Centre Salmane Al Farissi CPGE , Salé MP2 DEVOIR LIBRE 1 Donné le : 17-9-2013 A rendre le : 24-9-2014 2013/2014 1er trimestre Partie 0 : Définitions , notations Soit E un K − espace vectoriel non nul. 1. Pour tout u ∈ L(E) et k ∈ N, on définit : f 0 = IdE , f k+1 = f k ◦ f Donc si k 6= 0 alors f k est le composé de f avec lui même k fois. 2. On appelle drapeau de E toute famille D = (Ek )k∈[[0,p]] de sous-espaces vectoriels de E tel que : p ∈ N∗ et {0} = E0 · · · Ep = E. Les p+1 sous-espaces vectoriels Ek , k ∈ [[0, p]] sont appelés les termes du drapeau D. Si E est de dimension n et p ∈ N∗ , on appelle base de E, adaptée au drapeau D toute base B = (e1 , · · · , en ) de E tel que : (∀k ∈ [[1, p]])(∃s ∈ [[1, n]]) Ek = Vect{e1 , · · · , es } Soit u ∈ L(E). On dira que le drapeau D est stable par u ou u−stable si tous les termes Ek du drapeau D sont u−stables. 3. Soit u ∈ L(E). On dit que u est ponctuellement nilpotent si pour tout x ∈ E il existe p ∈ N∗ tel que up (x) = 0. On dit que u est nilpotent s’il existe p ∈ N∗ tel que up = 0. Si u est nilpotent, le plus petit p ∈ N∗ tel que up = 0 s’appelle l’indice de nilpotence de u. Une matrice A ∈ Mn (K) est nilpotente si l’endomorphisme ΦA canoniquement associé à A est nilpotent. L’indice de nilpotence de A est celui de ΦA . On note NE l’ensemble des endomorphismes nilpotents de E. C’est donc une partie de L(E). 4. On admet le théorème de la base incomplète pour tout K − espace vectoriel E même s’il n’est pas de dimension finie. En particulier, tout sous-espace vectoriel de E possède un supplémentaire. Partie I : Trace d’un endomorphisme en dimension finie Soit n ∈ N∗ et E un K−espace vectoriel de dimension n. Pour toute matrice A ∈ Mn (K) tel que A = (aij )1≤i,j≤n , on pose : tr(A) = n X aii i=1 Le scalaire tr(A) est appelé la trace de A. 1. Démontrer que l’application tr qui associe à chaque matrice carrée A ∈ Mn (K) sa trace est une application linéaire. 1 2. Prouver que : ∀(A, B) ∈ (Mn (K))2 tr(AB) = tr(BA). En déduire que si deux matrices carrée sont semblables alors elles ont même trace. 3. Soit u ∈ L(E), B une base de E et A = matB (u). On définit tr(u) = tr(A). Justifier que cette définition a un sens et donner les propriétés correspondantes de la trace d’un endomorphisme. Partie II : Drapeaux Dans tout ce qui suit E est un K − espace vectoriel non nul. 1. (a) Démontrer que E admet un et un seul drapeau à deux termes. (b) Démontrer que si E n’est pas de dimension finie alors pour tout m ∈ N∗ , E admet un drapeau Dm à m + 1 termes. (c) Démontrer que si dim(E) = n alors pour tout m ∈ [[1, n]] il existe un drapeau Dm de E à m + 1 termes et que n + 1 est le maximum du nombre de termes d’un drapeau de E. 2. On suppose dans toute cette question que E est de dimension finie n avec n 6= 0. (a) Démontrer que tout drapeau D de E admet au moins une base adaptée. (b) Soit B une base de E. Démontrer que pour tout m ∈ [[1, n]] il existe un drapeau de E à m + 1 termes tel que B est une base adaptée à D. (c) Soit D = (Ek )k∈[[0,p]] un drapeau de E et B = (e1 , · · · , en ) une base adaptée à D. Pour tout k ∈ [[1, p]], justifier l’unicité de s ∈ [[1, n]] tel que : Ek = Vect{e1 , · · · , es }.. Que représente s pour Ek ? (d) Soit u ∈ L(E) et D un drapeau u−stable et B une base de E adaptée à D. Décrire la forme de la matrice de u relativement à B. Partie III : Noyaux itérés Soit