Paris 7 PH282 – HYDRODYNAMIQUE Examen partiel Samedi 25 mars, 9–12 h Calculettes autorisées Les exercices simples, marqués d’un*, sont largement suffisants et partiellement nécessaires pour vous assurer la moyenne. Vous êtes libres d’interpréter les autres exercices à votre guise, à l’aide de votre culture, votre intuition, votre imagination, voire votre bon sens. 1 *Plomberie Le débit moyen d’un cœur humain (ou féminin) modérément sollicité est de 6 litres par minute. 1. Le diamètre de l’aorte, à la sortie du cœur, est de 2,5 cm. Quelle est la vitesse moyenne du sang dans l’aorte ? 2. Le diamètre des vaisseaux capillaires est de 6 µm. La vitesse moyenne du sang, mesurée dans un vaisseau capillaire, est de 1 mm s−1 . Quel est le débit de sang dans un capillaire ? En admettant que tout le sang passe par ces vaisseaux capillaires, quelle est leur section totale ? Quel est le nombre de vaisseaux capillaires ouverts et opérationnels ? 2 *Viscosité Un modèle de viscosimètre, parmi d’autres, est constitué de deux cylindres coaxiaux. L’interstice entre les deux cylindres est occupé par un film du liquide dont on désire mesurer la viscosité. Le cylindre intérieur est suspendu à une balance de torsion préalablement étalonnée. Le cylindre extérieur est entraı̂né en rotation à vitesse angulaire constante, ajustable. 1. Soit Γ(ω) le moment du couple de torsion, mesuré à la vitesse ω, lorsque le cylindre intérieur est à l’équilibre. Représentez sur un graphe, et justifiez, l’allure des courbes Γ(ω) auxquelles il faut s’attendre pour divers liquides si ceux-ci sont des fluides newtoniens. 2. La hauteur des cylindres en regard est de 25 cm et leurs diamètres respectifs de 15 cm et 15 cm + 2 × 0, 25 mm. On mesure un moment de torsion de 1 m N à 90 tours par minute. Quelle est la viscosité du liquide testé ? 3 *Écoulement de Poiseuille 1. Établissez, dans les hypothèses du régime d’écoulement de Poiseuille, le profil de vitesse d’un fluide dans un tuyau rectiligne cylindrique. 2. En déduire l’expression du débit en volume dans ce tuyau. df 3. En déduire l’expression de la vitesse moyenne (au sens du débit : V = Q/S) dans le tuyau. 4. Très grossièrement, on assimile le sang à un liquide newtonien de viscosité µ = 2×10−3 N s m−2 . Le diamètre d’un vaisseau capillaire étant de l’ordre de 6 µm, et la vitesse moyenne mesurée de l’ordre de 1 mm s−1 estimez la perte de pression par unité de longueur dans un capillaire. Sachant que les pressions (effectives) moyennes à la sortie du cœur et au retour au cœur sont respectivement de l’ordre de 13 × 103 Pa et 0,5 × 103Pa, en déduire la longueur typique d’un capillaire. 2 4 Hydrodynamique, PH282 Paris 7 *Remorque On s’interroge sur la force qu’il faut exercer pour faire avancer un navire de surface à vitesse constante. Cette force, appelée résistance de remorquage R, est égale à la résultante des forces horizontales exercées par l’eau sur la coque. Elle dépend a priori de la vitesse V du navire et de sa coque qui, à forme donnée, est entièrement caractérisée par sa longueur L. On connaı̂t deux mécanismes de dissipation de l’énergie : l’un du type friction mettant en jeu le cisaillement des couches liquides au contact de la coque et donc la viscosité µ, l’autre du type rayonnement par émission de vagues de surface qui, se propageant par conversion d’énergie cinétique en énergie potentielle de gravitation, doivent faire intervenir la masse volumique ρ du liquide et l’attraction de la pesanteur g. 1. Adoptant pour étalons primaires ρ, L et V , en déduire la forme d’une relation entre grandeurs sans dimensions. 