélées de sorte que c=constante en toute circonstance – mélange entre l’espace et le temps notion d’espace-temps démos: les 4 coordonnées de l’espace-temps synchronisation des horloges dans un même référentiel + simultanéité OS, 04 mai 2006 298 La simultanéité est relative ! • Deux éclairs sont émis simultanément à l’avant et à l’arrière d’un train en mouvement, laissant des marques sur le train et sur les rails: – Un observateur O se tenant sur le sol, à mi-distance entre les marques sur les rails, reçoit les éclairs au même moment: l’observateur O conclut que les éclairs ont été émis simultanément – Un observateur O’ se tenant sur le train, à mi-distance entre les marques sur le train, reçoit d’abord l’éclair émis à l’avant du train, puis celui émis à l’arrière: l’observateur O’ conclut que les éclairs n’ont pas été émis simultanément ! O’ O O’ O O’ O OS, 04 mai 2006 299 Horloges lumineuses • La mesure du temps consiste toujours à compter le nombre de périodes d’un processus physique pris comme référence: – exemples: • • • • mouvement des planètes et satellites mouvement de la Terre sur elle-même période d’oscillations d’un(e) pendule, d’un quartz période d’oscillation du rayonnement émis par un atome, … • «Horloge lumineuse»: – deux miroirs parallèles séparés par une distance d (du vide) se renvoient perpétuellement un rayon de lumière – période propre de l’horloge: intervalle de temps t entre deux «tics» mesuré dans le référentiel de l’horloge tac miroir t = 2d c • Expérience de pensée: – deux horloges identiques, A et B: tic même période propre – Horloge A reste sur Terre (référentiel R) – Horloge B est placée dans une navette spatiale (référentiel R’) de vitesse constante u par rapport à la Terre OS, 04 mai 2006 vide d miroir t A = t'B = 2d c 300 Horloges en mouvement tac B B B tic 2 c t B/ u tB/2 c t / B 2 d u tB/2 tic A tB = période de l’horloge B se déplaçant à la vitesse u: 2d = 2d 1 c 2 u 2 c 1 u 2 /c 2 t A = 2d c 2 2 (ct B /2) = (ut B /2) + d 2 t B = tA = période de l’horloge A au repos: t A > t A B retarde par rapport à A 2 2 1 u /c t'B Conclusion d’un observateur t' = > t'B A retarde par rapport à B A 2 2 dans le référentiel R’ (navette) 1 u /c 1 = = facteur de dilatation du temps 2 2 1 u /c OS, 04 mai 2006 301 Conclusion d’un observateur dans le référentiel R (terre) t B =