ALIMENTATION ET SPORT Quelques notions de base… Isabelle Hild - Étudiante en BTS Diététique – GRENOBLE Version 2008 1 LA DEPENSE ENERGETIQUE 1/2 • Notion de Kcal et KJ (1 Kcal = 4,18 KJ) • Comment se répartit -elle ? – Métabolisme de base : Fonctionnement minimal de l’organisme pour assurer sa survie (environ 1200 à 2000 Kcal/j, + ou -). – Thermorégulation : Très variable selon climat et saison, + important au froid qu’au chaud. – Activité Dynamique et Spécifique des aliments : Énergie nécessaire à la digestion et l’assimilation des aliments (6, 10 ou 30% des Kcal ingérées selon GLP). 2 LA DEPENSE ENERGETIQUE 2/2 – Activité physique : • Marche à pied : 100 Kcal/h • Cyclisme : 200 à 800 Kcal/h (plat, vent faible, 25 à 35 km/h), mais beaucoup de variables… à Intérêt du cardio fréquencemètre • Sprint : 1400 Kcal/h – États physiologiques particuliers : Croissance, puberté, grossesse, convalescence… • Et pour une journée, ça fait combien ? – En moyenne : 2000 Kcal chez la femme, 2700 chez l’homme. – Selon l’activité physique : de 1800 à 3500, voire 4000 Kcal. – Une valeur considérée comme extrême : 6000 Kcal pour un coureur du Tour… 3 LA DEPENSE ENERGETIQUE 3/2 • Et pour un Paris Brest Paris ? – En moyenne : 35000 Kcal pour la totalité de l’épreuve !... • Si vous le faites en 50 heures à environ 17 000 Kcal/j • Si vous le faites en 90 heures à environ 9 300 Kcal/j à Dans tous les cas, vous dépenserez plus d’énergie par jour qu’un coureur du tour… 4 LES ELEMENTS NUTRITIONNELS • Nous verrons tour à tour : – – – – – – Les Protéines Les Lipides Les Glucides L’ Eau Quelques Vitamines Quelques Minéraux 5 LES ELEMENTS NUTRITIONNELS • Les Protéines 1/4 – C’est quoi ? « Protide » = primaire, fondamental (grec). Constituants essentiels de toute matière vivante. Composées d’ Acides Aminés liés entre eux (Il existe une vingtaine d’ AA différents). – Ça sert à quoi ? • Rôle structural : trame protéique os, tissu conjonctif… • Protection : anticorps, coagulation… • Transport Oxygène (Hb), Fer… • Contraction musculaire : Actine et myosine • Enzymes, Hormones… • Énergétique, en dernier lieu, mais là c’est pas bon signe ! 6 • Les Protéines 2/4 – Où les trouve -t-on ? • • • • • • • • Dans les légumes secs : lentilles (28%), pois cassés… Dans le poisson : en moyenne 20% Dans les oléagineux : amandes, noix (20%), noisettes… Dans la viande : en moyenne 18% (steak de bœuf : 28%) Dans les produits laitiers : entre 3 et 20% Dans les œufs : 13% Dans les céréales : 11 à 8% Dans certaines « feuilles » : Ortie ( 8% poids frais à 40% poids sec), luzerne, tilleul… • … 7 • Les Protéines 3/4 – Les Acides Aminés Essentiels • Nécessaires à l’organisme qui ne sait pas les synthétiser apportés par l’alimentation. à Doivent être • Au nombre de 8 : Leucine, Thréonine, Lysine, Tryptophane, Phénylalanine, Valine, Méthionine, Isoleucine. • Notion de facteur limitant : Pour que chacun d’entre eux puisse être assimilé, il faut que tous les autres soient présents en proportion à peu près semblable. – Sources complètes de protéines : » Viande, œufs, produits laitiers, mais apportent aussi graisses saturées, cholestérol, déchets azotés… » Poissons (déchets azotés aussi), protéines foliaires (ortie, luzerne, tilleul… ), amarante, petit épeautre, spiruline… – Sources incomplètes de protéines : » Légumes secs (déficitaires en Méthionine) » La plupart des céréales (déficitaires en Lysine) à Associer ces produits pour qu’ils se complètent : Riz et lentilles, semoule et pois chiche, maïs et haricot rouge, etc… Base de nombreux plats traditionnels. à Ou leur associer un peu de protéines équilibrées en AA. 8 • Les Protéines 4/4 – Apport énergétique • 1 g de protéine à 4 Kcal (ou 17 KJ) – Combien en consommer ? • Besoins du sportif sont augmentés par rapport au sédentaire – Pour permettre développement musculaire – Pour réparer micro -traumatismes dus à l’activité physique à Environ 15% de l’apport énergétique total devrait se faire en protéines (contre 12% pour le sédentaire) soit environ 1,2 g par Kg de poids par jour (ou 100g pour une ration de 2700 Kcal). à Mais éviter les excès : à Surcharge les reins : déchets azotés à éliminer. Attention en cas d’activité physique intense qui va aussi produire des déchets à éliminer !