BULLETIN OF THE
GREEK MATHEMATICAL SOCIETY
Volume 52, 2006 (143–150)
Propri´et´es de permanence du faisceau
de Gel’fand d’alg`ebres topologiques
Ali Oukhouya
Abstract
In this paper we study properties of permanence of the Gel’fand sheaf of certain
important classes of topological algebras.
Introduction
L’´etude des propri´et´es de permanence de la notion de localisation d’alg`ebres topo-
logiques a ´et´e d´ej`a faite concernant certaines op´erations alg´ebriques. En particulier,
la limite inductive par A.Mallios [11] et la limite projective par A.Oukhouya [16]
et aussi par A.Mallios-A.Oukhouya [13] ; en se basant sur tels r´esultats, A.Mallios a
donn´e des applications `a la g´eom´etrie diff´erentielle classique et `a la th´eorie quantique
des champs, et on en a extrait aussi le th´eor`eme local pour quelques classes d’alg`ebres
topologiques [14]. En exprimant les ´el´ements d’une alg`ebre topologique E, comme
des sections ex,xE, A. Mallios a montr´e que la notion du faisceau de Gel’fand
est d’une grande importance dans ce cadre [8 ; 11]. Ce qui nous incite `a ´etudier des
propri´et´es de permanence concernant les faisceaux de Gel’fand de la limite projective,
de la limite inductive et du produit cart´esien, d’alg`ebres topologiques. A savoir, que si
Eet Fsont deux alg`ebres topologiques, les fibres du faiceau de Gel’fand du produit
E×Fsont des r´eunions disjointes de celles de Eet de F, si E= lim
Eiest la limite
projective des Ei,les fibres du faisceau de Gel’fand de Esont des limites projectives
de celles des Ei,et si E= lim
Eiest la limite inductive des Ei,les fibres du faisceau
de Gel’fand de Esont des limites inductives de celles des Ei.
1. Pr´eliminaires
Ed´esigne une IC-alg`ebre topologique (multiplication s´epar´ement continue [7]), M(E)
son spectre (l’ensemble des caract`eres continus non nuls de E) muni de la topologie
143
144 Ali Oukhouya
faible et Cc(M(E)), l’alg`ebre des fonctions complexes continues sur M(E) munie de
la topologie de la convergence uniformes sur les parties compactes de M(E). On note
G:E→ Cc(M(E))
la transform´ee de Gel’fand de Eefinie par :
G(x)bx:M(E)IC;f7−bx(f) := f(x),
pour chaque xE. L’image de Epar la transform´ee de Gel’fand sera not´ee E.E
est dite semi-simple si sa transform´ee de Gel’fand est injective.
Pour tout ouvert U⊆ M(E),on lui associe l’ensemble
E|U:= {bx|U, x E} ⊆ C(U)(*)
Quand Ud´ecrit l’ensemble des ouverts de M(E) , () d´efinit un pr´efaisceau de IC-
alg`ebres topologiques de base M(E), appel´e pr´efaisceau de Gel’fand [10 ; 11].
efinition 1.1 Soit Eune alg`ebre topologique de spectre M(E). Le faisceau de
IC-alg`ebres topologiques de base M(E) engendr´e par le pr´efaisceau de Gel’fand, est
appel´e faisceau de Gel’fand de E, not´e (E, π, M(E)),ou simplement E(E), si aucune
confusion n’en r´esulte (ibid.).
efinition 1.2 Pour chaque f∈ M(E) la fibre correspondante (du faisceau de
Gel’fand E(E)) est d´efinie par la relation : Ef= lim
(E|U), U ∈ V(f).
2. Propri´et´es de permanence
Th´eor`eme 2.1 Soient Eet Fdeux alg`ebres topologiques de spectres M(E)et M(F),
et soient E(E) = P
f∈M(E)
Efet E(F) = P
g∈M(F)
Egleurs faisceaux de Gel’fand respec-
tifs. Le faisceau de Gel’fand du produit cart´esien E(E×F)est la r´eunion disjointe
des faisceaux de Gel’fand de Eet F; viz. E(E×F) = E(E)∨ E(F).
Preuve. On a E(E×F) = P
h∈M(E×F)
Eh, o`u les Eh(h∈ M(E×F)) sont les
fibres du faisceau de Gel’fand de E×F. D’apr`es [7 : p.254, Lemma 1.1], M(E×F)
est hom´eomorphe `a la r´eunion disjointe de M(E) et M(F). Notons φ:M(E×F)
→ M(E)∨ M(F) un tel hom´eomorphisme ; pour h∈ M(E×F), ou bien il existe
f∈ M(E) tel que h=fp1ou bien il existe g∈ M(F) tel que h=gp2.
Supposons par exemple, qu’il existe f∈ M(E) tel que h=fp1et montrons
que la fibre Ehassoci´e au faisceau de Gel’fand E(E×F) au point hest isomorphe
(isomorphisme d’alg`ebres) `a la fibre Efdu faisceau de Gel’fand E(E) au point f.
