IUFM DE BOURGOGNE : Centre de Dijon CONCOURS DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS DES ECOLES L'EDUCATION NUTRITIONNELLE A L'ECOLE La santé dans l'assiette MARTIN Jean-Baptiste Dirigé par Jean-Charles ALLAIN Année 2005 Numéro de dossier : 0362307M 1 SOMMAIRE INTRODUCTION ..........................................................................................P 4 LE CADRE INSTITUTIONNEL: Ce que disent les Instructions Officielles .............................P 5 La restauration scolaire La collation à l'école ......................................................................P 7 .............................................................................P 8 LE CADRE SOCIOLOGIQUE : Le Comportement alimentaire : Historique .........................................................................................P 11 Le comportement alimentaire des enfants ..............P 13 Comparaison avec l'Angleterre ........................................P 14 LE CADRE SCIENTIFIQUE : Les aliments vus de la chimie : Les protides ....................................................................................P 16 Les glucides ....................................................................................P 17 Les lipides .........................................................................................P 17 Les vitamines ..................................................................................P 19 Les sels minéraux ........................................................................P 21 2 L'équilibre énergétique ...............................................................P 23 Le classement des aliments ..................................................P 25 Le Plan National Nutrition Santé ......................................P 27 L'obésité .....................................................................................................P 28 EXEMPLE DE MISE EN PLACE A L'ECOLE A l'école maternelle .........................................................................P 30 A l'école primaire ...............................................................................P 39 CONCLUSION ................................................................................................P 45 BIBLIOGRAPHIE ..............................................................................................P 46 3 INTRODUCTION « La population française grossit à vue d'oeil ». En 2003, deux français sur cinq sont obèses ou en surpoids, soit une augmentation de 13 % en six ans. Si on continue ainsi, plus d'un français sur deux sera obèse ou en surpoids d'ici à 2020 avec des conséquences désastreuses en terme de santé publique. Ces prévisions sont alarmantes et suivent l'évolution de presque tous les pays industrialisés, et bien évidemment, des Etas-Unis. Si on veut enrayer, ou du moins ralentir, cette progression fulgurante, il est essentiel de faire évoluer les mentalités et toutes les mauvaises habitudes prises, chose extrêmement difficile lorsqu'elles sont profondément ancrées dans la population. L'alimentation est le principal facteur de l'obésité, il est donc primordial d'éduquer le plus tôt possible les futurs citoyens à manger correctement. L'alimentation est donc plus que jamais un problème d'actualité qui trouve intégralement sa place dans les contenus à enseigner à l'école primaire. Dans cette optique, comment peut-on aborder l'éducation nutritionnelle à l'école élémentaire? Comment créer des futurs citoyens conscients des enjeux vitaux d'une bonne alimentation ? Après avoir vu l'éducation nutritionnelle d'un point de vue Institutionnel, nous nous attarderons sur l'aspect sociologique en étudiant le comportement alimentaire, puis nous aborderons l'alimentation du côté scientifique, et enfin, nous étudierons une mise en place pratique d'une éducation nutritionnelle en Cycle 1 puis en Cycle 3. 4 LE CADRE INSTITUTIONNEL Ce que disent les Instructions Officielles La première véritable allusion à l’éducation à la santé dans les programmes apparaît dans les années 70. L’accent est principalement mis sur les règles de base en matière d’hygiène, de sécurité et de tenue. A partir de 1985, les programmes de l’école primaire témoignent d’une nouvelle étape qui va grandement influencer l’éducation à la santé. Sur un plan général, c’est la volonté de revenir à une école qui éduque les futurs citoyens par les enseignements et plus uniquement que par des comportements et savoirs être. C’est ainsi que l’éducation civique fait son retour à l’école. Ainsi, dans le cadre de l’éducation à la santé, les contenus dépassent les règles d’hygiène, de sécurité et de tenue en abordant une conception plus large de la santé. L’éducation à la santé commence donc à être prise en compte dans les sciences à l’école. La loi d’orientation de 89 va donner un rôle un peu plus important encore à l'éducation à la santé puisque qu’elle va impliquer tous les acteurs de l’école tout en définissant les objectifs : « La formation des élèves dans le domaine des sciences de la vie, l’éducation pour la santé et la prévention des agressions et des consommations nocives doivent constituer une préoccupation pour les parents d’élèves, l’équipe éducative et le service de santé scolaire (…), la formation des enseignants tiendra compte des aspects sanitaires et sociaux de l’action éducative». En sciences et technologie, il est stipulé que « fort de ses manipulations et des expériences qui lui sont rapportées ou montrées, l’enfant perçoit les problèmes de responsabilité que pose la transformation des rapports de l’homme et de son milieu (santé, environnement) ». Ainsi, à la fin des années 80, les programmes comportent un grand nombre et une grande variété de questions en rapport avec la santé. 5 Dans les programmes de 1995, l’éducation à la santé devient une mission de l’école et le concept d’éducation nutritionnelle apparaît. Les apprentissages sont définis selon des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être : « L’éducation à la santé est un processus pédagogique qui prend appui sur : -l’appropriation de connaissances (le savoir) utiles pour comprendre, agir, faire des choix éclairés. -la maîtrise de méthodes de pensée et d’action, l’esprit critique (le savoirfaire). -le développement d’attitudes (le savoir être) telles que l’estime de soi, le respect des autres et de son environnement, la solidarité, l’autonomie et la responsabilité. Les programmes cherchent à développer une éducation plus progressive et qui s’inscrit dans le temps en commençant dès le cycle 1. « L’éducation nutritionnelle passe par la découverte, la prise de conscience progressive de son corps et le développement sensoriel qui lui permettra de se situer dans le monde qui l’entoure ». Au cycle 3, les apprentissages sont plus intellectualisés, les acquis des cycles précédents sont complétés par des connaissances plus scientifiques. Les nouveaux programmes de 2002 mettent l’accent sur l’interdisciplinarité et la transversalité des apprentissages. L’éducation nutritionnelle est une notion lourde à acquérir et l’école élémentaire permet de sensibiliser les élèves qui rencontreront cette notion tout au long de leur scolarité. Les programmes définissent clairement les compétences attendues pour chaque cycle : Au cycle 1, l’éducation nutritionnelle s’inscrit dans « la Découverte du monde : le monde du vivant » et propose de « sensibiliser aux problèmes d’hygiène et de consommation ». L’approche de la nutrition doit rester concrète et des activités de découverte par les sens doivent être mises en place pour sensibiliser l’élève aux règles principales de l’alimentation. Au cycle 2, l’éducation nutritionnelle appartient à la Découverte du monde du vivant : le corps de l’enfant et l’éducation à la santé. L’accent est mis sur les notions importantes des habitudes d’hygiène dont la nutrition. Les connaissances sont plus théoriques mais restent simples. Au cycle 3, en Sciences et Technologie, l’éducation à la santé est liée à la découverte du fonctionnement du corps en privilégiant les conditions du maintien du corps en bonne santé. Les connaissances exigibles sont liées à la première 6 approche des fonctions de nutrition et aux conséquences à court et moyen terme de notre hygiène. L’enseignement doit rentrer dans le cadre du plan de rénovation des sciences de 2000, c'est-à-dire qu’il doit être réalisé dans le cadre d’activités scientifiques respectant la mise en œuvre d’une démarche partant des conceptions initiales des élèves. Ces activités permettent à la fois de construire des savoirs notionnels mais également de développer des compétences d’ordre méthodologique. La restauration scolaire En France, même si la restauration est un service non obligatoire, la plupart des établissements ont un restaurant. La première circulaire de l'écolier datant de 1971 demandait aux écoles de donner suffisamment à manger aux enfants. Révisée en 2000, elle insiste sur la qualité nutritionnelle des repas servis ainsi que sur les mesures d'hygiène. Elle prend également en compte la dimension éducative de la restauration scolaire. Ainsi, les restaurants scolaires axent leurs objectifs selon le respect de 4 ordres de qualité : -une qualité nutritionnelle, reposant sur l’offre de repas structurés respectant les principes d’équilibre alimentaire, conformément à la circulaire du 25 juin 2000. -une qualité sensorielle, c'est-à-dire à la fois visuelle, olfactive et gustative. L’intérêt ici est d’éduquer l’enfant à la variété des goûts tout en suscitant un maximum de plaisir. -une qualité de l’hygiène pour une sécurité alimentaire de l’enfant en respectant les législations en vigueur. -une qualité de service pour le bien-être de l’enfant. 