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ALG`
EBRE
Exercice 2.1.
Soit Bl’ensemble des suites complexes index´ees par Net born´ees.
1. Montrer que Best un sous-espace vectoriel de l’espace CNde toutes les
suites complexes.
2. Pour toute suite u= (un)nN´el´ement de B, on note T(u) la suite d´efinie
par :
nN,[T(u)]n=un+1.
a) Montrer qu’on d´efinit ainsi une application T:B → B, et que cette
application est lin´eaire.
b) D´eterminer le noyau de T;Test-elle injective ?
c) D´eterminer l’image de T;Test-elle surjective ?
3. Soit λC. Donner une condition n´ecessaire et suffisante pour que λsoit
une valeur propre de l’endomorphisme T, c’est-`a-dire pour qu’il existe une
suite unon nulle telle que T(u) = λu. Pr´eciser alors les vecteurs propres
associ´es `a la valeur propre λ.
4. Soit S:B → B une application lin´eaire telle que TS=IdB.
a) Montrer que STest un projecteur, v´erifiant :
Ker(ST) = Ker Tet Im(ST) = Im S.
42 ESCP-EAP 2007 - Oral
b) Que peut-on dire de l’injectivit´e et/ou de la surjectivit´e de l’application
S?
c) Montrer, par un exemple, qu’il existe effectivement une application
lin´eaire S:B → B telle TS=IdB.
Solution :
1. La suite nulle est born´ee et toute combinaison lin´eaire de suites born´ees
est born´ee, donc
Best un sous-espace vectoriel de CN.
2. a) Si uest born´ee, il en est de mˆeme de la suite T(u) = (un)n1et la
lin´earit´e de Test imm´ediate :
T∈ L(B)
b) T(u) = 0 si et seulement si (un)n1est la suite nulle, donc le noyau
de Test form´e des suites nulles `a partir du rang 1. Cet espace est la droite
engendr´ee par la suite δd´efinie par δ0= 1 et δn= 0 pour n1. En particulier
Tn’est pas injective.
c) Soit v= (vn)nNune suite born´ee quelconque.
Consid´erons alors la suite ud´efinie par : u0= 0 et n1, un=vn1. La
suite uest born´ee et v´erifie T(u) = v, ce qui prouve que Test surjective.
3. T(u) = λ.u signifie : nN, un+1 =λun, ce qui caract´erise les suites
g´eom´etriques de raison λ. On distingue alors deux cas :
?Si |λ| ≤ 1, toute suite g´eom´etrique de raison λest born´ee, donc λest valeur
propre de Tet le sous-espace propre associ´e est la droite engendr´ee par la
suite (λn)nN.
?Si |λ|>1, la seule suite g´eom´etrique de raison λborn´ee est la suite nulle
et λn’est pas valeur propre de T.
4. a) ?(ST)(ST) = S(TS)T=SId T=STet comme ST
est lin´eaire :
STest un projecteur de B
?Ker(T)Ker(ST) et Im(ST)Im Ssont des inclusions universelles
banales.
?On a donc aussi :
Ker(ST)Ker(T(ST)) = Ker((TS)T) = Ker(T) et
Im S= Im(S(TS)) = Im((ST)S)Im(ST)
Alg`ebre 43
et finalement, par double inclusion :
Ker(ST) = Ker(T); Im(ST) = Im(S)
b) id =TSest injective, donc Sest injective.
Im(S) = Im(ST) et comme STest un projecteur, Im(S) est un
suppl´ementaire de Ker(ST) qui contient la suite δ, donc Ker(ST)6={0}
et Im(S)6=B, donc :
Sest injective non surjective
c) On v´erifie facilement que l’application S:v7→ ud´efinie en 2.c) est bien
un endomorphisme de Bet convient.
Exercice 2.2.
Soit nun entier naturel non nul. On note E=Rn[X] et on consid`ere
l’application de ϕde E2dans Rd´efinie par :
ϕ(P, Q) = Z+
0
P(t)Q(t)etdt
1. Montrer que ϕest bien d´efinie, puis montrer que c’est un produit scalaire
sur E. On pose kPk=pϕ(P, P ).
2. Soit Tle polynˆome d´efini par T(X) = 1 + Xn
n!. Calculer kTk.
On pose I=T
kTk
3. On d´efinit l’application θqui `a tout polynˆome Pde Eassocie 2ϕ(P, I)IP.
a) Montrer que θest un automorphisme de Eet d´eterminer θ1.
b) Montrer que pour tout Pde E:kθ(P)k=kPk.
c) Quelles sont les valeurs propres possibles de θ?
d) θest-il diagonalisable ?