… à Augmente risque de maladies cardio saturées) -vasculaires (protéines animales à graisses à Moins de risques avec protéines végétales, mais veiller à bien les associer entre elles pour les assimiler. 9 • Les Lipides 1/5 – C’est quoi ? Ce sont les graisses et les huiles, ils sont insolubles dans l’eau. La plupart des lipides alimentaires sont des triglycérides : 3 Acides Gras (chaîne + ou – longue, saturés ou non), associés à un glycérol. Quelques uns sont des AG libres. Le cholestérol entre aussi dans la catégorie des lipides : Sa structure est différente, mais son comportement est approchant. – Ça sert à quoi ? • Réserve énergétique très importante, utilisée pour le travail musculaire quand les glucides font défaut (mais uniquement en filière aérobie, donc effort peu intense). • Rôle structural : constituants des cellules (membranes, mitochondries, noyaux…) • Protection contre maladies CV : AGPI • Indispensables à l’assimilation Vitamines liposoluble (A,D,E,K) • Protection thermique… 10 • Les Lipides 2/5 – Où les trouve -t-on ? • • • • • • • • • Dans les huiles végétales : presque 100% (AGMI et AGPI) Dans le beurre : 82% (AGS) Dans les oléagineux : 50 à 60% (AGMI et AGPI) Dans le fromage : en moyenne 22% (AGS) Dans les charcuteries : très variable, jusqu’à 40% (AGS) Dans les produits laitiers : très variable (AGS) Dans les jaunes d’œufs : 31% (AGS, AGMI, Cholestérol) Dans les viandes : de 3 à 25 % (AGS) Dans les poissons gras : 3 à 15 % (AGS, AGMI et AGPI) 11 • Les Lipides 3/5 – Différents types d’Acides Gras : • Les Acides Gras Saturés Carbone) : (Aucune double liaison entre 2 atomes de Présents surtout dans les graisses d’origine animale, leur rôle essentiel est de servir de réserve énergétique. Ils peuvent facilement être synthétisés par l’organisme par exemple à partir des glucides en excès. Quand ils sont consommés en trop grande quantité, ils font augmenter les risques de maladies CV. • Les Acides Gras Mono Insaturés (1 double liaison entre 2 C) : Le principal = L’Acide oléique, surtout présent dans l’huile d’olive (75%). Rôle favorable sur le métabolisme du cholestérol (régime méditerranéen ). 12 • Les Lipides 4/5 • Les Acides Gras Poly Insaturés (plusieurs double liaisons) : – Les Oméga 6 (dernière double liaison sur C6) : Le plus connu est l’Acide Linoléique qui est un Acide Gras Essentiel (indispensable à l’organisme qui ne sait pas le synthétiser) Présent surtout dans l’huile d’arachide, de tournesol, de maïs. Rôle de protection sur les globules rouges et limite les atteintes musculaires lors d’efforts intenses. – Les Oméga 3 (dernière double liaison sur C3) : » L’Acide alpha -linolénique est aussi un Acide Gras Essentiel Présent surtout dans l’huile de noix, de colza, de soja, de noisette… Rôle protecteur important contre les maladies cardio -vasculaires. Attention : trop d’Oméga 6 contrecarrent son effet. » EPA et DHA : pas des AGE, mais pas toujours synthétisés en quantité suffisante à Profitable de les amener par l’alimentation. Présents dans les poissons gras : sardines, maquereaux, saumon, thon, hareng… Rôle protecteur très fort contre les maladies CV (paradoxe Eskimo) Bénéfique sur le moral ! (Travaux du Dr Servan de la dépression). -Schreiber sur le traitement 13 • Les Lipides 5/5 – Apport énergétique • 1 g de lipides à 9 Kcal (ou 38 KJ) à Apport énergétique très important – Combien en consommer ? • Besoins du sportif sont à peu près identiques à ceux du sédentaire en quantité, mais comme la part des protéines et des glucides est augmentée, celle des lipides est comparativement diminuée. • De plus un excès de poids est rapidement un handicap pour le sportif (surtout quand ça monte… ) à Environ 25% de l’apport énergétique total devrait se faire en protéines pour le sédentaire), soit 75g pour une ration de 2700 Kcal. – La répartition « officielle » (!) (contre 33% 6,5% d’AGS + 15% d’AGMI + 3,5% d’AGPI AGPI : Oméga 6/ Oméga 3 = 5 Oméga 3 : 80% d’Ac Linolénique, 20% EPA DHA – Et en pratique : • Les AGS étant déjà amplement présents dans les viandes et produits laitiers, privilégier chaque fois que possible les huiles végétales (olive, colza) plutôt que beurre et crème. • Les Oméga 6 étant en concentration beaucoup plus élevée que les Oméga 3 dans l’alimentation occidentale, privilégier les produits riches en Oméga 3 : Poissons gras, noix, huiles de colza et de noix, plutôt que huile de tournesol ou d’arachide. 