E un espace vectoriel réel et f un endomorphisme de E. 1. Montrer que la suite (ker f k )k∈N , des noyaux des endomorphismes f k pour k ∈ N est, au sens de l’inclusion, une suite croissante de sous-espaces vectoriels de E, c’est-à-dire : (∀k ∈ N) ker f k ⊂ ker f k+1 2. Montrer que s’il existe un entier p tel que les noyaux des endomorphismes f p et f p+1 soient égaux, alors : ∀k ≥ p : ker f k = ker f p 3. Montrer que lorsque l’espace E est de dimension finie n, la suite des dimensions des noyaux des endomorphismes f k est constante à partir d’un rang p inférieur ou égal à la dimension n de l’espace. En déduire en particulier ker f n = ker f n+1 4. Application : On considère la matrice : 1 0 2 A = 0 1 1 ∈ M3 (R). −1 1 −1 2 On note f l’endomorphisme de R3 représenté par A dans la base canonique de R3 . (a) Déterminer Nk = ker f k pour tout k ∈ N∗ . (b) Determiner une base Ω = (ω1 , ω2 , ω3 ) de R3 tel que : ω1 ∈ N1 et ω2 ∈ N2 et ω3 est un vecteur de la base canonique judicieusement choisi. (c) En déduire que la matrice A est semblable à une matrice A0 de la forme : 0 a b A0 = 0 0 c . 0 0 1 On demande de donner les valeurs de a, b et c, déterminer la matrice P de passage de la base canonique de R3 à la base Ω ansi que P −1 et d’écrire la relation qui lie A et A0 . Partie IV : Endomorphismes nilpotents 1. Montrer que si E est de dimension finie alors tout endomorphisme ponctuellement nilpotent est nilpotent. 2. Donner un exemple d’endomorphisme ponctuellement nilpotent mais non nilpotent. 3. Démontrer que si u et v sont deux endomorphismes nilpotents tel que u ◦ v = v ◦ v alors u + v et u ◦ v sont nilpotents. 4. Démontrer que si E est de dimension finie n avec n ≥ 2 alors l’ensemble NE des endomorphismes nilpotents n’est pas un sous-espace vectoriel de L(E). 5. On suppose que E est de dimension finie et on considère u ∈ L(E). Montrer que si u est nilpotent d’indice de nilpotence p alors p ≤ n. En déduire que un = 0 6. Soit u ∈ L(E) un endomorphisme nilpotent d’indice de nilpotence p. Pour tout k ∈ [[0, p]], on pose : Nk = ker(uk ). (a) Prouver que D = (Nk )k∈[[0,p]] est un drapeau de E, stable par u. (b) Soit B une base de E adaptée à D. Démontrer que la matrice de u relativement à B est une matrice triangulaire strictement supérieure. (c) En déduire que tout endomorphisme nilpotent de E est de trace nulle. Partie V : Sous-espace vectoriel engendré par NE Dans cette partie : • E est un espace vectoriel de dimension n ≥ 2 et Nn (K). • Nn (K) est la partie de Mn (K) constituée des matrices nilpotentes. • Hn (K) est la partie de Mn (K) constituée des matrices de trace nulle. • NE (rep. HE ) l’ensemble des endomorphismes nilpotents (rep. de trace nulle) de E. • (Eij )1≤i,j≤n la base canonique de Mn (K). On se propose de prouver que Vect(NE ) = HE . 3 1. Justifier que HE est un sous-espace vectoriel de E. Quelle est sa dimension ?. Qu’appelle-t-on un tel sous-espace vectoriel ? 2. Prouver que pour toute valeur de l’entier n tel que n ≥ 2, la partie Nn (K) n’est pas un sous-espace vectoriel de Mn (K). Fii = Eii − E11 si i ≥ 2 2 3. Soit I = [[1, n]] \{(1, 1)} et pour tout (i, j) ∈ I, on pose : Fij = Eij si i 6= j . (a) Démontrer que (Fij )(i,j)∈I est une famille libre de Mn (K). (b) Que vaut la trace de Fij pour tout (i, j) ∈ I ? 4. Déduire de ce qui précède le résultat souhaité. 5. Ce résultat reste-t-il vrai si n = 1 ? 4