7 La collation à l’école : Pourquoi est- elle inappropriée? En 1954, un gouvernement présidé par Pierre Mendès France proposait, entre autres mesures contre l’alcoolisme, de valoriser le lait comme boisson de substitution. De cette époque date la distribution gratuite de lait aux enfants des écoles. En 1974, cette distribution a été relancée pour une toute autre raison : offrir des débouchés aux excédents de la production laitière. A nouveau, les décideurs ont ciblé les écoles, notamment les maternelles. Ce choix était dicté par des considérations pratiques (la structure scolaire facilite la distribution), pédagogiques (en habituant les enfants à consommer des produits laitiers, on espérait qu’ils continueraient au-delà de la vie scolaire) et symboliques (l’image du lait est attachée à la petite enfance). Cette distribution, favorisée par la commodité de la conservation (longue durée après stérilisation UHT) et celle du conditionnement (briques cartonnées individuelles de 20 cl), a connu un joyeux succès. Le rite a évolué. Les aides européennes à la distribution gratuite de lait, jugée insuffisamment efficace par rapport à son coût, ont été réduites, et l’effort financier demandé aux municipalités les a souvent conduites à y renoncer. On aurait pu alors demander aux enfants d’apporter ce lait. Mais on a le plus souvent remplacé ce lait par d’autres aliments consommés dans un « moment privilégié » que l’on appelle « collation », « goûter », « petit goûter » ou « dix-heures ». Quelle que soit la dénomination, il s’agit d’une prise alimentaire supplémentaire. Parfois, chaque enfant amène son petit goûter individuel. Ailleurs, un petit goûter commun est partagé. Il est alors apporté par un enfant ou acheté par l’enseignant. La présence de cette collation à l’école semble aujourd’hui être en contradiction avec la mise en place d’une éducation nutritionnelle à l’école pour différentes raisons. Tout d’abord, les enfants peuvent difficilement satisfaire au respect de la règle incontournable pour réduire un excès de poids : je ne mange pas en dehors des repas. On objectera que les enfants trop gros peuvent s’abstenir de ce petitgoûter. 12 % des enfants de maternelle sont trop gros. A partir de quelle proportion supprimera-t-on le piège de la proposition d’une prise alimentaire supplémentaire ? De plus, le nombre et l’horaire des repas quotidiens dépendent des civilisations et des habitudes sociales. La physiologie du comportement alimentaire 8 enseigne que l’organisme « apprend » aisément et inconsciemment à ingérer à chaque repas les calories dont il a besoin jusqu’au repas suivant, à condition que le rythme des repas d’un jour à l’autre soit régulier. Or l’alternance des jours de classe et des jours de congé est irrégulière et ne peut pas faire l’objet d’un apprentissage inconscient. Il apparaît donc inopportun d’inciter les enfants à manger les jours de classe à des heures différentes de celles où ils mangent les autres jours. Cela pourrait dérégler, chez certains enfants, la fine régulation du bilan énergétique et favoriser lentement le stockage d’un excès d’apport énergétique sous forme de graisses de réserve. Aussi, les prises alimentaires supplémentaires organisées vers 10 heures à l’école, et parfois au lever de sieste, constituent des grignotages institutionnalisés. Dans certaines écoles primaires, cette habitude est prolongée en incitant les enfants à amener à l’école des en-cas pour les récréations. La dénonciation des grignotages dans le cadre d’une éducation nutritionnelle devient alors peu cohérente. On évoque aussi la crainte d’une fringale en fin de matinée, notamment chez les enfants qui n’auraient pas pris de petit-déjeuner. Certes, la suppression d’un repas donne faim avant le repas suivant. Cette faim peut s’accompagner d’une légère diminution physiologique de la glycémie qui ne constitue pas une hypoglycémie (dans « hypoglycémie », le préfixe « hypo » signifie « insuffisance » et non pas « diminution »). Parler de tendance à l’hypoglycémie est absurde, puisque la glycémie se mesure et que l’hypoglycémie se définit par rapport à une valeur seuil, et cette expression provoque une inquiétude inutile puisqu’une hypoglycémie, en raison de sa gravité potentielle, justifierait une hospitalisation immédiate. Le mythe de l’hypoglycémie de l’enfant qui n’a pas déjeuné le matin est dû à ce que les signes cliniques consécutifs à une hypoglycémie comprennent la faim, la baisse d’attention et la somnolence. Mais ces phénomènes, trop rapidement interprétés comme des symptômes, sont banals et fréquents, surtout en fin de matinée. Nous savons bien que cette période n’est pas trop appropriée à des apprentissages délicats. La régulation de la glycémie est plus solide qu’on ne le croit : les grévistes de la faim ne meurent pas d’hypoglycémie. Si l’on s’inquiétait réellement de l’absence de petit-déjeuner chez un écolier, la compensation logique serait de servir un petit-déjeuner à cet écolier dès son arrivée à l’école, et non pas de proposer ultérieurement un petit-goûter à tous les enfants, y compris à ceux qui ont bien déjeuné. En plus, il est bien possible que la 9 perspective du petit-goûter conduise certains parents à réduire ou supprimer le petit-déjeuner à la maison. Enfin, dans une société de suralimentation, le souci légitime de corriger l’insuffisance éventuelle des apports en certains nutriments dans les milieux défavorisés réclame d’autres solutions que la distribution indifférenciée d’aliments à tous les écoliers. Devant l’augmentation du nombre d’enfants obèses ou en surpoids, aucun argument ne justifie la collation du matin. Respectons la consigne préconisée par les médecins de repas réguliers au nombre de quatre maximum. Pourquoi vouloir piéger les enfants par une prise alimentaire supplémentaire et inutile? Il semble également important d’impliquer les parents à cette réflexion de façon à aboutir à une attitude commune bien comprise car dans le domaine de l’obésité, l’implication parentale est particulièrement importante. 10 LE CADRE SOCIOLOGIQUE : Le comportement alimentaire Historique L’étude de l’évolution de la consommation des « aliments essentiels » des français lors de ces cinquante dernières années montre un changement significatif de notre façon de manger. La notion « d’aliments essentiels » ne renvoie pas ici à une définition scientifique précise mais à la représentation des gens interrogés par la question : « quels sont pour vous les trois aliments les plus essentiels ? » (Poulain, 1988-2000). Les réponses ont été regroupées en sept grandes catégories d’aliments (matières grasses, produits laitiers, viandes, fruits et légumes, produits de la mer, féculents et autres aliments). En 2000, les légumes arrivent en tête des « aliments essentiels » cités par 70% des individus, en deuxième position se trouve la viande, cité par 65% des individus. Les produits laitiers occupent la troisième position avec 51% suivis par les féculents qui recueillent 48%. Avec 18%, les poissons et produits de la mer tiennent le cinquième rang et les matières grasses ne sont que peu représentées (4%). En revanche, on constate une profonde transformation de la hiérarchie des aliments depuis 1966. A l’époque, les féculents tenaient de loin la première place suivis de la viande puis des légumes et des produits laitiers. Ce modèle alimentaire énergétique de l’alimentation mobilisant à la fois des représentations symboliques (la force de la viande) et des dimensions nutritionnelles (l’énergie des féculents) a été mise en évidence comme le modèle dominant de la classe ouvrière. Ainsi, les comportements alimentaires des français ont beaucoup changé ces dernières années. Prenons quelques exemples pour illustrer ces propos. La consommation moyenne de pain par habitant et par jour était de 600 grammes en 1880, de 500 grammes juste avant la première guerre mondiale et de 140 grammes en 1990. Elle a donc diminué de 76% en un siècle et de plus de la moitié 11 en quarante ans. La consommation de pommes de terre a chuté de 50% depuis 1950. Par contre, la consommation moyenne de viande a doublé et les produits laitiers ont subit un accroissement remarquable (9kg/jours/pers en 1960 contre 17kg/jours/pers en 1998) et la consommation de yaourt a été multipliée par 8 en trente ans. Enfin, les Français mangent en moyenne 31 kg de sucre par an. La consommation de sucre incorporé aux aliments et aux boissons a considérablement augmenté durant les dernières années. De 1960 à 1990, la quantité de sucre consommé dans les boissons a été multipliée par 6. Les résultats ont été publiés après avoir effectué une moyenne nationale car les études ont mis en évidence une forte différentiation régionale. On peut donc couper ainsi la France en sept grandes sous-cultures alimentaires régionales : - L’Ile-de-France : le reflet de la moyenne nationale. - Le Nord : permanence et tradition de la viande et des féculents. - L’Est : viande, légumes et féculents. - L’Ouest et les Pays de la Loire : poisson et produits laitiers. - Le Centre, les Alpes et le Jura : hiérarchie nationale avec une valorisation supérieure des produits laitiers. - Le Sud-Ouest : la viande avant les fruits et légumes et les féculents. - Le Sud-Est : un prestige inégalé pour la viande et les poissons. L’étude met en évidence que l’appartenance régionale constitue, en France, un déterminant des conduites alimentaires. Le comportement alimentaire est une conduite complexe qui comporte différentes composantes appartenant à des champs variés d’ordre à la fois individuels (neurobiologiques, psychologiques) mais aussi collectifs (familiaux et socio-culturels). C’est pourquoi il semble très difficile de trouver une seule cause au profond changement de l’alimentation des français ces 50 dernières années, même si les modifications des modes de vie ont conduit à des évolutions importantes du comportement alimentaire. On peut penser notamment au développement du travail des femmes depuis les années 70, le temps passé derrière les fourneaux s’est considérablement réduit privilégiant les plats pré- 12 cuisinés de l’industrie agro-alimentaire. Les progrès techniques ont également permis aux comportements alimentaires d’évoluer en sédentarisant les hommes et en diminuant nos besoins énergétiques (exemple de la voiture ou de l’automatisation dans l’industrie) car, globalement, nous mangeons 25% de moins qu’il y a 50 ans. Le comportement alimentaire des enfants Selon les résultats de l’enquête nationale INCA auprès d’enfants de 3 à 14 ans, 50 % d’entre eux déclarent être « un peu intéressés » par l’alimentation et 15 % « beaucoup ». Le lien avec la santé, d’une part, le plaisir gustatif associé à l’attrait pour la nouveauté et la curiosité en matières de production alimentaire, d’autre part, constituent les principales sources d’intérêt des enfants pour l’alimentation. Pour eux, une bonne alimentation est directement associée à la consommation de produits laitiers (75% des enfants) qui bénéficient d’une image très positive en terme de santé, à la consommation de produits frais et naturels (69% pour les légumes et 60 % pour les fruits) et à une alimentation variée et équilibrée, ce qui est cohérent avec les recommandations nutritionnelles actuelles. Une majorité d’enfants prend régulièrement ses repas à table, en famille (les repas, et notamment le dîner, bénéficient d’une image très positive ; ils représentent « le symbole et le ciment de la vie familiale »). Une très petite minorité seulement est concernée par des horaires de repas très variables d’un jour à l’autre ou encore par des repas en solitaire devant la télévision. L’enquête INCA confirme que les rythmes alimentaires des enfants sont assez réguliers : 87% d’entre eux prennent un déjeuner et un dîner tous les jours. 