14 • Les Glucides 1/5 – C’est quoi ? Dans le langage de tous les jours ce sont les sucres. • Sucres simples : 1 unité isolée (monosaccharides) – Glucose, fructose, galactose… • Sucres complexes : plusieurs unités liées entre elles (Disaccharides ou polysaccharides) – Saccharose, lactose, maltose… – Amidon, pectine, cellulose… • Attention : sucre simple ne veut pas obligatoirement dire sucre rapide, ni sucre complexe dire sucre lent : cette notion est dépassée et remplacée par celle d’Index Glycémique que nous verrons plus bas. – Ça sert à quoi ? • Réserve énergétique prépondérante pour le sportif, stocké sous forme de glycogène dans les muscles et le foie. Mobilisable rapidement en début d’effort et pour le travail musculaire intense (filière aérobie et anaérobie lactique). • Rôle structural : entrent dans la constitution de l’ADN, de l’ATP… 15 • Les Glucides 2/5 – Où les trouve -t-on ? • Dans les légumes secs : haricots secs, pois cassés, lentilles (60%)… • Dans les fruits secs : Abricots secs, figues, dattes, bananes sèches (80 à 65%) • Dans les céréales : Pâtes, riz, blé, seigle, quinoa, sarrasin… (de 60 à 80%) • Dans le pain (50%) • Dans certains légumes : Petits pois, patate douce, igname (20%), panais (18%), salsifis (15%)… • Dans les pommes de terre (15 à 18%) • Dans les fruits frais : De la banane (24%) au melon (9%) • Et bien-sûr dans le sucre (100%) et produits sucrés !… 16 • Les Glucides 3/5 – Notion d’Index Glycémique (IG) : • Ancienne distinction « sucre simple » = « sucre rapide » et « sucre complexe » = « sucre lent » est dépassée. C’est effet de l’ingestion d’un glucide sur production d’insuline qui va induire réponses métaboliques différentes, que ce glucide soit simple ou complexe : à Ingestion glucide à Digestion et passage dans le sang à Augmentation glycémie, proportionnelle à l’IG du glucide à Détection par le pancréas à Production d’insuline, proportionnelle à l’augmentation glycémie à Entrée glucose dans les cellules (dont les cellules adipeuses si excès) à Baisse glycémie = hypoglycémie réactive, proportionnelle à l’augmentation préalable, 2 à 3h après ingestion (peut aller jusqu’à la fringale… ) • L’amplitude de ces réponses étant proportionnelle à l’IG, il est très important pour le sportif de connaître l’IG de ses aliments pour éviter les hypoglycémies réactives accompagnées de « coups de pompe ». 17 – Les IG de quelques glucides : Ils ont été définis en mesurant l’évolution de la glycémie et du taux d’insuline dans les heures qui suivent l’ingestion de l’aliment. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Glucose (= glucide étalon pour l’IG) Carottes cuites Corn Flakes (et pourtant sucres complexes) Miel Purée (sucres complexes…) Riz blanc, précuit ou étuvé (SC) Pain blanc (SC…) Sucre blanc Müesli Nouilles, pâtes trop cuites… Sirop d’érable Pain complet, de seigle… Riz complet, thaï, basmati… Banane fraîche Pâtes Al dente Riz glutineux Pain aux noix Pâtes complètes (Al dente) Carottes crues Banane sèche Pomme Pois chiches, pois cassés, lentilles… Fructose (et pourtant sucre simple) 100 90 89 88 80 70 à 80 75 70 67 60 56 55 à 65 55 à 60 55 45 à 55 47 45 42 40 37 30 à 36 30 à 35 20 18 • Les Glucides 4/5 – Ce qui augmente l’IG des aliments : • Une cuisson prolongée • De nombreuses transformations (étuvage, pré cuisson… ) • Le raffinage • Une texture mixée, en purée, en jus… – Ce qui fait baisser l’IG des aliments : • La présence de fibres • Le fait de les consommer en même temps que des protéines ou/et des lipides (Un aliment à IG élevé consommé en fin de repas se comporte comme si son IG était bas) – Pourquoi privilégier les aliments à IG bas ? • Pour éviter le cercle