2. Quelles sont les conditions de similitude à satisfaire pour que la mesure de la résistance de remorquage R∗ sur une maquette V ∗ , L∗ , µ∗ , ρ∗ , g∗ , permette d’obtenir la valeur de R ? Exprimez df ces mêmes conditions en termes de la viscosité cinématique ν = µ/ρ. 3. Modestement, on prévoit de faire l’essai sur maquette à la surface de la Terre : g ∗ = g. Sachant que la maquette à une longueur L∗ , quelle vitesse V ∗ devra-t-on lui imprimer et quelle valeur de viscosité cinématique ν ∗ faudrait-il choisir pour le liquide d’essai ? Quelle serait alors l’expression de R en fonction de la valeur R∗ mesurée sur la maquette ? 5 *Venturi Un tuyau horizontal, de section 200 cm2, comporte un étranglement, de section 50 cm2 . Un manomètre indique une différence des pressions de l’eau en amont de l’étranglement et dans l’étranglement de 8 × 104 Pa. Estimez, en rappelant les hypothèses de validité de l’équation de Bernoulli, la vitesse de l’eau dans le tuyau et son débit. 6 *Vidange Une voie d’eau d’un diamètre de l’ordre de 2 cm se déclare dans la coque d’un bateau à 1 m sous la ligne de flottaison. 1. Estimez la vitesse de l’eau et le débit. Cette dernière estimation pèche-t-elle plutôt par excès ou par défaut ? Pourquoi ? 2. Estimez la force que vous devez exercer sur une plaque alors que vous la présentez devant le jet d’eau. 3. Estimez la force que vous devez exercer sur cette plaque lorsqu’elle obture la voie d’eau. 7 *Cric hydraulique L’appareil consiste en un réservoir étanche, plein de liquide (masse volumique voisine de celle de l’eau) sur lequel agissent deux pistons de diamètres respectifs 8 cm et 60 cm. 1. Quelle force faut-il exercer sur le petit piston lorsque le grand piston, à la même altitude, supporte une voiture de 1 tonne ? 2. Quel est le déplacement total à imprimer au petit piston si l’on veut soulever la voiture de 2 m ? Pouvez-vous imaginer une solution plus pratique ? 3. Quelle force supplémentaire faut-il exercer sur le petit piston lorsque le grand piston est 2 m plus haut ? Hydrodynamique, PH282 Paris 7 3 8 Évaluation quantitative d’une explication fantaisiste Une explication simple, sinon convaincante, du phénomène de portance d’une aile consiste à énoncer qu’en vertu d’on ne sait trop quel impératif catégorique, les filets d’air séparés par le bord d’attaque de l’aile doivent se raccorder, comme si de rien n’était, après le bord de fuite. La distance à parcourir le long de la face supérieure (l’extrados) convexe étant plus grande que le long de la face inférieure (l’intrados), plate par exemple, la vitesse de l’air y est, elle aussi, plus grande et, en vertu de l’équation de Bernoulli, la pression plus faible. D’où une force de portance résultant de cette différence de pression. Nonobstant les objections que l’on peut opposer à cette “théorie”, estimez la portance ainsi prédite dans le cas d’un modèle réduit de planeur, de masse 0,7 kg, volant à 10 m s−1 . L’aile a une envergure de 1 m ; le profil de l’aile a une longueur (la corde) de 16 cm et une épaisseur maximale de 1 cm. 9 Débit d’un déversoir Le trop plein d’un barrage profond s’évacue par un déversoir. La hauteur du niveau de la retenue au dessus du déversoir, et la profondeur de l’eau dans le déversoir sont faciles à mesurer. On suppose, en première approximation, que le profil de vitesse dans le déversoir est uniforme. Au moyen de l’équation de Bernoulli (le long d’une ligne de courant à la surface de l’eau par exemple), estimez cette vitesse. En déduire, dans le cas d’un déversoir large par rapport à sa profondeur, une estimation du débit de ce déversoir.