Le Prince (tous les hommes sont méchants)
D’après Nicolas Machiavel
adaptation, mise en scène et scénographie de Laurent Gutmann
Avec Thomas Blanchard (en alternance avec Augustin De Monts),
Luc-Antoine Diquéro (en alternance avec Cyril Hériard Dubreuil),
Maud Le Grévellec, Shady Nafar et Pitt Simon.
Production La Dissipation des brumes matinales – Direction de production,
administration, diffusion Emmanuel Magis/ANAHI. Coproduction Les Théâtres de la
ville de Luxembourg. Avec le soutien de la DGCA- ministère de la Culture et de la
Communication et la participation artistique du Jeune Théâtre National.
Remerciements au Théâtre des 5 Diamants.
Contact Production, diffusion
Emmanuel Magis / ANAHI 01 43 57 36 29 / 06 63 40 64 68
emmanuel.magis@gmail.com
Le Prince (tous les hommes sont méchants)
D’après Nicolas Machiavel
adaptation, mise en scène et scénographie de Laurent Gutmann
Avec Thomas Blanchard (en alternance avec Augustin de Monts),
Luc-Antoine Diquéro (en alternance avec Cyril Hériard Dubreuil),
Maud Le Grévellec, Shady Nafar et Pitt Simon.
Costumes Axel Aust
Lumières Gilles Gentner
Maquillages & perruques Catherine Saint-Sever
Son Lucas Lelièvre
Répétiteur chants Vanasay Khamphommala
Construction des décors
Ateliers des Théâtres de la Ville de Luxembourg: Marc Bechen, Marcel Henkes,
Constant Krieps, Marc Miltgen, Michel Mombach, Guy Wolff
Production La Dissipation des brumes matinales – Direction de production,
administration, diffusion Emmanuel Magis/ANAHI. Coproduction Les Théâtres de la
ville de Luxembourg. Avec le soutien de la DGCA- ministère de la Culture et de la
Communication et la participation artistique du Jeune Théâtre National.
Remerciements au Théâtre des 5 Diamants.
Calendrier de tournée – saison 2014 / 2015
2014
Du 23 septembre au 9 octobre, Théâtre Paris-Villette
Du 14 au 16 octobre, Le Granit–Belfort
Le 4 novembre, Théâtre du Vésinet
Du 12 au 14 novembre, Théâtre de Suresnes
Du 18 au 29 novembre, Le Quartz–Brest
2015
Le 2 mars, Théâtre Jacques Prévert–Aulnay-sous-Bois
Les 5 et 6 mars, Le Parvis–Tarbes
Du 10 au 19 mars, CDR–Tours
Le 23 mars, Théâtre des 4 saisons–Gradignan
Les 26 et 27 mars, Le FanalSaint-Nazaire
Le 31 mars, Centre des bords de Marne–Le Perreux
Le 7 avril, Espace Jules Verne–Brétigny-sur-Orge
Les 9 et 10 avril, Théâtre de Sartrouville
Les 14 et 15 avril, Scène nationale d’Angoulême
Le 22 avril, Théâtre de Saint-Raphaël
Les 27 et 28 avril, L’Estive–Foix
Le 5 mai, OnyxSaint-Herblain
Le 12 mai, Théâtre de l’Olivier, Istres
« Pour bien connaître la nature de son peuple, il faut être prince, et, pour
bien connaître celle des princes, il faut être du peuple ».
Nicolas Machiavel
"Le Prince" est un texte vieux d'exactement 500 ans que tout le
monde pense plus ou moins connaître mais qui est finalement assez
peu lu. En le lisant aujourd'hui, on est frappé par sa force
scandaleuse, force qui tient sans doute moins à ce qu'il dit qu'au fait
même qu'il nous le dit. C'est un texte fondamentalement ambivalent:
en même temps qu'il a pour objet l'éducation politique des princes, il
porte à la connaissance du peuple l'art du gouvernement, et par
même fait prendre conscience à ce même peuple les opérations de
domination dont il est l'objet.
Au coeur du texte de Machiavel, il y a donc la notion d'éducation
politique. La situation que développe notre spectacle est celle d'un
stage de formation pour futurs princes. Face à deux formateurs, dont
l'un est dépositaire de la parole de Machiavel, trois stagiaires sont
confrontés à un certain nombre de mises en situations censées leur
enseigner comment prendre le pouvoir et comment le garder. Ce qui
ressort de ces jeux, c'est que le pouvoir est par nature instable, qu'on
est toujours assurer de le perdre un jour.
