http://www.novethic.fr/isr-et-rse/comprendre-lisr.html Il est possible de distinguer plusieurs grandes approches de l'ISR4: • La sélection ESG : Cette approche consiste à sélectionner les entreprises ayant les meilleures pratiques environnementales, sociales ou de gouvernance. La méthode de gestion la plus répandue en France est l'approche Best in Class qui consiste à privilégier les émetteurs les mieux notés d'un point de vue extra-financier au sein d'un secteur d'activité5. • L'exclusion : L'approche dite "exclusive" est la méthode originelle des fonds ISR. Le gérant peut faire le choix d'exclure les entreprises qui ne respectent pas les normes ou conventions internationales, c'est ce qu'on appelle les exclusions normatives. D'un autre côté, le gérant peut également décider d'exclure de ses choix d'investissement des secteurs d'activité entiers tels que le tabac, les armes ou encore la pornographie et ainsi pratiquer une approche d’exclusion sectorielle. Cette méthode d'exclusion reste largement pratiquée dans les pays anglo-saxons. • L'approche thématique : Les fonds n'incluent que des entreprises agissant dans un secteur donné ou favorisant certaines pratiques. Les investissements seront ainsi concentrés dans des entreprises actives dans les domaines du développement durable tels que les énergies renouvelables, l'eau, le traitement des déchets, la santé, etc. Cependant, que la thématique soit environnementale ou sociale, les entreprises doivent passer au travers d'un filtre ESG. • l’engagement actionnarial : il consiste, pour les investisseurs, à exiger des entreprises une politique de responsabilité sociale plus forte par un dialogue direct, mais aussi par l’exercice des droits de vote en assemblées générales. On parle également dans ce cas d’activisme actionnarial. http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201409/23/01-4802918-linvestissementresponsable-gagne-en-popularite-au-quebec.php JULIEN ARSENAULT La Presse Canadienne MONTRÉAL La finance socialement responsable (FSR) a de plus en plus la cote au Québec, un phénomène qui s'explique en grande partie par le modèle social distinct de la province, suggèrent les résultats d'une nouvelle étude. Selon le document, les investissements du capital de développement et de la finance solidaire - les composantes de l'investissement responsable - ont totalisé au Québec plus de 11,6 milliards de dollars en 2013. «La société civile, les mouvements sociaux, les syndicats, les coopératives jouent un rôle important en créant des instruments financiers qui ont une influence dans l'économie du Québec», souligne en entrevue la professeure Marguerite Mendell, de l'Université Concordia, qui a contribué à l'étude. Ce troisième portrait a été réalisé à l'initiative de l'organisme Cap Finance, en collaboration avec le Réseau de la finance solidaire et responsable, l'Institut Karl Polanyi et l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC). Mme Mendell souligne l'implication de plusieurs institutions, notamment le Fonds de solidarité FTQ, le Fondaction CSN et Capital régional et coopératif Desjardins, comme d'importants instruments financiers de la FSR. «L'étude confirme qu'au Québec nous avons une architecture financière qui existe depuis longtemps et qui nous distingue des autres régions à travers le Canada, observe-t-elle. On a créé un écosystème où il y a des institutions qui travaillent ensemble.» Mme Mendell souligne également que les politiques gouvernementales québécoises ont favorisé l'essor de la finance socialement responsable. «L'État québécois joue aussi un rôle important comme partenaire, par exemple avec Investissement Québec, et aussi en fournissant des politiques publiques favorables à ce type de financement, affirme-t-elle. Ce n'est pas partout comme cela au Canada.» Les actifs du placement responsable en 2013 s'élevaient à 274,5 milliards, dont 214,1 milliards pour la catégorie des investisseurs institutionnels comme les caisses de retraite, les compagnies d'assurance ainsi que les fondations. Cela représente une progression de 69,9 % par rapport au portrait dressé en 2010 (actifs d'un peu plus de 150 milliards de dollars) et qui a également permis de compenser la baisse ayant suivi la crise financière de 2007-2008. Mme Mendell identifie par ailleurs cette période où les turbulences économiques ont été nombreuses pour expliquer le regain d'intérêt à l'endroit de la finance socialement responsable. «Les gens ont (désormais) un appétit pour investir autrement avec leur argent, souligne-t-elle. Les fonds institutionnels et les gestionnaires d'actifs jouent un rôle important en ayant une sensibilité à ces critères (responsables).» La professeure universitaire estime de plus que dans le contexte mondial qui demeure incertain, l'investissement responsable procure davantage de stabilité aux individus par rapport au modèle spéculatif traditionnel. «Les retours (sur investissement) sont fiables, dit Mme Mendell. Il y a un appétit pour investir autrement. (...) Mais même si on pense que la crise est derrière nous, la stabilité économique n'est pas évidente et la stabilité attire les investisseurs.» Le «Portrait 2013 de la finance socialement responsable au Québec» note qu'il est «indéniable» que les acteurs du placement responsable sont de «plus en plus attentifs aux façons d'analyser les risques». Les pratiques «d'exclusion» demeurent les plus courantes dans ce secteur. Au Québec, les enjeux qui relèvent de la santé (tabac), de la paix (armement) et de l'environnement (nucléaire) ont par exemple relégué au deuxième rang les critères