Les tours : vecteurs de dynamisme
économique
La conception structurelle d’un immeuble de grande
hauteur (IGH) doit composer avec l’architecture et les
impératifs techniques des bâtiments tertiaires.
IHG et ITGH
À
partir de 28 mètres au-dessus du sol, (50 mètres
pour les habitations) un édifi ce est défi ni comme un
immeuble de grande hauteur. La catégorie ITGH (Im-
meuble de Très Grande Hauteur) rassemble les bâtiments
de plus de 200 mètres.
Nos projets d’IGH en cours (conception et maîtrise
d’œuvre) permettent d’illustrer les contraintes de
conception :
• la tour Triangle d’Herzog et De Meuron / Valode et
Pistre (180 mètres de hauteur, à Paris),
• la tour Majunga de Jean-Paul Viguier (174 mètres de
hauteur, à La Défense),
• la tour Trinity de Jean-Luc Crochon (151 mètres de
hauteur, à La Défense),
• la tour D2 d’Anthony Béchu et Tom Sheehan (171 mètres
de hauteur, à La Défense),
• la tour Maroc Telecom de Jean-Paul Viguier (195 mètres
de hauteur, à Rabat au Maroc),
• la tour Rotana d’Architecture Studio (180 mètres de
hauteur, à Amman en Jordanie).
Le projet Phare, (282 mètres de hauteur) pour lequel
setec tpi et setec bâtiment ont réalisé la totalité des
études de conception rentre dans la catégorie ITGH.
Des descentes de charge exceptionnelles
La maîtrise du poids total est particulièrement sensible
pour la tour Trinity dont les trente étages sont supportés
par un tunnel autoroutier contenant deux axes d’accès
à l’A14 et deux bretelles latérales. Une solution de
plancher mixte acier-béton a permis de réduire le poids
propre de chaque étage d’environ 30 %, d’augmenter le
octobre 2013
setec tpi
octobre 2013
setec tpi
La tour Majunga à la Défense :
La structure au service de la haute
qualité environnementale
La mise en place d’une démarche
maquette numérique
La maquette numérique mise en place
par setec tpi sur Revit Structure pour
quelques étages de la tour, constitue un
élément de base de conception : cette
démarche consiste à bâtir une maquette
en trois dimensions permettant d’alimenter
la production de plans, la cellule de
présynthèse et à terme la réalisation des
modèles de calcul. Cette démarche a été généralisée sur le projet du Tribunal
de Grande Instance de Paris où l’ensemble des structures ont été modélisées.
Unibail Rodamco, par l’intermédiaire
de la SNC Lefoullon, a chargé
l’architecte Jean-Paul Viguier de
concevoir et de réaliser à La Défense un
projet de bureaux à forte valeur identitaire.
La structure porteuse est constituée d’un
noyau et de poteaux de façade en béton à
hautes performances (C80). Elle est sur-
montée d’une charpente métallique pour
la réalisation de la toiture.
Ce projet présente de nombreuses spéci-
fi cités qui ont orienté sa conception struc-
turelle :
• un contexte géotechnique caractérisé
par des carrières en sous-sol,
• une proximité avec les existants néces-
sitant un contrôle de la cuvette de tas-
sement,
• une géométrie variable induite par des
poteaux inclinés, vecteur du dynamisme
architectural de ce projet.
La conception s’est basée sur une étude
globale aux éléments fi nis, des études
locales manuelles, des investigations géo-
techniques et sur des essais en souffl erie
qui ont permis de minimiser la dépense de
matière (1/8ème du volume enserré par la
façade en superstructures), et de réduire
les dimensions des porteurs ainsi que les
impacts sur les avoisinants.
Commencés en janvier 2011 et réalisés
par Eiffage Construction Grand Paris, les
travaux de gros-oeuvre se termineront en
novembre 2013, pour une livraison prévue
début 2014.
Avec leur façade double peau, les espaces intérieurs de la tour de bureaux Majunga
jouissent d’un éclairage naturel tout en étant protégés par un système de brise-soleil
intégré. Objectif ? Réduire la consommation énergétique liée à l’éclairage et à la
climatisation. Par ailleurs, une sensibilité environnementale est soulignée par les
loggias de la façade sud, espaces végétalisés qui permettent aux employés d’avoir
un accès à l’air libre.
Image de synthèse
du projet.
Tour Majunga.
Architecte : Jean-Paul Viguier.
Réalisation du noyau par
coffrage grimpant.
Tour D2.
Architectes : Anthony
Béchu et Tom Sheehan.
j Tour D2
La mise en œuvre de la tour D2 (171 m de haut) a démarré
au mois d’octobre 2012. Le gros œuvre des trois niveaux
d’infrastructure est maintenant achevé. La construction du
noyau en béton armé (au delà du 3ème niveau des superstruc-
tures) nécessite l’utilisation d’un outil grimpant à la cadence
d’un étage par semaine. Le montage de la charpente mé-
tallique progresse également. Setec tpi assure le suivi des
travaux et le contrôle des plans d’exécution. DVVD est en
charge de la façade.
j
Bâtiment 411
du CEA à Valduc
Les études d’exécution du bâtiment 411 du CEA à Valduc
s’achèvent. Au total, setec tpi et sa fi liale fcbm ont produit
720 plans de coffrage et de ferraillage. Ces études réalisées
pour le compte du groupement Léon Grosse/Spie ont été
caractérisées par un ferraillage déterminé à partir de calculs
d’ensemble fournis par le CEA (cartes de ferraillage) et par
un ratio d’armatures très élevé compte tenu des cas de
charges accidentels considérés (chute d’avion, explosions,
séisme,…). Le ratio d’aciers est de 280 kg/m3 en moyenne
avec des dalles ou des voiles dépassant les 400 kg/m3 en
moyenne. La livraison du bâtiment est prévue fi n 2013.
j
Troisième pont
sur le Bosphore
Setec tpi réalise la mission d’Independent Checking du 3ème
pont sur le Bosphore. Ce pont ferroviaire et routier, d’une
portée de 1 408 m, est haubané et suspendu. Il a été conçu
par Michel Virlogeux associé au bureau d’études suisse
T-Ingénierie. La mission de setec tpi consiste à analyser le
dossier du concepteur : analyse qualitative du projet, contre-
calcul numérique de la structure, études des sondages
géotechniques et des solutions de fondations, interface
entre le rail et la structure, équipements du pont, méthodes
de constructions, analyse des risques etc. Ainsi plusieurs
entités du groupe sont associées à ce projet de grande
envergure: terrasol, setec its, setec ferroviaire. L’ouvrage est
réalisé par le Consortium Ic-Ictas-Insaat et Astaldi. Hyundai
réalise en sous-traitance le tablier et les pylônes.
Tour Trinity.
Architecte : Jean-Luc Crochon.
Tour Maroc Telecom.
Architecte : Jean-Paul Viguier.
Tour Triangle.
Architectes : Herzog et De Meuron,
Valode et Pistre.
nombre d’étages et de limiter à 50 000 tonnes la valeur
de la charge à répartir au sol, par la structure du tunnel.
Un porte à faux vertigineux
Dans le cas de la tour Maroc Telecom, les ingénieurs ont
été confrontés à une soustraction. En effet, la contrainte
architecturale imposait que le plateau supérieur, accueillant
les bureaux de la direction, soit en porte à faux au-dessus du
vide, à une centaine de mètres de hauteur. Afi n de minimiser
le poids de cette partie vertigineuse, la structure a été réalisée
en charpente métallique, caractérisée par une poutre treillis
monumentale en façade. Cette tour, construite par la Société
des Grands Travaux du Maroc, a été inaugurée fi n 2012.
Souplesse et actions dynamiques
Le design doit permettre l’équilibre entre la souplesse
dynamique d’une structure et sa résistance aux efforts.
Dans le cas de la tour Rotana à Amman (180 mètres de
hauteur), les essais au vent menés par setec tpi ont montré
une sensibilité aux actions du vent. Notre réponse a été
de prévoir la mise en place ultérieure d’un amortisseur
dynamique en tête de la tour pour limiter les quantités de
béton et d’acier nécessaires.
Tirer parti de la géométrie
La géométrie devient un facteur prépondérant dans les
projets que suit setec tpi. Nous devons en tirer le meilleur
parti afi n d’optimiser le fonctionnement structurel des
projets. La forme de la tour Triangle, actuellement en phase
d’études, est particulièrement favorable pour une répartition
graduelle des charges (140 000 tonnes au sol). De plus, ce
dispositif est tout à fait adapté à un terrain proche de la
Seine et limite la prise au vent de l’édifi ce. La tour D2, dont
la forme en plan rappelle celle d’un avocat, a été pensée
dès l’origine comme un modèle d’effi cacité. Pour limiter
l’épaisseur du noyau, un « exosquelette » porteur permet
de contreventer l’immeuble en façade, dégageant ainsi
de grands plateaux de 1 500 m² éclairés par la lumière du
jour. Ce parti permet d’économiser 30 % de matière. La
tour Majunga, construite par Eiffage, se caractérise par
une stratifi cation en trois lames parallèles. La structure des
poteaux de façade en béton à hautes performances suit
au plus juste cette géométrie tout en minimisant les efforts
horizontaux renvoyés vers les planchers.
Un futur stimulant
Pour optimiser ces géométries 3D, nos équipes se
projettent dans le futur et renforcent le développement de
solutions type BIM (Building Information Modeling) déjà
largement utilisées dans le domaine de l’aéronautique.
Les prochaines études seront faites en reliant le modèle
géométrique 3D Revit et le modèle de calcul aux éléments
fi nis Pythagore. Le logiciel Pythagore, développé par setec
tpi depuis plus de 20 ans, est au cœur des réalisations de
ces ouvrages et permet notamment de tenir compte des
phases de construction dans le processus d’optimisation
des structures. Aussi est-il possible de déterminer avec
précision les autres fl èches du noyau central en fonction
du planning de réalisation.
Ces projets audacieux, ainsi que tous les prochains,
permettent à nos ingénieurs de faire le lien entre l’origine
des sciences mathématiques, la géométrie, et les
techniques de conception du futur.
Conception des immeubles
de grande hauteur
Dossier Chantier Actualités
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