
Article de synthèse 
RMC-2014 2 5 
L 
’anorexie  nerveuse  se  définit  par  un  amaigrissement    et  des  troubles     
psychiatriques  (caractérisés  par  une  peur  irrationnelle  de  grossir  et  une    
altération de la perception de son corps).  
 
Cette affection va s’accompagner  de plusieurs troubles endocriniens9. 
 
E 
lle  entraine  un  hypogonadisme  hypogonadotrope  qui  peut  causer  une          
aménorrhée avec de l’ostéoporose secondaire. Mais toutes les femmes de 
faible  poids  n’ont  pas une  aménorrhée  et  l’aménorrhée peut  persister  chez  des 
femmes malgré le retour à un poids normal. La carence en œstrogène n’est donc 
pas le seul facteur causal de l’aménorrhée.  
 
Une des  pistes retenue est la leptine, secrétée par l’adipocyte. Parmi ses nom-
breuses fonctions, elle régule la balance énergétique et l’appétit mais également 
la fonction reproductive. Chez des souris en jeûne, l’administration de leptine res-
taure un cycle « menstruel » presque  normal.    
De  plus,  les  patientes  anorexiques  aménorrhéiques    ont  des  taux  de  leptine     
inférieurs à celle des femmes anorexiques mais sans aménorrhée à poids égal. 
 
C 
omme  autre  trouble  hormonal,  on  observe  des  taux  d’IGF-1  bas  lié  d’une 
part  à  l’état  nutritionnel  et  d’autre  part  à  une  résistance  à  l’hormone  de 
croissance. 
 
Une  hypercortisolémie  est  également  présente.  Elle  entraine  notamment  une  
perte osseuse et pourrait jouer un rôle dans le développement de l’anxiété et de 
la dépression. 
 
L 
es  patients  déprimés  peuvent  présenter  des  perturbations  de  l’axe         
hypothalamo-surrénalien  avec  une  hypercortisolémie  secondaire11.            
Un  «    Euthyroid  Sick  syndrome  »,  caractérisé  par  une  anomalie  biologique       
thyroïdienne  sans  traduction  clinique,  peut  également  se  retrouver  chez  des     
patients avec des troubles  psychiatriques12. 
La  dépression  qu’elle  soit  réactionnelle  ou  endogène  peut  entrainer  plus         
d’incompliance thérapeutique et de sédentarité, et donc, un plus grand risque de 
complications micro et macro-vasculaires11.  
 
T 
outefois, la dépression elle-même pourrait également avoir un effet délétère 
sur le métabolisme glucidique.  
En effet, on sait qu’elle entraine de nombreuses modifications biologiques.