d'exclusion de l'alcool, des jeux de hasard et de la pornographie. Quant aux répondants utilisant les pratiques de «l'inclusion», le thème du respect des droits de la personne domine largement, suivi par les relations de travail, les pratiques environnementales ainsi que le thème de l'éthique et de la gouvernance. Dans ses conclusions, l'étude souligne notamment que pour la première fois au Québec, certaines fondations, comme la Fondation J.W. McConnell, «investissent dans des entreprises collectives et ou des entreprises sociales». Tassadit Zerdani, Billes L. Bourque ainsi que Johanne Bérard sont les autres auteurs du «Portrait 2013 de la finance socialement responsable au Québec». http://vieenvert.telequebec.tv/sujets/212/les-placements-ethiques Les fonds éthiques, aussi appelés placements socialement responsables, sont de plus en plus populaires. Selon un sondage CROP réalisé en mars 2006 pour l’Actualité, 61 % des Québécois sont prêts à investir dans les fonds éthiques, même si leurs rendements sont plus faibles, pour le bien-être des générations futures. Mais est-ce possible de concilier rendement et investissement responsable ? De quoi parle-t-on au juste ? Faire un placement éthique consiste à transmettre nos valeurs personnelles tant sociales qu’environnementales, par le biais de nos investissements. Bien qu’ils ne soient pas très différents des fonds mutuels traditionnels, les fonds éthiques sont réservés à l’investissement dans des entreprises socialement responsables. En outre, les gestionnaires de ces fonds exercent des pressions sur les sociétés désireuses d’en faire partie afin qu’elles améliorent leur responsabilité sociale et environnementale. Ils peuvent aussi intervenir auprès des compagnies lors des assemblées d’actionnaires. Par exemple, en 2006, à l’assemblée des actionnaires d’Alcan, une proposition appuyée par 37 % des actionnaires, visait à améliorer les conditions de son projet d’extraction de bauxite en Inde. Une négociation s’est poursuivie avec Alcan et des progrès importants ont été enregistrés au niveau des conditions sociales et des retombées environnementales du projet. En général, les compagnies qui fabriquent des produits dommageables, comme le tabac, les armes et le nucléaire, sont exclues d’emblée des fonds éthiques. Mais Shell a tout de même été admise dans certains fonds éthiques en raison de ses investissements dans des énergies renouvelables, ce qui en ferait une entreprise plus éthique que ses concurrentes du secteur pétrolier. L’offre de placements éthiques Actuellement au Canada, on compte environ soixante fonds éthiques dont une trentaine seulement sont offerts au Québec, tels Acuity, Ethical Funds, Investors et Mackenzie, pour ne nommer que ceux-là. Chez les institutions financières, seuls Le Fonds Environnement Desjardins et le Fonds Desjardins Éthique Équilibré Canadien offrent ce type de placements; ceux-ci existent depuis 1990 et totalisent 115 millions de dollars d’encours sous gestion. Ils sont composés d’entreprises qui adhèrent à des normes reconnues internationalement et choisies parmi les meilleures de leur secteur au point de vue de la responsabilité sociale. Elles sont inscrites à l’indice S&P/TSX. De 35 à 50 titres composent le Fonds Environnement et sont accessibles uniquement dans les Caisses Populaires Desjardins. Les Fonds de travailleurs de la CSN et de la FTQ sont aussi considérés comme fonds éthiques en raison de leurs critères qui favorisent la sauvegarde et la création d’emplois au Québec. Les points faibles des fonds éthiques Les frais de gestion des fonds éthiques ont généralement la réputation d’être plus élevés que la moyenne des fonds sur le marché. Ces frais seraient justifiés par le travail supplémentaire requis pour analyser la gestion des entreprises au plan de la responsabilité sociale et environnementale. De plus, une partie des bénéfices générés par ces fonds est investie dans la recherche et les relations avec les entreprises pour les amener à changer leurs comportements. Les fonds éthiques représentent seulement 10% de l’ensemble des actifs sous gestion au Canada; il y a donc moins d’encours et d’investisseurs pour partager les frais encourus. Il faut aussi se méfier de certains courtiers en placements qui pourraient user abusivement du terme « éthique » dans la mise en marché de leurs fonds alors que seulement une faible proportion de titres à l’intérieur d’un fonds serait véritablement éthique. Il est donc important pour l’investisseur de bien s’informer avant d’y souscrire des placements. Est-ce rentable d’investir dans les fonds éthiques? À long terme, le rendement des fonds éthiques est à peu près le même que celui des fonds communs d’actions canadiennes. À court terme cependant, les fonds éthiques devancent avec un rendement annuel de 4,6% versus 4% pour la moyenne des autres fonds. Sur la trentaine de fonds éthiques répertoriés au Québec, 50 % offrent un rendement supérieur à la moyenne de leur secteur, les autres se classant dans la moyenne. Somme toute, il est donc possible de tirer profit des fonds éthiques qui correspondent à nos valeurs. À défaut de faire fructifier ses épargnes dans des placements responsables, on peut continuer à investir dans la Bourse traditionnelle par le biais de gestionnaires de fonds qui ont pour mandat de produire des rendements à tout prix sans se préoccuper des questions éthiques qui influencent notre vie sociale, environnementale et économique. Mais l’investissement responsable ne correspond-il pas mieux à la philosophie du développement durable ? Poser la question, c’est y répondre.