Amélioration de la prise en charge du polytraumatisé par la pratique

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Amélioration de la prise en charge du
polytraumatisé par la pratique du
scanner corps entier :
Expérience de l’HEGP de 2002 à
2005
Y.K. Maratos, A. Kalai, O. Clément, T. Loeb, G. Frija
Introduction
La prise en charge des polytraumatisés
est un enjeu majeur de santé publique
350 décès par million d’habitant en
France en 2002
1ère cause de mortalité de l’adulte jeune
Importance d’une prise en charge
efficace et rapide
Introduction
L’HEGP est un centre de prise en charge des
polytraumatisés niveau 1 avec une équipe
multidisciplinaire de chirurgiens, réanimateurs et
radiologues
Depuis l’ouverture de l’HEGP nous avons évalué
l’impact de la réalisation systématique du scanner
multibarette corps entier (SCE) chez les
polytraumatisés stabilisés
Qui est considéré Polytraumatisé ?
1. Patients ayant deux lésions dont une
engageant le pronostic vital
2. Selon le mécanisme lésionnel du trauma :
Vitesse de l’accident >50 km/h
Chute de plus de 3m de hauteur
Déformation d’un membre
Patient ininterrogeable
Prise de stupéfiants
Prise en charge d’un polytraumatisé à l’HEGP
Classification de la gravité par organe -AIS
AIS (Abbreviated injury score) donne un score par
traumatisme par région anatomique
Indice de gravité = ISS
ISS varie de 0 à 75 : le polytraumatisé est jugé grave à
partir d’un ISS de 16 (risque de mortalité = 10%)
ISS = la somme des trois scores les plus élevés au carré
du AIS
Sur le site de www.trauma.org on peut calculer ainsi
le ISS en insérant les valeurs de l’AIS
Si AIS = 6 => ISS = 75 (lésion mortelle)
Protocole du SCE
Scanner à 4 barrettes de détecteurs
Coupes cérébrales sans injection
Acquisition hélicoïdale millimétrique sans
injection sur le rachis cervical reconstruite dans
les trois plans
Acquisition thoraco-abdomino-pelvienne injectée
reconstruite en 5mm. Las bras étant surélevés,
hors du champ si possible
Reconstruction centrée sur le rachis dorsolombaire avec un filtre et un champ adaptés
Ce
Ceprotocole
protocoleest
estcomplété
complétéselon
selonles
lescas
cas(par
(parexemple
exemple
passage
passagetardif
tardifsisisuspicion
suspicionde
delésion
lésiondes
desvoies
voiesurinaires)
urinaires)
Matériel
864 polytraumatisés admis de janvier 2002 à avril 2005
• 429 patients : absence de SCE
- Instabilité ou
- Prise en charge initiale dans un autre
établissement
- Plaies par arme blanche et arme à feu
• 562 patients ayant bénéficié d’un SCE = population
d’étude
- Age moyen : 37,9 ans
- ISS moyen = 27,3
- 47% d’opérations en urgence pendant les 1ères
24 heures
- 7% de mortalité pendant les 1ères 24 heures
Méthode
Analyse rétrospective des comptes-rendus
initiaux des SCE de janvier 2002 à avril 2005
Confrontation au dossier clinique (constatations
peropératoires éventuelles) et à l’évolution
clinique
Analyse des faux négatifs (FN), des faux positifs
(FP) de la lecture initiale (interne et sénior) et
des erreurs diagnostiques (FN et FP qui ont
modifié la prise en charge du patient)
Résultats
37 Faux négatifs
• Dont 25 lésions non vues
• 12 erreurs d’interprétation
Diagnostics retardés qui ont entraîné la mort
= 7 cas :
- 3 péritonites dues à une perforation intestinale
- 2 cas d’hémorragie cérébrale
- 1 hémorragie rétropéritonéale
- 1 dissection de la sous-clavière
12 Faux positifs
Résultats : effet apprentissage de
2002 à 2005
Nombre des patients
35
30
25
20
FN
FP
15
10
5
0
2002 - 2003
2004 - 2005
Diminution des faux négatifs et des faux positifs
Résultats : effet apprentissage de
2002 à 2005
Les retards diagnostiques ont diminué
depuis 2002 pour une gravité stable des
polytraumatisés
Exemple de faux négatif
Contusion du grêle non vue au SCE initial à J1
Péritonite due à la perforation du grêle au scanner de
contrôle à J3
J1
J3
Exemple de faux négatif
Polytraumatisé sévère avec une fracture complexe du
bassin
8h00 après le SCE : douleur abdominale intense :
péritonéographie secondaire à une rupture de la vessie non
diagnostiquée sur le SCE initial
Exemple de faux positif
Patiente polytraumatisée : Cette volumineuse
tumeur ovarienne était diagnostiquée à tord
pour un urinome post-traumatique
Exemple
Accident de travail sévère : écrasement par une
plaque de béton
SCE montrant une fracture de l’apophyse
articulaire de C4 gauche
Crise d’épilepsie puis
dégradation neurologique ;
2ème scanner à H 8 :
angioscanner cervical montrant
une thrombose localisée de
l’artère vertébrale gauche en
regard de la fracture
Conclusion
Les performances des radiologues lors de
la lecture initiale sont élevées
• Globalement peu de faux négatifs et
positifs
• Généralement sans impact sur la prise
en charge
• Amélioration des performances au
terme des 2 premières années
Conclusion
Nécessité d’adapter le protocole du SCE selon
les premières constatations radiologiques
• Temps tardif en cas de fracture complexe
du bassin
• Angioscanner cervical en cas de fracture
proche du canal transversaire
Perspectives
Nouvelles possibilités avec le scanner 64
barrettes
Nouveaux protocoles d’exploration et de
rendu des images (reconstructions
volumiques)
Diminution du temps d’analyse ?
Merci pour votre
attention!
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