Consid`erons l’application canonique
ρf:Ef→ Eh; [bx]f7−[
[
(x, 0)]h:
Propri´et´es de permanence du faisceau de Gel’fand d’alg`ebres topologiques 145
1) ρfest bien d´efinie, en effet : soit (x, y)E2tel que [bx]f= [by]f; il existe un
voisinage Ude ftel que bx|U=by|U. Pour tout ´el´ement tφ1(U)⊆ M(E×F); il
existe gU⊆ M(E) tel que t=gp1; comme gU, on a bx(g) = by(g) donc
[
(x, 0)(t) = t(x, 0) = gp1(x, 0) = g(x) = bx(g) = by(g)
=g(y) = gp1(y, 0) = t(y, 0) =
[
(y, 0)(t);
et par suite
[
(x, 0)|φ1(U)=
[
(y, 0)|φ1(U). Comme φ1(U) est un voisinage de h, on a
[
[
(x, 0)]h= [
[
(y, 0)]hdonc ρf( [bx]f) = ρf([by]f).
2) ρfest un morphisme d’alg`ebres : en effet, soient (x, y)E2et λIC, on a
[bx]f.[by]f= [cxy]fdonc, ρf([bx]f.[by]f) = ρf([cxy]f)=[
\
(xy, 0)]h= [
\
(x, 0)(y, 0)]h=
[
[
(x, 0)]h.[
[
(y, 0)]h=ρf( [bx]f)f([by]f).D’o`u ρf( [bx]f.[by]f) = ρf( [bx]f)f([by]f).De
mˆeme, on montre que ρf( [bx]f+λ[by]f) = ρf( [bx]f) + λρf([by]f).
3) ρfest injective : Soit xEtel que ρf( [bx]f) = 0,on a [
[
(x, 0)]h= 0 ,
donc il existe un voisinage Vde htel que
[
(x, 0)|V= 0 ; comme φ(h) = f∈ M(E),
h=φ1(f)φ1(M(E)). Quitte `a remplacer Vpar Vφ1(M(E)),on peut
supposer que φ(V)⊆ M(E)⊆ M(E)∨ M(F).Pour t=φ(g)φ(V) (gV),on a
bx(t) = t(x) = φ(g)(x) = gj1(x) = g(x, 0) = 0.
D’o`u bx|φ(V)= 0; comme φest un hom´eomorphisme, φ(V) est un voisinage de fet
par suite [bx]f= 0.
4) Il reste `a montrer que ρest surjective. On a
et Eh={
\
[(x, y)]h: (x, y)E×F}
ρ(Ef) = {[
[
(x, 0)]h:xE}
Soit (x, y)E×F, montrons que
\
[(x, y)]h= [
[
(x, 0)]h: pour h0φ1(M(E)),
il existe f0∈ M(E) tel que h0=f0p1, donc h0(x, y) = f0(x) = h0(x, 0).D’o`u
[
(x, y)(h0) =
[
(x, 0)(h0)h0φ1(M(E)), c’est-`a-dire
[
(x, y)|φ1(M(E)) =
[
(x, 0)|φ1(M(E));
Or, M(E) est un ouvert de M(E)∨ M(F), φ est continue donc φ1(M(E)) est un
voisinage de het par suite [
[
(x, y)] h= [
[
(x, 0)]h. Donc ρfest surjective et Eh=Ef, `a
un isomorphisme d’alg`ebres pr`es.¥
Dans le th´eor`eme pr´ec´edent on a examin´e le cˆot´e alg´ebrique ; en le compl´etant nous
obtenons le r´esultat suivant.
146 Ali Oukhouya
Proposition 2.2 Soient Eet Fdeux alg`ebres topologiques de spectres M(E)et
M(F), respectivement. Alors, le faisceau de Gel’fand du produit cart´esien E×F
est donn´e par la relation,
E(E×F) = E(E)∨ E(F),
`a un hom´eomorphisme pr`es, le second membre ´etant munie de la toplogie de la r´eunion
disjointe ( :“topologie somme”).
Preuve. On consid`ere la bijection ρ´etablie au th´eor`eme pr´ec´edent, viz. ρ:E(E)
E(F)→ E(E×F), telle que
ρ([bx]f) = [
[
(x, 0)]hsi [bx]f∈ E(F),o`u h=fp1et
ρ([by]g) = [
[
(0, y)]h0si [by]g∈ E(F),o`u h0=gp2
Montrons que ρest ouverte : Une base de topologie du faisceau de Gel’fand
E(E) de Eest donn´ee par β={ex(U) , tels que xEet Uun ouvert de M(E)}
et celle du faisceau de Gel’fand E(F) de F est donn´ee par β0={ey(V), y Fet
Vun ouvert de M(F)}. Il suffit donc de montrer que ex(U) et ey(V) sont des
ouverts de E(E×F). Soient (x, y)E×Fet Uet Vdeux ouverts de M(E) et
M(F), respectivement. On a : ex(U) = {ρ(ex(f)), f U}={ρ([bx]f), f U}=
{[
[
(x, 0)]h, f U}=
[
(x, 0)(φ1(U)) (φ:M(E×F)→ M(E)∨ M(E) est
l’hom´eomorphisme ´etabli au Th´eor`eme 2.1, voir aussi [7 : Lemme 1-1 p ;205]).
