Cycle Préparatoire Polytechnique - 2ème année Mercredi 22 mars 2006
Correction de l’examen final de Mathématiques
Exercice I
1. K={(x, y)∈R2:x4+ (x−y
2)2≤4,y−x≤2et y≥0}.
2. (a) Kest non vide car (0,0) ∈K. Soit (x, y)∈K. Alors, x4≤4⇒ |x| ≤ √2. Or, y≥0et
y≤x+ 2 ≤2 + √2. On en déduit que Kest un borné de R2.
(b) Montrons à présent que Kest fermé. On a : K=φ−1
1([0,4]) ∩φ−1
2(] − ∞,2]) ∩φ−1
3([0,+∞[)
où φ1,φ2et φ3sont trois fonctions définies sur R2et à valeurs réelles telles que :
∀(x, y)∈R2, φ1(x, y) = x4+x−y
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, φ2(x, y) = y−xet φ3(x, y) = y.
Or, φ1,φ2et φ3sont trois fonctions polynômes donc continues sur R2et [0,4], ]−∞,2],[0; +∞[
sont trois fermés. Or, l’image réciproque d’un fermé par une application continue est un fermé
et une intersection de fermés est fermée. On en déduit que Kest un fermé.
Finalement, Kest fermé et borné dans R2(de dimension finie) donc Kest compact. Puisque
l’image d’un compact par une application continue est un compact et que fest clairement
continue sur R2car polynômiale, on en déduit que le problème min
Kfpossède (au moins) une
solution.
Exercice II
1. fest continue sur [0,2] donc |f|l’est aussi. Or, une fonction continue sur un compact est intégrable
sur ce compact donc |f|est intégrable sur [0,2], puis kfk1existe. De même, l’image d’un compact
par une fonction contiue est un compact donc un fermé borné en l’occurrence. [0,2] est compact
donc {f(t), t ∈[0,2]}est borné et clairement non vide car contient f(0) par exemple. On en déduit
l’existence de kfk∞qui est en fait un max.
2. Montrons que l’espace (C([0,2]),k.k∞)est complet. Soit (fn)n∈N, une suite de Cauchy d’éléments
de C(I, R). Alors ∀ε > 0 : ∃N∈N:p > q > N =⇒ kfp−fqk∞< ε. Par conséquent, il est
immédiat que ∀x∈I:∃N∈N:p > q > N =⇒ |fp(x)−fq(x)|k∞< ε. Par conséquent, et
puisque Rest complet, la suite (fn(x))n∈Nest convergente dans R. On note f(x)sa limite, ce qui
définit une application fdans C(I, R). Reste à démontrer que fest bien limite uniforme de la
suite (fn)n∈Net surtout que fest encore un élément de C(I, R). La première assertion est presque
évidente, puisque (fn)n∈Nest une suite de Cauchy. Par conséquent, on, peut faire tendre pvers
+∞dans l’inégalité ci-dessus, ce qui garantit que ∀q∈N:q > N, kf−fqk∞< ε. Pour démontrer
que fest continue, on se fixe x0∈Iet ε > 0. On sait, en particulier que si xest fixé, on a :
fn(x)−−−−−→
n→+∞f(x), donc, il existe un rang N0∈Ntel que : n≥N0=⇒ |fn(x)−f(x)| ≤ ε
3et
n≥N0=⇒ |fn(x0)−f(x0)| ≤ ε
3. De plus, les applications éléments de (fn)n∈Nétant continues, il
existe η > 0tel que : |x−x0|< η =⇒ |f(x)−f(x0)| ≤ ε
3. Fixons-nous alors n≥N0. On peut alors
écrire par inégalité triangulaire :
∀x∈I:|x−x0|< η, |f(x)−f(x0)| ≤ |f(x)−fn(x)|+|fn(x)−fn(x0)|+|fn(x0)−f(x0)| ≤ 3.ε
3.
Cela démontre que fest continue sur I.Iétant compact, fest bornée sur I. Cela démontre que
C(I, R)muni de le norme de la convergence uniforme est complet.
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