82 % prennent quotidiennement un petit déjeuner (les enfants de fin de primaire et de collège sont ceux pour lesquels cette pratique est moins systématique). Enfin, 70 % des enfants prennent au moins cinq goûters par semaine mais le pourcentage diminue avec l’âge : 48 % des 3-5 ans prennent un goûter tous les jours alors que c’est le cas pour seulement 19 % des 12-14 ans. Mais c’est lors du goûter que sont consommés la moitié de la quantité totale de biscuits et de chocolat, le tiers de celle de viennoiseries et le quart de celle de boissons sucrées. Les compositions des prises alimentaires des enfants sont proches des 13 recommandations nutritionnelles pour les produits laitiers, la viande et les féculents mais insuffisante pour les fruits et les légumes. Malgré l’importance de la consommation de boissons sucrées (22% de la quantité totale de boisson consommée) l’eau reste la boisson le plus consommée par les enfants. La consommation par type d’aliments varie fortement en fonction de l’âge. En ce qui concerne les 3-8 ans, on note une assez grande diversification de l’alimentation : la consommation d’aliments très différents (céréales du petit déjeuner, volailles, soupes, légumes, fruits) augmente considérablement entre 3-5 ans et 6-8 ans. Ensuite, lors de la pré-adolescence, à l’entrée au collège, la consommation de ce type d’aliments n’augmente plus, par contre la consommation d’autres aliments augmente : sandwiches, pizzas, quiches, produits sucrés, jus de fruits et sodas, ainsi que produits carnés et charcuterie... Comparaison des habitudes alimentaires de l’Angleterre J’ai eu la chance d’effectuer un stage en Angleterre et j’ai pu m’attarder sur les comportements alimentaires des anglais. Nous allons essayer de comparer quelques habitudes alimentaires anglaises et françaises d’un point de vue général. Il est évident que tous les repas de tous les jours ne reflètent pas forcément toujours ces constats. En France, nous mangeons généralement quatre repas, avec le repas du midi comme élément central de la journée. Un léger goûter est présent aux alentours de 16h30 / 17h pour tenir jusqu’au dîner vers 19h30/20h. Le repas du midi est copieux et se compose d’une entrée, d’un plat principal, composé d’une viande ou d’un poisson et d’un légume, et d’un fromage et/ou un dessert. Le repas du soir respecte peu ou prou la même organisation mais est généralement moins copieux que le déjeuner. En Angleterre, seulement trois repas sont pris dans la journée, le plus important étant le dîner. Il n’existe pas de différences notoires entre les petitsdéjeuners courants (de la vie de tous les jours) anglais et français. Par contre, le repas du midi n’est pas considéré en Angleterre comme important. C’est le règne du « pack lunch » autant pour les enfants que les adultes. Ce « pack lunch » est 14 généralement composé de sandwich au fromage ou à la charcuterie, de chips, d’une barre chocolatée et, parfois, d’un fruit. La pause du midi est très courte car elle ne dure que 50 minutes contre 1h30 à 2h en France et se déroule en classe. Les élèves ont donc peu de temps pour manger et pour commencer la digestion qui se fait en classe. Le dîner est le repas le plus important de la journée. Comme le repas du midi n’est pas très abondant et comme il n’existe pas de goûter, la sensation de faim arrive assez tôt, c’est pourquoi l’heure du dîner est entre 17h30 et 18h. Le dîner se compose d’un plat très copieux, comprenant une viande ou un poisson et au moins 3 légumes différents, et d’un dessert. On peu noter également que les anglais boivent très peu à table (il n’y a pas de verres lorsque le couvert est mis par exemple). Le fait que ce repas soit très tôt dans la soirée implique la présence d’un grignotage appelé « tea time » aux alentours de 20h30 composé d’une tasse de thé et de biscuits secs (relevons ici que ce grignotage n’est pas très opportun car la théine du thé est un excitant et le grignotage avant le sommeil est un facteur de stockage adipeux). Le repas du soir est très rapide, 15 à 20 minutes. Il semble que la notion de plaisir en mangeant bien connue en France existe peu en Angleterre. La culture anglaise n’est pas une culture de gastronomes et les anglais mangent pour se nourrir, parce que c’est vital. En France, le dîner est plus qu’un repas, c’est un moment social et familial. On prend du plaisir à bien manger ensemble, on invite ses amis à dîner chez soi, chose que l’on voit rarement en Angleterre. Les comportements et habitudes alimentaires sont un fait social et dépendent donc aussi de l’endroit où on vit. On ne mange pas de la même façon partout dans le monde et même, nous l’avons vu, partout en Europe. 15 LE CADRE SCIENTIFIQUE Les aliments vus de la chimie Trois grandes familles chimiques composent notre alimentation : les protides, les glucides, et les lipides . Les glucides et les lipides nous servent de carburant. Ils seront brûlés dans l'organisme grâce à un comburant, l'oxygène. Les protides servent à la construction de matière organique. Les protides Les protides regroupent les protéines, peptones, polypeptides et acides aminés. Ils sont composés de carbone (C), d'hydrogène (H), d'oxygène (O) et d'azote (N). Les protides sont des substances qui permettent à notre corps de réparer l'usure normale des tissus. Ces substances contiennent de l'azote, élément dont le corps fait une grande consommation en synthétisant les protéines présentes dans tout notre corps. Ces protéines sont nécessaires pour la croissance et le renouvellement des cellules. Elles entrent dans la constitution de la peau, des organes, des muscles, des cheveux, des ongles. Elles jouent un rôle dans l'immunité. Les acides aminés sont les éléments de base constitutifs des protéines. Il existe des acides aminés indispensables à l'homme qui ne sont pas fabriqués par l'organisme. On les appelle "essentiels". Les acides aminés essentiels sont apportés par les protéines à haute valeur biologique. Ce sont surtout, par ordre décroissant, les protéines d'origine animale : oeuf, viande, poisson, produits laitiers. 16 Les glucides Les glucides, aussi appelés « hydrates de carbone » fournissent l’essentiel de l’énergie dont nous avons besoin. Ils sont formés d’atomes de carbone, d’hydrogène et d’oxygène réunis en une ou deux (sucres simples) ou plusieurs molécules (sucres complexes) attachées les unes aux autres. Les glucides simples sont directement assimilables dans le sang au cours de la digestion et, s’ils ne sont pas dégradés par les cellules, vont se stocker sous forme de graisse dans les adipocytes. Les glucides complexes (essentiellement l’amidon) doivent passer par le foie pour être stockés sous forme de glycogène (très longue chaîne de molécules de glucose). Les glucides simples se retrouvent dans tous les aliments qui ont une sensation de sucré (mais il est également présent sous forme « cachée » dans de très nombreux produits « tout prêt » de l’industrie agroalimentaire). Les glucides complexes se retrouvent dans les aliments à base d’amidon (farine, pommes de terre,…) Les lipides Les lipides sont, comme les glucides, des molécules complexes composés de carbone (C), d'hydrogène (H) et d'oxygène (O). Ils correspondent à une famille biochimique dans laquelle on distingue les lipides simples et les lipides complexes. Les lipides alimentaires sont essentiellement constitués d’acides gras saturés ou insaturés, de phospholipides et de cholestérol. Certains acides gras ne sont pas synthétisés par l’organisme, ils doivent donc être apportés par l’alimentation : on les appelle acides gras essentiels (notamment l’acide linoléique et l’acide alpha-linoléique). Les lipides protègent l'organisme du froid. Leur rôle essentiel est de produire et garder la chaleur corporelle et de produire l'énergie des efforts peu intenses et longs. 20 à 30 % des apports énergétiques doivent être apportés par les lipides, ce qui correspond par exemple pour un homme adulte sédentaire à environ 60 g de lipides par jour. Ils ont également un rôle constitutif des membranes cellulaires et des hormones. Les lipides constituent une réserve d'énergie, ils sont stockés dans les adipocytes situés sous la peau. 17 Les lipides se divisent en deux catégories à consommer à parts égales : - Les acides gras saturés. Ce sont les graisses invisibles dans les viandes et les produits laitiers : graisses de bœuf, de moutons, ainsi que le beurre de cacao, margarine, corps gras industriels. - Les acides gras insaturés (mono insaturés ou poly insaturés). Ce sont les graisses présentent dans les huiles par exemple. L’organisme peut également en fabriquer à partir des glucides lorsque ceux-ci se trouvent en excès (c’est pourquoi avoir une alimentation riche en sucre favorise le stockage adipeux). Les excès de lipides peuvent aboutir à des problèmes de santé comme l’obésité ou des maladies cardio-vasculaires. Le cholestérol fait partie des graisses ou lipides des organismes vivants et est indispensable à leur bon fonctionnement. Les rôles du cholestérol de l'organisme sont les suivants : - il intervient dans la digestion des autres graisses en tant que précurseur des acides biliaires, - il entre dans la synthèse des hormones stéroïdiennes (surrénales, sexuelles: ovaires, testicules), - il participe à la constitution des membranes cellulaires. Les apports journaliers sont compris entre 0 et 300 mg. Par définition, les lipides ne sont pas solubles dans l'eau et par conséquent dans le sang. Dans ces conditions, ils doivent être transportés dans celui-ci par des molécules porteuses, des protéines appelées lipoprotéines. On en rencontre deux catégories : – Les lipoprotéines de haute densité (High Density Lipoprotein ou HDL), responsables de la sortie du cholestérol cellulaire; bonne flottaison dans le sang = "bon cholestérol" c'est-à-dire antiathérogène, (son taux élevé est protecteur, il ne se dépose pas sur la paroi des artères); (20 à 30% du cholestérol dans le sang est associé aux HDL). – Les lipoprotéines de basse densité (Low Density Lipoproteins ou LDL), transporteurs du cholestérol dans le plasma ou vers le foie; mauvaise flottaison dans le sang ou "mauvais cholestérol" c'est-àdire athérogène (son taux élevé est destructeur, il se dépose davantage sur les parois des artères). 