Le Doppler œsophagien dans la surveillance du débit cardiaque : examen
Contexte
Chez le patient en chirurgie exposée à un risque élevé,
l’équilibre hydrique est un élément déterminant pour
améliorer l’issue de l’intervention. La rééquilibration hydro-
électrolytique intraveineuse est essentielle au maintien d’une
perfusion adéquate des organes. Si l’apport en liquide n’est
pas suffisant, le patient risque l’hypovolémie (baisse du
volume sanguin), laquelle peut mener à l’hypotension et à
l’insuffisance organique. Par contre, un trop grand apport en
liquide intraveineux peut provoquer l’insuffisance cardiaque.
La surveillance du débit cardiaque peut optimiser la
rééquilibration hydro-électrolytique intraveineuse. Le débit
cardiaque s’entend de la quantité de sang éjectée par le cœur
dans une unité de temps et se calcule en multipliant le débit
systolique – la quantité de sang expulsée par le ventricule
gauche à chaque systole – par la fréquence cardiaque. Il existe
diverses méthodes pour déterminer le débit cardiaque.
Technologie
La surveillance par Doppler œsophagien est une méthode
peu effractive pour évaluer le débit cardiaque. Elle consiste
à introduire une petite sonde, qui émet un faisceau
ultrasonore, dans l’œsophage du patient par la bouche ou le
nez, habituellement sous anesthésie. La vélocité sanguine
dans l’aorte descendante se mesure par le changement dans
la fréquence (décalage Doppler) de ce faisceau, qui se
réfléchit sur le sang circulant. Pour calculer le débit sanguin,
on combine la vélocité sanguine à l’estimation de la surface
transversale de l’aorte.
Sujet
Étant donné qu’il existe différentes méthodes pour surveiller
le débit cardiaque et optimiser l’administration de liquide par
voie intraveineuse pendant une intervention chirurgicale, un
examen de l’efficacité clinique et de la rentabilité de la
surveillance du débit cardiaque au moyen d’un Doppler
œsophagien aidera à déterminer s’il convient de l’utiliser.
Méthodes
On a procédé à une recherche documentaire limitée à partir
des ressources clés et examiné les titres et résumés des
publications repérées. On a ensuite évalué le texte intégral
des publications en vue de procéder au choix final des articles
selon des critères de sélection déterminés au préalable
(population, intervention, comparateur, résultats et plan des
études).
Résultats
La recherche documentaire a permis de repérer
153 mentions et on a analysé le texte intégral de 18 articles.
On a relevé cinq autres articles dans la littérature grise. De ces
23 articles, 8 répondaient aux critères d’inclusion du présent
examen : 1 évaluation des technologies de la santé,
2 examens méthodiques, 2 essais comparatifs et randomisés,
2 études non randomisées et 1 étude de rentabilité.
Messages clés
Au sujet de la surveillance du débit cardiaque
pendant une intervention chirurgicale :
Aucune donnée probante sur la comparaison du
recours à un Doppler œsophagien et de l’utilisation
d’une voie de perfusion artérielle ou d’un cathéter
artériel n’a été relevée.
Des données probantes permettent de présumer
que, par rapport à l’utilisation de la pression
veineuse centrale (PVC) ou de l’examen clinique
classique (ECC) non effractif, la surveillance par
Doppler œsophagien peut réduire la durée de
l’hospitalisation, la fréquence des complications et
la mortalité.
Les stratégies combinant le Doppler œsophagien à
la PVC ou à l’ECC semblent plus rentables que la
seule utilisation de la PVC ou de l’ECC et que
l’utilisation combinée de la PVC et de l’ECC.
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