1. L’industrie alimentaire vis-à-vis du développement
durable
Les produits agricoles végétaux ainsi que les produits issus de l’élevage sont vendus par
l’agriculteur à d’autres entreprises où ils seront manufacturés, transformés, emballés et
entreposés avant d’être vendus à la distribution finale. De plus, un certain nombre de ma-
tières premières sont utilisées, après transformation, dans l’alimentation animale : il s’agit
d’un maillon de l’industrie alimentaire trouvant sa place entre l’agriculture et l’élevage.
L’ensemble des entreprises industrielles qui achètent, manufacturent ou transforment des
matières premières végétales ou animales forment le secteur de l’« industrie alimentaire ».
Grâce à la concurrence, mue par la recherche de la maximisation du profit, ce secteur con-
naît une tendance structurelle constante à l’accroissement d’échelle et à la concentration.
Cette concurrence pousse également en permanence les entreprises concernées à moder-
niser leurs outils de travail, à renouveler leurs technologies et à prendre des mesures visant
à accroître leur rentabilité.
Le revers de la médaille est l’évolution vers une économie mondialisée, ce qui a des consé-
quences écologiques et sociales.
Ainsi, les médias britanniques ont récemment fait mention d’un rapport du « National Audit
Office » présentant les résultats d’analyse des ingrédients d’une pizza. Selon cette analyse,
réalisée pour le compte de l’Autorité irlandaise de sécurité des aliments (Food Safety Autho-
rity of Ireland), une pizza contient à elle seule pas moins de 35 ingrédients originaires de
60 pays.
Un autre exemple est l’importation de matières premières riches en protéines pour
l’alimentation animale dans l’Union européenne, qui dépend pour 80 % de son approvision-
nement des importations des États-Unis, du Brésil et de l’Argentine. Ces importations cor-
respondent à la production de 40 millions d’hectares de terres arables1.
La production et la commercialisation d’huile de palme constituent un autre exemple sem-
blable. Entre 1965 et 2009, la superficie de cette culture en Malaisie et en Indonésie est pas-
sée de 200.000 hectares à 9,5 millions d’hectares, au détriment de la forêt tropicale, mena-
çant gravement sa biodiversité et dont les rejets de CO2 ont augmenté. Environ 10 % de la
production totale est importée dans l’Union européenne.
La bonne santé économique d’une entreprise agro-alimentaire peut être atteinte grâce à
l’optimisation de sa gestion, par exemple la minimisation des coûts des matières premières
et de la main-d’œuvre, ainsi que la maximisation du chiffre d’affaires.
1 Hebdomadaire Pleinchamp, 26 septembre 2013 (éditeur Front Wallonne de l’Agriculture, FWA).