18 Il existe également d’autres éléments qui sont essentiels à l’organisme et qui sont apportés par l’alimentation, les vitamines et les sels minéraux. Ces substances n'ont pas de valeur énergétique propre, mais n'en sont pas moins indispensables au bon fonctionnement du corps humain, car elles interviennent dans de nombreux métabolismes. Des carences en vitamines et sels minéraux peuvent entraîner des maladies graves ou des défauts de croissance chez l'enfant. De très petites quantités sont en général suffisantes, mais elles ne peuvent être apportées que par l'alimentation, car le corps humain n'est pas capable de les synthétiser. Les vitamines On en distingue treize réparties en deux groupes : les liposolubles (A, D, E et K) et les hydrosolubles (B, C, PP, acide folique). Elles ont chacune leurs caractéristiques : La vitamine A (axérophtol) est exclusivement d’origine animale. Elle facilite la vision et est utile à la croissance. Elle est sensible à la chaleur et à la lumière. La vitamine D se trouve dans le beurre, le jaune d’œuf, le lait entier et les poissons gras. Elle est indispensable à l'absorption digestive du calcium et à la minéralisation osseuse. Les besoins sont très importants chez l'enfant, pour lequel un apport médicamenteux est obligatoire en France. Le soleil permet de pallier des carences en vitamine D. La vitamine E se retrouve dans les légumes verts, les œufs, le beurre et les huiles d’arachide et d’olive. Elle participe à la stabilité des membranes cellulaires et sa carence est rarissime. La vitamine K est présente dans les légumes à feuilles vertes et les huiles végétales. Elle permet la synthèse de nombreux facteurs indispensables à la coagulation du sang, elle a donc une action anti-hémorragique. Elle est également produite par les bactéries intestinales. 19 La vitamine B1 (thiamine) existe en grande quantité dans la levure de bière, l'enveloppe et le germe des céréales et en quantité moindre dans presque tous les autres aliments. Elle est indispensable au métabolisme des glucides et favorise la transmission de l'influx nerveux. Une carence en vitamine B1 est assez fréquente au cours de l'alcoolisme chronique. La vitamine B2 (riboflavine) est présente dans les céréales (enveloppe et germe), la viande, le poisson, le lait et les œufs. Elle est impliquée dans le mécanisme de la synthèse des protéines. Une carence en vitamine B2 est exceptionnellement isolée, mais s'associe en général à d'autres carences. La vitamine B6 (pyridoxine) se trouve dans les viandes de porc et de mouton, les légumes, les céréales, les œufs et les produits laitiers. Elle est impliquée dans de nombreux métabolismes (de certaines protéines et acides gras, du cholestérol) et dans le fonctionnement du système nerveux. Sa carence est souvent due à une mauvaise absorption intestinale. La vitamine B12 (cobalamine) est présente dans les aliments d'origine animale : le lait, les œufs, les produits de la mer et les viandes. Elle est indispensable à la synthèse des cellules sanguines, et elle agit aussi sur les neurones. C'est une vitamine anti-anémique. On peut trouver une telle carence chez les personnes végétariennes strictes ou végétaliennes. La vitamine C (acide ascorbique) se retrouve essentiellement dans les fruits frais (surtout les agrumes et le kiwi), et certains légumes (poivrons, tomates, brocolis, persil). Elle intervient dans de nombreux métabolismes et stimule de nombreuses synthèses. Elle renforce ainsi les défenses naturelles de l'organisme. Sa carence, ou " scorbut ", se voit encore chez des personnes (âgées pour la plupart) dont l'alimentation est fondée sur les conserves, et qui ne consomment pas de fruits frais. Elle est détruite par la chaleur, et les préparations de conserve en sont donc dépourvues. La vitamine PP (ou B3 ou niacine) existe dans les viandes, poissons et céréales. Elle intervient dans le mécanisme de la respiration cellulaire. Une carence en vitamine PP est possible en cas d'alcoolisme. 20 L'acide folique est présent dans les légumes verts (notamment les épinards et les asperges), le foie et les œufs. En synergie avec la vitamine B12, elle intervient notamment dans la synthèse de l'ADN et de l'ARN et est donc indispensable à la fabrication des cellules sanguines. C'est une vitamine anti-anémique. Dans notre pays, sa carence est beaucoup plus fréquente que celle des autres vitamines. Les sels minéraux Comme les vitamines, les sels minéraux ne sont pas une source énergétique, mais ils sont indispensables à la vie. Ils sont présents en quantités importantes dans le corps humain, dont ils représentent 4% du poids. Comme le rein les élimine quotidiennement, notre alimentation doit en apporter chaque jour des quantités suffisantes. Parmi eux, l'on distingue ceux dont les besoins sont grands, le sodium, le potassium, le calcium, le fer, le magnésium et le phosphore, de ceux dont les besoins sont moindres, appelés oligo-éléments (oligo = peu, en grec) ; les principaux sont l'iode, le cuivre, le fluor, le chlore, le zinc, le cobalt, le sélénium et le manganèse. Le calcium (Ca++) existe essentiellement dans les produits laitiers, le jaune d'œuf et les légumes secs ; il est retrouvé en petites quantités dans beaucoup d'autres aliments. C'est l'un des constituants majeur de l'os, mais il joue aussi un rôle important dans la coagulation du sang, la contraction musculaire et le fonctionnement du muscle cardiaque. Le phosphore (P+) est présent pratiquement dans tous les aliments, mais les plus riches sont les produits laitiers, le jaune d'œuf, le pain et les légumes secs. En association avec le calcium, il est indispensable à la constitution du tissu osseux. Il intervient aussi dans l'absorption et la transformation de certains nutriments. Du fait de sa large répartition, une carence en phosphore est exceptionnelle. Le sodium (Na+) se retrouve dans le sel de cuisine et nombre d'autres aliments (charcuterie, lait, œufs, poissons, viandes, conserves, eaux minérales). C'est l'élément minéral le plus important des liquides du corps humain (le sang et tous les autres liquides extracellulaires). Il participe à l'équilibre du "milieu 21 intérieur", et son élimination ou sa rétention, au niveau rénal, est l'un des mécanismes de la régulation de la pression artérielle. Une alimentation trop riche en sel est souvent associée à une élévation de la pression artérielle. Le Potassium (K+) est présent dans les fruits (notamment la banane), les légumes secs, les viandes, les poissons et le chocolat. A la différence du sodium, c'est le principal élément minéral intracellulaire. Il est utile au maintien de l'automatisme cardiaque et à l'activité musculaire en général. Il est possible de souffrir d'une carence en potassium lors de diarrhées importantes. Outre des effets nocifs sur le cœur, une carence en potassium entraîne parfois des crampes. Le magnésium (Mg++) existe dans les fruits et légumes secs, les fruits de mer et le chocolat. Il est impliqué dans de nombreux phénomènes biologiques au niveau de la cellule. Une carence en magnésium peut être à l'origine de faiblesses musculaires, de crampes, de crises de tétanie ou de troubles digestifs. Le fer (Fe++) est un élément important du mécanisme de la respiration cellulaire, il est aussi l'un des constituants fondamentaux des globules rouges. On le trouve dans les viandes rouges, jaune d'œuf, fruits et légumes secs, chocolat, vin. Sa carence, source d'anémie, est encore relativement fréquente dans les pays occidentaux. Le fer est indispensable pour corriger et prévenir les anémies, mais un excès de cet élément peut être dangereux pour le cœur. Le thé et le café diminuent son absorption intestinale. Tous ces éléments sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme, tous sans exception. Cependant, ils n’existent pas tous dans un seul produit. Ainsi, si nous voulons être sûrs que l’alimentation apporte tous ces éléments, il est essentiel d’avoir une alimentation variée à court, moyen et long terme. Par exemple, certaines vitamines ne sont présentes que dans certains fruits et légumes, l’absence de consommation de ces fruits et légumes peut aboutir à des carences. On peut également penser à la personne qui va manger tous les jours la même chose, les produits qu’elle mangera ne seront pas suffisamment variés pour apporter tous les éléments essentiels et, elle aussi pourra souffrir de carences. C’est pourquoi les professionnels de la santé (médecins, nutritionnistes) recommandent vivement, entre autre, d’avoir une alimentation variée. 22 L’équilibre énergétique Le soucis majeur de l’alimentation des pays occidentaux est la richesse énergétique. Nous mangeons beaucoup trop de lipides et de glucides, les éléments servant à produire de l’énergie. Ces éléments sont indispensables, nous devons produire de l’énergie pour toutes les activités et fonctions de l’organisme, cependant une alimentation trop riche énergétiquement est mauvaise pour l’organisme. L’organisme, pour bien fonctionner, a besoin d’une certaine quantité d’énergie, on l’appelle la dépense calorique journalière. Cette dépense s’exprime en kilocalorie ou en kilojoule (1 Kcal = 4,18 KJ ) et elle varie selon différents facteurs d’un être humain à un autre et même d’un jour à l’autre. Ces quatre facteurs sont : - le métabolisme de base (M.B.) ou quantité minimale d'énergie pour couvrir les phénomènes vitaux de base. Ce métabolisme dépend du poids, de la taille, de l'âge et du sexe. En moyenne, il vaut chez l'homme 1,1 kcal/minute ou 1500 à 1600 kcal/24 h (6600 kJ) et chez la femme: 0,9 kcal/minute ou 1200 à 1300 kcal/24 h (5400kJ). - le métabolisme de repos ou quantité d'énergie nécessaire au maintien (position corporelle). Il équivaut à 1-1,5 fois le métabolisme de base. Le métabolisme de repos (et souvent de loisir à l'heure actuelle) s'ajoute au métabolisme de base pendant 8 heures. Il vaut chez l'homme : 500 kcal/8h; (2200 kJ) et chez la femme: 400 kcal/8h. (1800 kJ). (cf. tableau suivant). - le métabolisme des activités physiques (travail professionnel ou autre) ; il est proportionnel à l'intensité de ces activités. - le métabolisme de sommeil. Il peut être grossièrement compris dans le métabolisme de base (8 heures). 