Castres. Hôpital neuf : « Apaiser le stress des patients »

publicité
Castres. Hôpital neuf : « Apaiser le stress des patients »
« La forme incurvée du bâtiment vers la Montagne Noire, qui
se tend vers le parc, doit donner la sensation d'être bien
accueilli.»
Jean-Paul Viguier - architecte
Jean-Paul Viguier, architecte parisien originaire de Toulouse a imaginé l'hôpital neuf. / Photo DDM
Pour la toute première fois, Jean-Paul Viguier, l’architecte de l’hôpital du Pays d’Autan qui ouvrira ses portes en janvier
s’exprime sur les valeurs mises en avant dans cet établissement hors du commun.
Jean-Paul Viguier, l'architecte parisien de renommée internationale et originaire de Toulouse, est celui qui a imaginé et dessiné
l'hôpital neuf du Pays d'Autan sur le Causse. Le nouveau site du Chic Castres-Mazamet doit recevoir ses premiers patients en janvier
mais les « clefs » de l'hôpital sont maintenant entre les mains du directeur Jean-Louis Dardé.
Quelques semaines avant l'ouverture, Jean-Paul Viguier s'exprime.
Depuis combien de temps travaillez-vous sur ce projet ?
Jean-Paul Viguier : C'est une aventure qui a commencé pour nous en 2002, lors du lancement du concours. Huit années pour
parvenir jusqu'à l'ouverture, c'est une bonne moyenne pour un tel établissement.
Quelle était la difficulté particulière de cette réalisation ?
C'est un hôpital grand, l'un des plus gros chantiers jamais réalisé dans la région Midi-Pyrénées avec des moyens mis en œuvre
importants.
Outre la technologie, quelles innovations architecturales sont mises en œuvre ?
On cherche d'abord aujourd'hui à faire des hôpitaux économes. L'organisation en pôles de santé contraint à créer des lieux qui
peuvent être utilisés par plusieurs services par exemple. J'ai essayé d'accompagner cette nécessité d'organisation par une architecture
originale. Créer un lien entre architecture et médecine, c'est un point de vue très intéressant.
Quel geste architectural avez-vous apporté au Causse ?
L'idée, c'est d'apaiser au mieux le stress des patients et faciliter le travail des personnels soignants et la présence des familles. La
forme incurvée du bâtiment vers la Montagne Noire, qui se tend vers le parc, doit donner la sensation d'être bien accueilli. Et surtout
de ne jamais se sentir perdu. Dès l'entrée, dans l'atrium, on trouve ses repères. Au fond se trouve la montagne. En levant la tête, on
voit les services.
Quel impact peut avoir la forme d'un hôpital sur le patient ?
Je pense que sa forme courbe aide au succès du soin car elle permet à l'individu de toujours savoir où il se trouve. J'ai voulu porter
un regard très humaniste sur le séjour du patient.
Ce n'est pas contradictoire avec l'idée de modernité ?
Non, bien sûr. Cet hôpital est rempli de nouveautés techniques. Il est ultramoderne. Je pense aux tortues automatiques qui vont
transporter tous les matériels vers les services, les blocs opératoires, la conception de la cuisine et bien d'autres choses qui
démontrent la modernité de l'établissement.
Le monde médical est un univers nouveau pour vous ?
Oui, nous achevons cet hôpital à Castres-Mazamet et maintenant nous réalisons la clinique universitaire du cancer qui se trouve sur
le Cancéropôle de Toulouse. Nous travaillons aussi sur l'hôpital privé de Bourgogne à Dijon.
Quels sont les autres projets d'importance qui font votre actualité ?
Nous venons de livrer aux USA un musée d'art moderne, le casino Barrière de Lille, une nouvelle tour à la Défense mais aussi des
logements sociaux rue de la convention à Paris. Nous travaillons aussi sur le Pôle de loisirs de Lyon Rhône Confluence qui touche à
sa fin. Mais nous espérons surtout que cet hôpital de Castres répondra aux attentes de tout ce bassin.
Pour la toute première fois, Jean-Paul Viguier, l'architecte de l'hôpital du pays d'Autan qui ouvrira ses portes en janvier s'exprime sur
les valeurs mises en avant dans cet établissement hors du commun.
Recueilli par Jean-Marc Guilbert
Le chiffre : 8 années depuis le concours.
L'hôpital est aujourd'hui terminé mais il aura fallu huit
années depuis le lancement du concours pour le voir se
concrétiser. Une durée qui se situe dans la moyenne pour
ce type de projet.
La Dépêche du Midi
Le 23 octobre 2010
Téléchargement