Pol 1201 – Pensée politique classique Notes pour les deux derniers cours
XI - Les enjeux politiques du monde médiéval
1. Remarques générales sur le moyen-âge
1.1 Un terme péjoratif pour désigner l’espace de près de mille ans entre l’Antiquité et la Renaissance ;
1.2 Un monde tendu entre l’unité (Chrétienté, Empire) et le multiple (fractionnement féodal puis national) ;
1.3 Périodisation politique :
- de la chute de l’Empire romain à l’établissement d’un empire carolingien (de 476 à 800) ;
- du déclin de l’Empire carolingien à l’émergence de monarchies nationales dans un contexte féodal ;
- de la crise de l’équilibre médiéval au renforcement des États monarchiques
1.4 L’étonnante survivance de références médiévales dans l’imaginaire moderne.
2. Radiographie sommaire de la société médiévale
2.1 Fractionnement
- les invasions successives ; la division du monde méditerranéen ; le déclin des villes ;
- le pouvoir politique personnalisé et divisé ; remarques sur la féodalité ;
- les divisions sociales : aristocratie, clergé, tiers-état (bourgeoisie : marchands, juristes, fonctionnaires), paysans ;
2.2 L’absence d’une société au sens moderne
- la juxtaposition des conquérants et des conquis ;
- l’autonomie de l’Église et ses rapports complexes avec les barbares, puis l’aristocratie ; les divisions en son sein ;
- les villes et les forces sociales héritières des idéaux politiques de l’antiquité (civisme, État)
2.3 L’équilibre des 12e et 13e siècles
- le progrès agricole ; le renouveau des villes ; la naissance des universités ; l’idéal de la chevalerie ;
- la place des femmes dans la société médiévale.
3. Les enjeux de la pensée politique
3.1 Données factuelles incontournables :
- le monde intellectuel est lié à l’Église et le cadre religieux est l’horizon de toute réflexion légitime ;
- les autres forces sociales n’entendent pas pour autant concéder toute autorité au clergé ;
3.2 Les rapports du religieux et du politique
- arguments pour la primauté de l’Église : la primauté du spirituel ; l’unité du monde chrétien ; le service social ;
- arguments pour l’autonomie du politique : la division des pouvoirs ; l’autonomie de la justice naturelle ;
- le rôle de la religion dans la perte du sens de la citoyenneté comme l’entendaient les anciens ;
3.3 Quel est le cadre politique adéquat : décentralisé ? (villes, fiefs) ; la nostalgie de l’Empire ; les monarchies.
3.4 La question de la place des femmes dans la société
- un fait qui relève des mœurs : l’héritage germanique, l’idéal chevaleresque, l’idée chrétienne d’égalité ;
- le rôle social des femmes mis en cause par les intellectuels au nom des idées de l’antiquité ;
- un exemple de pensée « féministe » : La Cité des dames, de Christine de Pisan (1364-1430).
4. Thomas d’Aquin (1225-1274)
4.1 Remarques biographiques / réconcilier raison et foi par une interprétation chrétienne d’Aristote ;
4.2 La communauté, référence essentielle de la politique ;
- le primat du tout ; la pluralité et la gradation des communautés d’appartenance ; les limites du pouvoir ;
- la différence sur ce plan avec St-Augustin (qui correspond à la différence entre Aristote et Platon) ;
4.3 L’idéal du pouvoir juste
- la justice suppose un pouvoir au service du bien commun ;
- justice et civisme, dans l’antiquité ; justice et paix, en contexte chrétien
- les degrés de la tyrannie ; les risques associés à la destitution du tyran.
5. Dante (1265-1321)
5.1 Remarques biographiques / une interprétation d’Aristote au service d’un souverain temporel
5.2 Le conflit des guelfes (partisans de l’autorité politique des papes) et des Gibelins (partisans des empereurs)
5.3 L’éloge de l’unité du pouvoir
- pour assurer la paix, qui permet à l’humanité de poursuivre sa véritable fin, c’est-à-dire la connaissance ;
- élever la dignité de l’État face à la dignité de l’Église ;
- l’amorce d’une évolution vers le concept moderne de souveraineté
6. Pour la semaine prochaine et pour l’examen final :
- le Discours de Machiavel, livre I : avant-propos et sections 1 à 6 / lecture retranchée 11-12 et 16 à 18.
- le Prince de Machiavel, chapitres 15 à 19 et 24 à 26 / lecture retranchée chapitre 21