vicieux : hyperglycémie à hypoglycémie réactive à envie de sucré à Ingestion produit sucré à IG élevé à hyperglycémie à hypoglycémie réactive à etc… • Pour limiter la prise de poids : une production massive d’insuline provoque aussi le stockage de lipides. • Parce que le pancréas est agressé par les IG élevés, et à long terme un diabète peut s’installer… 19 • Les Glucides 5/5 – Apport énergétique • 1 g de glucides à 4 Kcal (ou 17 KJ) – Combien en consommer ? • Besoins du sportif sont accrus par rapport au sédentaire : Nécessaire de constituer d’importants stocks de glycogène hépatiques et musculaires, indispensables au travail musculaire intense. En effet, si les glucides en excès peuvent être convertis facilement en lipides dans le tissu adipeux, l’inverse n’est pas vrai, et le glycogène ne peut pas se constituer à partir de lipides. à Environ 60% de l’apport énergétique total devrait se faire en glucides pour le sédentaire), soit 400g pour une ration de 2700 Kcal. (contre 55% – En théorie, et dans la vie de tous les jours, nous devrions consommer moins de 10% de la ration énergétique totale en saccharose (sucre de table + produits sucrés), soit moins de 50 à 70g par jour pour des rations de respectivement 2000 et 2700 Kcal par jour. (50g de sucre = 10 morceaux de sucre, ou ½ litre de Coca ou de jus de pomme, ou 75 g de confiture ou 100g de chocolat noir) 20 • L’Eau 1/2 – Nous sommes constitués en moyenne à 60% d’eau (+ ou – selon âge). Elle intervient dans l’ensemble des réactions métaboliques de l’organisme. – Nous en perdons environ 2,5 litres par jour par : • La respiration • La perspiration • Les urines et les selles – A ces pertes s’ajoutent celles dues à la transpiration , qui peuvent être considérables selon la chaleur ou l’activité physique : jusqu’à 1 litre/heure, voire plus en conditions extrêmes. – Une perte de 2% du poids du corps en eau entraîne un baisse des performances physiques de 20%, ainsi que des risques d’accidents musculaires et tendineux accrus. à Il est indispensable de compenser les pertes avant qu’une déshydratation ne s’installe. 21 • L’Eau 2/2 – Comment compenser les pertes hydriques ? • En situation de « tous les jours » : – 1 l d’eau environ étant apporté par les aliments, il convient de boire au moins 1,5 l par jour. – Boire souvent, sans attendre la soif, par petites quantités (quelques gorgées à la fois). – Ne pas boire de trop grandes quantités pendant les repas, pour ne pas contrarier la digestion. – L’eau est la seule boisson indispensable. • En cas d’activité physique : – La sensation de soif étant souvent atténuée à l’effort, la règle 2 ci -dessus est d’autant plus importante : boire toutes les 5 à 10 minutes 1 ou 2 gorgées. – Cette fois -ci, l’eau pure n’est pas la boisson la mieux adaptée : en effet une boisson isotonique ou légèrement hypotonique au plasma sanguin sera plus rapidement assimilée (nous y reviendrons un peu plus tard). – Notre organisme n’étant pas capable d’assimiler plus de 700 ml de liquide par heure, inutile de boire plus d’un grand bidon par heure. à Une déshydratation à l’effort peut tout de même s’installer, mais une hydratation bien conduite pourra la limiter conséquemment. 22 • Quelques Vitamines 1/2 Elles sont toutes importantes pour notre organisme en permettant à de nombreuses réactions métaboliques de se dérouler (rôle de coenzymes) mais nous n’en verrons que quelques unes, plus particulièrement impliquées lors des activités physiques, ou avec des risques de carences plus élevés chez le sportif. – La Vitamine C • Rôles : – Renforce l’immunité, anti -infectieuse et anti -toxique – Tonique général, défatiguant – Antioxydante (permet neutraliser radicaux libres produits lors activité physique) – Participe régénération des tissus • Sources (dans l’ordre décroissant) : – Églantine, ortie, cassis, cresson, persil, oseille, pissenlit, ciboulette, brocoli, poivron, kiwi, radis, menthe, petit pois, citron, orange, châtaigne, épinard, melon, betterave… 23 • Les Vitamines 2/2 : Ces vitamines du groupe B travaillent en synergie. – La Vitamine B1 • Rôles : – Métabolisme des glucides – Fonctionnement système musculaire – Meilleure transmission influx nerveux • Sources : Porc (surtout jambon, filet, poitrine… ), levure de bière, céréales complètes, tournesol, pignon, pois cassés, lentilles, noix, noisette… – La Vitamine B2 • Rôles : – Métabolisme des PLG – Respiration cellulaire à métabolisme énergétique – Intégrité des tissus • Sources : Comme la B1 + foie, rognons de porc… – La Vitamine PP • Rôles : Comme la B2 et en plus : – Fonctionnement du tube digestif – Fonctionnement du système nerveux • Sources : Comme la B2 + poissons gras, cacahuètes… 24 • Quelques Minéraux 1/2 Même remarque que pour les vitamines… – Le Calcium = l’ion le plus abondant dans le corps humain (1 kg pour un adulte) • Rôles : – Assure la solidité du squelette et des dents – Indispensable à la contraction musculaire – Nécessaire à la coagulation sanguine • Sources : – Ortie, pissenlit, sardines (avec les arêtes), produits laitiers, amandes, figues, noisettes, cresson, menthe, choux… – La présence de Protéines et de Magnésium améliore son assimilation – Une présence trop importante de Phosphore l’entrave. 25 • Quelques Minéraux 2/2 – Le Fer : la plus grande partie du fer de l’organisme est contenu dans l’Hémoglobine. La pratique des sports d’endurance entraîne des pertes accrues en fer. • Rôles : – Transport de l’Oxygène par le sang (Hb) – Intervient dans la respiration cellulaire – Synthèse de certaines enzymes impliqués dans processus énergétiques • Sources : – Pigeon, farine de soja, boudin, pignon, lentilles, foie, ortie, haricots secs, persil, cresson, figue sèche, pois cassés, amande, noisette, pissenlit, noix, bœuf… – La présence de Vitamine C améliore son assimilation – La présence de caféine, de théine ou de tanins l’entrave. – Le Magnésium : • Les sportifs ont des besoins importants en Magnésium. Rôles : – Mise en réserve et mobilisation du glycogène – Intervient dans la contraction musculaire – Tonique général, lutte contre le stress physique et mental… • Sources : – Cacao, bigorneaux, tournesol, amande, noisette, pignon, haricots secs, pois cassés, lentilles, chocolat noir, pain de seigle, pois chiches, figues sèches, abricots secs, dattes… Hépar, Quezac, Arvie, Badoit, Contrex… 26 ET EN PRATIQUE ??? • Tout cela est bien joli, mais concrètement, comment dois-je manger ? – Quelques repères pour la vie de tous les jours : • Manger le matin comme un roi, le midi comme un prince et le soir comme un mendiant. • Ne pas abuser des protéines animales : 100 à 150 g de viande poisson ou œuf par jour sont largement suffisants, plutôt en 2 petites portions qu’en une grosse, plus importante à midi que le soir. • Penser à complémenter les protéines végétales entre elles. • Manger régulièrement du poisson plutôt que de la viande (au moins 2 x par semaine, plus c’est mieux), plutôt des poissons gras (Oméga 3), et plutôt des petits que des gros (moins de métaux lourds) • Privilégier les aliments riches en vitamines et minéraux : fruits et légumes frais, levure de bière, légumes secs, céréales complètes, fruits secs… • Privilégier les glucides à IG bas, consommez les autres en fin de repas. • Limiter l’emploi des graisses, surtout animales • Privilégier les huiles végétales 1ère pression à froid, plutôt crues. • Éviter les aliments carbonisés ou trop grillés (réaction de Maillard) • 1 petit verre de bon vin rouge plutôt vers la fin du repas est bénéfique • Ne pas s’imposer de contraintes trop draconiennes, impossibles à tenir sur la longueur… 27 – 3 à 4 jours avant une épreuve : Le but est d’arriver le jour J avec un organisme reposé, « détoxiné », et un stock de glycogène maximum. On évitera donc digestion laborieuse et aliments riches en toxines Il est cependant trop tard pour faire des miracles et rattraper une éventuelle alimentation déséquilibrée, ainsi que pour perdre ou gagner du poids (fatigue). Remarque : si quelques (!) kilos en trop sont souvent un handicap, pour une épreuve de longue distance comme le Paris Brest Paris ils peuvent aussi être une réserve énergétique fort intéressante, surtout vers la fin… • Augmenter l’apport en glucides