23 Activités Consommation d'énergie chez Consommation d'énergie chez (8 h) l'homme la femme 1. légères 500 Kcal (2090 KJ) 400 Kcal (1700 KJ) 2. moyennes 800 Kcal (3300 KJ) 600 Kcal (2500 KJ) 3. lourdes 1300 Kcal (5400 KJ) 1000 Kcal (4180 KJ) 4. très 1800 Kcal (7500 KJ) 1500 Kcal (6270 KJ) lourdes 1. Par exemple, le travail d'un employé de bureau, la plupart des professions libérales, le travail d'une ménagère mécanisée. 2. Par exemple, le travail dans l'industrie légère, d'un vendeur, ou d'une ménagère non mécanisée. 3. Par exemple, l'activité d'un ouvrier agricole, d'un mineur, d'un athlète, d'un militaire en manoeuvre, d'un ouvrier de l'industrie lourde, d'un danseur... 4. Par exemple, l'activité d'un bûcheron, d'un débardeur, d'un forgeron, ou d'un docker... Les éléments que nous mangeons ont tous une valeur énergétique appelée « valeur calorifique ». Celle-ci est différente selon le type d’aliment. Ainsi, un lipide apportera plus d’énergie qu’un glucide et encore plus qu’un protide. En une journée, nous pouvons additionner la valeur calorifique de tous ce que nous avons mangé et faire le total journalier. Si ce total est égal à la dépense calorifique journalière, il y a équilibre énergétique. Si le total journalier est inférieur à la dépense énergétique journalière, le corps puise dans ses réserves de graisse pour compléter le manque d’énergie (nous maigrissons) . Si ce total est supérieur (c’est souvent le cas dans les pays riches) alors il y a surconsommation énergétique et l’organisme n’utilise pas toute l’énergie, il la stocke sous la peau sous forme de graisse ce qui peut aboutir à un surpoids voire une obésité. Idéalement, l'apport énergétique global doit se répartir en trois repas principaux et éventuellement un goûter : Petit-déjeuner : 25 à 30 % du total de l'énergie Déjeune :30 à 35 % de ce total Goûter : 5 à 10 % de ce total Dîner : 25 % de ce total 24 Comment faire attention à l’équilibre énergétique? Si nous voulons être attentifs à notre équilibre énergétique, nous devons faire attention à la quantité d’énergie que nous consommons chaque jour. Aujourd’hui, la loi française oblige les fabricants à montrer la composition du produit en terme d’ingrédients (du plus représenté au moins représenté), en terme de composition chimique et en terme de valeur énergétique. Il existe donc un bon réflexe si l’on veut vraiment surveiller son alimentation, c’est de regarder l’étiquette sur le produit et ne plus se fier aux publicités. Prenons l’exemple d’une pâte à tartiner qui, dans la publicité, met en avant la présence de noisettes et de lait. Si on examine l’étiquette, on s’aperçoit que les noisettes sont citées en troisième position (12%) et le lait (en poudre) en quatrième position (6%). Les ingrédients les plus représentés dans cette pâte à tartiner sont donc le sucre et les huiles végétales qui représentent 72% de la composition totale. Une pâte à tartiner dont la publicité nous vante les mérites pour ses qualités nutritionnelles ne se compose en fait qu'essentiellement d'éléments énergétiques qui doivent être surveillés. La lecture de l'étiquette est donc seule la manière de savoir ce que nous mangeons exactement et en quelle quantité. C'est donc une excellente façon de faire attention à notre équilibre énergétique. Le classement des aliments Nous avons vu précédemment que, dans les pays industrialisés, les professionnels de la santé recommandent d’avoir une alimentation équilibrée. « Equilibrée » signifie à la fois variée (pour que tous les éléments nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme soient apportés) mais également énergétiquement équilibrée avec la dépense énergétique. Pour aider la population à mieux organiser son alimentation et à mieux manger, les nutritionnistes sont arrivés à un classement des aliments en six catégories selon leur composition chimique et donc, leur influence sur l’organisme. 25 1- Les fruits et légumes sont riches en fibres et en vitamines, il faut en manger au moins 5 rations par jours et à chaque repas. Ils sont idéals également en cas de petit creux. Ils sont bons cuits, crus, natures, frais, surgelés ou en conserve. Ils maintiennent en bonne santé. 2- Les produits céréaliers, pommes de terre et légumes secs sont riches en glucides lents, principal carburant de notre corps. Il faut en manger à chaque repas, selon l’appétit et privilégier la variété (pâtes, riz, semoule, blé, lentilles,…) 3- Les produits laitiers sont riches en calcium et en protéines. Il faut en consommer entre 3 et 4 portions par jours selon l’âge. 4- Les matières grasses ajoutées sont composées de lipides, molécules à haut pouvoir énergétique, il faut donc en limiter la consommation en privilégiant néanmoins les matières grasses végétales et en les variant. 5- Les viandes et poissons : on peut en manger entre une et deux fois par jour sans dépasser la quantité d’accompagnement. Il faut varier les espèces en privilégiant les morceaux les moins gras. On peut espérer manger du poisson deux fois par semaine. 6- Les sucres. Il faut limiter la consommation au maximum à cause de la présence de glucides rapides. Nous devons également faire très attention aux sucres « cachés » dans les boissons et dans les produits « tout prêts » Aujourd’hui, les nutritionnistes recommandent ainsi de respecter ces grands fondements de classement des aliments pour avoir une alimentation saine, variée et équilibrée et donc pour rester en bonne santé. Ils recommandent également quelques petits principes pour accompagner ces grands fondements : -boire de l’eau à volonté, l’eau étant la seule boisson recommandée. -limiter la consommation de sel (en faisant attention aux produits tout prêt qui regorge de sels cachés). Le chlorure de sodium en excès favorise la rétention d’eau et provoque ainsi une hypertension artérielle qui peut-être dangereuse pour l’organisme. 26 Le Programme National Nutrition Santé Après le constat d’un contexte grandissant de maladies liées à l’alimentation, la France a fait de la nutrition l’une des priorités de sa présidence de l’Union Européenne. Une résolution sur ce thème a été votée lors du conseil des ministres européens le 14 décembre 2000 : le Programme National Nutrition Santé. Le Programme National Nutrition Santé a pour objectif général d’améliorer l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs qu’est la nutrition. Ce programme est constitué de neuf objectifs nutritionnels prioritaires en terme de Santé Publique : - 1. augmenter la consommation de fruits et légumes. - 2. augmenter la consommation de calcium. - 3. réduire la consommation moyenne des apports lipidiques totaux. - 4. augmenter la consommation des aliments sources d’amidon et réduire la consommation actuelle de sucres simples. -5. réduire l’apport d'alcool chez ceux qui consomment des boissons alcoolisées. - 6. réduire de 5 % la cholestérolémie moyenne dans la population des adultes. - 7. réduire la pression artérielle systolique chez les adultes. - 8. réduire de 20 % la prévalence du surpoids et de l'obésité chez les adultes et interrompre l’augmentation de la prévalence de l’obésité chez les enfants. -9. augmenter l'activité physique quotidienne. 27 Pour aboutir à ces objectifs, six grands axes stratégiques ont été mis en place : 1. Informer et orienter les consommateurs vers des choix alimentaires et éduquer les jeunes. 2. Prévenir, dépister et prendre en charge les troubles nutritionnels dans le système de soins. 3. Impliquer les industriels de l’agro-alimentaire, la restauration collective ainsi que les consommateurs. 4. Mettre en place des systèmes de surveillance alimentaire et nutritionnelle de la population. 5. Développer la recherche en nutrition humaine : recherches épidémiologiques, comportementales et cliniques. 6. Engager des mesures et actions de santé publique complémentaires destinées à des groupes spécifiques de population. Les actions mises en oeuvre par le PNNS ont comme finalité de promouvoir, dans l’alimentation, les facteurs de protection et de réduire l’exposition aux facteurs de risque vis-à-vis des maladies chroniques et, au niveau des groupes à risque, de diminuer l’exposition aux problèmes spécifiques. Le PNNS prend en compte tant la composante « apports nutritionnels » que la composante « dépenses », en particulier la dépense énergétique liée à l’activité physique, afin de maintenir un équilibre entre les deux. LES RISQUES D’UNE MAUVAISE ALIMENTATION : L’obésité Outre les carences ou abus en vitamines et sels minéraux qui peuvent provoquer les soucis de santé que l'on a pu voir précédemment, il existe un fléau qui s’installe de plus en plus et de plus en plus tôt dans la population des pays industrialisés, il s’agit de l’obésité. 28 L'obésité est un état provenant d'un excès de masse adipeuse. On définit souvent la masse adipeuse en fonction de l'Indice de Masse Corporelle (IMC = Masse (en kg) / Taille au carré (en cm) ). La normale se situe entre 15 et 25. En deçà et au-delà de ces deux valeurs, l’individu met en danger sa santé. Entre 25 et 30, on parle de surpoids, au delà de 30, on parle d’obésité. Outre l’aspect inesthétique que l’on va négliger ici, l’obésité a des effets désastreux sur la santé. La conséquence directe du surpoids et de l’obésité est une augmentation des facteurs de risques tels que le diabète, l’hypertension artérielle et l’excès de cholestérol aboutissant tous, entre autre, à des maladies cardio-vasculaires, des accidents cérébraux ou des cancers. En effet, lorsqu’on examine ces facteurs de risque, on s’aperçoit que 42,5% des personnes en surpoids ou obèses présentent au moins l’un des facteurs de risque alors que seulement 18,6% des personnes de poids normal en présente un. Les maladies cardio-vasculaires représentent 200 000 décès par an en France (soit 40 fois plus que les accidents de la route !), on comprend donc aisément l’importance qu’il faut accorder à la lutte contre l’obésité en terme de santé publique. D'autre part, l'obésité s'installe chez les enfants. Les petits Français sont de plus en plus gros. On estime qu’à l’heure actuelle un Français sur dix a une surcharge de poids à l’âge de 10 ans. La France a connu une progression des cas d'obésité infantile de 30% en 10 ans. Non seulement, la vie d’un enfant gros n’est pas facile mais surtout son obésité a des conséquences sur sa santé. Et plus elle est sévère, plus son traitement est et sera difficile. L'obésité est due à un ensemble de différents facteurs qui convergent vers le même résultat, il est donc difficile d'incriminer un seul responsable (on peut penser au caractère génétique, au manque d'activité sportive et à l'ancrage de la sédentarité) . Cependant, les nutritionnistes sont d'accord pour dire qu'avoir une bonne alimentation limite extraordinairement les risques d'aboutir à un surpoids ou une obésité. L'alimentation est donc un facteur essentiel dans la lutte contre l'obésité. 29 L'EDUCATION NUTRITIONNELLE A L'ECOLE L’obésité dépend de différents facteurs mais le plus important est le facteur nutritionnel. C’est essentiellement sur cet aspect là que j’ai basé mon travail d’approfondissement avec les élèves. J’ai eu la chance de travailler avec deux populations totalement différentes. J’ai tout d’abord rencontré la classe de moyens/grands de l’école maternelle Jules Ferry à Chenôve, puis je suis allé dans une classe de « Year 4 » à Lindfield Primary School en Angleterre A L'ECOLE MATERNELLE PRESENTATION Je suis donc allé dans un premier temps dans une école maternelle à Chenôve. La classe était composée de 15 grands et de 12 moyens. L’école Jules Ferry, soucieuse de la santé des enfants a décidé depuis quelques années de supprimer la collation matinale. Les élèves ne mangent plus les matins à 10h, mais le moment de socialisation est gardé puisque, après regroupement, un verre de lait ou un verre d’eau est proposé à chaque élève. DEMARCHE L’éducation nutritionnelle regroupe des champs variés. Avec ces élèves de maternelle, j’ai souhaité travailler sur le repas le plus important de la journée, le petit déjeuner. Il est fréquent de voir des enfants qui arrivent le matin à l’école le ventre vide, qui ont très peu ou mal mangé. Mon objectif était de leur faire découvrir les éléments d’un bon petit-déjeuner « à la française » et de leur faire découvrir de nouvelles saveurs dans le but d’arriver à un premier classement des aliments. 30 La séquence se compose de trois séances. La première est commune aux deux sections puisque c’est le petit déjeuner pris tous ensemble dans la classe. Les deuxième et troisième séances sont propres à chaque section et ont pour objectif de se souvenir de tout ce qui a été consommé lors du petit-déjeuner. La séquence s’inscrit d’après les programmes dans « découvrir le monde » et propose de développer des compétences relatives à la connaissance des règles d’hygiène et d’alimentation. Les trois séances se sont déroulées sur deux semaines en laissant trois jours entre chaque séance pour que le réinvestissement soit le plus profitable. ANALYSE DES SEANCES SEANCE 1 Objectifs : découvrir les éléments d’un bon petit-déjeuner. découvrir de nouvelles saveurs. prendre du plaisir à manger ensemble. Cette séance a été réalisée pour les deux niveaux et consistait à déjeuner dans la classe. Il a fallu au préalable vérifier les fiches sanitaires pour d’éventuelles contre-indications ou allergies et aussi prévenir les parents quelques jours auparavant pour leur demander de ne pas faire déjeuner leurs enfants avant de venir à l’école. L'accueil des enfants se faisant à 8h30, j’ai pu commencer la séance à 8h45. Les enfants n’ont donc pas attendu longtemps avant de manger. J’ai toutefois débuté par un travail préparatoire d’oralisation et de recueil rapide et collectif des conceptions initiales en leur demandant ce que l’on peut manger le matin au petit-déjeuner. Chaque réponse était notifiée au tableau par une étiquette, préparée préalablement, pour garder une trace. Grâce au recueil collectif, j’ai pu obtenir toutes les réponses que j’attendais : du pain, des céréales, des croissants, du beurre, de la confiture, du lait, de l’eau, du jus de fruits, des fruits, du fromage, des yaourts,… 31 J’ai eu le soucis de leur faire manger un petit-déjeuner le plus complet et le plus attrayant possible tout en essayant d’apporter des choses inhabituelles pour les élèves. J’ai donc apporté : - pour l’amidon, du pain de seigle, du pain complet, et du pain aux céréales. - pour les sucres, des confitures « maisons » (faites par les parents), du miel et du sirop d’érable. - pour les graisses, du beurre. - pour les produits laitiers, du fromage et du lait. - pour les fruits, des bananes, des pommes et du jus de fruits pressés. J’ai souhaité commencer le repas par les fruits car je tenais absolument à ce qu’ils en mangent tous, et je pense que s’ils avaient été proposés en fin de repas, les enfants n’en auraient pas tous voulu. Les fruits, comme les légumes, sont souvent diabolisés par les enfants malgré leur place essentielle dans l’alimentation. Dans cette classe, plus de la moitié des enfants n’avaient, selon leurs dires, jamais mangé de fruits au petit-déjeuner. En les présentant sous forme de brochette, j’ai réussi à susciter de la curiosité et apporté un aspect amusant à la dégustation des fruits. Tous les enfants ont ainsi pu manger un morceau de pomme, de banane ou de kiwi. 32 Ensuite, nous avons préparé les tartines. Grâce à la diversité de pains et d’accompagnement (fromage, confiture, miel, sirop d’érable), les enfants avaient un grand choix de combinaisons différentes. J’ai veillé à ce que les tranches soient fines pour qu’ils puissent multiplier les choix. Peu d’enfants avaient déjà goûté le sirop d’érable et le miel et il a fallu un certain temps et un peu d’insistance pour que les enfants se décident à essayer. Les enfants ont très souvent peur des nouveaux aliments et beaucoup m’ont dis : « je n’aime pas » alors qu’ils n’avaient jamais goûté. En insistant un peu, presque tous ont goûté et aimé. J’ai pu ainsi leur montrer qu’on peut aimer un aliment qu’on n’a jamais mangé. Lors de cette séance, les élèves ont donc pu découvrir les éléments d’un bon petit-déjeuner tout en prenant du plaisir à manger ensemble. Ils ont aussi découvert des saveurs inconnues et ont pu surmonter leurs appréhensions par rapport aux nouveaux aliments. Lors des séance 2 et 3, les niveaux ont été différenciés. Nous allons nous attarder dans un premier temps sur le travail effectué par les Grandes-Sections. Les séances ont été consacrées à la remémoration des aliments du petit-déjeuner et à la définition d'un premier classement. GRANDE SECTION SEANCE 2 objectifs: -se souvenir de ce qu'on a mangé au petit-déjeuner. La première activité de cette séance était une remémoration collective et orale des aliments. Les élèves ont très rapidement donné le nom de toutes les choses qui ont été consommées trois jours avant. A chaque énonciation d'un nouvel aliment, une étiquette représentative était collée au tableau pour garder une trace visuelle et pour un meilleur ancrage. Après énonciation par les élèves de tous les éléments du petit-déjeuner, j'ai commencé à leur présenté l'activité 33 relative au classement. Les étiquettes à classer était au nombre de douze et je voulais leur faire classer selon : o les fruits : pomme, banane, jus de fruits. o Les produits céréaliers : pain boule, baguette, céréales. o les produits sucrés : confiture, miel. o les matières grasses : beurre. o les produits laitiers : le lait, le fromage, le yaourts. La première phase du classement a été une phase d'appropriation individuelle des étiquettes. Comme ces images seront les éléments à classer, je tenais à ce qu'elles aient du sens pour eux. Cette appropriation leur à donc permis de ne pas travailler avec des images brutes mais avec des choses connues. Pour cela, je leur ai tous distribué des étiquettes en noir et blanc qu'ils avaient à identifier dans un premier temps puis à colorier dans un deuxième temps avec une couleur qui se rapproche le plus possible de la réalité. Peu d'erreurs ont été commises. L'identification a été correcte et rapide grâce au travail collectif préalable. La séance 2 se termine donc après la remémoration et l'appropriation des étiquettes pour le classement de la séance 3. SEANCE 3 objectif : -aboutir à un classement des aliments du petit-déjeuner. Les élèves de cette classe avaient déjà l'habitude de travailler en groupe, j'ai donc pu rapidement organiser la classe en trois groupes de cinq élèves. Chaque groupe devait classer, selon leurs propres critères, les douze étiquettes représentant les aliments du petit-déjeuner. J'avais auparavant présélectionné trois jeux de douze étiquettes parmi les mieux coloriées et les mieux découpées. J'avais organisé la séance en trois grandes phases : une phase de recherche. une phase de mise en commune. une phase d'institutionnalisation. 