Solution :
1. ?La fonction t7→ P(t)Q(t)etest continue sur R+et comme Pet Q
sont polynomiales, on sait que lim
t+t2.P (t)Q(t)et= 0, donc la fonction `a
int´egrer est n´egligeable devant t2au voisinage de +, ce qui prouve que
l’int´egrale d´efinissant ϕ(P, Q) est convergente.
? ϕ est clairement sym´etrique, bilin´eaire et positive.
44 ESCP-EAP 2007 - Oral
? ϕ(P, P ) = 0 s’´ecrit Z+
0
P2(t)etdt = 0 et par continuit´e et positivit´e de
la fonction `a int´egrer, cela donne ´egalement Z1
0
P2(t)etdt = 0 et donc :
t[0,1], P 2(t)et= 0 i.e. t[0,1], P (t) = 0
Ainsi, le polynˆome Pa une infinit´e de racines et est le polynˆome nul.
ϕest un produit scalaire sur Rn[X]
2. kTk2=Z+
0
(1 + tn
n!)2etdt =Z+
0
(1 + 2tn
n!+t2n
(n!)2)etdt
On sait que pour tout kde N, on a Z+
0
tketdt =k!, d’o`u :
kTk2= 1 + 2.n!
n!+(2n)!
(n!)2= 3 + ³2n
n´et kTk=r3 + ³2n
n´
3. a) ?La lin´earit´e de ϕpar rapport au premier argument et les propri´et´es des
op´erations montrent que θest lin´eaire et pour PRn[X], on a θ(P)Rn[X].
?Si Pest tel que θ(P) = 0, on a P= 2ϕ(P, I)Ide la forme kI.
Or θ(kI) = kθ(I) = k(2ϕ(I, I)II) et comme ϕ(I, I) = kIk2= 1, il reste
θ(kI) = kI et θ(kI) = 0 =k= 0.
Donc θest injectif et comme θest un endomorphisme d’un espace de
dimension finie (n+ 1) :
θGL(Rn[X])
?Posons Q=θ(P) = 2ϕ(P, I)IP; on a :
ϕ(Q, I) = 2ϕ(P, I)kIk2ϕ(P, I) = ϕ(P, I)
et donc : P= 2ϕ(Q, I)Q=θ(Q), soit : θ1=θ.
b) kθ(P)k2=k2ϕ(P, I)IPk2= 4ϕ(P, I)2kIk2+kPk24ϕ(P, I)ϕ(I, P )
Soit :
kθ(P)k2=kPk2,i.e. kθ(P)k=kPk
c) On a θ2=Id, donc θest une sym´etrie (d’ailleurs orthogonale) et les
valeurs propres possibles de θsont 1 et 1.
d) ? θ(P) = Ps’´ecrit 2ϕ(P, I)=2Pce qui a lieu si et seulement si Pest
colin´eaire `a I:
E(1)(θ) = Vect(I), espace de dimension 1
? θ(P) = Ps’´ecrit ϕ(P, I) = 0, donc E(1)(θ) est le suppl´ementaire
orthogonal de E(1)(θ).
Alg`ebre 45
Donc θest diagonalisable.
Exercice 2.3.
1. Justifier la convergence de l’int´egrale
Z+
−∞
P(x)ex2dx
pour tout polynˆome PR[X].
2. On pose E=R[X] (on pourra identifier E`a l’ensemble des fonctions
polynomiales de Rdans R). Pour Pet Q´el´ements de E, on pose :
hP, Qi=Z+
−∞
P(x)Q(x) ex2dx
Montrer qu’on d´efinit ainsi un produit scalaire sur E. On notera k.kla norme
associ´ee.
3. Pour tout entier naturel n, on consid`ere l’application Pnde Rdans R
d´efinie pour tout r´eel xpar :
Pn(x) = ex2dn
dxn(ex2)
o`u dn
dxn(ex2) d´esigne la d´eriv´ee d’ordre nau point xde la fonction x7→ ex2.
a) Calculer P0, P1, P2et P3.
b) Soit nN.´
Etablir pour tout xr´eel la relation :
Pn+1(x) = 2xPn(x)2nPn1(x)
c) Montrer que, pour tout entier naturel n,Pnest une fonction polynomiale
dont on pr´ecisera, en fonction de n, le degr´e, la parit´e et le coefficient du terme
de plus haut degr´e.
d) Soit nN.´
Etablir, pour tout r´eel x, la relation :
P0
n(x) = 2nPn1(x)
4. a) Montrer que, pour (p, q)N×N:hPp, Pqi= 2qhPp1, Pq1i.
b) Montrer que la famille (Pn)nNest une famille orthogonale de E.
c) Calculer λn=kPnk.
d) En d´eduire une famille orthonormale de E.
Solution :
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