en privilégiant d’autant plus ceux à IG bas • Choisir ceux que l’on digère le mieux, diminuer l’apport en fibres en cas d’intestins fragiles. • De moins en moins de glucides à IG élevé, pour limiter les risques d ’hypoglycémie réactive. • Limiter progressivement les aliments gras et surtout les graisses cuites • Limiter les viandes rouges, les plats en sauce longtemps mijotés (Bœuf Bourguignon… ), les fromages bien faits, et tout ce qui vous « reste sur l’estomac »… • Eviter toute innovation ou expérience alimentaire de dernière minute, du type « recette miracle » soufflée par un copain bien intentionné… 28 – Le soir avant l’épreuve : Mêmes principes, mais en plus strict • Faire un repas très digeste (selon les sensibilités de chacun) : Attention aux légumes secs, aux peaux des fruits, aux fruits peu mûrs… • Toujours des glucides à IG bas • Pas de graisses cuites, laborieuses à digérer • Pas de protéines difficiles à digérer, plutôt une petite portion de poisson maigre ou de blanc de poulet, par exemple • Cuisson vapeur de préférence, ou au four doux sans carboniser • Pas d’épices fortes, mais on peut utiliser des épices douces qui aident à digérer : cumin, curcuma, paprika… • Pas d’alcool, éviter le café • Pas de repas trop copieux : la nuit doit être passée à dormir et pas à digérer. Les stocks de glycogène ont du être reconstitués avant. 29 – Le dernier repas avant l’épreuve (souvent c’est le petit déjeuner) • Même règles que pour la veille au soir : un repas très digeste avec des glucides à IG bas. • Un peu de protéines faciles à digérer (jambon blanc ou oeuf, par exemple), si ça passe, pour aider à limiter les risques d’hypoglycémie. • Attention aux mélanges détonants comme lait + jus d’orange ou café au lait ! • Éviter les aliments trop froids, les grandes quantités de liquides (ralentissent la digestion) • Ce repas devrait être pris 3 heures avant le début des efforts physiques si ceux -ci sont intenses, pour éviter qu’ils entrent en compétition avec la digestion ( à contre performances). Cette recommandation est bien entendu impossible à appliquer dans le cas du PBP. – La ration d’attente : entre le dernier repas et le début de l’épreuve • Pas de glucide à IG élevé • Plutôt eau + fructose (IG = 20) : 1 l d’eau + 50 g de fructose, à T et 15 °C, par petites gorgées, quand on en ressent le besoin. • Ou alors boissons spécifiques disponibles dans le commerce… ° entre 8 30 – Pendant l’épreuve : Les recommandations ci -dessous sont bien entendu à adapter en fonction des possibilités matérielles, goûts et tolérances de chacun • Boisson énergétique : Boisson spécifique du commerce ou « maison » : Pour 1 l d’eau plate : - 30 à 50g de sucre non raffiné (intégral, ou complet, type « Rappadura » ou « Muscovado ») : pour sa richesse en sels minéraux (Potassium à combat acidité. Magnésium à combat crampes). - 1g de sel : améliore la vidange gastrique et évite l’hypo natrémie due à la transpiration Permet une meilleure hydratation à l’effort que si on utilisait de l’eau pure. On utilise ici les facultés d’un sucre à IG élevé à faire pénétrer rapidement le glucose dans les cellules pour les besoins des muscles. L’emploi du sucre intégral évite les fuites de minéraux que provoquerait l’emploi de sucre raffiné ou d’eau pure. Il est possible de rajouter un jus de citron frais, ou un peu de bicarbonate de soude, pour combattre l’acidité due à l’effort, mais attention aux risques de troubles intestinaux, surtout sur de longues durées… (à tester impérativement avant l’épreuve). Pour éviter le goût sucré, il est possible de remplacer le sucre intégral par de la maltodextrine (« Caloreen », en pharmacie), mais on ne bénéficiera pas alors de l’apport en sels minéraux. 