34 La phase de recherche a été la plus longue. C'est à cet instant que je me suis aperçu que l'objectif de la séance était trop compliqué. Seuls quelques élèves ont commencé à organiser les étiquettes selon le classement que je souhaitais retrouver. Malheureusement, ils étaient minoritaires dans leurs groupes et ils ont eu beaucoup de mal à faire entendre leur voix et à convaincre leurs camarades. Ces quatre élèves là étaient les plus éveillés, j'ai eu l'occasion de m'en apercevoir lors d'autres activités. Le classement des étiquettes requiert des facultés d'abstraction que beaucoup d'élèves n'étaient encore pas capables de réaliser. Ils n'arrivaient pas à se représenter le sens des aliments et sont essentiellement restés sur la forme. J'ai par exemple eu comme réflexion : - « on peut associer la banane avec la baguette car ils sont tous les deux jaunes et long ». - « on peut mettre les céréales avec le lait car on les mange ensemble » ou bien « le pain va dans le groupe de la confiture car quand on fait des tartines on met la confiture sur le pain. » Les critères de classification des aliments que je souhaitais voir ressortir étaient trop ambitieux pour la majorité des élèves. Cette activité qui se voulait plutôt socio-constructiviste s'est transformée en une activité à caractère transmissif. En effet, lors de la phase de mise en commun, je me suis appuyé sur les élèves qui donnaient les réponses attendues en valorisant leurs propos et ils ont ainsi pu convaincre leurs camarades. Nous avons pu aboutir à la fin de la mise en commun à une classification qui se rapprochait de ce que j'attendais mais qui n'a pas fait l'unanimité dans la classe. Nous sommes arrivés à quatre groupes : - « boule, baguette, céréales viennent du blé. » – - « Yaourt, lait, fromage, beurre viennent du lait de la vache » – - « banane, pomme, jus de fruits viennent des fruits » – - « miel et confiture sont très sucrés » Il était beaucoup trop prétentieux de ma part d'imaginer les élèves capables de classifier les aliments en seulement 3 séances. En effet, mettre le pain et les céréales dans la même catégorie nécessite, pour la plupart des enfants, un cheminement mental et des connaissances trop complexes (« le pain est fait avec 35 de la farine qui provient du champ de blé ; les céréales, avant d'être emballées dans les paquets, ont été récoltées dans un champ puis cuites, donc le pain et les céréales ont la même origine »). Il aurait fallu au préalable créer des prérequis. Il aurait été intéressant par exemple d'aller voir un boulanger travailler ou bien de fabriquer du pain à l'école pour affirmer que le pain vient bien de la farine, puis, on aurait pu moudre du blé pour obtenir de la farine (ou travailler sur l'emballage de la farine et voir l'épi de blé) et donc assimiler pain et farine. Aussi, quelques élèves n'ont pas saisi le regroupement entre lait et yaourt. Il serait possible de fabriquer du yaourt en classe à partir du lait pour montrer la relation entre les deux. L'activité de classement aurait donc été pertinente si les enfants avaient déjà eu l'opportunité de voir les rapports entre les aliments de même famille par des activités concrète. MOYENNE SECTION SEANCES 2 ET 3 objectif: -se souvenir de ce qu'on a mangé au petit-déjeuner. Chaque séance équivaut à un atelier. Après une phase collective et orale de remémoration des aliments, les consignes pour chaque atelier sont données. Les deux ateliers font intervenir des procédures différentes et complémentaires pour la recherche des aliments. Alors que le premier atelier demande une phase écrite, le deuxième passe par la manipulation. 36 Le premier atelier se compose d'une fiche comportant deux exercices antagonistes. Le premier exercice consiste à retrouver les aliments déjà mangés parmi une liste de dessins. J'ai volontairement mis un maximum d'objet qui ont été mangés (seuls les haricots et les fraises n'interviennent pas dans la sélection) pour augmenter les réponses positives et garder une activité soutenue. J'ai également voulu garder un aliment de chaque catégorie alimentaire, autant pour la variété des réponses que pour une pré-sensibilisation aux groupes alimentaire. Le deuxième exercice demande aux enfants de faire ressortir les aliments intrus de chacune des quatre listes. Dans chaque liste, un seul aliment est intrus pour ne pas trop compliquer la tâche. Pour une meilleure représentation de l'image, chaque liste est décomposée collectivement pour être sûr que tous les élèves voient et donc travaillent avec les mêmes objets. La principale difficulté des tâches réside, ici, dans la remémoration puis la mise en relation de l'objet réel consommé durant le petit-déjeuner avec la représentation imagée sur la feuille. Le deuxième atelier propose de retrouver et de trier les aliments mangés au petit-déjeuner prédécoupés dans des brochures publicitaires. La présence de nombreux intrus variés augmente la difficulté. Tous les objets prédécoupés ont été mis en vrac dans une corbeille. La proportion d'intrus correspondait à 1 pour 10 éléments. La corbeille se composait d'étiquettes de pain, lait, fromage, fruits, céréales, jus de fruit, ainsi que d'autres aliments tels que des haricots, de la charcuterie, des pommes de terre,... Ces étiquettes étaient toutes différentes, on 37 avait donc par exemple sept ou huit images de pain différentes. Par ce procédé, je voulais qu'ils associent les aliments qui représentent la même chose (boule et baguette sont de forme très différente mais représentent le même ensemble : le pain). Je souhaitais également qu'ils aient des images différentes et variées pour un même item (le fromage par exemple). Le moment le plus difficile de cet atelier a été le commencement du premier groupe. En effet, ces élèves avaient en charge de définir les piles : une pile pour chaque aliment et une pile d'intrus. J'ai donné comme consigne : « mettez les mêmes choses ensemble, et si c'est quelque chose que l'on n'a pas mangé, mettez le dans une autre pile ». Comme toutes les étiquettes étaient différentes, ils ont commencé à faire autant de piles que d'étiquettes. J'ai dû donc vite les guider en préparant les piles. A différents endroits de l'atelier, j'ai posé 8 feuilles représentant les 8 grands items et les élèves ont ainsi pu trier toutes les images. BILAN L'objectif de cette séquence était de découvrir les éléments d'un bon petit déjeuner pour aboutir à un premier classement des aliments. Malgré un niveau d'exigence de ma part revu à la baisse pour les grandes sections, je pense que l'objectif a été atteint. Une semaine après le petit déjeuner pris en classe, les élèves ont pu retrouver les aliments mangés sans trop de difficultés parmi une base de données à l'aide d'une variété des procédures mises en place. Cependant, à la maternelle plus qu'ailleurs, il est essentiel que l'activité donne du sens à l'élève. Il faut au maximum rester proche de l'action et éviter une mentalisation trop importante, nous l'avons vu dans la tentative d'élaboration du classement avec les grandes sections. Le travail sur les aliments ressemble plus à un rapprochement entre aliments de même nature qu'à un réel classement comme l'entendraient les nutritionnistes. Cependant, cette toute première approche de l'éducation nutritionnelle au cycle 1 permet de préparer, en commençant à regrouper les aliments par caractéristiques, à l'élaboration du classement qui sera vu au cycle 2 puis au cycle 3. 38 A L'ECOLE ELEMENTAIRE PRESENTATION Durant mon année de PE2, j'ai eu la chance d'effectuer un stage en responsabilité en Angleterre. J'ai été reçu à Lindfield Primary School, dans un petit village du West Sussex. J'ai eu en charge la classe de « year 4 ». Le système éducatif britannique se divise en deux grands cycles de trois ans : Key Stage 1 (Year 1, 2 et 3 ) et Key stage 2 (Year 4, 5 et 6). Les élèves de la classe de Year 4 ont 8-9 ans, on peut donc les comparer à des élèves de CE2 en France. J'avais en charge 25 enfants. J'avais également à ma disposition un « Teatcher Assistant » que l'on pourrait comparer à une ATSEM pour classe élémentaire. Son rôle est d'aider dans la préparation du matériel ainsi que dans la gestion de la discipline dans la classe, elle peut également avoir un rôle pédagogique, sous conseil du maître, auprès des élèves les plus en difficulté. DEMARCHE Lors de mon premier jour à l'école, je savais que les pack lunchs étaient courants mais j'ai été effaré de voir ce qu'un petit anglais pouvait manger le midi. Presque tous les élèves mangeaient des chips, des barres chocolatées et des sandwichs. Quelques-uns avaient aussi un fruit, d'autres, du fromage. Seule une poignée d'élèves variaient les repas du midi avec des salades (probablement les enfants dont les parents sont conscient et soucieux de l'alimentation de leurs enfants). J'ai donc souhaité organiser une séquence de 5 ou 6 séances ayant pour objectif principal, le développement d'un esprit critique sur la qualité de l'alimentation par une connaissance de la classification alimentaire. A partir, des conceptions initiales des élèves sur l'élaboration d'un menu, je voulais arriver à un premier classement sommaire des aliments qui serait approfondit après avoir défini les trois grandes fonctions de l'alimentation (faire grandir, garder en bonne santé et fournir de l'énergie). Ensuite, une fois le lien fait entre la classification des aliments et les grandes fonctions de l'alimentation, je voulais m'attarder sur la fonction qui pose problème aujourd'hui, « fournir de l'énergie ». Puis je souhaitais 39 terminer en leur faisant analyser leur pack-lunchs et réfléchir quant à la pertinence d'un tel menu. Malheureusement, comme je n'étais pas le responsable pédagogique de la classe, le maître titulaire, qui était présent dans l'école, n'a souhaité consacrer que 3 séances à l'éducation nutritionnelle en abordant principalement la notion de classification des aliments. Je n'ai donc pas pu étudier la partie qui me semblait la plus importante dans le cadre de la lutte contre l'obésité, l'étude détaillée du groupe « aliments qui fournissent de l'énergie » et l'analyse du pack lunch. ANALYSE DES SEANCES SEANCE 1 Objectif : - aboutir à un premier classement des aliments. Cette séance était principalement consacrée au recueil des conceptions initiales des enfants. Pour cela, il était demandé individuellement aux élèves « d'élaborer un menu qui pourrait aider à grandir et à être actif ». J'ai proposé de travailler sur le repas le plus important des anglais, le dîner. Le repas devait être composé d'un plat principal et d'un dessert. J'ai été agréablement surpris de constater qu'énormément de choses ont été proposées par les enfants, les menus étaient riches et variés. Plus de la moitié des enfants a élaboré un menu qui présente au moins un aliment de chaque groupe. Après discussion, il s'est avéré que les enfants avaient reproduit les modèles alimentaires qu'ils avaient l'habitude de voir à la maison, ils n'avaient donc pas connaissance de l'existence de la classification et du rôle de 40 chaque groupe mais ils partaient quand même avec des prérequis intéressants. Le recueil de conceptions initiales à eu également pour intérêt de réunir une base de donnée, intéressante pour la suite, d'aliments connus des enfants. J'ai inscrit au tableau des aliments qui me semblaient pertinents dans le cadre de l'élaboration du pré-classement ( des fruits, des légumes, des viandes, des produits laitiers, des féculents et des desserts sucrés). Il y avait une vingtaine d'aliments au tableau. Ensuite, par 3 ou 