D’autre part, φ1(U) est un ouvert du M(E×F) , donc
[
(x, 0) (φ1(U)) est un
ouvert du faisceau de Gel’fand E(E×F) de E×F, d’o`u ρest ouverte.
ρest continue, en effet : la topologie de M(E×F) est engendr´ee par l’ensemble
{φ1(U)φ1(V) , tels que Uouvert de M(E) et Vouvert de M(F)},donc
la topologie de E(E×F) est engendr´e par {
]
(x, y)φ1(U)
]
(x, y)φ1(V), o`u U
est un ouvert de M(E) et Vest un ouvert de M(F)}. On a
[
(x, y)(φ1(U)) = {
[
(x, y)(φ1(f)), f U⊆ M(E)}
={
[
(x, y)(fp1), f U⊆ M(E)}
={[
[
(x, y)]fp1, f U⊆ M(E)};
et pour tout g∈ M(E) on a : gp1(x, y) = g(x) = gp1(x, 0). Donc
[
(x, y)|φ1(M(E)) =
[
(x, 0)|φ1(M(E)) ; et comme φ1(M(E)) est un voisinage de
φ1(f) dans M(E×F),ona:[
[
(x, y)]φ1(f)= [
[
(x, 0)]φ1(f); d’o`u
[
(x, y)(φ1(U)) = {[
[
(x, 0)]φ1(f), f U⊆ M(E)}
={ρ([bx]f), f U⊆ M(E)}=ρ(ex(U)),
Propri´et´es de permanence du faisceau de Gel’fand d’alg`ebres topologiques 147
par suite
[
(x, y)(φ1(U)) = ρ(ex(U)), donc ex(U)(= ρ1((x, y)φ1(U))) est un
ouvert de E(E). De mˆeme, on montre que ey(V)(= ρ1((x, y)φ1(V))) est un
ouvert de E(F).Donc ρest continue. ¥
Soient Eet Fdeux alg`ebres topologiques , on sait que β={ex(U) , xEet Uouvert
de M(E)}est une base de topologie du faisceau de Gel’fand E(E) de E, de mˆeme
β0={ey(V), tels que yFet Vest un ouvert de M(F)}est une base de topologie
de F.
De la preuve de la proposition ci-dessus, d´ecoule aussi le r´esultat suivant :
Corollaire 2.3 Une base de topologie du faisceau de Gel’fand du produit cart´esien
E×Fest donn´ee par
ββ0={ex(U)ey(V); (x, y)E×F, U un ouvert de M(E)et
V un ouvert de M(F)}.
Th´eor`eme 2.4 Soit (Ei, pij )iIun syst`eme projectif strictement dense d’alg`ebres
topologiques et E= lim
Ei,sa limite projective. Les fibres du faisceau de Gel’fand de
Esont des limites projectives de celles des Ei, viz. on a Ef= lim
Efi,f∈ M(E).
Preuve. Soient pi:EEi, pij :EjEi,les applications de transition
du syst`eme projectif, on consid`ere leurs transpos´ees
ρi=tpi:M(Ei)→ M(E) et ρij =tpij :M(Ei)→ M(Ej),
on a M(E) = lim
M(Ei)[7 : p.175, Lemma7.1] et pi(Ei) = E, de plus
E= lim
Ei= lim
pi(E) = lim
pi(E) et
M(Ei) = M(pi(E)) = M(pi(E)).[ibid]
on suppose, quitte `a remplacer les Eipar les pi(Ei), que les applications de tran-
sition sont surjectives. Pour f∈ M(E) on pose : If={iI, tel que f
ρi(M(Ei) ) }. Puisque M(E) = F
iI
ρi(M(Ei) ) , Ifest une partie non vide
de I. Pour tout couple (i, j)I2
f, il existe kItel que kiet kjdonc
ρi(M(Ei) ) ρk(M(Ek) ). Or fρi(M(Ei) ), donc fρk(M(Ek) ) et par
suite kIf,ce qui entraˆıne que (If,) est filtrant `a droite. Pour tout iIf,il
existe fi∈ M(Ei) tel que f=ρi(fi)., on peut se restreindre `a une suite g´en´eralis´ee
(fi)iIfde sorte que Iferifie
ρij (fi) = fj,(i, j)I2
f:ij.
On consid`ere le syst`eme projectif (Efi, tij )iIf,avec pour tout ij
tij :Efj→ Efi,[bx]fi7−[
\
pij (x)]fi,
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