31 • Boire dès le début des efforts physiques, toutes les 5 à 10 minutes, 1 à 2 gorgées à la fois, sans attendre la soif. • Si la sensation de soif apparaît, boire plus souvent, mais pas en plus grande quantité à chaque fois. • Boire au moins l’équivalent d’un grand bidon par 2 heures (850 ml), sans guère dépasser un petit bidon par heure (650 ml). (soit entre 450 et 700 ml par heure) • Selon l’état de fatigue et les circonstances, il n’est parfois pas facile de boire au bidon toutes les 5 à 10 minutes à Il peut être utile d’avoir une poche à eau dorsale avec pipette, si on la supporte. • Ce qu’il faudrait éviter de boire pendant l’effort : – De grandes quantités d’eau pure à risque de déminéralisation (surtout fuite de sodium) et donc risque déshydratation et chute de tension – Du soda, du coca, des jus de fruits industriels ABC : Ils sont en général extrêmement acides et souvent hypertoniques, tout en étant pauvres en Sodium ( à déshydratation) – De la bière : diurétique ( à déshydratation) – De l’alcool en général : pénètre sélectivement les cellules nerveuses et musculaires et les intoxique 32 • Aliments glucidiques pouvant être pris pendant l’effort : – Pâtes de fruit, fruits secs (apports de minéraux, mais sélectionner ceux qu’on digère bien : attention à abricots secs ou pruneaux… bananes (Potassium)… – Oranges, pommes… pas très intéressant pour leur apport énergétique, plutôt pour le plaisir et pour se rafraîchir. Mais attention à la digestion, surtout s’ils ne sont pas consommés seuls (ça fermente… ) – Barres de céréales, mais vérifier leur composition (sont souvent riches en AGS, par exemple huile de palme, et de plus souvent hydrogénée… ). – Pâte d’amande ou de noix, plus spécifiquement en cas d’effort de longue durée. ), 33 • Aliments complets : en cas d’effort de longue durée ou de dégoût du sucré – Petits sandwichs (jambon blanc, blanc de poulet, fromage pas trop fait… ) – Taboulé, salade de pâtes, de riz, etc… – Si possible rester tout de même dans le « facile à digérer » et éviter dans ce cadre les sardines à l’huile (par ailleurs pleines de bonnes choses… ) et les rillettes… – Eviter les portions trop copieuses (où alors prévoir un temps de repos avant de repartir, sinon votre organisme devra choisir : irriguer le tube digestif ou les muscles !) – Bien mastiquer même si cela prend un peu plus de temps : la digestion sera facilitée et vous en perdrez un peu moins par la suite. En principe, il faudrait limiter au maximum les matières grasses pour alléger l’effort de digestion, mais d’un autre côté leur présence permet de faire baisser l’IG de l’aliment et de limiter les risques d’hypoglycémie réactive à A chacun de trouver le compromis qui convient à son organisme. 34 • Comment organiser ces apports sur un épreuve de longue distance ? Théoriquement (!) un PBP devrait pouvoir se faire en consommant exclusivement des boissons énergétique, dans le but d’éviter tout effort de digestion influant négativement sur la performance sportive, mais : – Cela supposerait d’ingurgiter l’équivalent de 9 kg de sucre ou leur équivalent en produits de synthèse pour couvrir l’apport énergétique nécessaire de 35 000 Kcal. – Ça serait négliger l’importance affective de l’acte de manger et son effet positif sur le moral… Et comme chacun sait, le moral, à vélo, c’est primordial !... – Et comme à priori tout le monde ne dispose pas d’une assistance, il va falloir composer au mieux avec ce qui est disponible aux ravitaillements et essayer d’éviter les erreurs les plus pénalisantes. 35 • Cas pratique : Restauration proposée pdt le Paris Brest Paris – Restauration rapide 24h/24 » Petits déjeuners complets (café, thé, chocolat chaud, pain, viennoiserie, crêpes, beurre, confiture) Attention au chocolat chaud selon sensibilités de chacun. Eviter trop d’IG élevés avant l’effort… » Sandwichs variés (jambon, fromage) – Restauration chaude 24h/24 : Entrées » Piémontaise Pomme de terre : moyennement énergétique, digeste » Taboulé Semoule : énergétique et facile à digérer » Carottes râpées pas très énergétique mais assez digeste » Tomates très peu énergétique et risque de fermentation » Œufs durs peut être intéressant pour remplacer la viande » Potage frais aux légumes Réhydratant, reminéralisant, alcalinisant… 36 – Plats de résistance » Poulet digeste si sans la peau » Côte de porc plus difficile à digérer, enlever le gras de préférence… » Poisson si poisson blanc, très facile à digérer » Accompagnement : Pâtes, riz… intéressant si pas trop cuits » Nota : Toutes les sauces sont servies à part à OK – Dessert : si on a encore faim » Tarte aux pommes, gâteau de semoule, de riz apport énergétique intéressant, glucides… » Yaourt, fromage selon sensibilités, attention aux fromages bien faits » Fruits uniquement si bien mûrs, attention aux risques de fermentation 37 – Boissons : attention à ne pas boire de trop grandes quantités de liquide au cours du repas à ralentit la digestion » Eau plate choisir les plus minéralisées (Hépar, Contrex, Vittel… ) » Eau gazeuse intéressantes pour apport en minéraux et pouvoir alcalinisant (Vichy, Arvie, Quézac, Badoit… ), mais les battre pour supprimer les bulles (ballonnements… ) » Bières diurétiques à déshydratantes, à éviter pour l’instant » Vin (rouge ou rosé) à éviter (pour l’instant) » Jus de fruits certainement industriels, ABC… à acidifiants » Coca très fortement acidifiant à à éviter si possible 38 – Après l’épreuve : • Buts de la ration de récupération : – – – – Se réhydrater et compenser les pertes minérales Éliminer les déchets et l’acidité dus à l’effort (Ac lactique, Ac urique… Reconstituer les stocks de glycogène Compenser la dégradation des protéines (catabolisme, dégradation des globules rouges, micro -traumatismes… ) Les points 2 et 4 étant en fait contradictoires… ) • 1ère étape : juste après l’effort et pendant 1 à 2 heures La priorité est aux 3 premiers points, particulièrement à la réhydratation. C’est également au cours de la 1ère heure après l’effort que le stock de glycogène va se reconstituer le plus efficacement si on apporte à ce moment des glucides à IG élevé. – Finir les bidons s’il contiennent une boisson énergétique – Boire de l’eau bicarbonatée (Saint Yorre, Célestins, Arvie, Quezac, Badoit… ) additionnée de sucre intégral ou de sirop d’érable (très riche en minéraux), ou à défaut d’un autre glucide à IG élevé. – On peut aussi boire du lait ½ écrémé ou écrémé (alcalinisant), sucré. – Manger des fruits, frais ou secs. Même les fruits à saveur acide ont un pouvoir alcalinisant. – Attendez d’être bien réhydraté avant de vous faire plaisir avec la classique petite bière : même si elle contient quelques vitamines B, elle est surtout diurétique (donc déshydratante) et alcoolisée (donc acidifiante). 39 • 2ème étape : le repas après l’effort En plus des 3 premiers points, il va falloir compenser la dégradation des protéines, à condition que la réhydratation et l’élimination des déchets soient suffisantes à Vérifier aspect des urines : – claires à réintroduction possible des protéines – Foncées et odeur forte à éviter de les réintroduire pour l’instant Le repas doit être hyper glucidique, réhydratant, facile à digérer, et riche en aliments alcalinisant. Quelques exemples : – Potage de légume + pomme de terre, ou salade verte, ou légumes verts en salade… – Purée pomme de terre + carottes, ou haricots verts, ou courgettes + aubergine… – Si les urines sont claires, petite portion de viande blanche peu grasse, ou 2 œufs, ou poisson maigre… – Ces protéines animales peuvent être remplacées par des protéines végétales correctement complémentées, si on les digère facilement (lentilles + riz… ) – Yaourt, ou fromage blanc, ou fromage frais (éviter les fromages trop faits) – Fruit frais bien mûr, ou fruit cuit si intestins fragiles ou gâteau de semoule… Éviter si possible les aliments acidifiants : oignons, épices, alcool, sucre raffiné… Viande rouge, graisses animales, Puis repasser progressivement au cours des repas suivants à une alimentation plus classique et complète. 40 EN CONCLUSION… Dans notre vie, nous prenons plus de 80 000 repas… à La répétition d’une même erreur ou d’un même bénéfice peut changer beaucoup de choses ! Le but de cet exposé a été de vous donner quelques repères utiles. Toutefois : Le plus important est d’être à l’écoute de votre corps. Ce qui est bon pour votre voisin n’est pas obligatoirement bon pour vous. Restez critique, et ne vous laissez pas imposer une règle qui manifestement ne vous convient pas… Et n’oubliez pas de vous faire plaisir, à table comme à vélo ! ______________ Version 2008 41