Machiavel est habituellement considéré comme un cynique, théoricien
d'un pouvoir qui n'aurait d'autre finalité que lui-même. J'espère que le
spectacle donnera à entendre que sa parole est d'abord celle d'un
homme qui a foi dans la force du politique, et que c'est au nom de la
nécessité de l'action politique qu'il refuse catégoriquement toute forme
d'idéalisme : « Mon intention étant d’écrire des choses utiles à qui les
écoutent, il m’a semblé plus pertinent de suivre la vérité effective des
choses que l’idée que l’on s’en fait." Laurent Gutmann
La Vengeance de Machiavel
Peu d'écrivains, au cours des siècles, ont réussi à transformer leur nom en adjectif
indiquant l'enfer, l'effroi, la monstruosi ou l'angoisse. Dante, Machiavel, Sade, Kafka ont
droit à cette distinction. Vous ouvrez n'importe quel dictionnaire, et vous avez le choix entre
«machiavélisme» et «machiavélique». «Machiavélique» veut dire, paraît-il, «digne de
Machiavel, c'est-à-dire rusé, perfide, tortueux». «Machiavélisme» va plus loin et désigne
«une politique faisant abstraction de la morale, une conduite tortueuse et sans scrupules ».
Cette réprobation unanime, pour un cas d'une grande clarté, commence très tôt, dès la
circulation des copies manuscrites du Prince, en 1513, même si le livre n'est publié qu'en
1532, après la mort de l'auteur. Quel succès dans la détestation! En 1559, le livre est mis à
l'Index par l'Inquisition. En 1576, un avocat et théologien huguenot se fend d'un Anti-
Machiavel dégoulinant de morale. Il s'appelle, ça ne s'invente pas, Innocent Gentillet. Ce
Gentillet, parfait hypocrite, est bientôt rejoint par Frédéric de Prusse, en 1740, avec un autre
Anti-Machiavel, supervisé (avec ironie) par Voltaire. Bref, tous les pouvoirs se donnent la
main contre ce chef-d’œuvre, au point que «florentin » deviendra un mot courant signifiant
l'art de l'intrigue (on l'a même vu appliqué à un président de la République française issu
des Charentes, région qui n'a guère de rapport avec la splendeur italienne de la
Renaissance).
Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour qu'un génie philosophique fasse l'éloge d'«une
pensée soutenue, difficile, dure, dangereuse». C'est, bien entendu Nietzsche, dans Par
delà bien et mal : «Il nous fait respirer l'air sec et subtil de Florence, et ne peut se retenir
d'exposer les questions les plus graves au rythme d'un indomptable allegrissimo, non sans
prendre peut-être un malin plaisir d'artiste en un rythme galopant, d'une bonne humeur
endiablée.»
Qui est ce Machiavel ? Un secrétaire convaincu et actif de la République de Florence, très
cultivé et au courant de tous les secrets, un diplomate entre les différents pouvoirs italiens,
mais aussi en voyage en France et en Allemagne.
À l'avènement des Médicis, il est arrêté et torturé : «Sans l'avoir mérité, je supporte une
grande et continuelle malignité de fortune.» La «Fortune», voilà la grande déesse
capricieuse du temps. «Heureux celui dont la façon de procéder rencontre la qualité des
temps.» Cette rencontre est rare, et elle peut se renverser. Machiavel connaît à fond
l'histoire de son temps et celle de l'Antiquité, d'où son autorité et sa verve. Non, le pouvoir
n'a rien d'idéal, c'est une ténébreuse affaire dont on peut déchirer le rideau. Non, les
hommes ne sont pas bons, mais méchants, changeants, ingrats, simulateurs et
dissimulateurs, fuyards devant les périls, avides de gain. D'ailleurs, «ils oublient plus vite la
mort de leur père que la perte de leur patrimoine.» Y a-t-il un prince capable de les
gouverner? Ce n'est pas sûr, beaucoup d'effondrements ont eu lieu, et une multitude
d'assassinats et de pertes. Le prince vertueux est-il à l'abri? Même pas, il lui faut sans
cesse penser à la guerre, et «il est beaucoup plus sûr d'être craint que d'être aimé».
1 / 17 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !