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EC.) : SOUS-GROUPES DE BOREL ET VARI´
ET´
ES DE DRAPEAUX
Corollaire 20.12 (Théorème de Lie-Kolchin, cas résoluble connexe)
Soient Gun groupe r´esoluble connexe et Vun G-module rationnel de di-
mension finie. Alors Ga un point fixe dans la vari´et´e des drapeaux F(V),
c.-`a-d., Gstabilise un drapeau de V.
D´emonstration. — La vari´et´e des drapeaux F(V) de V est une sous-vari´et´e
ferm´ee de la vari´et´e projective Qn−1
i=1 Gri(V) ⊆Qn−1
i=1 P(ΛiV) (o`u n= dim V),
et G y agit morphiquement. Par cons´equent, G y a un point fixe.
20.3. Sous-groupes et paires de Borel. — Soit G un groupe alg´ebrique
affine.
Définition 20.13. — On appelle sous-groupe de Borel de G tout sous-groupe
ferm´e r´esoluble connexe maximal.
Théorème 20.14 (Sous-groupes de Borel). — Soit Gun groupe alg´ebrique affine
connexe. Tous les sous-groupes de Borel de Gsont conjugu´es, et si Best l’un
d’eux la vari´et´e G/Best projective.
D´emonstration. — Soit S un sous-groupe de Borel de dimension maximale.
D’apr`es le th´eor`eme de Chevalley, il existe un G-module rationnel de dimension
finie V et une droite V1⊆V tels que S = StabG(V1) ; de plus on peut supposer
que V est fid`ele, quitte `a remplacer V par V⊕E, o`u E est un G-module rationnel
fid`ele de dimension finie.
Observons que S stabilise un drapeau F0= (V1⊆V2⊆ · · · ⊆ Vn=
V) dont le premier terme est V1. En effet, S agit dans V/V1, et on peut
appliquer le th´eor`eme de Lie-Kolchin dans V/V1(S ´etant r´esoluble connexe).
Alors S ⊆StabG(F0), mais l’on a aussi StabG(F0)⊆StabG(V1) = S et donc
S = StabG(F0). Par cons´equent, on a un morphisme bijectif
(∗)G/Sbijectif
−−−−→ GF0⊆F(V).
Montrons que l’orbite GF0est ferm´ee. Soit F∈F(V) un drapeau arbi-
traire. Alors GFest r´esoluble, puisque GFest triangulaire dans toute base
adapt´ee `a F. Donc, par l’hypoth`ese de maximalit´e faite sur dim S, on a
dim GF6dim S (car dim GF= dim G0
F), et donc dim GF>dim GF0. Donc
GF0est une orbite de dimension minimale, elle est donc ferm´ee, et compl`ete.
Donc, d’apr`es le lemme 20.8 et (∗), G/S est compl`ete.
Enfin, soit B un sous-groupe de Borel arbitraire. Il agit par translation `a
gauche sur G/S, et y poss`ede donc un point fixe gS. Alors Bg⊆gS, d’o`u
B⊆g−1Sg. Mais g−1Sgest ferm´e r´esoluble connexe, et donc la maximalit´e
de B entraˆıne B = g−1Sg, d’o`u la premi`ere assertion du th´eor`eme. De plus,
clairement, Int(g) induit un isomorphisme de vari´et´es G/S∼
=G/B et donc
G/B est compl`ete. Le th´eor`eme est d´emontr´e.