Avril 2013 Le Doppler œsophagien dans la surveillance du débit cardiaque : examen Contexte Méthodes Chez le patient en chirurgie exposée à un risque élevé, l’équilibre hydrique est un élément déterminant pour améliorer l’issue de l’intervention. La rééquilibration hydroélectrolytique intraveineuse est essentielle au maintien d’une perfusion adéquate des organes. Si l’apport en liquide n’est pas suffisant, le patient risque l’hypovolémie (baisse du volume sanguin), laquelle peut mener à l’hypotension et à l’insuffisance organique. Par contre, un trop grand apport en liquide intraveineux peut provoquer l’insuffisance cardiaque. La surveillance du débit cardiaque peut optimiser la rééquilibration hydro-électrolytique intraveineuse. Le débit cardiaque s’entend de la quantité de sang éjectée par le cœur dans une unité de temps et se calcule en multipliant le débit systolique – la quantité de sang expulsée par le ventricule gauche à chaque systole – par la fréquence cardiaque. Il existe diverses méthodes pour déterminer le débit cardiaque. On a procédé à une recherche documentaire limitée à partir des ressources clés et examiné les titres et résumés des publications repérées. On a ensuite évalué le texte intégral des publications en vue de procéder au choix final des articles selon des critères de sélection déterminés au préalable (population, intervention, comparateur, résultats et plan des études). Technologie La surveillance par Doppler œsophagien est une méthode peu effractive pour évaluer le débit cardiaque. Elle consiste à introduire une petite sonde, qui émet un faisceau ultrasonore, dans l’œsophage du patient par la bouche ou le nez, habituellement sous anesthésie. La vélocité sanguine dans l’aorte descendante se mesure par le changement dans la fréquence (décalage Doppler) de ce faisceau, qui se réfléchit sur le sang circulant. Pour calculer le débit sanguin, on combine la vélocité sanguine à l’estimation de la surface transversale de l’aorte. Sujet Étant donné qu’il existe différentes méthodes pour surveiller le débit cardiaque et optimiser l’administration de liquide par voie intraveineuse pendant une intervention chirurgicale, un examen de l’efficacité clinique et de la rentabilité de la surveillance du débit cardiaque au moyen d’un Doppler œsophagien aidera à déterminer s’il convient de l’utiliser. Messages clés Au sujet de la surveillance du débit cardiaque pendant une intervention chirurgicale : Aucune donnée probante sur la comparaison du recours à un Doppler œsophagien et de l’utilisation d’une voie de perfusion artérielle ou d’un cathéter artériel n’a été relevée. Des données probantes permettent de présumer que, par rapport à l’utilisation de la pression veineuse centrale (PVC) ou de l’examen clinique classique (ECC) non effractif, la surveillance par Doppler œsophagien peut réduire la durée de l’hospitalisation, la fréquence des complications et la mortalité. Les stratégies combinant le Doppler œsophagien à la PVC ou à l’ECC semblent plus rentables que la seule utilisation de la PVC ou de l’ECC et que l’utilisation combinée de la PVC et de l’ECC. Résultats La recherche documentaire a permis de repérer 153 mentions et on a analysé le texte intégral de 18 articles. On a relevé cinq autres articles dans la littérature grise. De ces 23 articles, 8 répondaient aux critères d’inclusion du présent examen : 1 évaluation des technologies de la santé, 2 examens méthodiques, 2 essais comparatifs et randomisés, 2 études non randomisées et 1 étude de rentabilité. AVERTISSEMENT : L’information présentée ici a pour but d’éclairer la prise de décisions des patients, des professionnels de la santé, des dirigeants de systèmes de santé, des décideurs et des responsables de politiques du secteur de la santé afin d’améliorer la qualité des services de santé. Cette information ne saurait tenir lieu du discernement ou du jugement du clinicien dans la prise en charge d’un patient en particulier, du jugement professionnel qui intervient dans la prise de décisions, ni de l’avis ou de l’opinion en bonne et due forme d’un médecin. Bien que l’ACMTS ait tout mis en œuvre pour veiller à l’exactitude, à l’exhaustivité et à l’actualité du contenu, elle décline toute responsabilité à cet égard. Elle ne saurait être tenue responsable des erreurs ou omissions, des blessures, des pertes, des dommages ou des préjudices découlant de l’usage ou du mésusage de l’information contenue ou sous-entendue dans le Rapport en bref. L’ACMTS assume l’entière responsabilité de la forme et du contenu définitifs du présent Rapport en bref. Les énoncés, conclusions et points de vue qui y paraissent ne représentent pas forcément l’opinion de Santé Canada ou d’un gouvernement provincial ou territorial. La production du présent Rapport en bref a été rendue possible grâce au soutien financier de Santé Canada.