
Document à l’usage exclusif des clients professionnels, prestataires de services d’investissement et autres professionnels du secteur nancier
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Juillet-Août 2016
#7/8
Allocation d’actifs : stratégies d’investissement d’Amundi
Après 43 ans d’appartenance à l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni (RU)
a donc décidé de se retirer par voie référendaire.
L’impact de marché a été important : en l’espace d’une semaine (donc en date
du 30 juin au matin), et suite au référendum britannique), le GBP aura perdu
contre EUR près de 8 % (-12 % depuis le début de l’année). Dans le même
temps, les actions européennes ont perdu 5 % (Eurostoxx) et les valeurs
refuges comme les Bunds ou les USTreasuries se sont nettement appréciées :
le taux 10 ans US et le 10 ans Bund sont désormais respectivement à 1,50 %
(-19pb) et -0,12 % (-18pb). Les obligations d’entreprises ont vu leur spread de
crédit se dégrader, mais l’effet spread a été au moins partiellement compensé
par l’effet-taux. Les valeurs bancaires (actions et produits de dette) ont en
revanche fortement chuté (-12 % par exemple pour l’indice MSCI des valeurs
financières de l’UEM). Quant aux spreads souverains, l’élargissement a été
contenu grâce au QE de la BCE : le spread italien est quasiment revenu sur
son niveau d’avant Brexit (+ 13pb, soit 150 pb au-dessus du 10 ans allemand),
tandis que le spread espagnol s’est même resserré (de 5 pb) depuis le
référendum (à 138pb).
Il est utile de se pencher sur les impacts politiques et économiques d’une part, et
sur les impacts sur les marchés nanciers et les allocations d’actifs d’autre part.
L’objet de cette note est de répondre aux principales préoccupations actuelles.
QUESTION # 1
Le Royaume-Uni peut-il rester dans l’Union européenne
malgré l’adoption du Brexit par voie référendaire ?
QUESTION # 2 Peut-il y avoir un second référendum ?
QUESTION # 3 Une pétition peut-elle suffire à renverser le processus ?
QUESTION # 4
Quelle peut (doit) être la réponse des pays de l’Union
européenne ?
QUESTION # 5 Les négociations à venir entre le Royaume-Uni et l’Union
européenne vont-elles être déterminantes dans l’impact
économique du Brexit sur le Royaume-Uni ?
QUESTION # 6
Quels sont les impacts politiques du Brexit sur le
Royaume-Uni ?
QUESTION # 7
Quels sont les impacts économiques directs du Brexit sur
l’Union européenne ?
QUESTION # 8
Le Brexit peut-il provoquer à lui seul un ralentissement de
l’économie mondiale ?
QUESTION # 9
Le Brexit met-il en danger les systèmes bancaires
de l’Europe continentale ?
QUESTION # 10
Le Brexit aura-t-il des conséquences pour la place
financière de Londres ?
QUESTION # 11
Doit-on craindre des référendums en cascade en Europe ?
QUESTION # 12
Le Brexit conforte-t-il la poursuite de politiques monétaires
accommodantes ?
QUESTION # 13
Le Brexit conforte-t-il l’environnement de taux bas
et la recherche de rendement ?
Achevé de rédiger le 28 juin 2016
L’e s s e n t i e l
Après 43 ans d’appartenance à
l’Union européenne, le Royaume-Uni
a donc décidé de se retirer par voie
référendaire. L’objet de cet article
est de se pencher sur les impacts
politiques et économiques d’une part,
et sur les impacts sur les marchés
nanciers et les allocations d’actifs
d’autre part. Il répond aux principales
préoccupations actuelles.
Notre scénario central est i) que le RU va
déclencher l’article 50 et entamera donc
les négociations de sortie avec l’UE, ii)
qu’une pétition n’est pas suf sante pour
annuler le scrutin, iii) qu’il n’y aura pas de
second référendum. Les dommages sur
l’économie européenne sont limités (sans
doute -0,3 % de PIB en moins étalés sur
deux ans), ce qui ne sera sans doute pas
le cas du RU : l’économie britannique va
connaître vraisemblablement une période
de récession, qui sera plus forte si les
négociations nales débouchent sur des
accords restrictifs : la perte du passeport
européen, la n des accords commerciaux
privilégiés sont notamment deux aspects
majeurs. Sur le plan politique, les dommages
sont importants à court terme au RU :
le futur premier ministre conservateur
sera-t-il pro-Brexit ou anti-Brexit ? Rien
n’est moins sûr à ce stade. Pour l’UE, la
gestion de la sortie du RU, les dossiers sur
l’immigration, sur la croissance et l’emploi
sont les thèmes majeurs qui montreront (ou
pas) la fermeté et la cohésion des 27 pays
restants. Sur le plan nancier, on retiendra
essentiellement le stress qui régnait déjà
sur les banques (taux négatifs, coût du
capital, dif cultés à discriminer banques et
systèmes bancaires), un stress que le Brexit
a ampli é… Car une chose est sûre, c’est
que les banques centrales vont conserver
(Fed notamment) voire ampli er (BCE, BoJ,
BoE…) le caractère accommodant de leur
politique monétaire.
Le Post-Brexit
en quelques questions — réponses
PHILIPPE ITHURBIDE, Directeur Recherche, Stratégie et Analyse