4, ils devaient réfléchir à l'organisation des aliments en groupes. J'ai volontairement donné peu d'indication pour que les groupes viennent des élèves. Après discussion, 6 groupes ont été admis par la classe : les fruits, les légumes, les viandes, les produits laitiers, les produits laitiers. Un problème s'est posé lors de l'élaboration des catégories pour les légumes puisqu'ils ont tous souhaité y voir figurer les pâtes et les pommes de terre. Je n'ai pas voulu les contredire tout de suite puisque la catégorie « aliments à base d'amidon » n'avait pas été encore proposée. Je me suis dit que j'allais réguler lors de la deuxième séance. A la fin de cette activité, tous les élèves étaient d'accord pour accepter le classement figuré au tableau. SEANCE 2 Objectif : - connaître le classement des aliments. : - aborder les fonctions de l'alimentation. Après avoir vu une première ébauche de classement lors de la première séance, nous avons décidé d'approfondir les connaissances des élèves en proposant le classement des aliments le plus pertinent possible : légumes, fruits, viandes/poisson, produits laitiers, matière grasse et glucides (carbohydrats). Je me suis longtemps posé la question du cas « carbohydrats » car, si en France, nous faisons souvent la différence entre glucides lents et glucides rapides, en Grande-Bretagne, on ne parle que d'un seul et même composant : carbohydrats. C'est juste du point de vue scientifique mais cela m'a posé un problème d'éthique. Je ne souhaitais pas mettre les produits sucrés avec les aliments à base d'amidon. Prenons l'exemple des Corn Flakes et de la marmelade : les deux étiquettes nutritionnelles indiquent pour « carbohydrats » 41 80g pour 100g. En lisant cela, on pourrait penser que 100g de céréales (principalement des glucides lents) équivaut à 100g de confiture (principalement des glucides rapides) alors qu'ils ont un impact très différent. Après discussion avec l'enseignant, nous avons décidé de subdiviser le groupe carbohydrats en 2 sous-groupes : starch (amidon) et sugar. Malgré la difficulté du mot « starch », nous avons pensé que c'était le mot qui définissait le mieux cette catégorie. L'objectif, ici, n'est pas qu'ils retiennent le mot mais qu'ils mettent ensemble tout ce qui contient de l'amidon. Lors de cette séance, j'ai donc, dans un premier temps, récapitulé avec les élèves les groupes d'aliments que nous avions trouvés lors de la séance précédente. Les cinq principaux (fruits, légumes, viande, laitiers, sucres) sont ressortis. Il en manquait donc 2 : amidon et graisses. Après leur avoir expliqué ces deux nouveaux critères, nous avons classé des aliments selon les sept catégories. J'ai privilégié l'aspect ludique en proposant la tâche d'apprentissage sous forme de jeu. Chacun leur tour, les élèves venaient piocher un papier ou un aliment de la base de donnée initiale était écrit, le lisait à la classe et les élèves, sur leur ardoise, devaient noter la catégorie à laquelle l'aliment appartient. Tout était, bien-sûr, récapitulé au tableau. Chaque bonne réponse rapportait un point. J'ai senti les élèves vraiment motivés et peu de d'erreurs ont été commises. A chaque fois, un élève qui avait juste expliquait dans ses propres mots pourquoi tel aliment appartient à telle catégorie. Cette situation a vraiment bien marché et tous à la fin étaient capables de trouver la bonne réponse. A la fin de la séance, j'ai commencé à leur parler des fonctions de la nutrition pour faire la transition avec la séance suivante. Parmi de nombreuses réponses à la question « pourquoi mange-t-on ?", les trois essentielles (fournir de l'énergie, garder le corps en pleine santé et construire et grandir) ont été citées. 42 SEANCE 3 Objectif : - connaître le lien entre la catégorie d'aliment et la fonction de l'alimentation qui s'y rapporte. J'ai commencé par une rapide révision collective des 7 catégories vues lors de la séance 2. Rapidement, toutes les catégories et quelques exemples d'aliments ont été restitués. J'ai donc pu aborder rapidement les fonctions de l'alimentation. Après défini les trois grandes fonctions, les élèves ont, par petits groupes, essayer de classer les catégories d'aliments dans les grandes fonctions de nutrition. Après une mise en commun, nous sommes arrivés aux conclusions suivantes : – les aliments qui gardent le corps en bonne santé sont les fruits et les légumes, ont doit en manger à chaque repas. La quantité est illimitée. – Les aliments qui font grandir sont les produits laitiers et les viandes (le mot « protéine » a été cité, je m'en suis resservit mais il ne fait pas partie des notions à retenir). – Les aliments qui donnent de l'énergie sont les aliments « starch » (on doit en manger à chaque repas), les matières grasses et les sucres. On doit limiter ces deux derniers au maximum. Il m'a semblé difficile de leur faire construire ces dernières notions, l'information a donc été plutôt transmise mais la situation suivante a permis de l'approfondir. Enthousiasmés par le jeu de la séance 2, ils m'ont demandé s'il était possible d'y « rejouer ». J'ai donc adapté les règles. Ils devaient toujours tirer des aliments au sort mais cette fois-ci, au lieu de dire à quel groupe il appartient, ils devaient donner la fonction alimentaire. Cet exercice était bien plus difficile que le premier jeu car, pour chaque aliment, ils devaient d'abord penser au groupe d'appartenance puis réfléchir à la fonction du groupe. Je me suis vite rendu compte que cette gymnastique cérébrale était trop difficile car ils n'étaient qu'en cours d'acquisition de la notion. Pour les aider, j'ai donc projeté le tableau récapitulatif que je souhaitais utiliser juste après. Ils ont ainsi réussi à donner à chaque fois le groupe d'appartenance et la fonction de nutrition de chaque aliment. Cependant, l'apprentissage est resté fragile et aurait eu besoin d'être approfondi dans une quatrième séance. 43 La dernière activité est une phase de synthèse de la séquence. Le tableau (qui avait été projeté) est distribué à chacun des élèves. Il s'agissait, dans un premier temps, de retrouver les noms des sept catégories en les associant à leur fonction nutritionnelle et, dans un second temps, d'illustrer chaque colonne par un dessin d'un aliment qui convient. La définition des catégories a été individuelle et au crayon pour qu'ils puissent corriger le cas échéant. Je souhaitais ici qu'ils se souviennent et qu'ils assimilent le groupe alimentaire à la couleur attribuée. Les deux premières colonnes ont été remplies plutôt facilement mais il y avait beaucoup de choses pour la dernière. Nous l'avons donc remplie ensemble. Il n'y a eu aucune erreur dans le choix des aliments pour chaque groupe. BILAN J'ai été surpris de voir la facilité avec laquelle ils ont appris les notions. Lorsque j'ai préparé ma séquence, je ne pensais pas qu'ils seraient capables de comprendre aussi vite. J'ai dû, à chaque séance, revoir à la hausse les objectifs notionnels. L'évaluation finale m'a montré que la notion de classification des aliments est acquise mais il aurait été intéressant de creuser un peu plus les fonctions de la nutrition. Je regrette néanmoins de n'avoir pas eu le temps de construire et d'approfondir le message nutritionnel essentiel qui est manger chaque catégorie en limitant les sucres et les graisses, il a été évoqué mais pas suffisamment approfondi. J'aurais trouvé également très pertinent d'analyser leur lunch-pack mais le maître de la classe en a décidé autrement. Toutefois, l'éducation nutritionnelle est un moment fort des programmes anglais et les élèves auront la possibilité d'approfondir ces connaissances en Year6. On ne peut pas voir une éducation nutritionnelle en une fois, les bases ont été posées par la prise de conscience de l'existence d'une classification, le message nutritionnel pourra être appuyer ultérieurement. J'ai donc été satisfait du travail qui a été fourni par les élèves lors de ces trois séances. 44 CONCLUSION Il est aujourd'hui essentiel que la population prenne conscience des enjeux d'une bonne alimentation. L'évolution de l'obésité nécessite une mobilisation urgente. Il faut que tous les acteurs pédagogiques (enseignants, médecins, nutritionnistes...), à leur niveau, appuient dans ce sens et les professeurs des écoles ont un rôle essentiel dans ce domaine. Il est très difficile de faire changer les mentalités ancrées dans les familles. Mais en apprenant à un enfant à bien manger, non seulement il construit des connaissances pour gérer sa vie future, mais en plus, il peut directement agir sur les comportements alimentaires de sa famille. Une éducation nutritionnelle à l'école a donc une action sur le présent et sur le futur. On comprend donc bien le rôle essentiel que peut avoir l'éducation nutritionnelle dans le cadre de la lutte contre l'obésité et donc dans la prévention des maladies graves liées à ce fléau qui s'accentuera si rien n'est fait. Ce mémoire prend en compte l'aspect alimentaire de la lutte contre l'obésité. Cependant, nos sociétés deviennent de plus en plus sédentaires, tout est fait pour que nous nous fatiguions le moins possible, les enfants passent le plus clair de leurs loisirs assis (devant la télé, l'ordinateur...) ayant un effet direct sur la dépense énergétique quotidienne (moins d'activité physique, c'est moins de dépense énergétique et donc plus de stockage adipeux). Même, si la mauvaise alimentation reste l'aspect majeur du développement de l'obésité, il est essentiel de construire une éducation physique en parallèle (les professionnels recommandent l'équivalent d' ½ heure de marche par jour). Le message à faire passer est donc « Bien manger et se bouger ». 45 BIBLIOGRAPHIE Qu'apprend-on à l'école primaire? Les programmes de 2002, SCEREN, 2003 POULAIN J-P, Manger aujourd’hui : attitudes, normes et pratiques, Editions Privat, 2001. TAVERNIER R., Enseigner la biologie et la géologie à l’école élémentaire, Bordas pédagogie, 2001. La santé vient en mangeant, Afssa et Ministère de la santé, 2003 Bien manger, c’est facile, C.F.E.S. (comité français d’éducation pour la santé) Les collations dans les écoles primaires, CHU Dijon-Inspection académique de Côte d'or- Conseil général de Côte d'or. Education Enfantine n°3 et n°4 (novembre et décembre 2002) Etude OBEPI, Laboratoires Roche, 2003 www.lemangeur-ocha.com, article de Matty Chiva 46